Les filles on part en vacances !!!!!

Echaudée par un départ en vacances annoncé trop tôt (c’est quand dans une semaine ? C’est quand après demain ? c’est quand demain ? aujourd’hui on est demain ?), je préparais les valises en douce pendant que les filles faisaient de la soupe dans le jardin avec de l’eau, de l’herbe et un sac de plâtre oublié par le plâtrier (un saladier de fichu entre autres) sous l’oeil intéressé de la chienne et du chat, qui adoraient les inventions des filles (ils étaient bien les seuls à l’époque).

Les filles en voiture (leur cousine devant nous rejoindre le lendemain par avion avec billet « enfant voyageant seul » façon de parler tout l’équipage s’occupant de l’innocente), Albert un mouchoir à la main, me voici partie sur le coup de 18 heures avec la chienne et mes deux gamines pour faire 800 km et rallier les Saintes Maries de la Mer où mes parents prenaient pension 1 mois par an (toujours juillet, août ils ne pouvaient pas), et nous attendaient de pied ferme.

Albert devant nous rejoindre pour la dernière semaine. Après nous devions rallier une autre villégiature en bord de mer pour y passer 3 semaines et continuer à y martyriser les filles (avec sadisme, on l’aura compris).

Je ne vous parle pas des bagages encombrant le coffre de la grande voiture dont le réservoir faisait très exactement 81 litres (j’ai évoqué le sujet de l’obsession d’Albert avec le contenu exact du réservoir) : « tu n’auras pas à refaire le plein ma chérie ». Et dont le quart seulement du contenu était utilisé au retour (je parle des bagages, le réservoir ayant ses limites)…

Au bout de 3 km « quand c’est qu’on arrive, c’est long ! ». Que celui qui n’a jamais entendu cette phrase fatidique alors qu’il y a 800 km à faire, me jette la première valise (excepté ceux qui n’ont pas d’enfants bien entendu). Que celui qui ne l’a jamais prononcé en fasse autant (sauf s’il n’a jamais fait plus de 3 bornes en train ou en voiture…)

Ne pas déprimer du tout. Je me disait qu’il était 18 heures 05, qu’elles étaient crevées et qu’elles allaient dormir, ayant mangé avant de partir (la salade de riz et le riz au lait, ça plombe l’estomac). Une mère c’est toujours un peu innoncent et ce, jusqu’à un âge avancé.

Venait le moment où elles se demandaient qui prenait le plus de place à l’arrière et décidaient que c’était dégoutant que l’autre prenne plus de la moitié du siège. Coups de pieds, crêpage de cheveux, hurlements dangereux pour la concentration du conducteur. Eh non à l’époque le réhausseur n’était pas obligatoires, on se contentait de leur boucler une ceinture qu’elles débouclaient immédiatement (pas obligatoire, on renonçait rapidement).

Premier arrêt « claques » (j’étais une mère indigne) à l’entrée de l’autoroute au bout d’une demie heure, sous l’oeil horrifé d’un routier à qui Pulchérie tirat la langue (ce trésor…) Il fut encore plus horrifié sans doute à mon départ, car le lendemain elles m’avouèrent lui avoir montré leurs fesses au démarrage, ces petits coeurs.

Après, un grand calme miraculeux… mais j’étais intriguée par le fait que tous les conducteurs de camion que je doublais, ricanaient TOUS… En fait les filles s’étaient déculottées , et donc montraient leur petit cul cul à tout le monde… Un gosse qui pleure après le deuxième arrêt « fessée » n’est pas long à s’endormir, et nous voici arrivées sur le coup de minuit trente, et Albert rassuré m’aboyant dans l’oreille « à combien tu as roulé ????? » « Ben 180 il n’y avait personne sur l’autoroute » (exact, c’était en milieu de semaine vers le 7 juillet). Lui en effet se traînait à 50 au volant de la Mercédès sans doute ? et les radars ne pullulaient pas comme de nos jours… Moi j’allais toujours trop vite (6 H 30 pour 800 bornes avec personne sur la route, c’était honnête) (et ce n’est pas moi qui se fit prendre à 250 au lieu de 90 et condamner à rouler à bicyclette pendant 3 mois, ceci après notre séparation, ce qui me fit bien ricaner, (je sais je suis une garce immonde)).

Albert m’ayant quitté et le divorce ayant été prononcé, un peu à l’aise rapport à ce que j’avais touché, le juge ayant trouvé mes exigences normales, je les emmenais en Crète pour deux semaines, dans un centre prévu pour les enfants (on notera qu’elles étaient réellement martyrisées). Silence sur ce voyage, bouclage des valises en grand secret et réveil des filles au son de « on part en voyage dans 1 h » (et ne protestant même pas d’être réveillées de bonne heure) et direction l’aéroport où pour une fois elles furent sages, assises avec leurs petites robes et chapeaux sur les deux trois valises, et un peu angoissées de la disparition de leur môman, alors que j’allais me renseigner sur le retard de l’avion, les ayant confiées à un vigile attendri (pauvre naïf).

Dans l’avion elles furent un peu impressionnées le temps du décollage. Après elles eurent soif, faim, et envie de faire pipi toutes les 15 minutes (c’est rigolo les toilettes dans l’avion, et l’hôtesse qui donne du chocolat chaud et un croissant dès qu’on meurt de faim). Elles boudèrent les crayons de couleur et le papier offerts par une hôtesse aguerrie, et repérèrent tout de suite les copains qu’elles pourraient se faire à grand renfort de courses dans l’allée centrale. Pas de bol ils étaient dans un autre club, celui que j’eusse dû choisir, le mien se révélant pourri…

Mais cela c’est une autre histoire… Un enfant en avion ne risque pas de faire une phlébite lui, c’est moi qui vous le dit.

Je m’égare. Le « quand c’est qu’on arrive » est la phrase clef du départ en vacances, à renoncer d’y aller…

(Non mais sinon c’était des anges. Elles étaient juste vivantes mes petites puces que j’adore… Mais la vie n’est qu’un long calvaire)

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