Le genou de Jean-Poirotte (chapitre 7), a l'hopital Lapeyronie c'est tout simple aussi !

genou1J’en étais au moment où nous nous sommes dit bêtement que prendre « entrée principale » était la meilleure des solutions, vu que le mot « principal » a marqué tout le monde depuis le collège.

Négligeant donc ainsi, le parking visiteur n°1 et le n°2.

Nous avons donc commencé à suivre le sens unique sur lequel nous étions, à la recherche d’au moins UN parking.

Les parkings visiteurs n’étaient plus fléchés et nous commencions à le regretter quand tout à coup nous en avons vu UN de parking, dans lequel je me suis engouffrée.

Coup de bol, il y avait UNE place. Sorties de la voiture climatisée, nous avons constaté qu’il faisaient encore plus chaud à Montpellier qu’à la Grande Motte et nous nous sommes dirigées vers les bâtiments visibles.

Heureusement j’ai la sale manie d’arrêter les flics, les pompiers, un quidam qui passe pour lui demander si je suis sur le bon chemin, même à pied.

Le chauffeur de taxi nous a précisé que nous dirigions vers le mauvais hôpital (ils sont deux dans la même zone) et que Lapeyronie (je ne sais toujours pas qui c’est), c’était le bâtiment auquel nous tournions le dos.

Demi-tour donc, pour rentrer dans un couloir FRAIS.

Normal.

Nous étions au niveau de la morgue, ce qui fait tout de suite accueillant avec ambiance folle.

Un zombi égaré dans le couloir, nous a dit que l’orthopédie c’était au fond du couloir à gauche et puis à droite, premier étage et a traversé un mur pour retourner d’où il venait.

Nous avons dépassé :

  • La morgue
  • Une autre morgue
  • Le service de thanato-machin-chose
  • L’autre service de thanato-machin-chose
  • 3 salles d’autopsie
  • Une salle du culte (lequel ?)

Tout cela pour passer après, 1/4 d’heure à errer dans les couloirs à la recherche du bon service. Les personnes interrogées ne semblaient pas surprises : apparemment il est normal de se paumer dans les couloirs de cet hôpital. En ce qui concerne celui qui a mis au point le fléchage, je lui ferai bien avaler tous ses panneaux sans lui donner de quoi les digérer et les éliminer sans douleur…

Arrivées ENFIN à bon port, nous avons trouvé père et mari totalement dans le coton, nous demandant si nous étions le soir ou le matin, ce qui nous a tout de même inquiétées. Le patient a retrouvé ses esprits pour préciser qu’il avait oublié sa carte vitale et sa carte de mutuelle aux urgences, maman les cherchant mal partout, frustrée qu’elle était de n’avoir pas procédé à l’admission elle-même.

Et devinez qui c’est qui s’est collée à aller rechercher les dites cartes aux urgences ?

Vous avez deviné. Mais c’était tout simple, les urgences c’était au fond du couloir à gauche et puis à droite, au RC. Nonobstant cette simplicité, j’ai pris mon portable avec moi, on n’est jamais trop prudent.

T’en foutrais moi, du au fond du couloir à gauche et puis à droite ! C’est une publicité mensongère. Je me suis égarée de nouveau, entrant tour à tour et suivant les étages et les couloirs :

  • Dans une salle de plâtrage
  • Dans un salon de thé
  • Dans une salle où l’on faisait les pansements
  • Dans une salle où il y avait des boxes de réanimation
  • Dans… Merde, me voici revenue à la morgue. Il faut dire que le RC côté nord est le 1er SS de la face sud.

Tout le monde a été très gentil, et personne n’a semblé surpris de me voir chercher les urgences avec un air à la longue désespéré.

Un infirmier a été jusqu’à me conduire lui-même sur la fin de mon périple, pour m’abandonner devant le bon guichet. Où il m’a été précisé que mon père était reparti avec tous ses papiers.

J’ai appelé Mrs Bibelot qui m’a précisé au bout d’un moment que les cartes vitales étaient bien dans une chaussure (c’est là que les pompiers les mettent, tenez-vous le pour dit).

Me restait à retourner en Orthopédie.

Au fond du couloir à gauche et puis à droite.

Je me suis égarée à nouveau, et un anesthésiste m’a précisé de prendre l’escalier en face, de monter au premier et puis après c’est fléché n’est-ce pas.

L’escalier devait être un escalier de secours. En effet, une fois prisonnière dedans, et quel que soit l’étage (j’avais perdu 500 calories déjà), impossible d’ouvrir les portes vers l’extérieur.

Arrivée au deuxième (échappant ainsi, je l’espérais, à l’expédition directe vers la morgue), je me suis résignée à cogner dans la porte en criant à l’aide au secours que je voulais sortir.

Cela n’a pas paru surprendre non plus les deux personnes qui sont venues m’ouvrir en commentant « tiens l’escalier n’a toujours pas été remis en service » et en me précisant que l’orthopédie c’était au fond du couloir à gauche et puis à droite, à l’étage inférieur.

J’ai réintégré la chambre de papa la bave aux lèvres, maman un peu tétanisée par son mari complètement à l’ouest.

Comme elle avait sonné pour avoir je ne sais qui, et que depuis 1/2 H personne ne s’était déplacé, j’ai pu m’offrir le luxe d’aller au bureau infirmier au fond du couloir à gauche et puis à droite, demander d’un air mauvais des nouvelles du patient parce que moi je ne l’étais pas, et que quand c’est que quelqu’un s’occuperait de le faire pisser ?

J’ai expliqué tout de même mon air mal aimable par le labyrinthe que je venais de parcourir, et cela a fait rire tout le monde, le bizutage de tous les services étant d’envoyer un nouveau porter un échantillon à l’analyse, au sous-sol au fond du couloir à gauche et puis à droite. Savoir qu’ils comptent que le bizut ne reviendra qu’au bout d’une heure, en sueur, s’il a eu de la chance.

Je me suis moyennement gaussée, car il restait :

  • A ressortir du fond du couloir à gauche et puis à droite
  • A retrouver la voiture
  • A ressortir de l’enceinte de l’hôpital
  • A traverser Montpellier dans le sens retour.

La vie n’est qu’un long calvaire.

10 réponses sur “Le genou de Jean-Poirotte (chapitre 7), a l'hopital Lapeyronie c'est tout simple aussi !”

  1. Chère sorcière, vous avez des nerfs d’acier en fait! J’aurai craqué 10 fois… Ca me rappelle certains films d’horreur… Quand je pense que Dimanche j’ai réussi a louper une bifurcation d’autoroute sur un trajet (a priori, sur le papier…) facile.
    Note pour plus tard: éviter Montpellier a tout prix – on ne sait jamais…

  2. C’est peut-être rigolo de bizuter les nouveaux, mais c’est évident que les patients et leur famille ne peuvent pas apprécier ces petites plaisanteries….j’espère au moins que les soins ont été efficaces!

  3. Rien que la lecture de ton post m’enerve… non, ce n’est pas ton ecriture, c’est que tu decris tellement bien que j’y etais dans ce boxon. Et je deteste vraiment ce genre d’organisation. Tout le monde y perd son temps. Pourtant, ce n’est pas complique de faire un plan, d’en imprimer autant d’exemplaires que necessaire et de les afficher a chaque entree et palier. J’espere la jambe va s’arranger…

  4. Je me suis gardé tous les posts sur le genou de Jean Poirotte pour une fois que tu aurais terminé, parce que je me doutais que ce suspense allait me tuer, mais celui-là il est savoureux, je me bidonne.

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