La Grande Motte 2014 (1)

DisputeL’année dernière, papa n’avait pas voulu que nous partions à la Grande Motte, comme mes parents le font depuis une éternité, et moi avec eux depuis 2009.

Il faut dire qu’il avait eu pas mal d’ennuis de santé : hypothyroïdie à soigner en urgence à l’hôpital (pour un cardiaque on ne met pas le traitement en place en ambulatoire), + la pose d’une prothèse contre un anévrisme de l’aorte qui avait atteint sa croissance maximale avant décès post explosion.

Maman et moi avions largement vécu notre part de son calvaire, et subitement, il ne voulait pas s’éloigner de son médecin de plus d’un kilomètre.

Médecin qui lui avait fortement conseillé de se changer les idées, d’aller voir ailleurs vu que tout était rentré dans l’ordre, et qui m’avait reçue en larmes, parce que cette parenthèse « Grande Motte » j’en avais besoin, pour devenir furax en me précisant « j’ai bien dit à votre papa d’aller prendre l’air ailleurs, pour lui, tout va bien ! ».

Peu de soutien dans la famille.

  • L’Arlésienne : « s’il n’a pas envie, il n’a pas envie »
  • Delphine : « s’il ne veut pas, il ne veut pas »
  • Pulchérie : « Hein ? Quoi ? ».

Le médecin pensait aussi à maman qu’il trouvait déprimée, même si elle fait toujours celle qui va très bien. Il avait bien senti quand elle lui avait dit que ses 3 semaines de vacances elle pouvait s’asseoir dessus, que du coup, l’ensemble allait moins bien.  Moi je ne suis que leur fille, donc, mon état psychique était accessoire, même si je fais chauffeur, lave linge (depuis cette année), metteuse de table et porteuse de courses, entre autres…

L’homme de l’art et sa femme EUX, avaient fait le maximum, en lui suggérant d’aller passer 2 semaines en maison de convalescence, pendant que maman et moi irions nous changer les idées. Bonne idée que la leur, mais saccagée par maman « je ne partirai pas sans lui ». Elle aurait dû dire « OUI », papa aurait trouvé l’énergie nécessaire pour s’éloigner de son médecin de plus d’un KM.

Et oublier au passage SON grand argument :

  • Je ne fais rien de plus là-bas qu’ici (maman si)

Bref…

L’année d’avant, il  ne voulait pas partir, parce que cela lui rappellerait de mauvais souvenirs (son genou de 2011), mais il s’était laissé convaincre et était revenu RA-VI. L’année dernière sa force de persuasion a été telle que pour maman, nous n’étions pas partis parce qu’il était à l’hôpital.

J’ai ressorti l’historique des histoires de santé de Jean-Poirotte depuis son cactus dans le myocarde en 1983 pour lui prouver que l’année dernière il n’était pas du tout à l’hôpital pour septembre. Du coup, elle lui en a voulu et a dû commencer un travail de sape comme elle sait le faire QUAND ELLE  LE VEUT.

Elle a les moyens de rétorsion qu’elle veut contre son mari, CELA NE NOUS REGARDE PAS ! Mais cette année, quand on parlait de la Grande Motte, il restait silencieux.

Certains ont le silence OUI, d’autres, le silence NON. Lui généralement c’est neutre. En fait il tâte le vent. Cette année là, l’arlésienne était pour le départ à la Grande Motte, Delphine aussi, mon frère également, Pulchérie tombant du ciel comme toujours en précisant « cela ne pourra que te faire du bien ». Naturellement, l’homme de l’art et sa femme dont nous occupons l’appartement poussaient bien à la roue, d’autres amis également, et papa n’a jamais dit ni oui ni non, mais en tous cas, jamais non.

Et, alors que notre départ était programmé, SA VOITURE est tombée en panne…

Une ford focus d’à peine 84.000 km, de 2001 d’accord, qui, après une panne s’étant produite au bon endroit (pas sur l’autoroute), avait révélé un capteur machin chose foutu, parce qu’il fallait changer l’embrayage qui étant foutu envoyait de la limaille de fer dans le capteur.

Embrayage changé chez MON garagiste pour 400 Euros de moins que chez celui de mes parent : la voiture tombe en panne à 1 km de chez le garagiste.

Cela fait mauvais genre…

Celui-ci, mal à l’aise et soucieux, remorqua le véhicule et force fut de constater que c’était le vilebrequin qui était foutu…

A 84 000 km.

Il voulait bien réparer, mais il fallait mettre le moteur par terre, bref, la grosse merde. Il fit grâce à mes parents des frais allant avec la recherche de la panne vraie.

Et là, papa se sentit handicapé « du départ à la Grande Motte ». Il DEVAIT PARTIR A LA GRANDE MOTTE et sa voiture le lâchait.

UN COMBLE !

  • Ce n’était pas le tout, mais depuis mes 12 ans, papa a toujours eu un break
  • La Focus était le dernier après des années de fidélité à Ford (Taunus, + plusieurs Granada), post 404 break de quand que j’étais adolescente.

Pour partir à la Grande Motte du 26 août au 20 septembre, il fallait un break. Parce que tout à coup, au lieu des 3 semaines habituelles, il avait décidé que ce serait jusqu’au 20 septembre.

PDBDM, ce n’est pas une voiture qui allait décider de son emploi du temps (déplorons tous ici que la Focus n’ait pas pété son vilebrequin l’année dernière, parce que comment qu’il aurait voulu partir à la Grande Motte et plus vite que ça parce que ce n’aurait pas été une conne de voiture qui aurait décidé pour lui…)

Appel à l’homme de l’art qui sait marchander comme personne, et ils ont trouvé une clio break de 18.000 km avec toutes les options modernes qui font peur à papa qui ne conduit plus de sa propre démarche (certains sont raisonnables…) alors que j’étais priée MOA, qui allait faire le chauffeur à l’aller, au retour, et pendant le séjour de potasser le mode d’emploi du nouveau véhicule (et au passage effectuer le chargement du coffre, papa n’a pas aimé : j’y ai tout casé sans ses conseils, mais MOA j’ai joué à tétris nananèreu).

Si la focus n’avait pas lâché, peut-être qu’il aurait eu une non envie de partir à la Grande Motte. Ne soyons pas mauvaises langues : il n’avait jamais dit NON.

Mais ce n’est pas une connasse de voiture, Nom de Dieu, qui allait l’empêcher de faire ce qu’il voulait, Bordel de Merde !

Donc, c’est de là que je vous écris (de la Grande Motte où l’homme de l’art m’a installé internet sur mon portable mis à neuf par ses soins et sur lequel il vérifie religieusement et régulièrement que je ne télécharge pas de conneries).

J’avoue ma grande honte de vous avoir laissé tomber. Nous sommes arrivés le mardi 26. J’ai décompressé après une réelle année de merde pendant une semaine, à dormir comme un vrai bébé (mes filles), et là je me secoue un peu les puces…

Parce que l’histoire de la voiture n’est pas terminée, et puis viendra celle du lave linge, etc…

Je sais que si l’homme de l’art et sa femme me lisent, ils vont sourire.

ILS ONT BIEN RAISON !!!

La vie  n’est qu’un long calvaire…

6 réponses sur “La Grande Motte 2014 (1)”

  1. J’adore ! En effet il aurait fallu casser la voiture avant, pour lui donner envie de partir !
    Je comprends ton papa, je n’aime que les breaks aussi !
    Mais même si tu fais chauffeur, livreur, metteuse de table, tu devrais aussi prendre des vacances… sans tes parents !

  2. Louisianne : c’est gentil de ta part de me proposer de l’argent pour des vacances seules ! Je veux bien une semaine dans un bon club dans un pays où n’explosent pas des bombes tous les jours…
    Parce que prochainement je vais vous parler du secours populaire et autres… Plombée comme je le suis, jusqu’en juillet 2015, je ne vois pas comment prendre des vacances sans mes parents. Tout comme l’année dernière d’ailleurs, où je n’ai rien pris du tout !!!

  3. Louisianne : depuis octobre dernier, je compte jusqu’au litre d’essence pour vivre, alors partir avec mes parents était MA SEULE OPTION ! Tu devrais le savoir. J’en ai plus que marre de comparer les prix du PQ et parfois de n’avoir RIEN A BOUFFER !

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