« Mais comment as-tu fais ton compte » ???

femme-horrifiee-2C’est à mon sens LA question la plus bête possible que l’on vous pose quand :

  1. Vous vous êtes mutilé en faisant de la cuisine ou en bricolant
  2.  Ou bien cassé la gueule en vous faisant bien mal et éventuellement en vous cassant quelque chose
  3. Quand vous avez vu le feu vert alors qu’il était rouge et embouti le car de CRS…
  4. NE RIEN RAYER, en j’en passe…

Bref, quand il vous est arrivé quelque chose de bien désagréable dont vous vous seriez bien passé, vous avez généralement droit à « mais comment t’as fait ton compte ? ». Cela m’a toujours tapé sur le système et généralement j’ai une réponse toute prête : « je ne faisais chier, je ne savais pas comment agrémenter mon quotidien et/ou me faire remarquer ».NATURELLEMENT, quand Delphine m’a téléphoné pour m’annoncer qu’elle s’était gravement coupé un doigt (lequel ? le mystère restera entier 48 heures), coupé jusqu’à l’os en entamant bien l’ongle (j’avais mal pour elle), qu’aux urgences on n’avait pas pu faire grand-chose pour elle et qu’elle devait se faire opérer le lendemain à 11 H par un spécialiste de la main, je suis passée immédiatement en mode « lapin crétin », et je lui ai demandé comment elle avait fait son compte.

Malheureusement elle n’était pas en état pour me refourguer une phrase qui tue, alors que je me mordais trop tard les lèvres. Elle s’était coupée avec une mandoline : le truc pour faire la cuisine, pas l’instrument de musique, et puis elle me donnerait des nouvelles le lendemain après son opération qui aurait lieu à 11 H.

Et puis, patraque et sans défense, elle a raccroché et j’ai donc appelé sa soeur, pour en apprendre un peu plus Je ne savais même pas pourquoi elle se servait d’une mandoline (j’en ai une, elle est neuve, jamais je ne m’en suis servie). Pulchérie est remarquable dans ce genre de situation, vous pouvez toujours compter sur elle pour s’occuper de la petite soeur. Elle m’a donc rassurée :

  • Elle la gardait à coucher le soir
  • Elle l’emmenait à l’hôpital le lendemain, et la ramènerait après chez elle (Pulchérie) puisque après l’opération il ne faut pas rester seul la première nuit.
  • Que j’arrête de me faire du mouron, « on est grandes maman ».

Ouais…  Ma mère me donne encore des consignes d’enfance, alors je ne vois pas pourquoi je n’en ferais pas autant. Sauf que Delphine n’était pas disponible car en train de suivre les consignes bétadine et tout et tout pour sa main et le lendemain. C’est donc à Pulchérie que j’ai posé les questions qui tuent :

  • C’est quel doigt ?
  • Heu je ne sais plus
  • C’est quelle main ?
  • Je ne sais plus non plus…

Le lendemain, Mrs Bibelot m’attendait plus tôt que d’ordinaire, car le vendredi je dors chez elle quand je vais le lendemain matin chercher à son « centre », celle qui n’est pas comme les autres. Ne me demandez pas pourquoi ma mère qui est désormais seule, préfère que je vienne également déjeuner le vendredi midi, depuis qu’elle a une box et que je peux donc emmener mon ordi.

A partir de 12 H 30, nous avons commencé à piétiner en attendant des nouvelles. J’ai donc appelé Pulchérie (PARDON ma chérie). Qui m’a rétorqué qu’elle nous tiendrait au courant.

Je l’ai rappelée à 14 H 30 au cas où mon portable aurait eu une brève panne de réception…

Mrs Bibelot  l’a appelée à 16 H 30 et là, miracle, Delphine venait juste de partir pour se faire opérer. Je la sentais bien sur ce coup là, sans manger et sans boire depuis le matin, il est toujours agréable d’être pris en retard… C’était arrivé à papa pour l’opération d’un dupuytren, le chirurgien ayant pris 6 H de retard pour cause d’un doigt coupé par une tronçonneuse… (BERK) qu’il avait réussi à remettre en place avec succès (d’un autre côté ne crachons pas toujours sur la médecine moderne, il y a 50 ans, le doigt serait parti à la poubelle et papa n’aurait pas été opéré deux fois avec succès)

Pulchérie a bien précisé qu’elle travaillait et qu’elle nous tiendrait au courant.

Ce qui fut fait 3 H plus tard, alors que j’envisageais tout, optimiste comme toujours :

  • Delphine avait fait une crise anaphylamachinchose au produit anesthésiant.
  • Le chirurgien avait été obligé de l’amputer de la main (laquelle ?)
  • Des terroristes avaient fait sauter l’hôpital, justement celui-là. Personne ne disait rien sur BFMTV : parfois l’info c’est de l’intox…
  • ETC… (toute mère me comprendra)

Le lendemain, Delphine venait, et nous avons enfin pu tout savoir. Elle coupait un concombre avec la mandoline dont la vraie place est dans une benne à ordures (là-dessus elle a été très claire), et elle s’était entamé jusqu’à l’os et au travers l’ongle, l’auriculaire de la main droite. Le pansement était impressionnant, et elle ne savait pas ce qu’on lui avait fait, car le chirurgien lui avait tout expliqué alors qu’elle était totalement dans le gaz… (anesthésie loco-régionale + ce que papa n’avait pas eu : un truc à respirer dans un masque (de la coke)).

Et là Mrs Bibelot lui a posé la question qui tue :

  • « Mais comment as-tu fait ton compte ma pauvre chérie ?« .

Cela doit être de famille ou alors c’est culturel.

Je ne sais pas…

Sauf que la vie n’est qu’un long calvaire.

Puisque ma mère s’est tout de même inquiétée de savoir si Delphine avait mangé ou non le concombre (la réponse est OUI, mais bon…)

 

15 réponses sur “« Mais comment as-tu fais ton compte » ???”

  1. les fabricants de mandoline devraient avoir les doigts tranchés! comment peut-on encore vendre ce genre de chose??? qu’on leur tranche la tête!

  2. aïe… instruments du diable les mandolines. Jamais eu le courage de m’en servir.
    J’espère que ça va bien cicatriser et que ce ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir pour ta fille.

  3. J’ai eu brièvement une mandoline… Je l’ai refourguée sur eBay quand je me suis rendu compte à quel point ce truc était TRANCHANT et surtout RAPIDE à trancher… les légumes autant que les doigts. Heureusement je n’ai pas eu à en faire l’expérience moi-même.
    Une vraie guillotine.

    Pauvre Delphine !!

  4. La mandoline va normalement de pair avec un capuchon rigide dans lequel emboîter le légume qui permet de protéger les doigts.

    Ce qui n’a pas empêché la reine-mère (aka ma maman chérie) de s’entamer superbement le pouce en s’en servant…

    Chez moi la grille de mandoline est au chômage tehcnique, le jouet multifonction qui va avec est utilisé pour couper les cubes, lamelles, etc… Tuot ce qui ne requiert pas de mettre mes doigts en plein milieu.

    Je confie ce qui se râpe aux bons soins de mon cher robot ménager, qui fait ça vite, bien, et proprement. Et ménage gentiment mes doigts.

    Pour la fameuse petite phrase… Ma mère (toujours elle) a le chic pour me demander « mais comment tu as fait » ou pour ajouter « tu n’as qu’à faire attention » (quand je l’appelle pour lui dire, au choix, que je suis à l’hôpital / plâtrée / en attelle… pour une entorse quelconque. J’aurais peut-être dpu lui retourner la question quand elle s’est faite mordre par la mandoline…?

    Bon rétablissement à Delphine. et bravo à Pulchérie, soeur aînée attentionnée et dévouée – elle tient sa mère.

  5. Aïe oille ouille ouille!
    La pauvre a dû bien déguster, ce genre de blessure est douloureuse…… en plus d’être spectaculaire et assez beurk …
    Et le « comment as tu fait ton compte », je crois que ce n’est même pas une question, mais plutôt une exclamation catastrophée! (idem pour fiston qui s’est entamé le pouce au sécateur électrique, avec le même tremblement hôpital opération et tout son train. Ben oui, comment tu fais ton compte en travaillant à la taille des vignes, pour te couper le doigt? haha)
    J’espère que ta fille va vite récupérer, et que tu seras soulagée….

  6. Gisèle : non seulement c’est un instrument du diable, mais en plus, je trouve que l’on perd beaucoup de temps quand on a un robot qui râpe, émince, etc…
    Sinon Delphine va bien (sauf que la mandoline…)

  7. Madame Patate : j’en ai une aussi : elle est toute neuve…
    Mrs Bibelot vient juste de m’avouer que c’est peut-être la sienne qu’elle avait donné à Delphine. La vie n’est…

  8. Princesse : de rien pour les fautes, qui bientôt passeront inaperçues… :-). Quant aux questions connes, personne n’en est à l’abri, la preuve étant que, n’étant pas d’une intelligence particulièrement supérieure, j’ai posé la question qu’il ne fallait pas !!!!

  9. Filo : apparemment sur le coup elle n’a pas trop souffert, c’est venu après. J’ai le souvenir ému de la pire coupure de ma vie : avec un couteau cranté. La seule fois où je suis tombée dans les pommes de douleur, il vaut mieux utiliser un rasoir.
    Mais nous dépassons là le débat sur la question conne qui est, finalement, comme tu le dis si bien, une constatation consternavrée !

  10. Reine de Coeur : ton commentaire devrait plaire énormément à mes filles qui restent très « Alice » ! Mais tu as raison, cet engin devrait être vendu avec la mention en rouge « DANGEREUX » !

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