La saga du Prince Eric…

Là évidemment, je vais plutôt faire appel à la mémoire de certains… Mais je tenais à en parler, parce que je voulais relire cette saga et que je viens de le faire. Toujours chez mes parents, à l’abri tutélaire de leur amour et de leur force…

Quel été était-ce ? Ma petite soeur était là, mais plus tout bébé, donc je dirais 1970. C’est l’année où j’ai renoncé à aller à la messe et donc affronté Mrs Tricot, ce qui me préparait à mes lectures futures…

Pour des raisons obscures, parents et grands parents n’avaient pas pu avoir la location en Bretagne, comme de coutume. Restait à se réfugier dans une maison dans le nord nord du Cotentin : les Gougins St Marcouf… C’est là que j’avais enfin su nager trois ou quatre ans  plus tôt…

Le temps n’y était pas génial, la plage ce n’était pas cela, mais au moins il y avait une bibliothèque tenue par une amie de Mrs Tricot qui s’était exilée là avec son mari, on ne sait pourquoi. Il faut vraiment vouloir quitter le monde d’une certaine façon, pour aller s’installer là-bas.

Comme le temps n’était pas génial du tout, je pris un premier livre à la bibliothèque. Collection « signe de piste », « La bande des Ayacks » de Jean Louis Foncine, 2ème tome d’une chronique des pays perdus. J’ai accroché immédiatement avec cette bande de gosses qui terrorisent à juste titre tout le monde. Papa RElu le livre avec un petit sourire au coin des lèvres, et m’autorisa à lire les autres signes de piste qui me tomberaient sous la main. Quasi tous, vu la bibliothèque, ma capacité de lecture déjà bien en place, et le temps merdique. Un livre par jour c’était déjà mon rythme.

J’entamais donc (entre autres) la saga du Prince Eric (de Serge Dalens) que mes parents connaissaient bien. D’ailleurs il était bien prévu que si j’avais été un garçon, je me serais appelée Eric. A l’arrivée de mon frère, les Eric étaient trop nombreux, ils ont renoncé au prénom… Ils me l’ont redit aujourd’hui : homme aujourd’hui, je serais Eric…

Il y a 4 tomes que j’ai dévoré :

  • Le bracelet de vermeil
  • Le prince Eric
  • La tache de vin
  • La mort d’Eric.

Dans « le bracelet de vermeil » va se sceller une amitié indestructible entre Christian le brun et Eric le blond du nord. Eric, prince de la principauté imaginaire du Swendenborg, est entré chez les scouts en France, et il a une mission  à remplir, qu’il ne connaîtra que plus tard… A la fin du livre (je vous dissimule les dessous de l’affaire), Christian et Eric sont les meilleurs amis du monde, et Eric repart dans sa principauté.

Dans « le prince Eric », le premier ministre du jeune prince, tente de prendre le pouvoir, après lui avoir trouvé un sosie malade. Ce sont les scouts rendant visite à leur prince, et Christian le premier, qui vont éventer l’histoire. Le complot est déjoué, le prince reprend son rang. Non sans de multiples aventures dont on a peine à se détacher (dîner, pour quoi faire ?)

Dans « la tache de vin », un personnage mystérieux hante tout le livre. Jeune garçon qui ne sort pas de chez lui, mais connait bien Eric, et puis rencontre accidentellement Christian. Un mystère plane, le premier ministre d’Eric n’est finalement pas mort. Là encore, la patrouille des scouts va résoudre le problème, tout en aidant parallèlement un jeune garçon mis à mal par une vieille tante bornée.

« La mort d’Eric » n’est pas un mystère dès le titre. Nous connaissons déjà la fin en nous emparant du livre. Nous sommes en 1939/1940. Christian s’engage, Eric suit une charte particulière qui demande au prince de Swedenborg de servir la France en cas de besoin. Les deux amis vont servir dans le même bataillon de spahis, et retrouver au cours des premiers combats, certains jeunes allemands rencontrés lors du « prince Eric ».

Bien sûr je ne vous révèlerai aucun secret en vous disant qu’Eric meurt, pendant la débâcle de 1940. La préface de l’auteur est intéressante :

« Il ne s’agit plus d’un roman mais bien d’un récit. La fiction s’efface devant la réalité. L’histoire n’est qu’un fil doré, rehaussant l’indifférente tapisserie des faits. Le livre se termine mal. Le Prince n’est pas vengé, le lecteur n’est pas consolé. Les « grandes personnes » seront probablement mécontentes, car ces pages sont tristes, tristes comme la guerre qu’elles perdirent. Sans doute prétendront-elles que ce livre « n’est pas pour les enfants ». Or, je pense, moi, qu’un garçon de quinze, seize, dix-sept ans, est un garçon. C’est-à-dire un homme. Je pense qu’il n’y a pas de raison de le traiter à la paix autrement qu’à la guerre. De le traiter dans sa maison autrement qu’en ces jours de 40 où il courait dans les champs. De lui cacher la vérité. »

Il écrira deux autres livres concernant la saga, mais longtemps après. J’ai préféré les ignorer.

L’ensemble de l’oeuvre de Serge Dalens met en exergue des qualités « courage, fidélité, amitié, honneur, famille, patrie, religion », qui peuvent faire sourire aujourd’hui. Fils d’officier, magistrat qui s’occupa de la cause des enfants vraiment perdus (« les voleurs », « les enfants de l’espérance ») Adulte, je n’adhère pas à toutes ses idées, même si certaines de ses phrases cinglantes peuvent donner à réfléchir. Quelque soit l’esprit de base de l’auteur,  le prince Eric et ses héroïques scouts restent pour moi dans ma jeunesse, ce qui a été un idéal (j’avais 12 ans et le scoutisme était présenté et vécu par ses héros comme une grande aventure).

Papa m’expliqua gentiment qu’il avait été chez les scouts pendant 3 ans, et qu’il n’était pas pour que j’y entre à mon tour, même chez les filles (dans les livres il s’agit de scouts catholiques, et les filles sont parfois mises à l’honneur, comme « dans la forêt qui n’en finit pas »), car je bavais d’envie devant l’esprit d’aventure des livres. Il lui fallu du temps pour qu’il m’explique qu’il n’y avait pas que de bons souvenirs, et qu’à son époque de petit garçon, c’était l’école idéale pour faire para un jour… C’était et c’est toujours son point de vue, même si je sais qu’il reprend la saga d’Eric de temps à autres. D’ailleurs, il m’a rappelé aujourd’hui que garçon, je me serais appelé Eric, et maman tout à coup de réagir « et pourquoi pas Christian ? » (l’ami pour toujours d’Eric).

Ceci n’arrêta pas ma course aux « signes de piste » qui furent réédités peu de temps après ma découverte, un coup de bol,  ré-illustré par le même dessinateur. J’y ai retrouvé les comtes du pays perdu, d’autres livres, Jean Louis Foncine et Serge Dalens étant les auteurs principaux de la série, les parrains de la série « signe de piste », écrivant également « les enquêtes du chat tigre » ensemble, sous le pseudo « Mick Fondal ». Il y avait aussi « Rhorr », le jeune homme de la préhistoire, et d’autres histoires totalement différentes… Ils sont scrupuleusement conservés par les parents, contraints à une époque, d’acheter chaque sortie de livre… (budget grevé, faites des gosses…)

Manquent cruellement, les signes de piste de papa, les éditions d’origine, perdues on ne sait où…

A bien regarder les listes sur internet, il m’apparaît que j’ai lu un nombre impressionnant de ces signes de pistes anciens, durant ce mois de juillet, sans doute pourri et donc après, forcément. Que sont les livres devenus ?…

C’est un souvenir d’extrême jeunesse qui reste ancré en moi. Un jour j’ai retrouvé l’ancienne édition du Prince Eric, chez un bouquiniste, qui a sourit en voyant ma mine émerveillée de femme de 40 ans (j’adorais les illustrations de Pierre Joubert, anciennes ou revues pour les éditions postérieures) : « ça c’est l’esprit des chevaliers teutonique, un autre temps, une autre pensée ».

Oui l’idée n’était pas que le scoutisme. Adulte, je réalise que c’est l’image que l’on avait de la chevalerie, qui est mise en scène par ces auteurs… Car la chevalerie n’a jamais été ce qu’elle se devait d’être. Là, dans les mains d’adolescents purs, on remet la chevalerie au goût du jour. C’est peut-être pour cela que cela m’a tellement plu…

A l’époque pour 20 F, j’ai eu les 4 livres… Qui les lira après moi ? Ce sont des livres pour les adolescents, qui pour l’auteur, représentent un certain esprit et l’avenir du pays… Des adolescents qui n’existent plus comme ils existaient juste avant la dernière guerre mondiale.

Et la fin tragique « Hélas, Eric est mort dans le couloir », me fait toujours monter les larmes aux yeux. C’est le père chirurgien de Christian, l’ami indestructible, qui les mains pleines de sang n’a pas eu le temps de sauver Eric.

Christian partira lui, vers les stalags… Comme mon grand père…

Qui ne lisait JAMAIS un « signe de piste »… Enfin pas devant nous. Car vu le nombre de livres de cette édition qu’il avait acheté à son fils, nous sommes certains qu’il les a tous lus, et sans doute jamais voulu dire en quoi il n’était pas d’accord… (probablement le côté catholique du scoutisme)

Je le répète : adulte je n’adhère pas à tout. Mais l’esprit global des livres me plait finalement : ces valeurs qui se perdent… Celles que la chevalerie a prôné un jour sans jamais la respecter…

Parce que pour le prochain coup, je peux vous faire l’histoire des croisades en 15 volumes… Et vous les verrez les preux chevaliers de notre enfance…

"Racines" d’Alex Haley…

racinesC’est un roman très connu, mais que beaucoup n’ont pas lu.

C’est l’histoire au départ de Kouta Kinte, Africain né vers 1750 en Gambie, d’Omoro et de Binta Kinte, l’épouse qui donnera 4 fils à son époux, c’est tout ce que l’on sait et plus rien de la suite après… Après…

C’est l’histoire d’un Mandingue à l’époque où les blancs, les toubabs, commencent à être connus sur son territoire, comme enlevant hommes, femmes et enfants pour les manger dit l’histoire populaire. C’est l’histoire d’un jeune africain élevé dans la peur du blanc et du slati (africain vendant les siens aux toubabs).

La première partie est remarquable à lire. C’est l’histoire de Kouta de sa naissance à sa capture. C’est la vie des mandingues au bord du fleuve « kambi bolongo ». C’est une histoire merveilleuse malgré les années difficiles, les disettes, les revers de la vie. C’est l’histoire  d’une vie comme il y en a eu pendant des siècles, dont on sait malgré tout qu’elle va s’interrompre brutalement. On ne peut s’empêcher de suivre Kouta de sa naissance à la fin de sa vie à Djoufourré, sans vouloir croire que tout va se terminer…

Kouta désormais considéré comme un homme dans son village et pour tous les mandingues, part un beau matin chercher du bois pour se faire un tambour.

J’ai lu le livre plusieurs fois : la capture de Kouta par les toubabs, reste toujours un moment d’horreur, un choc pour moi. Comme si l’histoire avait pu changer depuis la dernière fois…

« Les toubabs ! Comment avait-il pu ne pas les entendre, ne pas les sentir ? Il hurla de rage et de désespoir, puis fut assommé et perdit conscience ».

Suit après le long calvaire vécu par les africains capturés pour la traite du bois d’ébène. Kouta ne comprend rien à ce qui lui arrive : il ne pensait pas que l’on pouvait traiter un être humain comme il est traité. Il y a le marquage au fer rouge. Il y a la longue traversée dans des conditions ignobles, vers le pays lointain des toubabs où il sera peut-être mangé. Il y a les blessures, les cris, l’enfermement dans le noir, les bruits qui terrorisent, des hommes baignant dans leurs excréments et leurs vomissures, des hommes blessés à jamais dans leur fierté, car on les considère comme des bêtes, des malades qui meurent des mauvais traitements, les conditions de la traversée, tout simplement, au cours de laquelle environ 50 % des hommes mouraient. Des hommes dont on avait volé deux fois leur vie…

(Car que de gens arrachés à leurs terres, leurs familles, leurs villages, leur vie, qui ont péri « pour rien » lors de ces traversées, de maladie ou de désespoir, ou tout simplement quand on « allégeait » le navire).

Il y a ses réflexions sur l’aspect, l’odeur des toubabs, son incompréhension sur leur mode de vie, sa terreur face à son sort : il a été vendu comme esclave dans une plantation. Il s’en sauvera 3 fois, croyant toujours qu’il pourra retrouver un jour son village natal. La 3ème fois, quand il est repris, on lui coupe la moitié d’un pied, et il va rester boiteux… Toujours sans comprendre comment on peut traiter un homme de la sorte.

Le temps va passer dans une autre plantation, d’un « bon » maître où il est mal vu par les autres esclaves, se déclarant africain et fier de l’être, et se demandant pourquoi les autres ne se demandent pas quelles sont leurs origines… Il va épouser Bell et avoir avec elle une fille, Kizzy, que le maître va vendre quand il apprendra qu’elle sait lire, ce qui est interdit aux esclaves.

Avec la vente de Kizzy, on perd Kouta de vue et on ne saura jamais ce qu’il est advenu de lui. Puis on suit le fils de Kizzy qu’elle met au monde avec honte car il est aussi le fils du maître. Kouta a appris à sa fille le mépris des « sangs mélangés » , des mulâtres. Lui c’est le sang blanc qu’il ne supporte pas. Il lui a aussi appris qu’il s’appelait Kouta Kinte, qu’une guitare, c’était « ko », et un fleuve « kamby bolongo »… Et d’autres termes africains que Kizzy va transmettre à son fils, et son fils à ses enfants après elle…

Pour en arriver à l’auteur et à sa quête émouvante de ses ancêtres, partant de peu…

Kounta Kinetay, Ko, Kamby bolongo…

Alex Haley, homme libre, va rechercher les traces de l’africain et va le retrouver…

Dans un village d’Afrique encore totalement noire, il va, après enquêtes décourageantes et du temps, l’aide précieuses d’africains émus par sa quête, entendre un griot raconter la saga du clan Kinte et savoir enfin, quand le griot dira « et un beau jour, Kounta, le premier fils d’Omoro et de Binta, partit pour la forêt cueillir du bois et on ne le revit jamais plus… »

Après son choc de s’être retrouvé dans une population totalement noire dans laquelle il se sentait mutant et honteux de l’être, il va retrouver ses racines… C’est bien ce Kounta là qui est son ancêtre, il n’y a aucun doute.

Les femmes du village de son ancêtre lui apporteront leurs enfants pour l’imposition des mains, et les villageois vont danser autour de lui pour fêter celui qui avait disparu et est enfin revenu. Et lui aura honte de sa peau café au lait, d’être trop différent…

Rentré aux USA Alex va rechercher la trace de son ancêtre pour avoir une certitude. Kouta Kinte a été capturé auprès du fleuve Gambie (Kambi bolongo) et avait été rebaptisé « Toby » par ses maîtres, nom qu’il refusa toujours, restant mandingue jusqu’au bout de l’histoire que l’on connait de lui.

Et un jour, la preuve de l’arrivée d’un navire portant sa cargaison de bois d’ébène, dont un jeune mâle de 17 ans environ, appelé « Toby »… en 1567

C’était bien lui…

Outre les atroces conditions des captures, des voyages, des ventes, de la vie de ces hommes et femmes qui ne comprenaient rien à ce qu’il leur arrivait, il y a leur point de vue, sur nous, notre civilisation déjà.

Les toubabs ne sont pas les plus beaux, les plus merveilleux. Nous sentons mauvais, nous sommes laids à faire peur, notre monde est incompréhensible et illogique… Nous avons les cheveux jaunes ou rouge, une peau blafarde, peu de muscles, et aucun respect de l’être humain…

Merci Kouta Kinte d’avoir transmis à tes descendants tes origines, et merci à ton arrière, arrière, arrière, arrière, arrière petit fils, d’avoir cherché à te retrouver.

A LIRE ABSOLUMENT ! même si vous avez tendance à pleurer facilement…

Mon seul regret : que grâce au griot, il n’ait pas reconstitué la suite du clan Kinté… Mais il avait déjà fait du beau travail !

Mes lectures de vacances…

Femme lisantJ’ai beaucoup lu pendant mon séjour à la Grande Motte. J’avais prévu, car pendant les vacances, la télévision est totalement proscrite… J’ai de plus une grosse capacité de lecture, cette dernière ayant été l’unique distraction autorisée le soir lorsque j’étais enfant, mes parents n’ayant eu la télévision que fort tard.

Encore maintenant je lis beaucoup et ne supporte pas de ne pas avoir au moins un livre ou deux d’avance. En plus, il y avait de la lecture là-bas…

C’est assez éclectique et je vous livre en vrac :

  • Janine Boissard (auteur que j’adore) via :
    Allez France
    : l’histoire d’une petite fille qui rentre en CM1, sa vie racontée un peu à la manière du « petit Nicolas ». J’ai adoré, c’était frais, bien vu, très amusant, un vrai régal (à lire si vous avez des ados et pré-ados).
    Marie Tempête
    : l’histoire d’une femme de pêcheur qui décide de reprendre la pêche après le décès de son mari en mer. Une histoire d’amour, de coeur, du monde de la mer. Une histoire de vie comme elle sait si bien les écrire. A ne pas louper !
    Je serai la princesse du château
    : tout simplement l’histoire de sa vie, et j’ai été très surprise car au travers de ses romans, je n’imaginais pas son milieu tel qu’elle le décrit. A lire également si vous aimez l’auteur.
  • Bernard Werber via le mystère des dieux. Je voulais terminer la saga des dieux suivant celle des anges, suivant les thanatonautes, et j’ai trouvé à la fin que l’auteur se fichait de notre gueule, cet avis n’engageant que moi… Pourtant j’ai adoré beaucoup de ses livres… Il est clair néanmoins que je ne rachèterai plus aucune de ses oeuvres sans avoir eu un avis éclairé (pour moi…)
  • Jean-Christophe Grangé via le serment des limbes. Du Grangé pas au top de sa forme, que j’aime bien pourtant d’ordinaire (les rivières pourpres pour exemple). J’avais la solution à la moitié du livre et ai trouvé l’enquêteur manquant sincèrement d’intuition et de logique.
  • James Patterson via terreur au 3ème degré : auteur que je découvrais, une enquête du women murders club. Je lirai d’autres livres de cet auteur. Eh oui, j’aime les polars…
  • Mary Higgins Clark via le billet gagnant : une série de nouvelles souvent très savoureuses qui m’a réconciliée avec l’auteur. L’ancien plombier pris en otage et rendant fou ses ravisseurs avec une fuite de chasse d’eau est à mourir de rire !!!
  • Harlan Coben via sans un mot que j’avais offert à Jean Poirotte pour la fête des pères. J’ai compris qu’il ait été un peu déçu, vu que l’ordinateur et les techniques modernes sont un peu la clef de voute de l’histoire. Meurtrier abominable, enquête un peu déroutante. J’ai moyennement aimé la chute. Je ne sais pas si je tenterai de lire autre chose de lui…
  • Patricia J Macdonald via sans retour : intrigue bien ficelée, un polar comme je les aime, qui ne prend pas trop la tête mais surprend tout de même tout le long de l’enquête et surtout à la fin… Pas un livre que je garderai néanmoins…
  • Muriel Barbery via l’élégance du hérisson. Là mon père m’avait gâché le livre, en le lisant avant moi et en passant son temps à m’en lire des extraits. C’est sa spécialité, il n’arrive pas à se corriger (il aime bien aussi vous raconter un film que vous n’avez pas vu). Je n’étais pas à même de porter un vrai jugement, agacée de retrouver régulièrement des « citations » de mon père qui du coup, s’est fait engueuler par maman qui me conseillait vivement ce livre et lui demandait de la boucler… A lire tout de même, si vous voulez mon avis…
  • Madeleine Chapsal via on attend les enfants : chroniques d’une vie ordinaire, vacances qui coulent en attendant la venue des enfants. Un peu plat. Fin hautement improbable dans la vraie vie…
  • Katherine Pancol via encore une danse. Je me suis fait un devoir de le terminer et je l’ai laissé dans l’appartement… Encore un auteur que je n’achèterai plus… Même si je l’ai suivie depuis ses débuts à Cosmopolitan…

Ben c’est à peu près tout, je ne suis partie que 3 semaines…

Je précise que je lisais l’après midi pendant la sieste des anciens, et le soir dès 21 H 30 dans mon lit, d’où la liste…

Je lis peut-être beaucoup, mais d’ordinaire, la liste sur 3 semaines est plus normale…

Vous retirez la TV, l’ordi et internet et vous faites quoi ? Ben vous prenez un bouquin, quitte à aller à la bibliothèque, et vous le lisez.

Y’a que cela de vrai…

A lire ou a découvrir : Michel Peyramaure

Mon premier livre le concernant, je l’ai lu à 16 ans et il s’agissait du livre « le bal des ribauds« , qui se passe juste avant l’an 1000, et a pour héros principal Archambaud de Comborn en Limousin, dit sur sa fin « jambe pourrie ».

L’époque est rude, et Mainell, fille d’un Essartier, se verra favorite de celui que l’on surnommera par la suite, « le boucher du Limousin ». Archambaud n’avait guère culture ou délicatesse, mais su mener à bien les destinées d’une province. Le livre est prenant qui suit ses héros jusqu’à la fin, sans concession aucune, mais avec tout de même ça et là, des pointes d’espoir. C’est vraiment un livre à lire, malgré son titre pouvant décontenancer.

Sans hésiter j’ai donc attaqué d’autres romans de cet auteur :

La lumière et la boue (roman sur la guerre de 100 ans). J’avais tort. D’avoir attaqué la trilogie sans hésitation aucune…

  • Vol. 1 : Quand surgira l’Etoile absinthe
  • Vol. 2 : L’Empire des fous
  • Vol. 3 : Les roses de fers

J’étais en cloque de Pulchérie, j’aurais pu faire une fausse couche d’horreur, sans pouvoir d’un autre côté, lâcher la trilogie parce que c’était très bien écrit et  qu’il y a un héros (David Blake, un anglais en plus !) dont je voulais savoir ce qu’il était advenu de lui : en 1981 je manquais de réalisme, parce qu’il était forcément mort depuis le temps !

Ces trois volumes étaient très bien. Vraiment. Pour qui aime faire des cauchemars la nuit, c’est perfect. Je les ai donnés à la bibliothèque du village de mes parents. On m’en remercie toujours, car la trilogie n’est jamais disponible, toujours prise. Il est vrai que c’est d’un réalisme à ne pas y croire, pauvre chochotte de femme enceinte.

Donc, avant de concevoir Delphine, j’ai entamé l’histoire hilarante et rigolote des cathares (tout le monde sait ça), via, « la passion Cathare ». J’avais déjà lu des trucs sur la croisade contre les Albigeois et je ricanais d’avance, il ne m’aurait pas avec :

  • Vol. 1 : Les fils de l’orgueil
  • Vol. 2 : Les citadelles ardentes
  • Vol. 3 : La tête du dragon

C’était super également, mais bon, il m’a eue, c’est comme ça, caprice de femme enceinte finalement sur le 3ème tome, j’ai décidé de ne jamais relire la trilogie. JAMAIS. Je n’ai qu’une chose à dire aux filles : si je veux relire « la passion Cathare » ou la trilogie sur la guerre de 100 ans, c’est qu’il est temps de faire quelque chose : bouillon de 11 heures ou champignons hallucinogènes vous avez le choix (vous préciser que je préfère la seconde option ?).

J’en ai lu et relu, et j’en relirai encore sur les Cathares (hélas, cela fait partie de mes points d’histoires préférés), mais là, non, c’était impossible, quasi, à vouloir en finir. On a beau savoir comment ça se termine, trop de détails, c’est trop de détails. La fin de Montségur étant le top du top, naturellement, dans un livre d’histoire sobre c’est déjà poilant, alors avec des précisions… Pour un futur médecin légiste il est peut-être intéressant de savoir comment se consume un être humain sur un bûcher, je ne sais point trop…

Et pourtant j’adore curieusement cet auteur, qui refuse tout compromis avec l’histoire et ses atrocités. Pierre Naudin (ICI) à côté c’est la comtesse de Ségur (née Rostopchine) (ce n’est pas de sa faute, elle est née comme ça). Vraiment. Pourtant, là encore, un réel talent de documentation, d’écriture, même si plus dure, beaucoup plus dure. Je n’ai supporté de lui que les romans isolés, pas les sagas… Ah si, je me suis farcie une biographie de  Jeanne d’Arc de lui, que j’ai beaucoup appréciée  : un havre de bonheur à côté du reste (bon OK elle est brûlée vive, mais elle n’est pas la première hein ?)

Un peu de documentation sur lui ICI

Mais bon, à vous de vous forger votre opinion !

Pour moi c’est un excellent auteur. J’ai peur tout de même de le relire et de retrouver mes cauchemars de 1981 et 1984 (dates de naissance des filles).

Quoique… Comme j’ai pris un peu de bouteille, je vais peut-être trouver que finalement, c’est de la petite bière…

A découvrir ou à relire : Les lions diffamés de Pierre Naudin

En juin 1340, le tout jeune Ogier d’Argouges accompagne son père à la bataille navale de l’Ecluse, première atroce défaite de l’armée française face à l’angleterre aux tous débuts de la guerre de 100 ans.

Au lendemain de la bataille, le jeune adolescent a perdu toutes ses illusions, la confiance en son roi et surtout en son honneur. Accusé faussement de trahison, son père, chevalier normand, a été dégradé devant les rescapés du massacre, et les lions de son blason ont été diffamés, à savoir privés de leur queue en panache.

Parti en Périgord avec un de ses oncles pour y faire l’apprentissage des armes, Ogier se sentant au bout de 5 années capable de venger l’honneur de sa famille, va tout mettre en oeuvre pour confondre le véritable traître.

Grande fresque de cette époque, le livre comporte un nombre appréciable de tomes pour qui aime lire.

Sans compromis aucun avec l’histoire, Pierre Naudin, descendant des Argouges, a su admirablement faire revivre cette redoutable époque, sans jamais tomber dans la mièvrerie et le « tout se termine bien » pour les héros principaux. On s’y croit, on y est, on a froid dans les chateaux l’hiver, chaud l’été, on a peur pendant un siège et l’on meurt trop facilement.

Et la lecture de cette saga a été pour moi une véritable épreuve (ou un long calvaire, au choix).

CAR :

Le premier tome : « les lions diffamés », m’avait été donné par Mrs Tricot, ainsi que le second « les fleurs d’acier ». Sauf que me procurer le troisième tome « la fête écarlate » m’a pris 2 années, les éditions Trévise ayant changé 2 fois d’éditeur (c’est idiot mais c’est comme ça, Trévise n’est qu’un nom…)

Même galère pour « les noces de fer » que j’ai attendu 3 ans en emmerdant régulièrement tous les libraires de France et de Navarre.

Et à la fin du 4ème tome si chèrement acquis, le héros meurt, j’avais du mal à m’en remettre, mais c’était la guerre, même si le héros n’avait que 19 ans.

Et puis on dira 10 ans après, traînant à la FNAC, me voici tombant sur le cycle « Ogier d’Argouges » au grand complet, chez un nouvel éditeur. Le premier tome (énorme) avait été scindé en deux, et, stupéfaction, il y avait 2 tomes après « les noces de fer », Ogier n’étant pas mort… Restait donc à lire « le jour des reines » et « l’épervier de feu » (et non, vous ne saurez pas comment cela se termine).

Pierre Naudin a écrit d’autres sagas qui m’ont nettement moins plu, et que j’ai donc données car si je devais garder tous mes livres, j’irais dormir à la cave.

J’ai découvert aussi un jour l’auteur, lors d’un reportage surprenant. Passionné du moyen âge et de ses ancêtres, Pierre Naudin à l’époque, vivait dans le château familial, avec son épouse, tel qu’au moyen âge, et habillé « époque », sa femme ayant appris à filer et à tisser… Ne mangeant que ce qu’il y avait à l’époque, etc…  C’était surréaliste…

Il n’empêche que cette saga que je vous conseille fort, je m’en vas la relire après 10 ans sans l’avoir ouverte. Evidemment si vous n’amez pas l’histoire et particulièrement cette époque là, ne m’en voulez pas : moi c’est Napoléon qui me gave, chacun ses goûts et ses époque