Pensées d'outre tombe de Diabolos…

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Je n’ai jamais compris comment j’étais arrivé « avant ». Je me souviens que quelqu’un s’occupait de moi en me léchant tout le temps, avec une langue râpeuse et que c’était très désagréable, sauf que chez ce quelqu’un, il y avait de quoi boire, s’empiffrer même, après avoir trouvé la bonne tétine.

Nous étions plusieurs, mais nous nous sommes perdus de vue assez rapidement, et j’ai débuté ma « vie » dans un restaurant, ou plus exactement dans la cuisine d’un restaurant.

D’où ma passion pour l’eau. Je n’avais qu’à passer la patte sous le robinet, et HOP, ça coulait, je me douchais et cela amusait tout le monde.

Ce n’est pas le moment de vous raconter toute ma vie : chaque chose en son temps. Je reste dubitatif. Si je ne sais pas comment j’étais arrivé « avant », je n’ai pas compris comment je suis arrivé « ici » maintenant.

J’étais très mal, et je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. ELLE s’occupait de moi comme elle pouvait, j’avais soif soif soif, mais pas faim, mais je ne pouvais plus évacuer quoi que ce soit, ou me déplacer pour boire.

Heureusement qu’ELLE était là pour la soif. Le reste je m’en foutais, elle allait tout arranger.

Il y a eu un épisode dont je ne me souviens pas. Je me suis retrouvé les quatre pattes écartées dans ma chère baignoire, et c’est ELLE qui m’a séché et enveloppé dans une serviette. Puis elle m’a pris dans ses bras, et je suis parti avec elle chez le mec qui manque de respect aux chats, mais je m’en foutais totalement, plus rien n’avait d’importance.

J’ai senti que je m’endormais, la tête dans la main de ELLE qui pleurait et je me demandais pourquoi.

Quand je me suis réveillé, ELLE ne m’a rien expliqué du tout. ELLE n’était pas là. J’ai pris juste un petite baffe  patte douce d’une chatte noire qui m’a expliqué immédiatement que je l’avais injustement remplacée et que c’était un scandale.

Et que d’ailleurs, je ne pourrais plus communiquer avec ELLE, car nous étions désormais ailleurs.

Il y avait du monde qui m’attendait : la petite noire qui n’acceptait pas que je puisse avoir pris sa place, une tricolore qui se léchait la patte en déclarant qu’elle attendait les filles de ELLE, et une autre, assez jolie d’ailleurs, qui s’amusait avec une énorme chienne qui semblait regarder en bas, elle aussi.

La chienne, j’ai évité de discuter avec. Je n’ai jamais aimé ces bêtes là, qui remuent la queue quand il ne faut pas, et ronronnent à l’envers…

Tout le monde était d’accord sur UN point : c’était tout le monde qui avait le plus compté. Les problèmes de parenté étaient insolubles : je suis la fille de, qui était la maman de, et la cousine du côté de la bicyclette du grand-père truc, donc de nombreuses chiennes discutaient entre elles.

C’était compliqué. J’avais tout à coup plein de soeurs, de cousines, de tantes et soeurs à la fois, j’avais le tournis…

Dans un coin, il y avait un petit bout de chat noir et blanc qui miaulait de temps à autres pour nous expliquer qu’il était le fils de la fille de ELLE.

Donc, laissez moi chercher un peu : mon neveu…

« Pas du tout » a dit la noire à la patte douce mais quand même genre baffe qui tue, « c’est mon neveu à moi, car j’étais la soeur de la fille de ELLE ». Du coup elle s’en occupait un peu du minot, pour lui expliquer la vie, mais visiblement il était parti trop tôt pour nous comprendre, nous…

Insoluble.

Tout est insoluble ici d’ailleurs. En bas c’est le bordel, je ne vous raconte pas comment c’est en haut.

On attend sa maitresse chérie, on la voit arriver, mais elle, attend une matraque à la main, un mari aimant qui lui avait promis fidélité à vie et qui en fait, s’est remarié 3 fois. Quand il arrive et que ses 4 femmes l’attendent chacune avec une arme et des réponses que j’exige immédiatement, on fait ceux qui ne les avons pas vus…

Du côté des rois de France et de la noblesse, ce n’est pas mal non plus, ça se courchasse dans tous les sens, parce que quand on est LA on sait TOUT et on a TOUT compris…

Du coup, nous, on reste entre nous et on mange de la crème et du steak haché. Moi je me baigne en plus, et en cela je me sens incompris, sauf par les tigres, mais s’il fallait que je m’étende sur le problème des tigres on serait encore là dans 1000 ans, au moins.

Nous n’avons pas discuté très longtemps des aléas de la vie en haut. Enfin, haut, bas, c’est subjectif et cela n’a aucune importance en fin de compte.

Genre 10 jours après mon arrivée, grand maximum, si les jours se passent comme « avant », nous avons reçu une nouvelle recrue et de quoi alimenter la conversation, décider des problèmes de cousinages et parenté, etc…

J’ai senti que l’on serait potes tous les deux. Nous sommes de la même famille, mais nous n’avons aucun antécédent de jalousie ou de prédominance, même si lors de mon dernier été, j’avais senti parfois, son odeur sur ELLE.

Sacha est désormais avec moi…

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Les pensées de Diabolos…

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J’ai été tout content d’aller passer quelques semaines chez la sauterelle et l’homme à la voix qui fait friser les moustaches, même si pour y aller, il m’a fallu me farcir encore le truc qui pue et qui fait vaoum !

J’aime bien être chez eux, c’est pratique, où que je sois je peux les voir et les entendre. Pas comme chez ELLE où l’appart est plus grand, ce qui fait que suivant l’endroit que je choisis, je ne la vois pas tout le temps.

Pourtant tout ne s’est pas passé comme je le voulais. Je me sentais tout drôle, et évidemment, impossible de le leur expliquer. D’ailleurs je n’y comprenais rien moi-même…

Déjà je n’avais pas trop faim et j’ai un peu boudé mes croquettes. Je me suis senti faible et je n’avais que deux choses à faire, dormir et boire. J’avais tout le temps très soif.

Et puis mes pattes ne fonctionnaient plus vraiment normalement. J’avais un peu de mal à sauter ce qui ne m’était jamais arrivé de ma vie, et pour marcher je ne me sentais plus assuré du tout.

Et puis ELLE est venue me rechercher et j’étais content de la revoir, même si je savais que j’allais repartir dans le truc qui pue. ELLE était différente, j’ai senti à son odeur qu’elle s’inquiétait un peu ce qui n’était pas mon cas. ELLE a toujours su arranger mes petits problèmes, alors j’ai été très gentil dans la voiture, j’ai même dormi tout le temps, car j’étais si fatigué…

Arrivé à la maison, j’ai eu du mal à aller vérifier partout que personne n’était venu s’installer sur mon territoire. ELLE est restée avec moi tout le temps, et je la sentais inquiète, alors j’ai essayé de faire une petite gambade à l’endroit habituel, pour aller me cacher afin de lui faire peur en faisant semblant de l’attraper.

Mais j’étais trop fatigué. Pourtant j’ai fait des efforts, et je n’ai rien compris ce qu’il m’arrivait. Je suis allé m’installer dans l’ancienne chambre de la sauterelle où je sens toujours un peu son odeur et je n’ai plus bougé de là que pour aller boire. A chaque fois ELLE venait, et me proposait mes croquettes, mais je n’avais pas faim.

Finalement j’ai dormi, dormi longtemps. Le lendemain matin, quand ELLE s’est levée, je n’ai pas pu en faire autant pour aller lui faire la fête comme avant, alors elle m’a pris dans ses bras et m’a emmené dans la baignoire, où elle ne voulait plus que j’aille. J’ai pu boire beaucoup et me nettoyer un peu, alors j’ai pu sortir de la baignoire tout seul pour aller me recoucher.

Je n’ai pas voulu des croquettes qu’elle m’a apportées en m’encourageant. Dormir, j’ai juste envie de dormir, et qu’on me laisse tranquille.

ELLE vient me voir souvent, je suis content de la voir, mais je ne comprends pas. Avant, ELLE arrangeait toujours mes problèmes, mais là, rien ne se passe. Elle m’a bien fait ma toilette avec un gant humide et je n’ai pas compris ce qu’elle me disait tunapluquelapeausurlesosmonpépère. J’ai bien compris qu’elle pleurait par contre, et j’ai posé ma tête dans sa main pour qu’elle ne soit plus triste.

Après je l’ai entendu parler dans son truc noir, et elle pleurait toujours, mais je n’ai pas pu bouger pour aller la consoler. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas.

Je veux dormir…
Je vais dormir…
Dormir, dormir, dormir…
Peut-être que quand je me réveillerai, ELLE aura tout arrangé.

J'ai des questions… Enfin une, ça suffira pour aujourd'hui…

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Elle ne peut pas me cacher quand elle s’en va. Elle s’imagine que je n’y voie que du feu quand elle fait attention à ce que je ne remarque rien, mais elle peut se brosser, je connais les bruits, les objets, et je dépiste les truc louches à 3 kilomètres.

Un exemple : son grand cabas rose. Elle l’emmène généralement pour aller à la chasse aux croquettes (ou d’autres trucs dont je ne comprends pas bien l’utilité). Les zétrumains n’ont rien d’imprévisible. Ils se comportent tous de la même manière. Ce qui me laisse perplexe c’est que quand j’étais petit, ma maman dont je me souviens vaguement, ne m’a jamais appris à attraper des sacs de croquettes.

Jamais. Elle a dû manquer de temps… Je ne serais pas dans la merde s’il me fallait les chercher moi-même.

Donc, contrairement à d’habitude, elle trimballe son grand cabas rose dans tout l’appartement et pire, elle y met des petites affaires que je connais bien mais qu’elle n’emmène jamais quand elle part à la chasse aux croquettes.

Quand elle met dedans la trousse bleu marine dans laquelle elle a mis au préalable le truc avec laquelle elle se frotte dans la bouche, je sais que ça sent mauvais.

Mais si ! le truc qui lui met de la bave aux coins de la bouche et qui la fait parler mal… DIABOLOCH-TUFECHIER qu’elle éructe, alors que dans la baignoire, j’attends qu’elle me mette l’eau à couler (en vain d’ailleurs, elle est très têtue). Quand elle embarque le truc à faire de la bave ça veut dire :

  • Qu’elle s’en va ailleurs qu’à la chasse,
  • Qu’elle ne reviendra pas dormir.
  • Qu’elle s’en va et qu’elle va m’emmener ailleurs. Ca, j’aime pas, je vous l’ai déjà dit, je déteste le truc qui pue et fait vroum vroum.
  • Donc je reste planqué, carrément SOUS ma couette, on n’est jamais trop prudent.

Bon tout à coup, de sous ma couette, j’ai entendu qu’elle sortait le GRAND truc pour me mettre des croquettes. Ca veut dire que je ne pars pas, que j’ai de quoi manger pour un moment, d’autant qu’elle me met de l’eau de rab en plus (au lieu de laisser le robinet ouvert ce qui serait si simple et si agréable pour moi).

Quand elle s’en va en me laissant tout seul pour la nuit, j’aime pas non plus. Limite, j’ai peur (mais juste limite, c’est histoire de vous faire pleurer, en fait l’absence de bruit d’elle me perturbe (elle appelle cela de la musique)). Je m’interroge alors silencieusement, toujours sous ma couette : qu’est le pire ?

  • Elle m’emmène et j’aime pas, car je ne sais jamais où, sauf que chez le mec qui me met un truc dans le cul, elle n’emmène pas son truc à frotter dans la bouche, donc si je sens que je vais partir aussi, je me demande où cela va me mener…
  • Elle ne m’emmène pas et j’aime pas non plus.
  • Insoluble. En fait, il faudrait qu’elle reste là, mais rien ne l’empêche de partir, dans ces cas là, je ne suis pas maître chez moi, et ça, ça fait vraiment chier.

Donc elle est partie, pendant que j’étais toujours planqué sous ma couette. J’avais entendu le zipppppp de la boîte rouge dans laquelle elle met son oreiller maintenant, parce qu’elle prend de l’âge et des manières de mémère à son chatchat (c’est quoi ?)  et j’étais donc certain que j’allais passer la nuit tout seul.

Le fait qu’elle s’en aille ne m’a pas empêché de faire mon boulot de chat : dormir sous ma couette. Puis dans mon petit couffin, puis sur son canapé (hé hé…), en faisant entre deux petits sommes, des pauses croquettes, litière, et regardage par la fenêtre car elle n’avait pas oublié de m’ouvrir mon rideau et de me mettre mon petit pouf pour que je vois tout bien dehors…

Elle est sympa dès fois… Je l’ai bien élevée (sauf pour les robinets qu’elle laisse fermés).

Une nuit ça va, mais le temps a passé, et puis pas de retour alors qu’il se mettait à faire encore nuit dehors.

Ca allait, j’avais encore de quoi manger, de quoi boire, et de quoi dormir, mais je m’ennuyais d’elle un peu, tout de même…

2 nuits tout seul, c’est long.

Et puis tout à coup, alors que je dormais bien au chaud sous ma petite couette, le bruit de la clef dans la serrure, la porte qui s’ouvre, les boîtes et cabas qui tombent par terre, la porte qui se referme, et le krikitu du zétrumain qui rentre. ELLE !

Normalement je l’attends derrière la porte après avoir reconnu le bruit spécifique de son truc à elle qui pue et fait vroum vroum, mais là, je dormais.

Quand je l’attends derrière la porte, c’est en miaulant d’ailleurs, dès fois qu’elle me loupe…

Bien obligé de sortir de dessous ma couette quand mon emmerdeuse de zétrumain s’est mis à crier « il est où le petit Diabolos à sa maman ? ».

Obligé… NON Mého… J’ai pas bougé. Faut pas charrier, elle m’abandonne pendant 2 jours et faudrait que je lui saute dans les bras dès qu’elle passe la porte.

Elle a vu que j’étais sous ma couette (ça mépate toujours, comment sait-elle que je suis là ?). Sans précaution et tout et tout, elle a soulevé la couette pour me dire : cava-mon-pépère-àsa-maman ? Jesuisrevenue (j’avais vu) Bonnannémontipèro (et puis quoi ?).

Vous pouvez me dire pourquoi tant de haine ?

Pourquoi est-ce qu’elle m’abandonne pendant deux jours  pour revenir en plein pendant ma sieste ??????

Les zétrumains sont un long calvaire…

Un petit ronron, un petit miaou (une fois ça allait bien), je suis allé manger UNE croquette, et je suis retourné me coucher.

Faut vraiment pas charrier !!! Je veux bien faire plaisir, mais faut pas pousser… La sieste c’est sacré !!!

BONNANNEE SINON IL PARAIT… (t’en foutrais moi de la bonnannée…)

Mes pérégrinations avec nos animaux de compagnie

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L’année dernière, j’avais vu le coup venir, car ELLE avait sorti la grande boite dans laquelle ELLE met toutes ses affaires.

Ca veut dire qu’elle va partir et pour qu’elle ne m’oublie pas, je me couche dans la grande boite sur ses petites affaires. Alors elle rouspète et me parle de tépoils, mais je ne sais pas ce que c’est.

Cette année, je n’avais rien vu venir, quand ELLE m’a attrapé gentiment pour me mettre dans la boîte qui sert à m’emmener où je ne veux pas aller, parce que généralement on y va avec le truc qui fait vroum vroum et qui pue.

Sinon cette boîte qui est toujours sortie, j’aime bien aller m’y planquer de temps à autres. ELLE me cherche partout et tout à coup me dit bintélàmonpépère et j’aime bien, même si je ne comprends pas vraiment ce qu’elle me dit (évidemment que je suis là…)

Et puis souvent avec la boite on va chez le mec qui me met un truc dans le cul et qui me fait mal au cou en me disant cébienmonpépère*,  et ça j’aime pas. Je me sens outragé chez lui, mais tout le monde s’en fout.

Là je me sentais curieusement bien dans ma boîte, et j’ai essayé de faire discret dans le truc qui pue, au cas où elle pourrait oublier de m’emmener chez le mec précédemment cité.

Ca durait, ça durait, ça puait vraiment, il y avait du bruit. De temps en temps elle me demandait çavamonpépère et je répondais miaou sans être vraiment convaincu. Je ne peux pas dire que cela n’allait pas, mais pas non plus que c’était le top. Je précise que je suis peut-être con comme ça dans le genre chat mais que je peux me faire comprendre tout de même, même si ce n’est pas réciproque. Je crois que les humains pensent que seul leur langage est valable et que du coup, ls ne se prennent pas la tête pour nous comprendre.

J’avais les jetons, il se passait quelque chose d’anormal, cela faisait vroum depuis un peu trop longtemps. Quand elle a descendu ma boîte du truc qui pue et fait vroum vroum, j’ai eu vraiment peur, car j’étais dans un endroit dont je ne connaissais pas l’odeur, et j’ai été obligé de me retenir pour ne pas en faire pipi  de frousse d’indignation.

En fait j’ai débarqué dans un endroit inconnu, mais là, il y avait quelqu’un que je connais bien mais que je n’avais pas vu depuis longtemps : la sauterelle.

La sauterelle c’est un petit à ELLE et on étaient potes tous les deux quand elle habitait encore à la maison et que je pouvais dormir dans son lit et me coucher sur ses pupulls qu’elle laissait par terre dans sa chanchambre.

Du coup je n’ai plus eu peur, d’autant qu’il y avait un mec, enfin un mâle animal de compagnie non coupé (vu l’odeur subtile mais on ne peut pas m’avoir sur le plan des odeurs). Les animaux de compagnie mâles non coupés ont une voix qui me fait vibrer les moustaches : j’aime bien.

Ce que je trouve curieux par contre, c’est que chez les animaux de compagnie, on ne rencontre jamais de mâle coupé. Ca se sent tout de suite à l’odeur subtile ces choses là. Ou alors chez eux, ça repousse, je ne sais pas, je n’ai jamais compris pourquoi on m’avait retiré mes attributs principaux…

ELLE est partie mais ce n’était pas grave, la sauterelle m’avait préparé mes WC, mis des croquettes et de quoi boire, j’avais mes petites couvertures, je n’avais plus peur du tout. Me restait à inspecter les lieux, mais c’était assez petit, alors j’ai fait le tour assez vite.

J’étais super bien chez eux, en plus sous leur lit c’est vachement confortable pour s’installer et surveiller sans être vu. Et puis en plus du plus, finalement ils ont compris que je voulais boire dans la baignoire et contrairement à ELLE, ils ont été OK. C’était super de pouvoir à nouveau me mouiller comme je le voulais tout en buvant.

En plus ils reçoivent plein de monde, avec plein de mâles non coupés qui me font vibrer les moustaches, tout un monde qui s’amuse à m’arroser, c’était vraiment très chouette.

Un matin je me suis senti bizarre, et du coup je suis resté sous le lit. Le mec de la sauterelle a eu beau m’appeler, fallait pas me prendre pour un con, il se préparait quelque chose. Vous dire quoi je n’en sais rien, mais il y avait quelque chose de louche dans l’air.

J’ai juste fait une petite inspection pendant que la sauterelle prenait son bain, mais j’ai vu qu’ils n’avaient pas touché à la boîte dans laquelle on me met pour m’emmener dans le truc qui pue et fait vroum, alors cela m’a un peu rassuré.

Quand ça a sonné, je suis retourné sous le lit, il faut toujours rester très prudent. J’aime bien savoir qui arrive avant d’aller dire éventuellement bonjour. Tout le monde n’est pas forcément sympathique, vous le savez vous-mêmes…

C’était ELLE. J’étais content, mais comme j’ai ma fierté, je n’ai pas voulu le lui montrer immédiatement, et j’ai un peu attendu pour aller lui faire la fête, parce que je ne pouvais pas m’en empêcher. On ne peut pas rester comme ça tout seul dans son coin, alors qu’on a envie de faire la fête et qu’on est tout content !…

ELLE discutait avec la sauterelle, et je trouvais sympa qu’ELLE vienne s’installer ici avec moi. D’ailleurs je la contemplais en ronronnant et cela lui faisait plaisir (mon dieu que les animaux de compagnie sont moches !). La mère et son petit ont bien tripatouillé mes affaires pour les ranger ailleurs sans doute, et puis tout à coup à nouveau : PAF : la boîte que j’aime pas.

Pas le temps d’aller me planquer sous le lit : j’étais cuit.

Et puis encore à nouveau le truc qui pue, et puis vavavoum, et ça freine, et ça roule, et ça fait du bruit. Je n’étais pas content du tout, alors je l’ai dit tout le temps. Cela sentait un peu la même bizarre odeur que la fois d’avant mais cela ne me donnait pas envie de me taire pour autant.

Le truc qui pue a finit par s’arrêter, j’ai eu un peu peur, mais quand elle a sorti ma boîte j’ai reconnu l’odeur et j’ai compris que je rentrais à la maison. J’aime bien rentrer à la maison, mais je suis toujours un peu inquiet. Un jour il arrive qu’il y en ait un autre et il va falloir débattre du territoire, ce ne sont que des problèmes en perspective et j’ai passé l’âge de ces conneries.

Comme chez ELLE c’est bien plus grand que chez la sauterelle, il m’a fallu du temps pour faire tout le tour en vérifiant bien qu’elle avait correctement rangé mes petites couvertures et mon petit couffin, bien préparé mes WC, mes croquettes et ma flotte.

Oui de la flotte mais dans un bol. Avant j’avais un truc nettement plus grand dans lequel je trempais mes pattes, mais là, ELLE m’a mis un bol. Et quand je suis allé miauler dans la baignoire, elle m’a dit NON. Ca je sais ce que ça veut dire : ça veut dire que je vais être obligé d’insister pas mal, et chez ELLE, je suis obligé de gratter à la porte de sa chambre car ELLE s’enferme pour dormir.

Chez la sauterelle il n’y avait pas de porte sur laquelle gratter, alors j’avais juste à miauler pour qu’ils se réveillent en me disant tuféchier, mais ça, je ne comprend pas, alors j’insiste. Par contre je comprends bien qu’ELLE n’ouvre pas sa porte même si j’insiste, alors j’insiste juste une heure ou deux, à vue de nez. Ca se termine toujours mal, elle sort de sa chambre, m’attrape, et va me mettre dans la vieille chambre de la sauterelle en maugréant je ne sais quoi.

En fait c’est du genre tuféchiétuvaretournéàlaSPA mais c’est du foutage de gueule, elle m’enferme juste dans la chambre où j’ai une couette (pouêt !), dont elle ouvre la porte quand elle se lève à des heures indues. L’heure où normalement je me couche pour mes 18 H de sommeil quotidien obligatoires…

Mais pas pour m’ouvrir le robinet de la baignoire…

Alors au bout de quelques jours, j’arrête d’insister, ELLE ne comprend rien !

Les animaux de compagnie dorment la nuit, c’est un truc qui m’a toujours perturbé. Normalement ils devraient aller chasser, mais non, eux, ils rentrent de la chasse avec des barquettes et des boites qui ne sentent rien, c’est vraiment spécial. Le principal c’est qu’il y ait mes croquettes, mais ça je ne sais pas où ça s’attrape, dès fois que je sois obligé un jour de m’occuper de moi tout seul…

Avant de me mettre à insister pas mal pour boire dans la baignoire (mais je sais qu’avec ELLE c’est perdu d’avance, elle est plus têtue que moi c’est l’horreur), j’ai bien tout inspecté, vérifié que je pouvais toujours regarder par la fenêtre (j’aime bien, mais il me faut mon petit banc rien qu’à moi et qu’ELLE écarte les rideaux, à ce sujet ne j’ai pas de récriminations), mais bon, ça ne sentait pas le rival du tout chez moi, alors je suis allé m’avachir sur ma petite couette, parce que le voyage et tout le reste ça m’avait un peu tourneboulé.

Me faire ça, à mon âge !

Diabolos

* Note de l’animal de compagnie de Diabolos : prise de température, et piqûre de vaccin dans le cou. Il n’aime pas…

Mon animal de compagnie et moi…

Mon_animal_de_compagnieIl m’est arrivé pas mal de choses dans ma vie. Tout se brouille un peu, mais je me souviens avoir eu faim et froid, et soif tout à coup, être perdu, sans comprendre pouquoi. Je n’étais pas bien du tout, j’étais malade.  J’avais perdu mon compagnon chéri et je le cherchais partout. Et puis finalement j’ai trouvé plein d’animaux de compagnie qui m’ont mis dans une cage, fait des piqûres, palpé de partout, fait avaler des cachets. Cela encore pouvait passer. J’avais 6 ans… Et là le pire arriva : on m’ôta ce qui faisait ma personnalité sans me demander mon avis… (sinon vous pensez bien que j’aurais dit non…).

Un beau jour que je m’ennuyais dur dans ma cage, et sans plus aucune envie d’aller voir le sexe opposé, j’ai vu arriver deux animaux de compagnie qui se sont extasiés sur moi. C’est vrai que je suis beau. Noir ébène et bien portant (note de la sorcière : j’ai toujours aimé les chats noirs et venger les pauvres victimes d’un sectarisme atroce). On m’a retiré de ma cage, on m’a mis dans un panier et j’ai entendu de drôles de bruits et sentit d’odieuses odeurs, alors que j’étais curieusement balloté. J’avais peur. J’ai miaulé et j’ai bien peur d’avoir fait… Quelle horreur !

Quand on a ouvert le panier, je ne savais pas où j’étais. J’avais très peur toujours, et j’avais beau ne pas vouloir le montrer, je tremblais fort. Les animaux de compagnie n’avaient pas l’air méchants pour deux souris, ils m’ont fait des calins, mais j’avais déjà donné : ça ne compte pas, un jour on les perd. En fait ils pouvaient avoir d’autres maîtres qui m’en auraient voulu d’arriver. Alors j’ai inspecté un petit peu, et je suis remonté dans le panier pour y faire un petit dodo et reprendre des forces en cas de bagarres éventuelles. J’avais toujours super peur et je tremblais. La vie n’est qu’un long calvaire.

LUI était vraiment pénible, il n’arrêtait pas de venir me voir dans mon panier, et me racontait n’importe quoi, je n’y comprenais rien. ELLE a été sympa, elle a fait du bruit avec des croquettes et je me suis risqué hors du panier parce que j’avais faim. Elle m’a donné des croquettes et fait voir où étaient les toilettes. J’ai bien reniflé. Un autre que moi était passé par là, mais il y avait longtemps. Rien à craindre à priori. Mais vous comprenez, après mon tout petit territoire précédant, j’avais beaucoup à explorer. Du coup, comme j’étais fatigué, je me suis réfugié derrière le truc dans lequel ils mettent les boîtes pour que cela soit froid (j’aime pas quand c’est froid), et j’ai dormi un max. Avec LUI qui venait tout le temps me dire « gouzou gouzou il est où le diabolou à son papou… ». N’importe quoi. Personne n’avait prononcé mon nom depuis un moment. D’ailleurs je ne sais plus comment je m’appelais. Je sais comment je m’appelle maintenant, mais n’empêche que mon vieux nom me manque tout de même. C’est bête qu’il m’échappe. Je sais que si quelqu’un le prononçait je le reconnaitrais.

En fait mes animaux de compagnie étaient trois. J’ai vu débarquer une autre elle alors que je visitais un endroit sympa toujours dans l’expectative : plein de cachettes potentielles, des pulls tout doux par terre pour se coucher, un grand lit ouvert et pas fait, des placards plein de linge en vrac : super. De temps à autre cela sentait l’autre, mais qui n’était plus là, ça j’étais formel.

La grande sauterelle m’a flanqué à la porte de sa chambre (il paraît que c’est comme cela que ça s’appelle), en me disant « toitunépamonchat ». Puis elle a pleuré et j’étais tout malheureux car je sais consoler les gens qui pleurent, mais elle ne voulait pas de moi. Je me sentais ballot. Ce n’était pas de ma faute si l’autre n’était plus là, même si c’était mieux pour moi.

J’ai fait le tour de ce qui s’appelle « l’appart » en trois jours et je dormais peu car je redoutais une présence hostile. Puis j’ai compris qu’on ne me ferait pas de mal et que je n’avais pas d’ennemi sur le territoire et j’ai roupillé 48 heures d’affilée… Après je suis resté longtemps tout seul parce que lui et elles partaient toute la journée.

La grande sauterelle a finit par accepter de me recevoir dans sa chambre et que je me couche sur ses pulls. Elle me parlait beaucoup et me faisait des gratouilles en me disant « onnédépotestouslesdeux ». J’aime bien qu’on me parle, même si je ne comprends rien sauf « croquettes » : là on bouffe. Elle a compris aussi que j’aime bien boire au robinet et qu’on m’asperge. Comme elle se lavait souvent, j’étais super mouillé et super content. L’autre elle poussait des cris en voyant comment le sol était mouillé aussi, mais ce n’était pas de ma faute et ce n’est pas moi qui me faisait gronder alors ça allait.

L’autre elle, était sympa sinon mais sans déparler. On sent que c’est une grande personne, elle a dû avoir des petits un jour (la sauterelle sent un peu comme elle). Lui par contre non, il n’avait pas eu de petits, il avait dû passer par la même case que moi : c’est foutu après. Sinon il me donnait à manger tout le temps dès que je demandais, à savoir 8 fois par jour, et m’arrosait aussi quand il prenait sa douche, mais je pense qu’il ne le faisait pas exprès, comme la sauterelle. Il avait la manie de laisser son linge par terre après la douche, mais il était mouillé et après ma douche à moi j’aime bien les pulls secs et tout doux et pas les grands trucs trempés qui font « splotch ».

Elle la grande, m’ignorait quand je demandais à manger n’importe quand, en l’absence de lui et me disait tout le temps « tétrogro » et je n’y comprenais toujours rien. Elle me met régulièrement dans le panier pour aller voir un monsieur que je n’aime pas trop qui me flanque un truc dans le … et me fait un peu mal en me caressant le cou en disant « cébienmonpépère ». Mais il paraît que « jevébien » et du coup elle est contente et me donne du steak haché quand je ressors du panier à la maison (avec toujours une appréhension : pourvu qu’on ne me change pas encore de crèche ou que l’on ne m’ait pas apporté un rival en mon absence).

Un jour lui est parti. Je me suis retrouvé tout seul avec elle, la sauterelle étant déjà partie (et je l’avais attendue longtemps, trois soirs de suite, sur son lit en soupirant), et ne venant pas très souvent. Mais c’est pas grave elle m’a laissé une couette super sympa et quelques pulls dans un placard. Et quand elle vient on fait la fête. Elle se cache, je me cache, elle fait la grosse souris et crie parce qu’elle a peur : c’est super ! En plus elle m’arrose et me cause tout le temps. Je ne comprends rien mais j’aime toujours bien.

Donc je me suis retrouvé seul avec la grande et on a du mal à se comprendre parfois :

  • Elle m’ignore totalement quand elle prend son bain, alors qu’elle me laisse le placard ouvert pour que j’aille sur les pulls de la sauterelle (d’après l’odeur cela doit être un de ses petits). Donc on ne va pas me dire qu’elle ne comprend pas que je veux être arrosé !

  • Sinon quand il fait chaud elle est sympa, elle me brosse et m’arrose puis me rebrosse, mais bon il faut que je monte sur l’évier et ça me fatigue. Du coup elle me porte et me redit « tégros » et rajoute « tuvieillismonvieux » et je n’y comprends toujours rien.

  • Parfois elle fait « miaoouuu » super bien, mais je ne vois pas pourquoi elle me dit qu’on va sortir, alors qu’on ne sort pas…

  • Le matin elle ne me donne plus rien à manger depuis 2 ans, qui sorte de l’appareil qui fait froid et pas bon, et me dit tout le temps « tadescrokettes ! » C’est vrai que j’en ai assez pour la journée, mais j’aimais bien les 3 boîtes par jour que lui me donnait (en douce d’elle, ça j’avais compris, et j’ai appris à regarder sans rien dire, mais elle ça l’énerve le dimanche à 15 heures quand je la fixe, et elle ne cède pas, elle dit « cépaleur » alors je finis par aller me recoucher). Je demande toujours tous les matins, dès fois qu’elle veuille bien, mais ça a l’air de l’énerver une fois de plus. Bon c’est pas grave, elle s’en va vite et je m’ennuie tout seul dans la journée, alors je dors.

  • Le soir elle me donne quand même de la boîte où c’est tout bon quand c’est pas froid. Mais deux fois par an elle change d’heure et ça me perturbe. Un coup c’est trop tôt (une bonne surprise), un coup elle prend une heure de retard et il me faut du temps pour m’en remettre, alors je miaule. Elle aussi, mais elle répond de travers.

  • Elle déteste que je gratte à sa porte, quand elle va faire dodo (je l’entends ronronner) et m’enferme dans la chambre de la sauterelle en me disant des trucs que je ne saisis pas. Je sais qu’elle ne veut pas que je gratte, alors j’attends un peu pour recommencer (1/4 d’heure quoi).

  • Quand elle ne s’en va pas, elle ne sait pas que la journée est faite pour dormir et fait tout un tas de bruits qui me perturbent qu’elle appelle de la musique. La nuit par contre, rien à faire elle ne veut pas jouer ni aller chasser. Pourtant la forêt est juste derrière et si je n’ose pas sauter du balcon, j’irais bien y faire un tour avec elle…

  • Heureusement de temps à autre la sauterelle vient, et on est potes tous les deux (mais bon, elle ne chasse pas la nuit non plus)

Adopter un humain à la SPA c’est pas évident… J’en ai pour des siècles à la dresser et ça me fatigue…

DIABOLOS