Le mariage de Pulchérie : les ateliers…

chaine-copierMa fille ainée a le sens du détail, de la touche artistique qui fait la différence (et qui la fait réellement, d’ailleurs).

On ne se marie pas comme cela. Il faut LES étiquettes à pinard (que son père a dû coller lui-même sur TOUTES les bouteilles remplies par ses blanches mains) assorties aux faire-parts, et au reste.

D’ailleurs il faut aussi des sets de table assortis, à rayures blanc/rose, c’était le thème. Et puis il y avait les badges aussi : superbes. Et puis il fallait des étiquettes pour tel ingrédient, des papillons pour  marquer les verres et les places (même nom que les badges), des cocotes comme dans notre enfance pour donner des gages, des désignations de tables, etc…

Honnêtement c’était magnifique et parfaitement réussi, mais quel stress…

Pulchérie dans un moment de zénitude totale, a pensé pouvoir s’occuper de tout elle-même. J’ignore à quoi celui qui est désormais mon gendre, l’a shootée le soir où elle a cru pouvoir faire hécatonchire…

A SAVOIR TOUT DECOUPER ! 100 bras, même pas que cela pouvait suffire…

Parce que ce n’est pas le tout d’imprimer 722 papillons, 500 trucs ronds avec écrit « mangez moi », toutes les étiquettes qui allaient bien, etc, mais il faut faire le découpage derrière.

Genre 8 jours avant le mariage, tout à coup cela urgeait. Inutile d’émettre des doutes sur l’utilité du « mangez moi » posé sur le mini hamburger, que tout le monde va flanquer par terre ou se coller une occlusion intestinale avec : c’était comme ça et pas autrement (et j’en oublie)

Pendant que Mrs Bibelot cousait à la machine des pans de tissu rayé rose et blanc pour divers usages, j’ai été recalée à l’atelier découpage de ronds (non mais maman, tu as vu la tronche de tes ronds ?) pour cause que qu’avec des ciseaux je me débrouille comme un manche si ce n’est pas droit, et ma soeur à l’atelier découpage de n’importe quoi avec l’excuse toute trouvée que chez elle ce n’est pas bien éclairé (rusée ma frangine, ses enfants crevés étant partis se coucher comme par hasard).

Mais les excuses ça va un peu, mes filles en ont suffisamment trouvées avec moi pour dépister les miennes, Pulchérie m’a donc trouvé un truc dans mes cordes d’après elle : préparer des pompons en papier rose pour la décoration du petit bois.

Je hais le type qui a inventé le concept et l’a mis sur internet, j’ai trouvé sur le coup, devant sa démonstration, le truc assez simple à faire. Les tâches répétitives ne me dérangent pas : je peux laisser mes pensées vagabonder comme elles le veulent, et c’est la raison pour laquelle certains posts peuvent sembler totalement délirants (fruits d’une pensée vagabonde).

Sauf que là au bout de 5 pliages de 10 feuilles de papier pelure rose en accordéon, à couper au bout pour faire une pointe (sans avoir vu ce que donnait le résultat final, là je me serais moins pris la tête sur la précision, car le résultat aurait été tout de même superbe) :

  • J’avais les épaules tétanisées
  • Je voyais tout zébré à force de faire des accordéons
  • J’avais les doigts ruinés par les ciseaux à force de découper en ne me souvenant jamais dans quel sens je devais commencer
  • Bref, j’étais cuite.

J’ai persisté jusqu’à la tombée de la nuit sans y voir plus clair, jusqu’au moment où face à un accordéon qui ne ressemblait à rien, Jean Poirotte m’a dit que quand on commence à faire n’importe quoi, il vaut mieux s’arrêter et se pendre se détendre.

Ce que j’ai fait.  Cela ne faisait QUE 20 fleurs à venir (je ne voyais toujours pas ce que donnerait le résultat final, je pensais que je préparais des rosaces toutes bêtes) et Pulchérie s’est insurgée  mais pas trop quand même, parce que quand même faut pas pousser…

Je dois dire qu’il y a eu un moment où elle disait « oh ça ce n’est pas grave » qui nous a tous sciés… Nous espérions tous qu’elle n’avait pas choppé la malaria quelque part… (la mariée à la mairie sur un brancard, ce n’est pas le top…)

Il y avait aussi l’atelier lampes à préparer pour les mettre dans les lampions et mon père a dit « présent », cet innocent.

D’un autre côté, vu comment la chose avait été amenée, tout le monde aurait dit « présent », même ceux connaissant bien Pulchérie (la preuve, mon père s’est fait avoir…)

C’était simple sur le papier. En fait plus compliqué qu’il n’y paraissait, et le vendredi 25 juin, revenant chez mes parents pour je ne sais plus quel obscur motif à rayure blanc/rose, j’ai trouvé mon père désespéré qui n’avait fait que 15 lampes sur 50 alors qu’il n’avait pas chômé.

J’ai donc précisé à Pulchérie que je restais pour le seconder. Elle m’a dit que tous les prétextes étaient bons pour moi, pour glander, et ne s’est excusée qu’après avoir dit oui. D’un autre côté, elle me dit ce qu’elle veut, c’est comme moi quand je lui parle : ça rentre dans une oreille (et encore), et ça ressort par l’autre (cette précision pour éviter à certaines personnes caustiques de venir me dire que ma fille n’est qu’une emmerdeuse et gnagnagna, je sais qui j’ai mis au monde et je ne fais rien que ce que je veux tout de même… c’est ma fille et je l’adore…) (Dieu reconnaitra les siens…)

Là encore j’ai maudit les idées de génies qui fleurissent sur internet, en fabriquant de quoi éclairer les lampions en accrochant des lampes dedans avec une ficelle de 15 cm de longueur (pas 16). Tout cela pour retrouver le vendredi soir après tests, la moitié des lampes coupées en 2, dont une partie gisait à terre, à récupérer pour les mettre dans le lampion comme on pouvait.

Et c’était aussi joli finalement, pourquoi s’emmerder ?

C’était le but des ateliers…

S’emmerder pour faire compliqué quand on peut faire simple…

Je vous donne la marche à suivre :

  • Acheter chez Ikéa des lampes diodes en forme de demi sphère
  • Acheter les piles qui vont avec (3 par lampe, faites le compte pour 50 lampes doubles)
  • Mettre les piles dans la première lampe, puis dans la deuxième
  • Utiliser un collant double face pour coller les deux lampes ensemble
  • Pester contre ce putain de bordel de merde de double face qui vous ruine un ongle pour le décollage du dessus, idem pour le décollage du dessous
  • Détacher vos doigts de la colle traitre qui s’est déposée dessus
  • Tester la lampe complète
  • L’éteindre
  • Coller sur la lumière un truc jaune pour que la lumière ne soit pas trop violente (idée de Pulchérie qui avait déjà repeint toutes les ampoules des guirlandes électriques en blanc poudré)
  • Prendre une ficelle, y faire un noeud coulant  pour permettre l’accrochage de la lampe double dans le lampion
  • Dire « merde » il en reste X à faire

Le lendemain :

  • Tester les lampions éclairés pour constater que dans les blancs cela fait vert parce que la lumière d’origine est bleutée et qu’avec le truc jaune, cela ne va pas
  • Décoller le truc jaune dans toutes les lampes, parce que le verdâtre n’était pas l’idée d’origine
  • Constater que l’humidité de la nuit qui tombe fait se décoller les lampes les unes des autres
  • Ramasser ce que vous pouvez qui est tombé par terre
  • Coller comme vous le pouvez avec ce qu’il reste de colle, le morceau tombé à terre, dans le lampion
  • Mettre l’autre morceau de la lampe en parallèle dans le lampion pour qu’il ne penche pas
  • Constater que finalement c’est aussi joli que mis en double, avec une ficelle de 15 cm dans l’exact milieu
  • Se demander à quoi on pensait en concevant fille aînée…

La vie n’est qu’un long calvaire…

22 réponses sur “Le mariage de Pulchérie : les ateliers…”

  1. Bon oui ça devait être un travail monstre, (bon sang j’ai une pensée émue pour mes beaux parents qui s’occupent de l’éclairage et des lampions que j’ai demandé aussi… j’ai une excuse je vis à 8 heures de route de mon mariage.) mais comment ça devait être joli !!!! Je suis admirative de tant d’initiative de la part de ta fille, moi j’ai renoncé à certaines choses vu la quantité de travail que ça demandait. Le double face, ça reste le pire ennemi du bricolo !

    1. Oui il y a bien eu un travail monstre de fait, si l’on rajoute en plus la remise en état du petit bois…
      Là nous n’avons pas été obligés de renoncer à quoi que ce soit, et c’était superbe !

  2. Ah ben zut alors, il semblerait que je n’ai pas le droit de dire ce que j’avais envie de dire … ;-)))

    Donc, je dis autre chose : sérieusement, la référence du site de fabrication des fleurs-pompon me serait bien utile, tu crois que tu pourrais me la donner ? (via les comm’ ou via mon mail, et si ça t’embête, Dieu sait que je comprendrai, et je n’insisterai pas ! )
    Merci d’avance en tous cas …

    1. Je vais demander à Pulchérie, mais pas ce soir, je viens juste de les emmener au train et ils sont claqués !
      Dès que j’ai la référence du site, je te maile, pas de soucis !

  3. Pour les pompons tu pouvais faire plus simple avec de la laine, c’est tout aussi joli et c’est plus facile à faire.

    L’essentiel c’est que le mariage ce soit bien passé, il a fait beau ce wkd, j’avais peur de rentrer de vacances sous la pluie mais non le soleil était la.

      1. Ah oui donc vraiment les pompons bien compliqués. Tu as du bien t’amuser. Les pompons de laine sont plus facile mais moins glamour ^^.

        J’ai eu un petit sourire ce matin en pensant à ta fille et à la galére de trouver des trucs pour son mariage assorti à son théme. Figure toi que j’ai reçu un mailing de ventes privées avec des tabourets, des bancs et de la vaisselle roses à pois blancs à petits prix. Dommage que celui ci ne soit pas arrivé une semaine avant.

        Repose toi bien

  4. Eh ben j’ai rien compris
    Dis donc elle a de la chance d’etre entouree de McGyvers (Angus de son prenom) – Nous on se serait decoupes les doigts et epiles les cheveux avec la colle mais je coirs pas qu’on serait arrives a grand chose du coup

  5. J’admire les bricoleurs ! Pour ma part, même pour mon mariage, je ne me suis jamais trop cassé la tête ! J’aime la déco épurée (haha!! la bonne excuse !) et donc plutôt minimaliste ! Cela dit, je n’avais pas une armée d’esclaves à mes ordres, sinon ç’eût peut-être été différent !!!

  6. Par tous les saints… J’espère que, si je me marie un jour, je me souviendrai de tes posts pour épargner un peu de travail à la Reine Mère. Je suis épuisée rien qu’à te lire.

    PS: pour la découpe en rond, il y a le Colluzzle, utilisé en scrap: pochoir et cutter ad hoc, ça coupe (presque) tout seul. Je sais, c’est un peu tard, mais pour une prochaine fête remplie de « mangez-moi », on ne sait jamais… :+)

    PPS: Et finalement, comment étais-tu vêtue, M’dame?

    1. Et encore je ne fais pas partie des équipes qui ont fait le plus dur (trop mal au dos).
      J’avais une robe marinière idéalement coupée, avec de petites épaulettes, repérée par Delphine !

  7. Ah mais comme j’ai ri ! C’est tellement, tellement ça 🙂

    Et comme toi, à un moment où elle a dit d’un air détaché « Oh mais c’est pas grave du tout, ça », je me suis dit « zut, la mariée en a un coup sur la cafetière »…

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