En avril…

neige-en-avril-copierNe te découvre pas d’un fil. Un adage dont je ne fais pas fi, depuis qu’une certaine année, il m’est arrivé une mésaventure cuisante (si l’on peut dire).

Un mois d’avril comme celui de cette année, qui débute chaud « au delà des normes saisonnières », ensoleillé, etc… (on a eu le même en 2007 et puis après il a flotté du 1er mai au 1er septembre sans interruption…)

Si je ne me cramponne pas actuellement à une tenue particulièrement hivernale, c’est bien parce que je fais peu de déplacements tous les jours, et que je ne risque rien, vu que je fais ces déplacements sportivement avec ma voiture…

Cette année là là là donc, je fréquentais Albert effectuant son service militaire à Rambouillet qui avait déjà rencontré mon père fugitivement (heureusement) (c’est plus bas). Vers le 11 ou le 12 je ne sais plus, devant le grand beau temps et ayant trop transpiré la veille en revenant de la gare, je me suis habillée « léger ».

A savoir une jupe que j’adorais et que j’ai usée jusqu’à la trame, un chemisier, un gilet top mode ET… des sandales

Et je suis partie à la gare, guillerette et tout et tout, en faisant claquer mes talons de sandales sur le bitume.

A la gare, toutes les femmes avaient fait comme moi, et les hommes ne portaient plus de manteau. Au bureau, mes collègues avaient fait comme moi toutes les cinq, c’était l’été !

Une précision utile : chez mes parents chez qui j’habitais toujours, nous ne regardions jamais la météo et les infos…

Au bureau, petite agence immobilière, nous déjeunions sur place et sortions rarement à l’heure du déjeuner pour éviter de trop dépenser rue de Rennes, gros piège à fric déjà et toute proche. C’est vers 15 H qu’Isabelle est venue me voir, alors que j’étais absorbée par mon courrier à terminer, trop pour regarder par la fenêtre (et rêvassant un peu, il faut l’avouer, sur Albert…) :

  • « Tu as vu Coraline : il neige !« . On n’est pas dans la merde ! (elle aussi devait prendre un train de banlieue pour rentrer chez elle).

Effectivement il neigeait ! Et le pire c’est que cela semblait tenir. Dehors des égarés habillés été, se précipitaient vers la gare montparnasse en évitant de se casser la gueule. Et effectivement je n’étais pas dans la merde, ayant un bon kilomètre à faire entre la gare et le domicile familial… après avoir fait 500 mètres pour me rendre à ma gare parisienne.

J’ai appelé Mrs Bibelot qui m’a confirmé que Rambouillet était sous les flocons également après une chute vertigineuse de la température sur le coup de 13 H, que cela tenait également, et là, j’ai immédiatement choisi de modifier mon emploi du temps…

Normalement Albert et moi nous retrouvions dans le troquet où nous nous sommes connus (ça fait bien…), avec quelques copains à lui et mon amie Catherine. Puis après 3 chocolats pour moi et 3 cafés pour les autres,  il me raccompagnait chez moi et nous passions pas mal de temps dans le hall, le long du radiateur,  à nous raconter notre vie et à faire des projets d’avenir ensemble, en nous bécotant au passage, mais juste un petit peu (c’est d’ailleurs au cours d’une séance « bécotage » et non une séance « projets » que papa était sorti de l’ascenseur car il allait promener la chienne et avait donc découvert son futur gendre un peu embarrassé, qui lui avait présenté tous ses respects (hi hi)…)

Changement de projet donc : maman préparait un sac avec mon manteau, une paire de collants et mes bottes (l’hiver je ne portais que cela), qu’Albert allait m’apporter à la gare…

Puis j’ai appelé Albert qui m’a dit que je pouvais compter sur lui, seul truc ennuyeux : se présenter comme cela chez mes parents. Que ma mère soit prévenue ne le rassurait pas plus que cela… Il y avait le père aussi…

Héroïque comme tout soldat au front trésorier payeur, il s’est présenté chez mes parents 1/4 d’heure avant l’arrivée du train, et ma mère, non sans perfidie, lui a suggéré de revenir directement avec moi sans passer par la case « troquet », pour dîner en famille et faire un peu connaissance. Albert était piégé par le sourire de ma mère : il a accepté… (je ne sais pas quelle réaction aurait été la sienne s’il ne m’avait considérée QUE comme une aventure de service militaire (suivez la piste de la fuite dans la neige)…)

Pendant tout ce temps là, j’avais franchi les 500 mètres me séparant de la gare montparnasse, pour m’y retrouver avec les pieds tellement gelés que je ne les sentait plus (pratique pour marcher), qui avaient pris une belle couleur violette, grelottant complètement, comme toutes les personnes sur le quai. A l’arrivée (mais le train n’était pas chauffé), je me sentais au bord de la congestion pulmonaire et j’ai vu Albert avec son sac, et bien couvert lui, tel le sauveur.

Enfilage de collants et de bottes dans les toilettes de la gare dont l’état… Non restons soft. Passage du manteau, le héros du jour, me réchauffant tout le long du chemin en me tenant virilement contre lui d’un bras ferme (et chaud).

Et donc, c’est ce soir là qu’il a découvert la famille, sous le regard inquisiteur et moqueur de ma petite soeur de 11 ans, la dernière, qui faisait un peu office de « poison »* dans la famille…

C’est une autre histoire…

Cette année là là là, la neige a tenu 3 jours. Alors depuis, en avril, je ne me découvre pas d’un fil. D’autant que ce cas de figure s’est représenté plusieurs années (pas forcément de suite) et que moi moi moi, je ne me suis plus jamais laissée surprendre, même si je ne prenais plus forcément le train…

Pour les mauvaises surprises évitées je n’en dirais pas autant des filles, mais cela aussi, c’est une autre histoire…

Et sinon après, j’ai toujours suivi la météo…

* Allusion à « l’esprit de famille » de Janine Boissard, et la petite dernière surnommée « la poison »…

0 réponse sur “En avril…”

  1. quelle histoire ! ça c’est de l’insolite. Et une super anecdote mettant en scène le père de vos filles :o)

  2. Ah, « L’esprit de famille », j’adore cette série !!

    Bref, en avril ne te découvre pas d’un collant !!!!

    1. Bon, on a l’impression d’être « tirés d’affaire », mais je me souviens de ces mois d’avril traitres, et particulièrement de celui que je viens de citer !

  3. Ici, a cleveland, Ohio, c’est un peu decale… et donc on dirait plutot « en mai ne te decouvre pas d’un fil », mais bon ca rime pas…

  4. Perso, j’ai rien rangé, j’attends le 9 mai.
    L’an dernier, vers avril, comme ça, on avait tous voté l’arrivée de l’été en avant-première avec nos pifs et nos épaules rougis par les premiers soleils.
    Et bing, on s’est réveillé avec 5 cm de poudreuse.

    Alors bon, va falloir qu’on rebaptise le printemps en « méli-mélo climatique ».

    Ou le rayer, et rallonger l’hiver jusqu’à la saint-Jean.

  5. En avril on a toujours le goût de tout enlever notre bardas d’hivers… comme je marche en moyenne 30 minutes pour me rendre au travail je trimbale toujours tout dans le sac à dos si je ne le porte pas, plus envie de me faire avoir moi aussi !

    1. Je pousse tout de même le vice jusqu’à avoir du « au cas oùé dans ma voiture…
      Quand on s’est bien fait avoir une fois, ça suffit largement…

  6. en avril, j’avais commencé à appendre à conduire, pensant que l’hiver était loin.
    1ère séance de conduite, il avait neigé la nuit. 5 cm de neige. yeepee !

  7. Excellent… je peux te confirmer qu’il y a 3 an, il a neigé le 7 avril. je devais prendre le train de banlieue en direction de Montparnasse … pour mon premier jour dans mon nouveau job = 2h00 de retard.

  8. pas plus tard que ce matin, voyant ma fille partir en étrennant la jolie robe grise en voile de coton achetée la veille:
    -t’as pris un gilet? ton manteau? tes chaussures?
    je n’ai eu droit qu’à un « mamâââân! » excédé…
    et j’ai pensé à ton billet;)))

Répondre à Marlène Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *