La valise de Delphine…

Valise Delphine

Petite parenthèse avant de terminer les méthodes éducatives des chiards…

L’histoire se déroule en plusieurs parties, dont certaines feront l’objet de posts particuliers. Le premier truc 2014, c’est que je suis dans la peinture jusqu’au cou, pour une sordide histoire de copropriété au sujet de laquelle j’ai été dans l’obligation de repeindre le sol de mes balcons moi-même (coup 67 Euros au lieu des 840 demandés par le peintre copain du syndic). Ce qui a fait penser à Mrs Bibelot, que ses peintures avaient besoin de rafraichissement (entendez par là qu’il faut tout repeindre, et qu’entre tout ce qui est grille d’entrée, et aux fenêtres, les volets, les portes, les entourages de fenêtres, etc…  il y a du pain sur la planche puisque j’ai oublié les deux cabanes en bois du jardin à re-vernir fin de la parenthèse).

Comme une imbécile, je me suis proposée, et mes parents ont accepté mes services. Je me suis rétractée concernant les volets, car moi en haut d’une échelle avec un pot de peinture, c’est forcément très rapidement moi par terre les cervicales brisées, avec le visage recouvert de peinture… (et du sang plein les dalles que je viens de passer au Karsher, on croit rêver…)

Bon, si papa ne trouve pas un truc pour m’épargner une mort violente et peinturlurée, ils feront appel à un peintre pour les volets, mais j’ai bien senti que cela les gonflait un peu… Je pourrais tout de même être un peu plus moins malchanceuse…

Seulement je n’ai pas que ce souci en tête. Car Delphine et gendre n°2 partent à Berlin.

Pour 6 mois, 1 an maximum « ma petite maman ».

3 ans que j’en entends parler  (je prends un mouchoir et je reviens). S’ils étaient partis la dernière fois qu’il en était question, ils seraient NORMALEMENT revenus (je ne sais pas me moucher alors je renifle…).

C’est le genre de cauchemar que l’on vit tout éveillé. Quand Albert m’a quittée, je n’arrêtais pas de me voir vieillir seule, avec une de mes filles s’étant exilée en Australie, l’autre ayant épousé un texan, les deux ingrates me laissant seule avec DES CHATS…

Je n’ai plus de chat, mais Delphine part à Berlin, c’est certain, d’ailleurs, ils rendent les clefs de leur appartement  lundi, à leur propriétaire.

(Je vais prendre un drap usagé et je reviens…).

Pour  la petite histoire, Delphine était partie à New York dans le cadre d’un échange en…

  • Maman c’était en quelle année ?
  • Alors là, on fait appel à ma mémoire et mes trucs tordus pour retenir les dates.
  • Delphine avait fêté Halloween à NYC (donc elle était partie juste avant le 1er novembre)
  • A Pâque suivant, sa correspondante (enfin, une autre, parce qu’avec l’autre cela n’avait pas collé), avait débarqué à la maison en espérant goûter TOUS les fromages français (en 5 jours).
  • Elle avait chanté une comptine à mon neveu qui savait marcher depuis peu, qu’il a exigé pendant des jours parce que cela se terminait par « DOWN !’ et que tout le monde après avoir tourné devait se mettre en position accroupie.
  • Donc comme il est de 1997, il avait marché en 1998 et la correspondante n’avait mangé que 40 fromages français en 1999 (Pâque)
  • Donc Delphine était partie à NY en 1998 pour Halloween… (j’ai pire comme point de repère…)

Son histoire d’échange pour ce voyage fera l’objet d’un autre post. Mais bon, pour partir aux USA elle avait demandé pour son anniversaire une valise SAMSONITE que la pub lui plaisait vachement.

C’était l’époque de la pub, où une femme en costume de lin bleu ciel, débarque à l’aréoport de Nice, non froissée, et avec des bagages sublimes…

Vous me faites juste une heure de train avec le même costume, et on verra si vous serez non froissée.

La famille du côté de son père s’était cotisée pour lui offrir le nec plus ultra à l’époque, de la valise rigide à mort et bien solide, pour aller à NYC sans passer pour une plouc.

Valise à code. 3 chiffres… Le tout pesant 7 kg. A éviter pour celles qui s’interrogent à longueur d’année sur l’éventuel surpoids de bagage à régler au départ.

Delphine était revenue ravie de son séjour à NYC, non ravie de sa correspondante qui ne lui avait pas adressé la parole pendant 10 jours (heureusement qu’il y avait la mère) et n’avait repris sa valise (toujours 7 kg) que pour aller au Kenya.  Elle m’avait d’ailleurs ramené un coquillage magnifique en oubliant de le vider…

BREF, pour partir à Berlin, cette valise, oubliée depuis le voyage au Kenya (2000 au maximum) devenait soudain indispensable, alors que depuis à peu près ce temps là je la menaçait de la vendre…

Solide, et tout et tout, idéale pour transporter le plus fragile y compris et surtout l’ordinateur de gendre n°2.

Je lui demande depuis 2003 (l’année de la canicule) de me débarrasser de ce truc encombrant qui me dérange dans le placard que je dois ouvrir pour accéder à la gaine où se trouvent mes robinets d’eau chaude et d’eau froide pour salle de bain et WC, et que je referme pour les ré-ouvrir, deux fois par an (parce que sinon ça se grippe et c’est ballot…).

Maintenant que vous êtes tous allés vérifier que vos robinets ou vannes n’étaient pas grippés, je continue.

Donc, comme le départ à Berlin est inéluctable, j’extrais la valise (7 kg) du placard, je vérifie mes robinets (il était temps, l’un d’eux menaçait de se gripper) et j’emmène le monstre chez mes parents, parce qu’avant tout, il faut le nettoyer.

Le jet d’eau, je ne vois que ça.

ET : PROBLEME : impossible d’ouvrir la valise car il y a un code à faire.

A 3 chiffres, en partant de 0 à 9.

Delphine a oublié le code, et pendant que sa grand-mère astique la valise (fermée) elle me dit de ne pas m’en faire :

  • « C’est un chiffre tout con maman, je pense que c’est 000 ou un truc de ce genre.
  • Tu donnes la valise à papy, il va en faire son affaire (comme c’est pratique). Au pire il l’ouvre avec ce qu’il veut, et il force la serrure… »

Moi j’ai de la peinture à faire et mon père regarde le tour de France.

IL EST A NOTER QUE JE SUIS BOURREE DE DEFAUTS, que mes proches adorent énumérer. Ils ont tort. Ils gagneraient du temps à énumérer mes qualités. Il y en a moins, ils perdraient moins de temps…

Dont une, non notoire (outre la mémoire), mais réelle, qui est LA PATIENCE, L’OBSTINATION, LA TENACITE.

Je tiens cela de Jean-Poirotte, mais comme lui, concernant des objets inertes. Ma patience concernant les humains, même les enfants est très limitée. Quand il s’agit d’un sujet que je ne maîtrise pas (comme l’informatique ou la mécanique) je n’essaye même pas, mais sinon, je suis capable, quand je sais que je peux réussir, d’être sur un truc pendant des heures parce que forcément je vais réussir.

Comme mon père. Je pense que c’est de l’avoir vu passer  DES HEURES pour mettre juste une PETITE VIS l qui m’a forgé cet esprit là.

Donc me voici avec la valise de Delphine à ouvrir.

Je vous le dis tout de suite, j’ai eu tout faux dès le départ. J’étais perturbée par la peinture à faire…

J’ai débuté par les trucs bêtes :

  • Les triples :
    000, 111, 222, etc…
  • Les suites
    012, 123, 234, etc…
  • Les dates clefs de sa vie.
  • ETC… Ce ETC… englobait tout de même 257 combinaisons…

Mais comme je faisais de la peinture en même temps, je ne m’occupais de la valise qu’entre deux couches (et au milieu coule une rivière).

Le soir Delphine m’appelle et je lui précise que je LA HAIS. Elle s’inquiète : « qu’est-ce que j’ai fait ? »

Moi je suis en train d’éplucher sur internet l’art et la manière de trouver le code d’une valise. C’est vachement simple, il faut aller chez le concessionnaire avec  la facture, sinon on vous dénonce aux flics (d’un autre côté je comprends). Elle suggère en ricanant le pied de biche et son grand-père…

Rentrant de chez mes parents les mains pleines de peinture, j’avais cogité. Combinaison à 3 chiffres de 0 à 9 cela fait 999 ou 1000. Dieu soit loué il ne s’agissait pas d’une combinaison à 4 chiffres…

Papa me laissant me démerder avec cette valise (demain est un autre jour), n’est pas d’accord avec moi. Il y a plus de combinaisons et il n’utilisera les grands moyens que quand elles auront toutes été utilisées. Au moins 10 000. Du coup je rêvasse en rentrant chez moi, et je fais chier tout le monde, parce que quand je rêvasse et que je conduis, je lève systématiquement le pied…

NON, pour moi, rien à faire, il y 1000 combinaisons maximum possibles dans la mesure ou deux chiffres sont autorisés dans la même combinaison.

  • Le lendemain, après, avoir passé la deuxième couche sur la porte de l’appentis de gauche, je m’attelle à la valise
  • Cette valise ne m’aura pas.
  • Moi vivante, cette valise s’ouvrira.
  • 1000 combinaisons possibles, en partant de 000 et en rajoutant 1 à chaque fois, cela prend une seconde, une seconde et demie maximum.
  • Une heure fait 3600 secondes.
  • Jean Poirotte ne conteste pas les 3600 secondes : une discussion de plus en moins.
  • Je dois avoir trouvé le code d’ouverture de la valise en moins d’une heure.
  • Je suis dans « Hawaï 5.0 » et la valise contient une bombe qui fera sauter la planète si j’échoue… (la planète ne saute jamais…)
  • Au cazoù, têtue, je recommence, encore une heure de perdue avant de déclarer forfait, la serrure étant (peut-être)  grippée, et il pourra agir avec sa tronçonneuse ses outils (mon père).
  • Ironique il me regarde faire.
  • Oubliés les chiffres de la veille. Je pars de 000, puis 001, 002, etc… Après chaque combinaison, je clique sur le bon bouton, RIEN A FAIRE.
  • Papa ricane « cette valise est foutue, il y a au moins 15 ans qu’elle prend la poussière dans la gaine de tes robinets » (excusez moi de ne pas faire les poussières dans la gaine de mes robinets, et puis ce n’est pas MA valise, ma fille n’arrêtant pas de me seriner qu’elle est ADULTE)
  • ET PUIS TOUT A COUP
  • 340 : je pousse le bouton : il se décoince. J’AI LE CODE (vous pas, parce qu’évidemment je ne vais pas vous donner le bon…)
  • Je me dis que j’ai du bol : le bon code aurait pu être 998…
  • Et là grand moment de solitude pour Jean Poirotte : il y a deux sécurités sur les côtés pour ouvrir enfin la valise. Car si j’ai trouvé le code, je refuse obstinément de trouver comment on ouvre la valise quand le code est en place…

La valise s’ouvre. Soulagement : pas de journal intime dedans, ou de petite culotte sale. Mrs Bibelot se précipite pour noter le code.

Parce que la veille j’ai tout de même trouvé sur internet comment « changer le code ». TOUT LE MONDE CHAUSSE SES LUNETTES, mais rien à faire : rien ne correspond à ce que j’ai pu voir ou lire.

Une valise de 1998…. Autant dire que Delphine possède un truc préhistorique.

Chacune son tour…

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : il y a des références à des films, les avez-vous trouvées ????????N

 

11 réponses sur “La valise de Delphine…”

  1. Que tu es adorable avec ta Delphine. 🙂

    Berlin est une ville très intéressante, comme je la comprends d’y aller (encore que je ne quitterais plus mon Luxembourg maintenant quej ‘ai déniché ce petit pays de poche…).

  2. Pleure pas Calpurnia! Berlin est une ville fantastique, il y a des trains directs – bon 13H de voyage quand même- 🙂 et des billets vraiment pas chers à saisir en périodes creuses 😉
    On a une énorme Sansonite achetée par mes parents aux USA dans les années 70. 🙂 tout le monde s’extasie sur cette valise fan-ta-sti-que mais dont absolument PERSONNE ne veut pour voyager ( tu parles : 9 kg vide) mais INTERDICTION formelle de s’en débarrasser……. Elle encombre donc toute une étagère de MA cave.

    Pour la peinture des volets ( si je peux me permettre) il « suffirait » de les faire retirer des façades et ensuite peinture tranquille dans le jardin sur une grande table tréteau .
    Bon, c’est pas une bonne suggestion, il vaudrait mieux que ça soit une entreprise qui les repeigne plutôt que ça soit TOI qui t’y colle…..

  3. Princesse Strudel : Berlin c’est LOIN pour moi… Je suis FAUCHEE, je mange grâce au secours populaire et je suis dans une merde noire jusqu’en juillet 2015… La suite sur le deuxième commentaire…

  4. Cathy : si j’avais la situation que j’avais il y a encore 7 ans, cela ne me poserait pas de problème d’aller faire un tour à Berlin, mais là, suite à tous les travaux que nous avons dû faire en copro, + les impôts qui m’ont perdue et finalement retrouvée dans le foncier, je suis DANS LA MERDE POUR ENCORE UN AN !
    Alors aller faire un tour à Berlin, inutile de seulement y songer…
    Sinon je m’en foutrais (un peu…)…

  5. Ah flûte, quelle mauvaise nouvelle. 🙁 Je suis désolée que la situation ne s’améliore pas.

  6. Princesse : non pous l’instant j’en ai encore pour un an. Certains magouilleurs ou criminels en prennent pour moins que ça (je galère depuis septembre dernier)…
    Cherchez l’erreur…

  7. Ohhhh…..pardon pour les conseils incongrus que je t’ai donnés 🙁 je suis tellement désolée d’apprendre que tu as encore un an (!) de galère en perspective…..et avec ça le courage de tenir la barre de ton blog: et ben…

  8. Il m’est arrivé une aventure un peu simillaire :

    J’ai une super valise (verte pour ne pas la perdre et seulement 4 petits kilos) avec un code à trois chiffre aussi.
    Nous avions prévu un voyage en plusieurs étapes et nous nous appretions à reprendre un taxi pour prendre l’avion en vue de notre prochaine destination.
    Nous vérifions que nous n’avons rien oublié dans la chambre (souvenir d’un précédent voyage…) et que j’ai les billets d’avion et nos passeport dans mon sac à main. Sauf que le passeport, il est dans la valise, et la valise, plus moyen de l’ouvrir… Je me souvenait parfaitement du code, mais il était très (trop?) facile de le changer par erreur.
    Nous avions une heure devant nous et pas la moindre idée du code, alors on a fait pareil : de 000 à 999 un chiffre après l’autre (il y a bien 1000 combinaisons possibles). Pour nous, ce fut 867, de quoi regretter de ne pas avoir fait cela en sens inverse. Heureusement, la serrure n’était pas gripée, mais nous étions à deux doigt de forcer la valise !

    Bon séjour à votre fille

  9. Etorak : mon père me dit toujours que la patience cela paye.
    Bon un code à 4 chiffres je ne dis pas si j’aurais eu la patience de tous les essayer. Quant à ouvrir la valise avec un pied de biche, ma bichette avait tout faux : elle est faite contre justement…

  10. Bonjour Calpurnia!

    Je compatis complètement: ça m’est arrivé aussi. Sauf que ma valise était pleine… Je n’avais pas enclenché la fermeture par le code (code que je connaissais par ailleurs). Je ne sais pas ce qui s’est passé dans les méandres de l’aéroport/ avec les manutentionnaires/ etc mais en arrivant chez moi impossible d’ouvrir ladite valise.

    J’ai pris mon courage à deux mains et c’est parti 001-clic-002-clic-003-… Sauf que malédiction, j’arrive à 999-clic et pas d’ouverture… J’ai pas du appuyer assez fort quand j’ai cliqué… Enfers et damnation. C’est reparti 998-clic-997
    Heureusement le code alakon était dans les 800 et des brouettes…

    Très bonnes vacances à toi!

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