Les JOYEUSES chansons de notre enfance…

Chansons_d_enfance_10150583Il y aura bientôt 7 ans (comme le temps passe) au cours de l’anniversaire de Delphine, j’avais tilté sur une remarque de ma soeur. Sa fille la petite fée, était en train d’apprendre une chanson dont sa mère se souvenait soudain, et qui est horriblement triste (horrorrifiante à tout dire, (faut suivre) dixit Delphine qui l’avait chantée en son temps à sa soeur qui avait trouvé le qualificatif exact).

Vous devez la connaître : « mon amant me délaisse, O gaie, vive la rose… je ne sais pas pourquoi, vive la rose et le lilas… »

C’est vrai que ce n’est pas drôle du tout, je vais vous en faire quelques unes qui ont bercé mon enfance (et celles de pleins d’autres malheureux), à apprendre à vos chérubins dont vous retrouverez musique et parole sur le net (les chansons, je pense que les chérubins vous les avez sous la main). C’est de la vieille chanson française, ils apprendront un peu d’histoire au passage (peut-être) et sauront pourquoi ils sont fondamentalement dépressifs plus tard, pas la peine de rechercher un autre trauma existentiel.

  • « Mon amant me délaisse O gaie, vive la rose… Il va en voir une autre… Bien plus belle que moi… On dit qu’elle est malade… Peut-être elle en mourra (et gnagnagna, vive la rose et le lilas) ». Bilan des équations : quand la rivale sera morte et enterrée (un lundi), l’amant confus et repentant reviendra pour se faire claquer la porte au nez (le mardi). On démarre bien, mais on peut encore rigoler un coup en imaginant qu’elle lui coincera le nez dans la porte.

  • « Auprès de ma blonde, qu’il fait bon, fait bon, fait bon… Auprès de ma blonde, qu’il fait bon dormir« . Ca c’est la chanson par excellence (oui je sais encore des blondes) que tous les malheureux soldats français ont chantée sur les routes de France ou de Navarre, même en 40 (ça rythme bien la marche). Ca tombe bien, il s’agit d’un guerrier prisonnier qui n’est pas sur le point de revenir vu qu’il faudra qu’elle donne « Versailles, Paris et St Denis, les tours de Notre Dame, le clocher de mon pays » (enfin c’est ce qu’elle est prête à donner mais comme cela n’est pas de son ressort, il est mal barré dans sa Hollande (« les Hollandais l’ont pris » et je ne me souvenais pas des hollandais comme ennemis héréditaires : j’avais les anglais et les autrichiens + les allemands, ça me suffisait largement !)

  • « Sur le pont du nord un bal y est donné… Marianne demande à sa mère d’y aller… Non non ma fille tu n’iras pas danser… Monte dans sa chambre et se met à pleurer… ». En bref la gamine veut aller au bal, ses parents ne veulent pas, elle y va quand même sur les conseils avisés de son frère avec « sa robe blanche et sa ceinture dorée », le pont s’écroule, elle ne noie : bien fait pour elle, elle n’avait qu’à écouter sa mère (hé hé : ça c’est de la chanson éducative ou ne je m’y connais pas).

  • « Ecoutez cette histoire, que l’on m’a racontée, du fond de ma mémoire je vais vous la chanter, elle se passe en Provence au milieu des moutons, dans le sud de la France au pays des SAN-TONS » (hommage à la cousiiiine qui avait eu la chance extrème d’apprendre cette chanson triste à mort et devait la chanter à Noël). En bref c’est l’histoire d’un âne qui se crève toute sa vie « marchant toujours en tête aux premières lueurs pour tirer sa charette il mettait tout son coeur » dans une ferme qui marche bien « les étables étaient pleines de brebis et d’agneaux », et qui termine en saucisson d’Arles quand le fermier fait faillite à cause de l’autoroute qui va passer sur ses terres (non en fait il crève tout seul « pauvre bête de somme« , dans son étable, sans remontant et sans tanxène après avoir aidé jusqu’au bout de ses forces le cantonnier après la faillite de la ferme) : c’est super pour fêter Noël : on applaudit.

  • « Perrine était servante (bis) chez Monsieur le Curé digue-donda-dondaine« . Elle me terrorisait celle là, de chanson, quand j’étais petite. Voici un amoureux transit qui vient visiter sa belle, servante chez Monsieur le Curé. « Vl’a M’sieur le curé qu’arrive, où je va-t-y ben te cacher ? ». Dans la huche. « Il y resta 6 semaines, les rats l’avaient bouffé » (pourquoi diable l’avait-elle oublié ainsi ce malheureux, le curé s’était-il assis sur la huche pendant 6 semaines ? Elle n’ouvrait jamais la huche ? (qui au passage était mal entretenue puisqu’elle était infestée de rats)). « On fit creuser son crâne pour faire un bénitier digue-donda-dondaine, on fit monter ses jambes pour faire un chandelier et gnagnagna et gnagnagna » : ça me remontait le moral pour 3 semaines et je loupais ma compo de calcul (on ne disait pas « maths ». Je sais c’est nul mais je la loupais quant même).

  • « Mon petit oiseau a pris sa volée » : le piaf n’a pas pris une trempe. Il se crashe sur un oranger, il s’est cassé l’aile et tordu le pied (on le sent bien parti, se casser l’aile pour un oiseau ce n’est pas le top). Il veut bien se soigner mais il veut surtout se marier sur un oranger donc on comprend qu’il va crever (et du coca vous reprendrez ?)

  • « Marlbrought s’en va en guerre mironton mironton mirontaine… ne sait quand reviendra… » Madame aura beau monter dans sa tour pour guetter le chemin qui poudroie (non là c’est Barbe Bleue), son jules ne reviendra pas, tué par des infidèles ou je ne sais qui. C’est pareil, c’est à se pendre.

  • « Mon père m’a donné un mari, mon dieu quel homme quel petit homme ! ». Bon celle-là je l’adorais assez aussi. En bref un paternel indigne donne comme mari à sa fille un tout petit homme que le chat prend pour une souris (c’est dire…) Elle est pas belle la vie ? (bon d’un autre côté elle était débarrassée du mari. Je ne sais plus si c’est le chat qui l’a eu ou s’il a crâmé (rescapé du chat)  dans l’incendie de la literie vue que cette sotte s’éclairait à la bougie et y avait foutu le feu, un vrai cauchemar)

  • « C’est la mère Michel qui a perdu son chat » : elle a pas de fric, le père Lustucru ne le lui rendra pas. ET Gnagnagna ! (peut-être qu’il le bouffera ??? et gnagnagna !)

  • « Il était un petit navireu, il était un petit navireu« …. Je vous la gardais pour la fin. Sur Gogole elle a été édulcorée, mais à l’origine, quand que j’étais petite c’était « on tira à la courte paille pour savoir qui qui qui serait mangé…, le sort tomba sur le plus jeune et ce fut lui lui lui qui fut mangé ». Ca s’arrêtait sur cette triste fin,  donnait envie de naviguer à fond (le Titanic à côté, c’est de la petite bière). Et il fallait chanter cela en classe le samedi après midi, en étant heureux de vivre ! A l’époque on ne s’embarrassait pas avec les rythmes scolaires et on bossait 5 jours par semaines, y compris le samedi après-midi…

La vie n’est qu’un long calvaire. (vous z’avez tout le WE + la semaine à ponts pour m’en trouver des joyeuses, j’en ai plein de tristes pour faire un deuxième post super déprimant à mort nananéreu…)

Ben oui, on apprend ça à nos gosses pour en faire des joyeux plus tard…

0 réponse sur “Les JOYEUSES chansons de notre enfance…”

  1. Désolée, je vais continuer sur les chansons traumatisantes… Petite, venant juste d’acquérir la lecture, j’avais été traumatisée par la chanson « Ne pleure pas Jeanette » illustrée dans un livre de lecture. Quoi, comment ça, on peut écrire des trucs aussi horribles avec des caractères d’imprimerie ( non, ni les malheurs de Sophie, ni Alice au Pays des Merveilles, que je trouvais déjà glauque, ni le Magicien d’Oz n’avaient réussi àme traumatiser ) ? C’était la fin de l’illusion d’un monde littéraire plus beau et plus juste que le monde réel.

    En espérant ne pas aggraver la déprime générale

    1. Je l’oublie toujours celle-là. « Nous le pendouillerons » me semblait anodin, jusqu’au jour où papa en la chantant, a bien précisé « et l’on a pendu Pierre… » « Et sa jeannette avec » ce qui me semblait le comble de l’horreur également…

  2. Je dois reconnaître qu’elles ne sont pas gaies… y compris « Ne pleure pas Jeannette »…
    Mais je n’y peux rien je les adore toujours !
    Par contre je dois faire des recherches pour Perrine, je ne m’en souviens pas du tout de celle-là… et aussi pour vérifier sur Gogole ce qu’on a fait du petit navire (pas encore eu le temps de me documenter) mais le fait de tirer à la courte paille pour savoir qui, qui, qui serait mangé ne m’a pas traumatisée ! mdr
    J’en ai une autre pour toi : Le chant du galérien : Je m’souviens, ma mère disait, et je suis aux galères… Je m’souviens qu’elle me disait, mais je n’ai pas cru ma mère… Toujours, toujours tu ram’ras…
    Je dois encore connaître les paroles par coeur !
    Il faut dire que j’aimais bien chanter quand j’étais petite, particulièrement en voiture, ça m’empêchait d’avoir mal au coeur… mais Dieu que je mettais à mal les oreilles et le moral de mon oncle (c’est pas lui qui conduisait, heureusement, il n’a que 5 ans de plus que moi… et apparemment ça ne gênait pas mon grand-père, il devait préférer ça à s’arrêter sur le bord de la route quand j’avais mal au coeur…), et comme à l’époque on mettait presque la journée pour faire Marseille – les Hautes-Alpes, tout mon répertoire y passait !

    1. Dans la famille nous avons toujours beaucoup chanté, y compris en voiture, et, coup de chance, tout le monde chante très juste.
      J’ai découvert « le galérien » lors de ma période Yves Montand, et du coup mes parents m’avaient fait écouter la version par les compagnons de la chanson, et j’adorais…
      Après en famille nous faisions les différents tons : un truc que je n’oublierai jamais et qui fait partie de notre histoire à nous 🙂

  3. Par chez moi, le pont du Nord est devenu le pont de Nantes et c’est soit Adèle soit Hélène qui se noie dans la Loire…
    Quoiqu’il en soit, le résultat est le même pour l’héroïne et son frère ! 🙁

    1. Moi ça a toujours été le pont du nord qui s’adaptait à toutes les villes, et Hélène.
      Même dans un 33 tours que j’avais acheté pour Pulchérie et puis après sa soeur, où il y a toutes les vieilles chansons françaises : j’étais décidément une mère indigne…

  4. Toutes ces chansons sont fort anciennes, pour la plupart d’avant la Révolution.

    Mais la chanson réaliste des quarante premières années du XXème était gratinée. Les roses blanches étaient chantées à la fin de chaque repas de famille, mon coeur est sous la pierre itou, la veuve (guillotine) un peu moins souvent. En passant par vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine et les cuirassiers de Reichshoffen.

    1. Mais les chansons fort anciennes ont été reprises dans leurs versions « gaillardes » théoriquement d’origine, par Colette Renard, et perdent tout à coup de leur horreur…
      Mais ici, j’aurais scrupule à mettre les paroles qu’elle chantait avec autant de grâce 🙂

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