« V » comme « vlabadaboum » (1)

Mal de têteUn petit coup de dictionnaire d’une civilisation tordue, pour changer des mes mésaventures habituelles…

Depuis vendredi dernier, je garde chez lui Tibère, le chien de l’homme de l’art, alors que lui et son épouse sont partis faire des gambades au chaud assez loin, et au bord de la mer en plus (maîtres indignes).

Je garde la maison également, et Tibère est tout heureux finalement d’être chez lui, car les dernières fois il avait été totalement traumatisé (!) chez mes parents, en 2011 (j’étais avec maman et papa à l’hôpital), et 2012. J’ai été l’option retenue cette année car le chien m’aime beaucoup (d’un autre côté  il aime tout le monde), qu’avec moi, aucun risque de violence contre animal n’était à craindre, et d’autres (raisons) certainement très valables.

Au départ j’avais eu une légère hésitation avant d’accepter : tout bêtement parce que chez moi c’est fumeur, et chez eux strictement non fumeur. Et puis, décidée à être optimiste j’avais vu le bon côté des choses :

  • Comme je n’ai pas perdu de vue d’arrêter la clope, au moins je serais obligée de ralentir (pari gagné, elles me semblent de plus en plus mauvaises, et vous avez vu le temps ? )
  • L’ordinateur dûment installé chez des pros, je pourrais aller chez moi tous les jours pendant 1 H 30 ou 2 H, pour mettre fin enfin, au désordre ambiant (n’ayant pas les moyens de faire refaire plomberie, moquettes et peintures, mon travail se bornerait à cela, mais c’était déjà beaucoup, il faudra que je vous raconte l’histoire DU buffet), y faire tout bêtement tout ce qui me décourage généralement, ce qui fait que hop, je saute sur l’ordi.
  • 2 H de boulot par jour, cela serait plus qu’amplement suffisant…
  • J »étais LARGE !

Je suis venue dormir là le jeudi soir, pour recevoir les dernières instructions (alarmes, fonctionnement de la TV avec Canal Sat, du four, etc…), tout ce qui concernait la marche de la maison, car quand on n’est pas chez soi, on cherche tout (où sont les poêles, les moules à gâteaux, etc…) tout le temps, et qu’il n’est pas certain que le fonctionnement d’engins divers (lave-vaisselle, four, micro-ondes, lave linge, etc… nous saute aux yeux comme un coup de pied aux fesses. Comme je déteste fouiller quand je ne suis pas chez moi, j’ai par exemple cherché une paire de ciseaux pendant 3 jours avant d’avoir l’idée de regarder dans un bureau où il y avait aussi du scotch qui m’avait cruellement manqué (j’étais allée chez moi juste pour scotcher 3 enveloppes))…

Les maîtres indignes de Tibère sont partis le vendredi matin vers 8 H 10, heure à laquelle il s’est mis à hurler à la mort comme à chaque fois qu’il se croit seul et abandonné. Il a été tout péteux mais tout content de voir que j’étais là (quand je suis descendue de l’étage pour lui intimer l’ordre de se taire, avant de remonter me coucher), dans la journée  j’ai pris mes marques au RDC et tout allait bien, d’autant que j’ai découvert que le piano n’était pas si faux que cela et que du coup, j’essaye de rattraper 19 ans de non pratique…

Le vendredi, j’ai mis courageusement Tibère en laisse pour aller chez mes parents. Il a été ravi d’aller voir Tonton Jean-Poirotte et Tatie Bibelot, et c’était vraiment pour lui faire plaisir, car il tire comme pas possible. Si ce n’était pas un cocker noir mais un St Bernard, il serait tout bonnement impossible à promener.

Le samedi, idem, me voici partie avec lui avec l’impression qu’à un moment ou un autre je vais fatalement me casser la figure, et j’ai trouvé celle qui n’est pas comme les autres, venue passer le WE, m’attendant avec angoisse car :

  • Hier soir maman est tombée dans sa chambre !
  • Elle s’est fait très mal à l’épaule, elle ne peut pas conduire, c’est un taxi qui est venue me chercher.
  • Il va falloir que tu nous conduise car elle, elle ne peut pas : elle pour faire ses courses, et moi j’ai RV chez le coiffeur (cela devait la travailler depuis un moment, le fait qu’elle puisse louper le coiffeur)

D’habitude c’est plutôt papa que j’ai l’habitude de trouver en vrac d’une manière ou d’une autre, et j’ai été très contrariée, d’autant que les heures coiffeur/courses, ne me convenaient pas du tout. Exit pour ce samedi après midi d’aller passer deux heures chez moi.

Le sais pourtant qu’il NE FAUT PAS QUE JE FASSE DE PROJET ! Depuis que la poisse s’acharne sur moi…

Quand Mrs Bibelot s’est levée de sa sieste, elle marchait normalement, mais avait très mal à l’épaule droite, celle justement qu’un médecin miracle lui avait rescapée en décembre.

J’ai regardé : ce n’était pas un bleu qu’elle avait, mais un beau noir/violet (du vionoir quoi…). Elle « sentait » qu’elle n’avait rien de cassé.

Comment avait-elle fait son compte ?

D’ordinaire ON vous répond que si l’on savait comment on a fait, on ne l’aurait pas fait justement, mais pour elle c’était tout simple.

La femme de ménage venant le vendredi, et commençant par faire la chambre, avait laissé la lampe de chevet de Mrs Bibelot allumée. Comme d’ordinaire, et suivant les ordres de maman (toujours gentiment donnés), elle avait bien disposé le très joli dessus de lit en … je ne sais plus le nom, mais c’est très joli, avec deux coins par terre, reposant sur un tapis acheté exprès pour éviter que le dessus de lit ne se salisse.

  • Et Mrs Bibelot s’est avisée, pendant que la femme de ménage s’affairait ailleurs, que la lumière de sa table de nuit était restée allumée
  • Elle a donc décidé d’aller l’éteindre, nonobstant le fait qu’il faisait nuit noire
  • Pourquoi allumer la lumière du couloir ?  je vous le demande, vu qu’elle voyait très bien, en allant éteindre sa lampe
  • Et là, elle s’est retrouvée dans le noir.
  • Et pourquoi rallumer la lampe pour aller allumer la lumière générale de la chambre, du couloir qu’elle aurait pu éclairer aussi ?  je vous le demande également.
  • Elle a donc éteint sa lampe, a décidé d’y aller à tâtons,  et s’est pris les pieds dans le dessus de lit en revenant vers le couloir
  • Du coup elle s’est étalée de tout son long.
  • « Si Louisa n’avait pas encore été là pour m’aider à me relever, ton père n’aurait jamais pu le faire, et nous aurions été obligés de t’appeler ma chérie ». CE N’EST PAS GRAVE, j’étais à 200 mètres !
  • Me demandant comment elle n’avait pas pu prendre appui sur le lit pour se relever, j’ai appris avec la joie que l’on imagine que non seulement elle s’était pris les pieds dans le dessus de lit, mais qu’elle s’était étalée de tout son long dans la chambre EN GLISSANT SUR LE PARQUET jusqu’à ce qu’une commode l’arrête (d’où l’épaule en vrac : c’était la faute du pied de la commode).

J’ai donc emmené mon monde faire des courses et chez le coiffeur, en laissant Tibère dans les griffes de papa (très inquiet pour sa femme), puis je suis rentrée dans mon temporaire chez moi à vitesse grand V (grâce à Tibère qui tirait beaucoup, surtout), un peu rassurée, car maman trottait comme un lapin, et n’avait que mal à l’épaule, mal qui passerait sans doute avec le bleu…

Car « moi vivante, je n’irai pas voir le médecin pour une connerie pareille » (le médecin légiste doit être son médecin préféré, il faut qu’elle arrête de regarder des séries à la TV).

La vie n’est qu’un long calvaire

Edit de ce dimanche 16 février : je n’ai répondu à personne, et vous allez comprendre pourquoi TOUT DE SUITE

7 réponses sur “« V » comme « vlabadaboum » (1)”

  1. Je veux pas etre de mauvaise augure mais je me suis cassee la figure en novembre, sur l’epaule, et j’ai meme pas eu de bleu. Le medecin vu le jour meme a conclu que la douleur etait d’ordre musculaire vu que pas de bleu et bras mobile… l’autre medecin 15j apres a fait faire une radio car mobile oui mais toujours douloureux malgre les medocs… je me suis cassee la tete de l’humerus, bien tout en haut… resultat, une semaine d’immobilisation le temps d’une bonne « cicatrisation » de l’os (Docteur ravi que je ne me sois pas deplacee la fracture pendant les 15jours sans immobilisation) et 2 mois de kine. Kine finie mais j’ai pas encore completement retrouve ma liberte de mouvement… donc meme si ca bouge dit a ta maman d’aller voir le doc!

  2. Ou dois je aller dans les archives pour faire connaissance
    De celle qui n.est pas comme les autres , je n’ai pas encore trouvé un billet savoureux sur elle 😉
    Pour mrs bibelot j’ai la même à la maison, courage

  3. Comme je te comprends ! J’ai moi aussi une mère vieilissante. Malheureusement, elle est veuve, donc seule, a perdu la vue d’un côté suite à un AVC et se cogne ou tombe fréquemment car n’a plus trop la notion des distances. Nous avons réussi à lui faire installer un monte-escalier suite à une xième chute qui lui a valu de se fracturer le sternum (elle aurait aussi bien pu se tuer vu la bosse sur la tête due au carrelage).
    Nous passons aussi souvent que nous le pouvons, mais nous travaillons et avons encore des enfants étudiants. Tu imagines donc les emplois du temps et la course contre la montre permanente, sans compter bien sûr l’inquiétude et l’angoisse de ma soeur « pas comme les autres » qu’il faut gérer aussi (elle aussi, ne peut sans grand stress remettre un rdv chez le coiffeur ou autre).
    Heureusement, il y a des moments forts et doux, comme ce Noël, où ses 19 enfants, petits-enfants et arrière-petit-fils étaient là, car elle sortait de l’hôpital très affaiblie suite à une bactérie ravageuse et nous avions eu bien peur.
    Tout l’amour donné durant des années lui est rendu au centuple, et elle est consciente de sa chance. Ca n’empêche que chaque chute ou maladie ébranle un peu plus l’édifice…

  4. Je suis de l’avis général donc comment convaincre ta môman d’aller au moins voire un kiné et/ou faire une radio pour être sûre que rien n’a  » bougé  » ou s’est fissuré ? ça serait trop bête de passer à côté de quelque chose qui pourrait avoir des conséquences à moyen terme : elle n’a plus 20 ans (pardon de le rappeler).
    En bon courage à toi aussi …..

  5. Que d’amour et de tendresse dans tes billets. Merci.

    Une nuit, il y a quelques années, je me suis « perdue » dans le couloir menant à notre chambre… Je t’assure, je riais toute seule, mais ne savais plus du tout où se trouvait la bonne porte ni l’interrupteur pour la lumière. J’avais peur de réveiller toute la maison en appelant… Et cela faisait déjà au moins vingt-cinq ans que je vivais là.

  6. Il y a 5 ans, entre Noël et le Jour de l’An, je me suis aussi déplacée dans le séjour, sans allumer : j’avais juste oublié l’aspirateur pas rangé… Je me suis vautrée sur le carrelage explosant les lunettes et l’arcade sourcilière. Emmenée aux urgences par Chéri, j’ai eu le droit à un interrogatoire en règle pendant qu’on me recousait (7 points quand même !) : j’ai fini par comprendre qu’on soupçonnait l’homme de m’avoir frappée et que c’est pour ça qu’on lui avait interdit de me suivre dans la salle de soins.
    Avantage, pas besoin de maquiller la paupière gauche pendant un certain temps. 😀

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