11 novembre 2019 (la sempiternelle commémoration de votre sorcière…)

Courrier 1917

C’est en triant les multiples albums de cartes postales que possède maman, et qui viennent tous de sa grand-mère et grand-tante, et qui s’arrêtent tous à juillet 1914, que nous sommes tombées sur cette carte (exceptionnellement datée de janvier 1917).

Non sans émotion, car nous connaissons l’histoire de la famille, et que le petit garçon qui a signé était mon grand-père maternel.

Il a écrit cette carte en janvier 1917, à son père qui avait été grièvement blessé en octobre 1916.

Je vous précise le texte, qu’il a dû écrire (évidemment au porte plume) en tirant la langue, alors qu’il venait tout juste d’avoir 5 ans. Depuis octobre, et en attendant sa future rentrée à l’école, son grand-père paternel lui apprenait à lire et à écrire pour qu’il puisse avoir un peu d’avance, et parce que l’instruction c’est très important…

Nous avons eu un peu de mal à déchiffrer, mais nous connaissons toute l’histoire de cette carte, et cela ne nous a pas été trop difficile.

« Cher papa jiraite voir quan la neige sera fondu je t’emberasse bien fort ton petit gas Henri ». Il avait lui-même écrit le « Adjudant » dont il était si fier, et mon arrière grand-mère a écrit le reste, pour être certaine que la carte arriverait à destination.

– * –

Novembre 1916 : mon arrière grand-mère lasse et inquiète, finit d’entasser dans un petit baquet le linge qu’elle a mis à « couler » la veille au soir, et qu’elle va aller rincer à la rivière, 200 mètres plus bas.

Depuis le départ de son mari pour la guerre, elle a reçu, ainsi que ses beaux-parents qui habitent à 2 km à la faisanderie du village, des courriers très réguliers de son mari. Il devait venir en permission, mais cette dernière a été annulée. Elle ne l’a revu que sur une carte postale qu’il lui a adressée, une photo de lui avec deux de ses camarades, il semblait bien portant, mais elle s’inquiète depuis le début, depuis le premier mort en septembre 1914 : un cousin… depuis que le maire n’arrête pas de porter des mortuaires et que toutes les familles alentours sont en deuil d’un ou plusieurs hommes.

Le dernier courrier qu’il lui a adressé était comme toujours rassurant, mais celui qu’avait reçu dans le même temps (début octobre) ses beaux-parents, avait beaucoup inquiété son beau-père qui savait qu’il y avait une censure très sévère et lisait donc entre les lignes (nous avons découvert d’ailleurs que dans certaines lettres, il y avait des fautes d’orthographe qui n’avaient pas lieu d’être et avec, des lettres en majuscule qui n’avaient pas lieu d’être non plus mais vu l’orthographe, la censure ne devait pas trop se pencher dessus, mais nous n’avons pas pu déchiffrer complètement le code utilisé entre père et fils).

« Mes chers parents,

Je n’ai pas pu vous écrire au cours des 4 derniers jours (les courriers étaient parfois quasi quotidiens, la poste fonctionnait bien malgré le chaos) car nous étions en déplacement pour changer de cantonnement. Nous n’avons pas eu l’occasion de remettre nos lettres à qui que ce soit. Comment allez-vous ? Moi cela va bien, je pense qu’ici ce sera pareil que là où j’étais auparavant. J’ai bien reçu votre colis, merci pour la bénédictine et le tabac. J’espère que vous vous portez bien (suit un assez long commentaire sur la chasse, destiné à son père…).

Changement de crayon et donc de jour : Je pense finalement qu’ici cela risque d’être un peu plus dur qu’avant, mais ne vous faites pas de soucis pour moi. Votre fils qui vous aime bien ». (On était pudique à l’époque, dans tous les courriers que nous venons de relire, y compris ceux de 39/45, c’est toujours « qui vous aime bien« )

Mon arrière arrière grand-père avait immédiatement compris que cela ne serait pas « un peu plus dur », mais carrément » l’enfer » de ce qu’il en savait par le peu de vraies nouvelles ayant transpiré du front dans d’autres foyers, via une autre voie que celle de la poste des armées. Ce qu’il avait su taire à sa femme et sa bru.

Mon arrière grand-mère avait lu bien entendu cette lettre, elle voyait ses beaux-parents tous les jours, son beau-père venant vérifier que sa bru et son petit fils étaient bien tranquilles et sans inquiétudes, car ils habitaient seuls un poste de garde, en pleine forêt… Comme toutes les femmes durant cette période, elle regardait avant tout la date des lettres, pour se dire qu’il y avait deux ou trois jours, son homme était toujours en vie…

Là il y a plus d’un mois qu’aucun courrier n’est arrivé… Depuis le début de la guerre, jamais elle n’est restée aussi longtemps sans nouvelles… Elle n’en dort plus la nuit.

Elle prend son baquet, sort, referme la porte, et devient toute pâle : à 100 mètres environ, elle voit arriver le maire, accompagné d’un de ses adjoints. Les jambes coupées, elle s’écroule à moitié sur les marches, son fils cramponné à ses jupes, mais immédiatement le maire lui crie :

  • « Ne vous inquiétez pas, ne vous inquiétez pas ! Il est blessé, mais vivant ! »

Vivant, c’est tout ce qu’elle entend. Immédiatement elle dépêche son fils « mon petit gars, va prévenir tes grands-parents. Ton papa est blessé, mais vivant… Cours mon petit : blessé mais vivant !« .

Et le petit gars part en courant, il galope comme un petit fou dans cette forêt qu’il connait comme sa poche, et rejoint la faisanderie aussi vite que peut le faire un gosse de 5 ans presque 6, habitué à cavaler dans un secteur qu’il connait par coeur, annoncer la bonne nouvelle qui n’en est pas totalement une pour son grand-père qui comprend tout de suite que la blessure est certainement grave.

Car en effet, c’est grâce à la plaque d’identité, que l’on a finit par s’adresser au maire de la commune, ne sachant à qui écrire ce qui prouve que son fils était dans l’incapacité de donner noms et adresses. Maire qui va réconforter mon arrière grand-mère, qui n’entend qu’une chose : il est vivant.

Vivant oui. Mais deux jours après l’envoi de la dernière lettre, il a été touché par 3 éclats d’obus. Un oeil y est resté, et un morceau de ferraille l’a grièvement blessé à la tête, éclat qu’il a fallu lui retirer délicatement. Il est resté inconscient très longtemps et gardera d’ailleurs des séquelles de sa blessures à la tête qui, s’ajoutant au traumatisme d’une guerre atroce et d’être défiguré, lui fera l’humeur changeante pour le restant de ses jours.

Le deuxième éclat a atteint le bras gauche, le troisième la jambe gauche, c’est un miraculé car à 10 cm près plus à sa droite, et il n’était plus un homme. Pour l’éclat d’obus ayant touché le bras, à peu de choses et il n’était plus du tout. Aucune amputation n’a dû être faite, mais le front, c’est terminé pour lui et il restera boiteux.

C’est cette annonce qui frappe le plus son père « le front c’est terminé pour lui« . Ainsi que les consignes d’adresser tout courrier à l’infirmière qui a gentiment contacté le maire, et qui parlera au blessé de sa famille « avec délicatesse, quand elle sentira que c’est le bon moment ». Il a pour l’instant subit les opérations les plus importantes pour son bras, sa jambe, son oeil et le morceau de ferraille qui a loupé le cerveau de peu, mais on doit s’attaquer à une reconstruction de la partie supérieure gauche de son visage, et toute visite est pour l’instant interdite.

Il va bien falloir pour le beau-père effondré, mettre sa bru devant la réalité. Mon arrière grand-mère n’a jamais vu de gueule cassée. Lui si, un, que les autorités ont caché longtemps avant de le rendre à sa famille. Maintenant c’est ce jeune homme qui se cache de tous, malgré les efforts des chirurgiens de l’impossible qui sans le savoir, préparaient pendant cette longue guerre, la chirurgie esthétique de demain (j’ai vu des photos dans un livre sur la chirurgie réparatrice, et c’est horrible, il n’y a pas d’autres mots, que de voir ces « gueules cassées »).

Il va falloir qu’elle admette que les autorités mentent, que les hommes ont été obligés de mentir, que c’est l’horreur là-bas… Comment pourrait-il en être autrement avec tous ces morts ? Ces blessés que l’on cache le plus longtemps possible, que l’on garde pour ne les rendre à leurs familles que parce qu’on ne peut tout de même pas les tuer pour les faire taire. Blessés qui rentrent, restent silencieux par égard pour les familles de ceux qui sont encore vivants… Il faut qu’elle se prépare au pire et qu’elle y prépare son fils.

Mais mon grand-père et sa mère ne savent qu’une chose : il est vivant.

L’autorisation d’aller le voir à son hôpital temporaire n° 6, les Puy, Haute Loire, arrivera mi janvier, mais la neige s’est mise de la partie, impossible pour mon arrière grand-mère qui irait bien toute seule, de faire prendre le moindre risque au petit gars Henri qui sort d’une mauvaise bronchite mais refuse de la voir partir sans lui.

Préparés donc au pire, après la fonte des neiges et un redoux miraculeux, ils trouveront un homme heureux de les voir, ayant parfois des absences, mais pas si défiguré qu’ils ne le craignaient. Ce sera le retour au foyer qui sera le plus difficile, et de reprendre une vie « normale »…

IL ETAIT VIVANT !

Mon grand-père gardait des souvenirs flous de cette guerre, lui qui était né en janvier 1911, mais ses seuls souvenirs vrais étaient les annonces de morts que l’on chuchotaient dans son dos sans penser qu’il écoutait, les pleurs de sa mère et de ses tantes et grand-mères lors de ces sinistres annonces, et cette course éperdue dans les bois, pour aller se jeter dans les bras de sa grand-mère :

  • Papa est blessé, mais il est vivant !

Grand-mère qui était tombé dans les pommes à cette annonce, ce qui avait rendu perplexe le petit garçon, parce qu’on ne pleure pas et qu’on ne tombe pas dans les pommes :

  • Quand on est une grand-mère
  • Et quand on vous apprend une bonne nouvelle.

Ce qu’ils apprendraient plus tard, par le blessé lui-même, c’est que s’il n’avait pas pu s’enfuir et avait donc été touché, c’est parce qu’il venait d’être gazé. Ce qu’il ne savait pas, c’est combien de temps il avait inhalé cette saloperie vu qu’il s’était senti touché, et partir dans les vapes…

Ce gaz qui fit que pour toute une génération les allemands ne furent plus que des barbares, la guerre suivante ne leur donnant pas tort, ce gaz qui finira par avoir la peau de mon arrière grand-père pendant l’occupation, ses poumons étant arrivés au bout du rouleau.

Alors qu’il avait quasi tout donné pour que cela soit la dernière fois… Vous savez : la der des der…

Fort hélas, ce n’était pas la dernière guerre, et ce n’est pas non plus la dernière fois que je vous en parlerai… Pour 2014 j’ai mis de côté tous les mortuaires…

Hommage à cette génération qui a vécu cette horrible période et verrait la suivante… A cette attente perpétuelle qui rythmait les vies des uns et des autres, aux hommes tombés dans l’horreur, aux femmes qui guettaient le facteur, aux enfants qui ont été privés de frères, soeurs, cousins. Ne les oublions jamais…

Le 11 novembre, ce n’est pas du tout une fête, même si vous pouvez faire la grasse matinée… Juste la fin, juste un jour pour pour se recueillir, enfin !

Ci-dessous, mon arrière grand-père 1913 – 1918. Ce qui ne se voit pas a toujours été le pire, jusqu’au jour de sa mort…

ALAPHILIPPE Emile 1913 Alaphilippe Emile 1918

30 réponses sur “11 novembre 2019 (la sempiternelle commémoration de votre sorcière…)”

  1. Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
    Jeune homme dont j’ai vu battre le coeur à nu
    Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
    Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille

    Qu’un obus a coupé par le travers en deux
    Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
    Et toi le tatoué l’ancien Légionnaire
    Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

    On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve
    On glissera le long de la ligne de feu
    Quelque part ça commence à n’être plus du jeu
    Les bonshommes là-bas attendent la relève

    Roule au loin roule le train des dernières lueurs
    Les soldats assoupis que ta danse secoue
    Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
    Cela sent le tabac la laine et la sueur

    Comment vous regarder sans voir vos destinées
    Fiancés de la terre et promis des douleurs
    La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
    Vous bougez vaguement vos jambes condamnées

    Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
    Déjà vous n’êtes plus qu’un nom d’or sur nos places
    Déjà le souvenir de vos amours s’efface
    Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri

    Louis Aragon.

  2. Bel homme ton grand père.. Fin et élégant, le dos droit et un port de tête racé!
    Merci pour ce beau récit, tu me réconcilies avec le « devoir de mémoire » tellement galvaudé qu’il en devient misérable et repentant…. La guerre c’est horrible, celle là était monstrueuse, et le sacrifice des hommes n’en est que plus terrible…. N’oublions pas, et merci! ( et écrit un bouquin!!!)

  3. Merci pour cette belle histoire ! Figure toi qu’hier soir j’ai pensé à toi ! Je me suis dit : « le 11 novembre ce n’est pas qu’un jour férié et je sais que notre sorcière va nous le rappeler » et je regarde aussi les commémorations à la télé !

  4. Louise : c’était mon arrière grand-père. Je ne l’ai pas connu bien sur, mais mon arrière grand-mère en parlait souvent… Le devoir de mémoire est pour moi important, j’espère que mes filles et d’autres descendants le poursuivront…

  5. Louisianne : je sais que beaucoup de lecteurs m’attendent sur ce coup là, je suis surprise que Marcus ne se soit pas encore manifesté !
    L’année prochaine ce sera le centenaire du début, donc il y aura de quoi faire pendant 4 ans (hélas !)

  6. Le devoir de mémoire est pour moi aussi très important, même si de mon côté il ne se rapporte pas à cette terrible guerre dont je n’ai eu aucun écho dans ma famille. Je n’en ai eu que très peu de la suivante car mon grand-père, père de 5 enfants, ne s’est pas battu. Je n’ai en mémoire que sa haine des Américains suite au bombardement de Marseille.
    Mon devoir de mémoire à moi se rapporte à une période bien plus récente qui a vu naître un mal terrible lui aussi, le sida, que ma sœur séropositive a combattu au sein de l’association qu’elle avait créée. Un autre genre de guerre mais une guerre quand même…

  7. Gisèle : tout combat mérite d’être rapporté… J’ai eu moi la chance de connaitre tous mes grand-parents, et 4 de mes arrières grand-parents, ce qui fait que j’ai été documentée très tôt. En plus tout le monde gardait les papiers alors j’ai de quoi faire sur les deux dernières guerres mondiales… (là je viens de retrouver tous les courriers de mon grand-père pendant la « drôle de guerre » et c’est super intéressant !)

  8. De quoi de quoi, La Sorcière, on parle dans mon dos. 🙂
    Ah il a été bien amoché ton aïeul. Ça se voit sur la photo, mais blessures physiques mises à part, on voit que ce n’est plus « le même homme » et que la guerre l’a changé.
    Je ne me lasse pas de tes commémorations personnelles et familiales qui valent mieux à mes yeux que les cerémonies officielles.
    Ceci étant, si tu as des documents, photos, lettres, etc. n’oublie pas de participer à la grande collecte du centenaire. Parce que tu le sais bien, on est déjà tous sur la rampe et il n’est pas écrit que ce que l’on détient intéressera autant la descendance.
    Bises à toi La Sorcière.
    PS : si tu passes sur ma page FB, je teprésenterai Michel, mon grand-père maternel.

  9. Marcus : hi hi ! tu es généralement un des premiers à poster sur ces sujets…
    Oui effectivement la guerre l’avait changé, comme la suivante allait changer mon grand-père paternel qui avait laissé son regard au stalag…
    Pour les numérisations c’est en cours, car on peut envoyer les documents nous-mêmes…
    Tu devrais reprendre ton blog Marcus, c’était mieux que FB…

  10. Passionnante histoire… Je trouve que les « petites histoires » dans la « grande Histoire » sont celles qui touchent le plus, car elles permettent de s’identifier. Merci de partager la « petite histoire » de ta famille avec nous.
    Petite précision néanmoins, si ton arrière grand-père était en Haute-Loire, il devait être au Puy en Velay (donc Le Puy et pas les Puys). Je fais ma chauvine, mais pour une fois qu’on parle de Haute-Loire…

  11. Ah là là…..j’ai encore dû aller chercher les kleenex, (j’avoue). Tes commémorations du 11 novembre me font toujours autant d’effet, merci, merci pour ce partage.
    Evidemment tout ça me rappelle les histoires « de guerre » dans ma famille……. comme elle est touchante la carte du petit gars Henri…
    On imagine les familles qui voyaient se pointer le Maire et un adjoint…….c’était atroce : mon arrière arrière grand oncle, maire d’un village dans les Charentes, n’en pouvait plus de devoir faire ces annonces la plupart du temps atroces car c’était pas souvent « blessé MAIS vivant » ( et d’ailleurs « vivant » ….. mais souvent dans quel état !)
    OUI hommage à tous ceux qui ont combattu et vécu à cette période si sombre
    Dans notre famille également, on a gardé tous les papiers des combattants et aussi des prisonniers de guerre qu’on se transmet religieusement de génération en génération….

    @ LE NAIN : bon je sens que je vais tomber en panne de kleenex cette fois ci, merci d’avoir partagé ce merveilleux poème d’Aragon que je ne connaissais pas !

  12. Angèle : Je n’ai pour seul mérite que d’avoir bien connu des personnes ayant connu cette guerre, et m’ont donc préparée à transmettre à mon tour, leurs souvenirs…

  13. Nina : ce sont les petites histoires qui font la grande, de toute éternité… Merci pour la précision, comme tu peux le voir, la carte n’est pas toujours très lisible. D’ailleurs en lisant d’un premier jet il y a quelques années, nous avions lu « haute savoie », c’est te dire…

  14. Cathy : oui rude travail que celui de ces hommes restés par la force à l’arrière (l’âge généralement) que d’aller porter ces mauvaises nouvelles. Pour les papiers actuellement il y a collecte pour scans, et j’ai vu dans le parisien de lundi que l’on pouvait envoyer nos numérisations nous-mêmes. C’est important…
    Je me rends bien compte que pour mes filles, cet arrière arrière grand-père, elles ne le situent pas trop. C’est donc le moment également de s’attaquer à la généalogie…

  15. Désolée, je n’ai pas pu venir commenter plus tôt, pourtant ce type d’évènements c’est très important pour moi, ça l’est d’autant plus depuis que je donne des cours particuliers à des collégiens niveau 3°. J’essaie non seulement de leur parler des évènements (comment la guerre s’est déclenchée, les rivalités entre nations au sein des différents empires, les stratégies, les batailles), mais j’essaie aussi de leur expliquer ce que ça a pu être pour ceux qui ont vécu la guerre, ceux qui étaient en première ligne, ceux qui restaient à l’arrière et qui se rongeaient les sangs, ceux qui ne sont pas revenus, ceux qui ont été défigurés… Très important pour des jeunes pour qui tout cela reste parfois très abstrait. Je trouve que votre texte est d’une grande aide pour resituer l’humain dans l’Histoire (sans flagornerie aucune, bien sûr).

  16. Charlotte : je tiens beaucoup à faire de mes commémorations des lectures vivantes, et je me sers du vécu dont on m’a beaucoup parlé.
    Plus difficile pour les jeunes générations qui n’ont pas connu suffisemment d’aïeuls qui pouvaient parler de ces périodes noires (j’ai une documentation familiale impressionnante sur 39/45 en plus de ce que l’on m’en a raconté…)
    Merci en tout cas de me dire que j’ai réussi mon pari…

  17. CDLM : je vais aller voir ce site. Tout ce que j’ai ce sont des archives familiales assez complètes, mais après tout, est-ce vraiment assez complet ?
    Il me manque des données du côté paternel…

  18. Au début, je n’avais pas bien prêté attention à l’image. C’est effectivement très mignon le « adjudant » écrit par ce petit garçon. On dirait aussi qu’il a voulu écrire « Haute Loire » tout seul aussi. C’est très touchant!

  19. Et moi je vois même un tout petit « d » à la fin de « quand », et je pense que ce que vous prenez pour un « e » dans « emberasse » n’est que la boucle du « b ».
    Maman devait veiller à l’orthographe !

  20. CDLM : merci les graphologues 🙂 Je pense que « maman » avait préparé un modèle qu’il a recopié car il n’était en apprentissage lecture écriture que depuis octobre…

  21. Magnifiquement raconté et terriblement émouvant.
    Oui, ils méritent bien que nous ne les oubliions pas, ces « poilus », ces jeunes gens sacrifiés.
    2014 va certainement donner des occasions pour que les nouvelles générations les découvrent…

  22. Hélène B : oui certes, ils méritent ces commémorations et que l’on fasse connaître cette sinistre guerre aux nouvelles générations, et à celles qui viendront après…

Répondre à Marcus Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *