Ras le caquelon à fondue de l’adolescence… (part 1)

Ange blondA l’adolescence, tout change – ou beaucoup de choses, au niveau du corps comme de la tête (enfin ce qu’elle contient). Cette période peut être difficile pour le jeune, comme pour les parents (oui c’est clair, les parents vont douiller…)

« Les principaux changements sont liés à la puberté (on les plaint, les ados… ). Celle-ci se caractérise par un développement des organes génitaux, une forte croissance (en début de puberté, un garçon peut grandir d’un centimètre par mois !), une pilosité se développant à certains endroits du corps… le tout en relation avec des modifications des sécrétions hormonales. (On les plaint toujours, les ados…)

A coté de ces aspects physiques, les composantes psychologiques sont tout aussi importantes. De ce point de vue, les changements sont importants, et en l’espace de quelques mois, l’enfant comme son entourage doivent se « familiariser » avec ces évolutions (on ne dira jamais assez à quel point l’entourage doit s’adapter d’ailleurs...). Dans un certain nombre de cas, des problèmes surviennent, et un mal-être chez l’adolescent peut le conduire vers des situations critiques »… (merci Wikipédia)

Bon, maintenant que les filles sont sorties depuis longtemps de cette période oh combien critique au cours de laquelle il y a eu des échanges verbaux assez hauts en couleurs, et des claques assez faciles (j’ai toujours eu la main leste, je le confesse), période qui finalement s’est relativement bien passée, même si ce n’est pas la meilleure période de leur vie (comme pour moi quand j’étais ado), et que je commence à m’acheminer vers le cimetière, parfaitement, à 57 ans on ne grimpe plus la colline on la redescend, je m’en vas vous dire une chose :

J’en ai ras le caquelon à fondue de l’adolescence et ses problèmes, ras la casquette, marre de lire partout ce qu’il faut faire ou pas, dire ou pas. J’ai une indigestion de testostérone, de progestérone, d’androgène, d’oestrogène.

Les hormones me ressortent par les trous de nez, le déguisement des ados en troupeaux me percute direct la rétine, leurs rires gras et stupides me font regretter parfois de ne pas avoir un bouton « on/off » au niveau des oreilles, et leur position favorite dite « avachi je soutiens les murs » me fait regretter de ne pas être kiné : y’a du taf !

Quant à leurs problèmes existentiels je m’en tape. Parfaitement, je n’en ai rien à foutre, mais alors rien du tout. Tout le monde a des états d’âme, mais c’est la mode de croire utile de rappeler un peu partout qu’il est normal que votre ado se sente mal dans sa peau. On fait même des études là-dessus, comme si l’on n’avait que cela à faire du fric des contribuables : mes grands-parents en auraient ricané, et moi, sans étude, j’aurais pu rendre le même verdict…

On a fait de ce qui était jadis une taupinière, une montagne soi-disant impossible à escalader. L’Everest à côté fait ricaner les psychologues. Si par le plus grand des hasards vous êtes pourvu d’un ou d’une ado qui n’est pas trop rebelle, est un peu récalcitrant aux modes extrêmes, et se tient correctement, à force de lire et d’entendre des conneries, il va se croire ANORMAL.

Quand j’étais adolescente (oui parce que j’ai moi-même été adolescente un jour), je n’était pas la seule dans mon cas, mais pour les parents il n’y avait pas de problème qui ne puisse se régler avec une baffe bien ajustée, un sermon à pétrifier Bossuet, et un « c’est comme ça et pas autrement ».

  • Maintenant une baffe bien ajustée c’est de la maltraitance, même si elle était tout à fait méritée (l’ado qui vous regarde dans les yeux en vous disant « merde tufaich » attend quoi d’autre ? et quand on a 15 ans on peut se prendre une claque sans passer directement dans la case « enfance maltraitée »)
  • On ne sermonne plus, il faut dialoguer. Sauf que là, dernière étude terminée, qui arrange bien les chieurs, il paraîtrait que l’ado n’entend que ce qu’il veut bien entendre. Finalement c’est comme un mec qui regarde un match de foot et à qui  du coup on peut dire « j’ai un amant, je te quitte » parce qu’il ne percutera pas, c’est consternant. Racontez leur bien qu’ils n’entendent pas comme nous, et comment leur neurones se déconnectent : cela leur sera toujours utile… Par contre curieusement, ils auront bien entendu les résultats de l’étude et vous le ressortiront comme bonne excuse (bonne pour eux).
  • « C’est comme ça et pas autrement » ne se dit plus, cela pourrait traumatiser le pauvre lapin perturbé par ses hormones.

Nous on ne nous « devait » rien, que le gite, le couvert, de l’amour tout de même. Maintenant si les parents ne se ruinent pas en tout ce qu’il faut absolument avoir, ils sont directement responsables du fait que l’ado se sent mal dans sa peau.

L’adolescence, on en parlait peu à mon époque, pas du tout à celle de mes parents. D’ailleurs on appelait cela « l’âge bête ». Nous étions informés des « transformations » et de leur pourquoi, mais nous savions que tout le monde était passé par là, et nous n’avions aucune lecture pour nous apprendre comment faire bien chier les parents, les grands-parents, les profs, les forces de l’ordre, ne rien rayer.

Parce que les parents détestaient qu’on leur pourrisse la vie, c’était très clair. Ils détestent toujours d’ailleurs, mais ils sont priés de la fermer avant de l’ouvrir… Sauf que souvent du coup, ils l’ouvrent trop tard.

Maintenant on ne peut pas parcourir un magasine sans devoir lire un article sur cette crise essentielle et obligatoire et comment la gérer. On écrit des livres. On fait des films. Les publicités avec les « c’est MON yop », « à quoi ça sert d’être jeune si on ne peut pas en profiter » etc… nous montrent une jeunesse qui aurait le droit de faire chier le monde « parce que ce n’est pas de leur faute » et ça ne ferait que commencer…

Au pré-adolescent qui a peu de problèmes, il ne peut échapper comment il va devoir se comporter pour rentrer dans le rang Adolescent avec un grand A : ne vous inquiétez pas, il n’avait pas besoin d’en prendre de la graine, ça murit normalement tout seul…

Parce que moi, maintenant, je constate qu’il y a tout de même une carence grave, en ce qui concerne les informations concernant le compte à rebours, auquel tout un chacun sera confronté un jour.

A savoir : vieillir.

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

8 réponses sur “Ras le caquelon à fondue de l’adolescence… (part 1)”

  1. Tu as tout à fait raison. Ras le couscoussier des crises d’adolescence. Nous on n’avait pas intérêt à en avoir.

  2. Amen… Entre ça et « la meeeeeeeeeerveilleuse Génération Z », si créative, si originale, si formidablement révolutionnaire…

    Pour ma part j’ai eu droit, de la part d’une ex-future-belle-maman, à un long sermon selon lequel la fille de mon (ex)-compagnon « va entrer dans l’ADOLESCENCEd’ici deux ans; elle pourra alors avoir des comportements à risque comme la drogue, les troubles alimentaires, l’alcool, le sexe avec n’importe qui… Il faut absolument que vous évitiez de vouloir remplacer sa mère, et que vous arrêtiez, mon fils et vous, de vous embrasser devant elle ».

    Elle a bon dos, l’adolescence, tiens.

  3. Hihi la taupinière !
    Bien d’accord ! Une claque si on te traite de…, de toutes façons, c’est le réflexe ! Il faut se faire respecter.
    Tu as raison, on a l’impression que les parents non seulement acceptent tout mais ne sont plus chez eux !
    Un « si t’es pas content fais ton baluchon » est toujours efficace, mais les parents ne le disent plus car ils auraient trop peur que leur grand déginguandé s’en aille !
    Tu parles, il ne sait pas faire son lit ou se faire cuire un oeuf !
    J’en ai même vu laisser leur chambre au petit chouchou qui recevait sa copine, je rêve !
    Moi aussi mes filles sont grandes, maintenant quand je vais quelque part où il y a des ados, j’ai du mal à supporter qu’ils se mêlent de toutes les conversations (impossible de parler entre adultes) et les parents ébahis devant leur ados n’osent pas interompre celui qui ne s’est pas gêné pour les interrompre en plein dialogue ! Grrr !

  4. Et tu ne sais pas le pire l’on (je ne sais pas qui dans les hautes sphères) a inventer il y a peu le concept de pré-ado pffff Bientôt il y aura les pré-bébés.
    C’est un problème de pays riches… Mes parents ne sachant pas ce que c’était et par là-même moi non plus avons fait l’économie de cette période… Bon en même temps chez les Portugais dont je viens, tu ne fais pas de crise d’ado, tu te maries, c’est plus simple ! lol

  5. Esther : je crois qu’il est grand temps de réagir. Voyons comment les « jeunes » générations vont la gérer, cette crise qu’on leur a laissé faire sans (trop) moufter…

  6. Princesse : c’est l’excuse facile du « je baisse les bras », mais c’est grave. Cela se retrouve dans les pubs, les séries, avec toujours la bonne excuse « ce n’est QU’UN ado »…

  7. Louisianne : cela devient insupportable. A tel point que certains parents excusent TOUT ! « QUI n’a jamais piqué dans un magasin » ? « QUI n’a jamais pris une cuite avant sa majorité ? » ETC…
    Ben moi par exemple. L’idée de l’air aimable de mon père et de ma mère si j’étais revenue cuitée, ou s’ils avaient dû aller me récupérer au commissariat, m’ôtait toute envie de « révolte »…
    Nous avions le droit de parler, mais il ne fallait pas en abuser non plus…
    Et nous sommes toujours là !

  8. Allye : sans se marier non plus à 15 ans, les générations précédentes savaient gérer cette crise parce qu’elle n’existait tout simplement pas. C’est notre civilisation « évoluée » qui l’a fait apparaître.
    Et d’ailleurs, d’après Fébrèze qui court qui court sur les pubs, en plus, les ados puent parce qu’ils n’ont pas d’odorat. J’hallucine !

Répondre à Princesse Strudel Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *