La vengeance ne nous appartient pas toujours…

6222-000049J’en ai un peu marre pour le moment, de la CNAV qui est actuellement dans mon collimateur (mais je j’ai pas de bazooka), qui vous raccroche au nez dès que vous demandez des explications-j’attends, bref, on reviendra aux papiers plus tard (car ce n’est pas terminé).

Après Truchon qui m’avait remerciée après 9 années de bons et loyaux services, et sur lequel je reviendrai, pour les nouveaux, j’avais eu la chance extrême de retrouver du travail au bout de 8 mois. A 50 ans, c’était un exploit…

La dame qui m’avait mise en relation avec Trucmuche, l’a enfin quitté, avec soulagement, non sans y avoir laissé des plumes. A 68 ans, elle méritait sa retraite… C’est une femme que j’admire beaucoup, pour sa tolérance en matière de religion, pour son humanité incroyable, sa gentillesse bref, je l’aime beaucoup.

Trucmuche était au départ un petit réparateur de machines à café dans les troquets, qui avait croisé cette dame que je nommerais Nicole, au hasard. Cette dernière après le décès de son mari (un de mes ex patrons qui s’occupait de cuisines industrielles) avait dans les mains une liste impressionnante de clients potentiels pour lui, pour peu qu’il se forme. C’était une occasion pour elle de se refaire une santé financière, et pour lui d’évoluer.

C’est ainsi qu’il a découvert le métier, auquel elle l’avait formé,  lui apprenant le B.A BA du métier, les plans à faire, les cuisines à monter, les vitrines chez les boulangers, bouchers, etc…

Quand je travaillais pour son mari, c’était déjà dans ce domaine que j’avais découvert. Malheureusement la société était au bord du dépôt de bilan, et il n’était pas actionnaire majoritaire. J’avais donc végété chez lui d’octobre 1994 à mai 1995, à répondre aux fournisseurs que le chèque partirait demain, et, pour ne pas m’emmerder, à apprendre à me servir d’un PC avec word et excel.

Nous étions restés en excellentes relations son mari et moi, je l’avais même aidé à tout trier après la fin de mon contrat de travail, et elle se souvenait de moi avec une réelle sympathie et une grande reconnaissance.

Je l’avais rencontrée lors d’une brocante dans le village de mes parents, et elle m’avait appris que la secrétaire de la boîte pour laquelle elle travaillait après avoir vendu sa clientèle (son mari étant hélas mort 3 ans plus tôt), devait partir. Elle avait donné mes coordonnés à Trucmuche qui m’avait contactée dès juin 2008 et 2 CDD avaient été décidés à compter du mois d’août, car pour lui, 6 mois c’était le minimum pour faire connaissance.

J’ai trimé 6 mois comme une malade chez ce cinglé. Je n’ai pas d’autres termes. Il ne m’a signé mon premier contrat que 2 semaines après son expiration  Feuille de paye valant contrait il m’avait précisé que si je le lui avait précisé je prenais la porte d’office. Il était agressif et désagréable, ou charmant et disposé à papoter alors que j’avais du boulot. Avec le reste de l’équipe tout allait bien et j’avais un gentil protecteur que j’appellerais Eric.

Informaticien de métier, il gagnait mieux sa vie en spécialiste du « froid » et avait un jour signifié sèchement au patron, que ce n’était pas parce que j’habitais à 5 minutes et rentrais chez moi pour le déjeuner que je n’avais pas droit aux tickets resto Le patron le craignais, je ne saurai jamais pourquoi, et j’ai eu mes tickets. Bref, cela suivait son cours.

Et puis à la fin de mon deuxième contrat (toujours non signé), le patron m’a prise entre 4 ZYEUX pour me vanter toutes mes qualités. Impressionnantes d’ailleurs (pour lui), mais réelles, sans me vanter (je rappelle que je ne suis qu’une simple secrétaire).

C’était dingue. Je pensais que cela se terminerait par un « bon bah on signe le CDI maintenant », mais non, j’étais priée de prendre la porte, parce que le secrétariat enfin mis en place, l’autre connasse d’avant étant une incapable, ON pouvait se passer de mes services.

J’ai été longtemps sans tout savoir. Eric venu dépanner mon frigo en espérant que j’oublierais qu’il était un homme marié, m’avait précisé que mon départ avait stupéfié tout le monde, que le beau-frère du patron (actionnaire de la société, non consulté sur mon départ) avait eu à mon sujet une vive altercation (ce que je savais) et que lui-même avait manqué lui flanquer son poing dans la gueule ce qui était net, mais ne l’empêchait toujours pas d’être marié…

Ayant pris sa retraite, Nicole m’a tout raconté, et j’ai bien rigolé.

On rêve de se venger, et quelqu’un d’autre le fait à votre place…

Dans la réalité des faits, je partais pour laisser la place à une amie de la femme du patron. Qui n’a pas du tout fait l’affaire. Là où je tapais un devis en deux heures, il lui fallait deux jours et c’était illisible et faux, elle était désagréable au téléphone, avait planté la compta en voulant faire de son mieux. Il avait donc mis fin à son CDD dès la période d’essai terminée et là il était coincé, et en plus je pense qu’il était bien emmerdé de coucher à l’hôtel du cul tourné (une amie que votre mari plaque ça peut faire des dégâts…).

En 2008 on ne pouvait pas accumuler les CDD comme cela. Il est question de changer la donne, sans songer aux patrons malhonnêtes qui vont en profiter un max, mais là n’est pas le sujet.

Il lui fallait une secrétaire en CDI avec période d’essai, renouvelable une fois.

Il trouva.

La jeune femme qui fut choisit avait une jeunesse et un air innocent (voire niais) qui plaidaient en sa faveur. Comme elle habitait juste à côté de chez moi, Trucmuche lui avait précisé qu’elle  n’aurait pas droit aux tickets restaurant, et Eric ne s’en était pas préoccupé, pas plus que les autres d’ailleurs : chacun ses merdes, et personne n’avait apprécié mon départ, ce qui me fait une belle jambe sans renflouer mon compte en banque. Mais elle avait opiné un « c’est normal Monsieur », qui avait comblé Trucmuche.

La période d’essai se déroula bien. Elle jouait du « oui Monsieur », « Excusez-moi Monsieur », « Comme vous êtes beau Monsieur« , etc… Elle tapait à peu près correctement, sans ma rapidité déplorait le chef, mais je ne connais que l’Arlésienne qui a la même vitesse de frappe que moi, et une ancienne collègue, mais c’est très loin.

Et puis à la fin de la période d’essai, tout changea.

L’angélique créature toujours munie de sa jeunesse et d’une fausse innocence, brandit un beau jour le code du travail (le cauchemar de Trucmuche, je ne sais pas pourquoi) pour obtenir ses tickets restaurant « c’est comme ça et pas autrement », exigea une indemnité de pénibilité du travail pour les matins d’hiver où elle arrivait la première et n’arrivait pas à ouvrir la grille (sur laquelle je m’étais collée les mains un jour, malgré mes gants, eh oui, il y a des hivers froids).

PIRE ENCORE : un jour où le patron appelait et qu’elle ne répondait pas au téléphone, elle lui avait déclaré, toujours en citant le code du travail, qu’elle prenait sa pause, 10 minutes toutes les 70 minutes et point barre, vu qu’elle travaillait sur écran toute la journée.

Pour les jours où elle était seule, elle ne répondait pas du tout, parce qu’on ne doit pas laisser un salarié seul, sans un minimum de précautions, et qu’elle aurait très bien pu être tombée en catalepsie sans que personne ne s’en soucie. Il avait eu peur : BIEN FAIT !

Moi je prenait une pause clope toutes les H 1/2 à proximité du bureau pour répondre, et je ne m’étais jamais plainte de me retrouver seule. Un rapide calcul avait fait comprendre à Trucmuche qu’il était perdant sur ce coup là, comme sur le coup des tickets restau, car, bonne poire (COMME JE M’EN VEUX !) je ne les exigeais qu’un mois sur deux.

De plus, un comble pour ce macho de première, elle l’inondait de mail avec demande d’avis de réception, à la moindre remarque SEXISTE, RACISTE (elle était juive, et je la comprends, n’avait pas toléré d’entendre parler de Youpins), ou MALTAPROPOS ! En bref, elle ne s’en cachait pas cette innocente au teint clair et sans ride : elle préparait un prud’homme qui terrifiait autant Trucmuche que le code du travail…

Les gens ont des réactions curieuses… Le malheureux avait l’impression d’être tombé dans un piège dont il ne se dégagerait que difficilement, mais dans lequel il s’était lui-même fourré.

Du coup c’est à MOI en effet, que Trucmuche en voulait.

CAR :

Si je ne m’étais pas laissée faire de cette manière là quand il m’avait signifié la non reconduction de mes CDD en CDI, jamais il n’aurait embauché ce bourreau, cette pasonaria du code du travail !

J’étais l’unique responsable de sa défaite face à celle qui en plus, refusait d’aller trier les archives. Il faut savoir qu’il vendait en plus du reste des chauffages/climatiseurs. Et que quand cela chauffait l’hiver dans les bureaux, à la sortie c’était très très très très froid, et que je m’étais choppé une engelure à chercher la facture 1938 de l’année 2003… En été elle aurait refusé de même d’aller se prendre un coup de chaud au même étage, parce que l’on climatisait ailleurs….

A elle il a refilé une prime conséquente pour s’en débarrasser. Je n’en avais touché que le tiers… Il me manquait 10 euros pour avoir droit à 3 ans d’Assedic, je retombais dans mes droits de chez Truchon, pour 5 cents par jour (et je cherche toujours un bazooka ?)

Le diable a bien raison de ne pas se présenter à  moi, car si ON pouvait revenir en arrière…

EN SACHANT !!!

Finalement il n’y a que mes filles que je referais, parce que sinon, la vie n’est qu’un long calvaire

14 réponses sur “La vengeance ne nous appartient pas toujours…”

  1. Trop bonne trop conne.
    Je ne cesse de me le répéter en me demandant si je deviendrai jamais moins conne dans cette vie-ci.

    Franchement, il ne va pas être gai le monde du travail pour les générations qui viennent, parce que tout là-haut là-haut ils sont tellement en train de le vider de sa substance, le code du travail, que bientôt il ne protègera plus personne.

  2. Il y aurait bcp de choses à dire sur le respect du code du travail… Le fils d’une amie proche va probablement devoir aller aux Prud’hommes pour faire valoir ses droits… mais même avec eux c’est pas gagné !
    Sinon, on a un point commun… je tape aussi très très vite !
    On était bien formées à l’époque : j’avais appris sur une grosse Olivetti de bureau où il fallait taper comme une damnée, puis quand l’IBM à boule est sortie ça a été une grosse avancée, mais depuis que j’ai un ordi dans les mains c’est une partie de plaisir…
    Je pense que, comme moi, tu as mis un point d’honneur à continuer à ne pas regarder le clavier alors que d’autres, dès la sortie de l’école, ont estimé que ça ne servait à rien. Une m’avait dit en me voyant taper : « Tu ne regardes pas le clavier mais tu verras, quand tu seras sortie de l’école tu vas le regarder… ». Comme si les profs perdaient leur temps à nous apprendre des choses qui ne servent à rien ! J’en profite d’ailleurs pour rendre hommage à la mienne qui était une super prof. Sa méthode parfaite m’avait permis d’obtenir un 19,5/20 à l’examen en sténo/dactylo/reprographie.
    Petite anecdote : un jour (bien des années plus tard…) j’étais chez un de mes clients à l’ordinateur pendant qu’il discutait avec son comptable derrière moi ; à un moment je n’ai plus rien entendu puis : « C’est impressionnant ! ». Et le client a confirmé : « Oui, je n’avais jamais vu non plus »…
    En tout cas c’est bien pratique de taper vite pour le plaisir comme pour le travail. Aussi, dès que j’ai eu mon premier ordi à la maison j’ai installé un logiciel d’apprentissage de la frappe pour mes enfants. Ma fille du coup est pas mal douée. Quant à mon fils… ça l’a très vite barbé mdr

  3. Euh… Moi aussi j’ai ta vitesse de frappe ! Et raccord avec Gisèle, formée à l’ancienne ! Je me souviens de mon frère chez Pigier qui disait « les cours de dactylo, roh c’est pour les filles » (sale macho) et qui est content maintenant de savoir se servir d’un clavier avec 10 doigts !
    Et tout comme Gisèle, mes filles ont compris l’importance de savoir taper vite et elles sont douées !

    Pour le reste, bien contente pour toi que tu sois vengée !
    C’est tout de même un sacré …. .. … et un sacré … (remplis les pointillés) de t’avoir virée pour embaucher quelqu’un d’autre en prétendant qu’on avait plus besoin de secrétaire !
    De toutes façons comme on dit la roue tourne… Même si souvent elle met très longtemps à tourner !

    Et depuis ? Est ce que Truchon a fait faillite pour de bon ?

  4. Rien à voir, mais vous me faites envie, les filles, moi je tape à 6 doigts seulement, et c’est ni très rapide ni très précis.

    C’est quoi comme logiciel d’apprentissage de la frappe, qu’on peut installer sur son ordi ?

  5. Ma mère tape comme un bolide aussi, je l’imitais petite, j’avais l’impression d’être une dame importante 🙂

    Ta vie n’est pas un long calvaire, c’est un roman ! (et nous nous régalons à le lire…)

  6. Petite fille, quand j’accompagnais l’un de mes parents au bureau, je m’installais à la machine à écrire d’une secrétaire et m’amusais à taper des lettres à des clients imaginaires.

    Plus grande, j’ai récupéré une vielle machine à écrire mécanique appartenant à un oncle, puis ai économisé mon argent de poche de longues semaines pour m’offrir une machine électrique. Je m’amusais beaucoup à écrire courriers et histoires sur ma machine, sans compter les CV pour les jobs d’été.

    Quand j’ai eu mon premier ordinateur, j’ai investi quelques sous dans un logiciel d’apprentissage de dactylo, cela m’apparaissait comme un jeu.

    Aujourd’hui, assistante de profession, je suis bien contente de taper avec tous mes doigts, sans regarder mon clavier, avec une vitesse correcte (je n’ai jamais chronométré). Et je suis toute contente de marquer sur mon CV « sténo-dactylo » (d’ailleurs, je ne vois plus cette mention depuis fort longtemps, y compris sur les candidatures au métier d’assistante administrative, émanant de candidat(es) diplômé(e)s de BTS assistanat ou autre).

  7. Madame Patate : « trop bonne, trop conne », je me le dis souvent aussi… TROP TARD !!!
    Quant aux réformes du Code du Travail : j’évite d’aborder (pour l’instant) les sujets qui fâchent…

  8. Gisèle : j’ai eu exactement le même parcours que toi. Je tapais déjà très vite sur une machine mécanique, mais devant l’ordi et l’absence de peur de faire une faute, là j’ai donné enfin le meilleur de moi-même.
    Truchon m’appelait (quand il était encore normal) : la mitraillette, et me présentait toujours comme étant la force de frappe de l’entreprise !!!

  9. Louisianne : attention je n’ai cité que des exemples que j’avais vus, je n’ai jamais eu la prétention d’être unique en mon genre. Généralement notre génération se débrouille plutôt bien !
    Non seulement je ne regarde pas mes doigts, mais j’évite de « penser » à ce que je fais, sinon je me plante, c’est vraiment un automatisme !!!
    Là il s’agissait de Trucmuche, Truchon c’était un autre con, mais j’y reviendrai 🙂

  10. Madame Patate : ce serait bien que tu t’y mette, mais tu vas avoir du mal à perdre les mauvaises habitudes que tu as prises. La vitesse tu l’auras petit à petit et tu seras ravie de ne plus avoir à regarder tes mains…

  11. Meg : des bolides de la frappe, il y en a toujours, mais je pense qu’avec les ordis, les jeunes prennent de mauvaises habitudes trop tôt. Après, difficile de s’en défaire !!!
    Merci pour le roman 🙂

  12. Princesse : je suis un jour tombée sur un site où tu peux tester ta vitesse de frappe. Il s’agit de recopier sans faute un texte et on te donne le résultat. J’étais très très rapide, mais l’attestation que délivrait le site (valable pour Pôle Emploi par exemple), était payante donc, je n’ai pas vraiment mémorisé.
    Théoriquement je tape conversation courante mais pas si quelqu’un parle plus vite que son ombre 🙂

Répondre à Madame Patate Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *