Le ravage du « j’entasse »… (3)

fouillis-copierAyant terminé la bibliothèque de gauche sur le pallier de l’étage, ET les bandes dessinées, toujours avec l’aide de maman disant oui ou non, concernant le fait de garder, je suis en droit de déclarer à mon médecin que ma bradycardie naturelle qui l’intrigue (j’ai le coeur qui bat à 50 maxi), m’a probablement sauvée de la crise cardiaque.

J’ai comme pour le reste, commencé par rechercher les doublons dans la partie droite, sans l’aide de maman. Ne vous inquiétez pas : il y en avait.

Et là, chaque étagère comportait deux rangées de livres, et toujours plein d’araignées, qui avaient dû émigrer de la bibliothèque de gauche en pensant qu’on leur foutrait la paix.

Loupé.

  • Je savais que mes parents, papa surtout puisque maman ne veut pas les garder, aimaient Exbrayat mais pas à ce point là. J’ai juste mis  de côté pour moi les humoristiques de cet auteur. Si cela me déçoit (30 ans après), direct je flanquerai cela à la poubelle.
  • Des livres sur la chasse, les abeilles, je m’y attendais, mais pas à trouver un vieux livre du 19ème sur la civilisation du miel chez les indiens Guaranis. Cela vaut peut-être de l’argent, mais les antiquaires spécialisés dans les vieux livres doivent toujours rappeler la semaine prochaine depuis 4 mois…
  • Gagné en ce qui concerne les collections Nelson : maman n’en garde que 10 sur les 50, dont « en famille » en 2 tomes.
  • Tiens tous les bouquins sur les oiseaux du prisonnier, dans une jolie collection dont personne ne voudra jamais, il faudrait payer sans doute pour qu’on nous en débarrasse.
  • Maman va se séparer de ses dictionnaires grec/français, français/grec, idem pour le latin. Il ne sautera plus aux yeux de personne qu’elle a fait « classique » et, pour l’époque, ses 2 bacs…
  • Encore du Robert Gaillard…
  • + tout en tas de livres qui n’ont pas plus de 10 ans, en parfait état, mais lus uniquement une fois. Maman n’en gardera que quelques uns. « Les pérégrines » de Jeanne Bourin elle l’avait en 3 exemplaires, mais finalement non, cela ne la tente plus en relacture.

Une fois les deux bibliothèques du pallier définitivement pleines, j’ai fait le compte : 647 livres… Dont pas mal en double.

Le trophée revient néanmoins à un livre en particulier.

« Sans famille » en deux tomes, d’Hector Malot.

  • Les 2 de mon grand-père maternel
  • Les 2 de ma grand-mère paternelle
  • Les 2 de ma grand-mère maternelle
  • Les 2 de papa enfant
  • Les 2 de maman enfant
  • Les 2 que les parents nous avaient achetés, oubliant sans doute qu’ils les avaient déjà en 6 exemplaires.

6 exemplaires de « sans famille », aucun dans la même collection. IL FAUT LE FAIRE ! Je me suis passé la main dans les cheveux de découragement, dérangeant une araignée qui m’a laissée parfaitement indifférente… (comme quoi, les araignées, c’est juste l’idée qu’on s’en fait…).

LE 28 octobre nous avons attaqué les livres pour enfant, maman ayant comme moi une passion perverse pour les comtesse de Ségur (née Rostopchine). D’ailleurs nous avons, si cela vous intéresse, la biographie intégrale de son père datant des alentours de 1850…

Là, pas de quartier, nous ne relirons jamais les « Alice », les Jules Verne en ancienne bibliothèque verte expurgée, ni les Jack London etc, dont nous avons chacun une version non expurgée chez nous (JO Curwood, JH Rosny Ainé, etc, que j’avais achetés en collection « Bouquin » ou « Omnibus). Manque d’ailleurs dans cette collection les Conan Doyle que j’avais offerts à papa.

Ce qui est un comble, ce sont les livres qui manquent, quand on voit tous ceux qu’il y a en double ou triple exemplaires.

Maman va donc demander une liste à mon frère qui en a emprunté pas mal pour l’accompagner pendant sa chimio, en lui précisant ce qu’il doit ramener OU PAS.

Il nous reste la  bibliothèque de la chambre verte (encore « sans famille » ?) et la grande bibliothèque à faire, et là j’ai un peu peur, même si grosso modo, nous savons ce qu’il y a dedans : des trésors du 19ème qu’elle ne voudra jamais jeter, pensant pouvoir un jour les vendre.

Mais ON nous répond toujours que les gens ne lisent plus… Surtout du vieux… Il est toujours amusant d’ouvrir l’encyclopédie de 1850 et de lire comment les gens voyaient le monde à cette époque, avec les « sauvages » face aux « civilisés », comment étaient perçues les guerres indienne aux USA, etc…

Après il restera à trier le contenu de toutes les armoires. Linge de maison, déguisements, vieux vêtements, vinyles, ET J’EN PASSE.

Ce n’est pas une vie que cette maison contient, c’est celle de toute une famille en remontant parfois jusqu’aux arrières-grands-parents. Je comprends que ce soit un crève coeur pour maman de devoir se séparer de beaucoup de choses, mais je ne compatirais pas concernant 5 cartons non ouverts depuis l’emménagement, il y a 13 ans… Parce que cela ne doit pas être bien utile.

La vie n’est qu’un long calvaire.

 

 

5 réponses sur “Le ravage du « j’entasse »… (3)”

  1. Ah dommage que je ne sois pas près de chez toi, j’aurais bien récupérer les Alice!!
    Réflexion de mes enfants en regardant mes bibliothèques (pourtant, y’en n’a pas tant que ça, si j’avais des sous… ça serait bien pire!!): mais qui va récupérer tout ça quand tu seras morte? Ben vous deux!! Bonne chance mes amours 🙂

  2. C’est ce que je reproche aux parents : laisser leurs merdes pour que les enfants trient !
    Ici TOUPAREIL ! Papa décédé en mars 2015, maman restée seule dans la grande maison avec tous ses souvenirs.

    Quand je lui demande si on ne pourrait pas se mettre à trier, au moins les vêtements, « qui pourraient servir à quelqu’un » (j’ai effectivement l’air con avec mes arguments à la con !), elle me répond « non, je ne peux pas ! C’est toi qui fera. Plus tard ». Plus tard signifiant quand je serai chenue et voûtée, ma mère, 86 ans, bon pied bon oeil, nous enterreras tous !

    Je compatis. J’aurais pu écrire EXACTEMENT la même chose que vous. En remplaçant le mot « livre » par « outil ». Il y a là tous les outils de mon père, mon grand-père et … mon arrière-grand-père.

    Encore, un livre, si tu pètes vraiment un câble, tu peux le bruler, allumer un feu de la Saint-Jean géant. Mais va brûler une moissonneuse batteuse lieuse Mc Cormick pouvant être tirée par 4 boeufs de 1912.

    ça va me coûter un bras à dégager tout ça ! Sois heureuse avec tes livres 😉

    C’est sans doute pour ça, que chez moi, ça ressemble à ça : http://designmag.fr/design-dinterieur/interieur-design-visite-privee-dans-un-appartement-en-russie.html

    La vie est un long chemin de croix…

  3. Jane B… (tu ne peux pas choisir plus simple ? :-))
    Dieu soit loué, tu m’as bien fait rire avec ta moissonneuse batteuse lieuse de 1912. Ne vous reste qu’à trouver des boeufs en gros…
    Je crois que si nous en avions trouvé une, nous aurions fait immédiatement interner maman (que j’aime et que j’adore, mais ce n’est pas le problème…)
    PS : les livres ne sont qu’un petit commencement…

  4. Alice, En famille, Sans famille… j’ai oublié de parler de ma collection !
    Parce qu’en plus de tous les livres il y a LA collection :
    Quand j’étais petite, mes parents tenaient une librairie où ma passion de la lecture s’assouvissait sans problème. Je lisais, gardais ou remettais en rayon tout ce qui me passait sous la main. Le jour où j’ai quitté l’appartement de mon père, à 17 ans, je n’ai évidemment pas emporté mes livres d’enfant qui ont atterri à la cave… qui, quelques mois plus tard, s’est retrouvée inondée… Exit mes livres… de toute ma collection il n’en restait qu’un bien mal en point…
    Jusqu’au jour (10 ans plus tard, j’étais déjà mère de famille) où je me suis arrêtée devant une librairie qui vendait des livres d’occasion, attirée par leur étal de livres pour enfants… où j’ai retrouvé deux ou trois de mes livres ! Et à partir de là (ma fille était une bonne excuse mais elle n’a lu que les Alice) j’ai écumé les vide-grenier, Emmaüs et consort (j’en ai ensuite pas mal trouvé sur internet avant qu’ils se rendent compte qu’ils les vendaient trop bon marché et triplent les prix).
    J’ai dû finalement arrêter pour cause de bourse plate, mais j’ai recommencé depuis deux ans avec la fameuse foire aux livres du Secours Pop’ (à 0,50€ le bouquin je ne me ruine pas…).
    Je ne les ai pas encore comptés (je dois faire l’inventaire pour éviter les doublons) mais ils occupent, bien empilés, une bibliothèque entière…
    J’ai bien dit à mes enfants que j’essaierais de trier le maximum de choses avant de partir pour leur épargner du travail… mais les livres je crois qu’ils le feront eux-mêmes !

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