Mon radio réveil…

R_veil_55949019Mon radio réveil a très exactement eu un quart de siècle en décembre dernier. Il a l’âge de Pulchérie. Albert me l’avait offert cet innocent pour que je n’oublie pas de nourrir la petite. Quand on sait la force avec laquelle elle braillait, pas besoin de réveil du tout, on ne risquait pas de l’oublier.

Cet instrument est devenu capricieux. Depuis 2 ans il change de station tout seul, comme ça, sans me demander mon avis. Un beau jour j’ai été réveillée par un truc super sur les cours de la bourse… Pour se rendormir rien de tel… Ca ne pouvait pas durer, j’ai réussi péniblement à re-régler une radio classique (surtout pas France culture, la culture du chou en Finlande me rendort aussi sec que les cours de la bourse).

J’ai tout testé : l’antenne en plastique et autre (je ne veux pas savoir quoi) là ou là (en fait il faudrait que je la tienne approximativement à bout de bras au milieu de la chambre, c’est pratique pour dormir, et le radio réveil n’est plus d’aucune utilité). A une certaine époque l’engin ne fonctionnait que l’antenne enroulée autour de la tête de lit. Et puis crac un beau jour, RTL, Europe 1 ou autre classique ne fonctionnaient plus qu’avec un terrifiant bruit de fond (ils descendent de la montagne à cheval, ils sont un bon million et ils chantent tous une chanson différente). Su-per, quand on a le réveil glauque comme moi…

J’ai testé toutes les positions possibles et immaginables pour l’antenne (bande de vicieux). Un beau soir, elle était bien placée à l’étage supérieur de mes étagères et je captais hyper bien un match de foot donc j’avais bien capté une bonne chaîne, j’ai fixé l’antenne avec du scotch vu la manière dont il fallait la disposer. Ca marchait hyper bien, pas de bruit de fond, impec.

  • Des chants grégoriens. Je déteste autant que le hard rock et c’est inhabituel sur une radio, mais bon, passons

  • « Il est 7 heures »

  • « La météo du jour… Il va pleuvoir du matin jusqu’au soir et la température ne dépassera pas 18° sur Paris » La météo qui se concentre sur Paris, c’est tout de même rare.

  • « La personnalité du jour : le père Joseph qui nous revient des Carpathes » Interview intéressant, mais j’ouvre vraiment un oeil avec 10 minutes d’avance sur la normale (mon radio réveil est programmé sur 7 H 15 et avance de 15 minutes, cela a toujours été comme ça, ne me demandez pas pourquoi je ne le mets pas à l’heure pour le faire sonner à 7 heures)

  • « Et maintenant les demandes de prières du jour »

  • « Seigneur, assistez ma tante Solange qui a 105 ans et plus la force de vous prier mon Dieu » « aidez là à retrouver la foi »

  • « Je m’appelle Scholastique et je suis au chômage depuis 5 ans, mon dieu, aidez-moi à retrouver du travail »

  • « … »

  • « Et maintenant prions mes frères pour toutes ces personnes citées » « Notre père qui êtes aux cieux… »

Je ne me suis jamais levée aussi vite, sans attendre encore 5 petites minutes Monsieur le Bourreau (si je coupe le radio réveil je me rendors aussi sec). Si les filles étaient encore à la maison je pourrais les accuser mais non… Je raconte l’anecdote au boulot et mes 2 collègues se marrent. « T’es tombée sur radio Notre Dame » pronostique Dame Vénézia qui en sait des choses… Le match de foot de la veille (il n’y en avait pas d’officiel retransmis ailleurs) devait être un match entre prêtres et évèques, on ne voyait que ça… On a bien rigolé sauf que…

Sauf que mon radio réveil refuse les grandes ondes, les petites ondes (sauf avec brouillage genre « radio Londres ») et ne capte plus que la FM, et uniquement cette radio là sur la FM.

Donc je me lève avec 10 minutes d’avance dès que s’annoncent les prières à faire… (ça me mine le moral…)

D’un autre côté je cavale moins le matin, mais si cette chaîne là me lâche, j’ai grand peur de ne retrouver que les cours de la bourse.

Changer de radio réveil ? C’est comme si Pulchérie n’était pas née un 18 décembre en 1981. C’est à cause de cette chipie que je me farcie radio Notre Dame tous les matins… Jusqu’où va l’amour maternel ? Quand je regarde ce radio réveil dans la nuit, je pense à la première fois où je l’ai vu et où ma fille trônait à coté de mon lit dans son petit lit (dès fois qu’on la loupe quand elle se mettrait à brailler…)

Priez pour moi mes frères ! et alléluïa ! (je ne veux blesser personne mais l’église ce n’est pas mon truc du tout)

D’un autre côté si vous faites partie des personnes que mon mail ne blessera pas (chacun ses croyances, et je les respecte pour peu que l’on respecte les miennes), essayez de capter cette radio…

Et ne venez pas me dire comme mes collègues incroyants que mon radio réveil est mort et que si je ne capte que cette radio là, c’est parce qu’elle vient direct du ciel…

La vie n’est qu’un long calvaire…

La cuisine d'Alphonsine

Alphonsine_et_la_cuisine_JF7587_001Alphonsine se retrouva donc mère de famille avec 4 fils nés respectivement en 1911, 1912, 1913, 1914, tous les quatre un 15 août (pratique pour fêter les anniversaires), comme je l’ai déjà précisé, mais il y a des distraits…

La grande guerre interrompit ses galipettes avec l’oncle Jules qui partit au front d’où il revint intact à la fin, sans avoir fait de petit permissionnaire. Pendant son absence, elle avait apprit certains trucs (je reparlerai des « trucs » de la tante Alphonsine en règle générale, et non, ce n’était pas l’avortement) et renonça à tenter la petite fille qui ne viendrait peut-être jamais.

Elle avait Mrs Morgan sa nièce qui habitait 3 maisons plus loin (depuis que Jules et elle avaient émigré sur Rambouillet), et se faisait martyriser par ses 4 cousins, et elle lui servit de deuxième mère et de mère tout court au décès de mon arrière grand mère, bien trop précoce, Mrs Morgan n’ayant que 15 ans et sa mère 38.

5 mâles à la maison, les 4 fils sur le modèle du père… Qui grandirent rapidement et s’incrustèrent un peu chez leurs parents. A une certaine époque, elle se retrouva nantie d’un mari, et de quatre fils de 20, 19, 18 et 17 ans. L’horreur absolue, pour moi en tous cas…

Elle avait beau avoir « une domestique », elle n’en était pas moins débordée et la guerre des boutons, la grève du sel, cela allait un moment, il fallait se renouveler, ce qu’elle faisait constamment, sans abandonner pour autant l’arme de préférence (les boutons). Mais tante Alphonsine avait de la ressource et plus d’une, je peux vous l’assurer.

Dès l’ouverture de la chasse (c’était une famille de chasseurs), elle devait passer ses weeks end toute seule, ses 5 hommes étant tranformés en 5 déserteurs le samedi et le dimanche, qui rentraient le soir harassés par une dure journée, en costume faisant « splotch » en tombant par terre dans l’entrée, en bottes crottées qui traînaient ça et là, et qui lui laissaient 5 lapins à vider et dépouiller et 7 faisans à plumer… Ceci sans compter les deux chiens de chasse dont elle s’occupait toute la semaine, et qui s’écroulaient cannés, devant la cheminée en embaumant le chien mouillé.

Un jour de fermeture de la chasse, elle avait bien précisé que « qui tue, se débrouille avec son gibier » « et qui chasse s’arrange avec son costume »… Naturellement le mâle fut sourd à l’allusion, on le reconnaît bien là…

Cette année là, là là là, les hommes rentrèrent le samedi soir pour laisser tout en vrac dans l’entrée de la jolie maison, et déposèrent glorieusement leurs victimes sur la table de la cuisine. Alphonsine attendait tout le monde avec le sourire, et après leur douche, les 5 hommes trouvèrent l’appéritif servi et une mère et épouse souriante devant le champagne offert. Ce soir là, on dînait dans la salle à manger et non pas à la cuisine. C’était la fête ! Chic elle n’était pas fâchée d’avoir passé sa journée seule !

Je me dois de préciser qu’à l’époque on se devait de manger ce qui était servi à table et qu’un « berk » était inadmissible, même de la part du chef de famille qui se devait de donner l’exemple (ce dernier n’étant pas du genre à mettre une trempe à sa femme pour cause de poulet trop cuit…). Il y avait eu la grande guerre et une autre menaçait, quant à l’argent il se gagnait difficilement. Bref on terminait son assiette et son pain.

Dans la joie et la bonne humeur  devant la belle nappe sortie, les 5 hommes virent arriver une soupière fumante. Les deux survivants, Louis et Léon, s’en souviennent encore. DE LA SOUPE AU POTIRON, POTIRON CUIT DANS LE LAIT. Ils détestaient tous cela. Mais mangèrent tout de même sans piper, l’assiette bien LARGE servie par leur mère et épouse. Tante Alphonsine elle, se régalait. Elle ADORAIT la soupe au potiron et s’en privait régulièrement.

Après ENDIVRES AU GRATIN. Ils détestaient également les endives (elle non), elle les avait choisies bien grosses, avait un peu-beaucoup pleuré la béchamelle, le jambon n’était qu’une mince lamelle insuffisante, et elle n’avait pas mis de fromage pour ne pas « tuer » le goût de l’endive.

Pour terminer du RIZ AU LAIT trop cuit. Ils détestaient le lait tous les 5, elle était la seule à en consommer. Le repas s’acheva sur un mal de tête atroce de la tante Alphonsine qui s’excusa en gémissant d’aller se coucher en les laissant défaire le couvert, dépités, car ils savaient à peine comment faire…

Le lendemain matin, leur mère et épouse ne s’étant pas levée la première comme de coutume, ils retrouvèrent la vaisselle sale dans l’évier, le gibier sur la table de la cuisine et les costumes figés par la boue dans l’entrée, ainsi que le café pas fait… Ils méprisèrent et enfilèrent leur costume de la veille en soupirant, pour aller prendre leur café au troquet du coin. Ils avaient tort de mépriser…

Le soir : FIN DU POTIRON EN SOUPE, CERVELLE DE BOEUF AUX EPINARDS, TARTE AUX POTIRONS (une recette venue d’amérique mes amours…). Le gibier commençait à sentir légèrement dans la cuisine et la migraine d’Alphonsine s’incrustait (et apparement quand elle avait la migraine, elle avait la migraine… l’oncle Jules avait du mal à supporter).

Le lundi soir : Alphonsine couchée et dolante, avec une envie de vomir anormale. Rien pour le diner que des restes de cervelle de boeuf aux épinards figés. Conciliabule des mâles : enceinte (elle avait encore l’âge)  ? Malade ? Le gibier étant la cause des nausées vu qu’il était grand temps de s’en occuper ? et les costumes et bottes toujours figés dans l’entrée… Les 5 hommes se mirent à vider, dépouiller, plumer, au bord de la nausée « mais comment fait-elle ? ». Ils s’occupèrent de leurs costumes de chasse et nettoyèrent même l’entrée jusqu’à ce qu’elle brille. Au passage ils firent la vaisselle en maugréant que ce n’était pas un travail d’homme, et qu’avait donc fait la domestique ce beau lundi ? (elle avait nettoyé toutes les lampes comme si c’était urgent…)

C’était donc ça. Le mard : exit une grossesse de plus : rillettes de lapin (où est passée cette P… de recette ?), faisans fricassés au chou et aux lardons, tarte aux pommes.

La saison de chasse se passa bien… Sauf quelques boutons ça et là, qui fuguèrent des costumes, mais les fils étaient plus avisés que le père….

La visite chez le coiffeur…

Coiffures_10153664La visite chez le coiffeur ne se déroule pas toujours comme on le voudrait. Maintenant j’ai ma petite coiffeuse à qui je rends visite deux fois par an pour un petit balayage discret, et que je me garde, parce qu’elle est de bon conseil et fait ce qu’on lui demande (sauf, elle m’a prévenue, si je lui demande du noir corbeau ou du rouge intense).

Ce n’est pas toujours le cas. Meilleure amie va très souvent chez le coiffeur depuis ses 14 ans et en a vu de toutes les couleurs et de toutes les coupes, jusqu’à ce qu’elle trouve son rêve elle aussi, il y a 10 ans. Cela lui coûte une fortune en essence, car sa coiffeuse a déménagé à 60 bornes, mais il faut ce qu’il faut, elle ne confiera pas sa tête précieuse à n’importe qui d’autre désormais, et fait brûler des cierges à tous les saints pour que sa coiffeuse lui survive.

Il y a le coiffeur têtu et coupeur, qui n’a qu’une envie : couper, couper, et couper encore. Celui à qui l’on demande de retirer « environ ça » en montrant 5 cm, qui coupe sèchement là où ça se voit le plus 20 cm et demande en montrant la mèche « comme ça ? » Trop tard de toutes manières. J’avais 16 ans, touché mon premier salaire de vacances et suis ressortie avec une coupe dégradée ratée au lieu du carré demandé… Il ne m’a jamais revue. J’étais traumatisée en plus et avait en travers la première mèche de 20 cm que avec laquelle je ne l’avais lâchement pas étranglé, avant de sortir dignement avec ma coupe curieuse et tout mon argent…

Ayant les cheveux raides, j’ai longtemps voulu des boucles. « Pas de problèmes » m’annonça une coiffeuse l’air très sûre d’elle. Je suis ressortie de chez elle le porte feuille à sec, frisée comme un mouton (la fameuse coiffure du mouton mouillé puis sec). Le pire est qu’elle était ravie alors que c’était immonde. EN plus cela a tenu 6 mois au lieu des 3 annoncés. Elle ne m’a jamais revue non plus. Les pointes étaient grillées et moi aussi, je ne me suis jamais autant faite arrêter par les flics qu’avec ma frisure « mouton ».

Mrs Bibelot a toujours rêvé d’être rousse (roux setter irlandais). « Pas de problème » lui assura un grand coiffeur de chez qui elle ressortie rousse setter irlandais effectivement (base blond clair au départ, je ne sais pas s’ils savent faire maintenant). Le lendemain nous partions à la mer et elle fit son plongeon habituel dans la grande bleue. Pour ressortir rose vif ! Le coiffeur estival ne put que la teindre vaguement en queue de vache. Elle dû se résoudre à se faire couper les cheveux quand ses racines furent suffisantes et accoucha de mon frère avec la coupe  dite « sortie de bagne » qui n’était pas bien vue à l’époque chez une femme.

Non découragée, j’allais consulter un jour pour un tout bête balayage que je voulais discret genre « retour d’un mois au bord de la mer » étant blonde, et n’allant pas à la mer cette année là. Discret ça ne l’était pas du tout. Les mêches étaient blanches, style « je me fais trop de soucis ». Elle trouvait cela ravissant, moi pas et pour la première fois de ma vie je refusais de payer. Pendant ce temps là, meilleure amie ressortait à son tour frisée comme un mouton avec une frange effilée, elle qui déteste tout ce qui est frange. Lors de notre rencontre suivante nous avons songé à fonder une amicale des victimes de coiffeurs, mais internet n’existait pas, c’était difficile…

Bien évidemment, nous en avons toutes vu revenir de chez le coiffeur, désespérées parce qu’elles avaient été ratées absolument, par une personne très sûre d’elle. Le problème étant la coupe sauvage, parce que, contrairement à ce que pensait Pulchérie petite, je ne pouvais pas « aller me les faire recoller tout de suite » « ah t’es moche maman, va te les faire recoller tout de suite ! » (ça remonte le moral, et l’air consterné des adultes se taisant, également). J’avais en effet été victime (à nouveau) d’une coiffeuse me montrant une jolie coupe dite « sauvage ». Effectivement jolie, cela restait long… Je me laissais tenter (j’ai carrément oublié pourquoi j’y étais allée au départ) Sauf qu’avec elle, c’était court et vraiment sauvage… Albert fit la tête et se vengeat en se laissant pousser la moustache. Il me fallut un an pour rescaper le tout.

Le pompon revenant sans aucun doute à une coiffeuse sadique, à qui je demandais conseil pour une soirée costumée. J’avais décidé de me déguiser en bohémienne et je voulais tester le noir (avec perruque au départ, et elle en louait, d’où ma visite innocente). « Pas de problème« , me répondit-elle (fuir quand on entend cette phrase), « je ne vais pas vous faire une couleur permanente bien entendu, mais une temporaire qui s’estompe en 4 ou 5 shampoings ». Curieux d’être brune… 5 shampoings plus tard, le noir ne dégorgeait plus du tout, j’étais redevenue moi-même ? Hélas non.

Car il en restait un tout petit peu. Et que donne du noir bleuté sur du blond ? Du vert tout simplement. Vert Irlande. Obligée d’appeler tatie chérie au secours et de sortir avec un foulard m’acheter de quoi me rescaper de cette couleur immonde en rasant les murs… Et j’avais payé pour cela !

Votre pire c’était quoi vous ? (le gagnant aura le droit de manger un pot de nutellla ou une barre de tobleronnne)

La vie n’est qu’un long calvaire, chez le coiffeur c’est un aperçu du purgatoire… Mais c’est sans problème !

Qu'il sache que…

Innocente_55948760Bon j’ai fais mon devoir et passé en revue ce que vous devez savoir au sujet de votre homme. Sauf qu’il faut être juste et lui, il faut qu’il sache que :

  • Si on ne lui pose pas de questions cela ne veut pas dire qu’on ne s’en pose pas (genre on rumine à 300 à l’heure et ça va péter à un moment ou un autre)

  • Si vous mettez des chaussures de marche pour aller acheter une ampoule de rechange c’est un prétexte à aller faire du shopping.

  • Non vous n’avez pas fait les niveaux et vous n’avez pas l’intention de les faire, sauf sous la menace d’un fusil dûment chargé, ou si un groupe de terroristes kamikazes vous le demande instamment (et encore)

  • Et votre mère ? Il sait ce qu’elle lui dit votre mère ? Et vous avec d’ailleurs. Il n’a qu’à s’asseoir et vous à causer

  • S’il doit retourner à Dijon qu’il ne s’éternise pas  parce que faut pas pousser non plus.

  • Il est prié de repérer que vous avez une robe neuve et un brushing

  • La question «ça t’a coûté combien ?» n’appelle aucune réponse, d’ailleurs là vous devenez sourde comme lui quand vous lui dites « il faut qu’on parle » ou « qu’as-tu mangé ce midi »

  • Que bon d’accord, votre ex était d’une jalousie insoutenable, mais que son indifférence à lui l’est tout autant

  • Cette superbe ceinture est une mini jupe tout à fait correcte que vous mettrez au boulot demain.

  • Sortir la poubelle est mauvais pour vos vertèbres

  • Le téléphone est votre propriété exclusive. Tous les téléphones d’ailleurs, et vous le battrez toujours pour arriver la première, même avec une sciatique

  • Il est tout à fait normal que Fernande téléphone 20 fois par jour si elle vient de rompre. Et que vous commentiez chaque appel avec Alberte dans la seconde qui suit le raccrochage d’avec Fernande l’est tout autant

  • Que vous ne saviez pas « qu’il en a déjà mangé ce midi », n’étant pas voyante. Il n’a qu’à appeler pour vous dire « pas de choux fleur ce soir, j’en ai mangé à la cantine ce midi » ou faire la bouffe lui même ce qui arrangerait tout.

  • Qu’il n’a qu’à causer

  • Que certains week end vous aimez laisser « reposer » votre peau, et donc vous promener sans maquillage, dans ce vieux jogging si confortable qui n’a rien d’affreux

  • Qu’aller chez le gynéco n’a rien d’une partie de plaisir. S’il fantasme sur le gynéco il n’a qu’à y aller, ou bien mieux : chez le protcologue, il verra bien

  • Que votre chef à vous aussi est tyrannique et bon pour le crématoire

  • Qu’à la prochaine remarque concernant la cuisine de sa mère, il se prend la crème renversée en pleine tronche

  • Que la vue d’une perceuse vous crispe autant que le foot et que vous n’avez rien d’une assistante de bricolo attardé

  • Vous détestez ses copains au moins autant qu’il déteste vos copines

  • Qu’il doit arrêter de geindre sur son ex : qu’il la tue une bonne fois pour toute, vous aurez un alibi en béton pour lui

  • Que l’esthéticienne coûte cher, OK.  Et son kart ?

  • Que si l’on se taît depuis 15 minutes on fait la gueule et qu’on a une raison. Il est prié de s’inquiéter, on attend.

Mais bon, la vie n’étant qu’un long calvaire, on peut toujours rêver qu’il va tout bien comprendre…

Bon à savoir…

Amour_53272347Vous l’aimez, il vous aime, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (y’a qu’à regarder la photo qui illustre votre bonheur, ça me met les larmes aux yeux).

Mais il faut absolument que vous sachiez au sujet de votre homme que :

 

 

  • S’il a vécu un véritable enfer avec une jalouse avant de vous rencontrer, il ne vous sera pas obligatoirement reconnaissant de ne jamais lui poser de questions indiscrètes

  • Si vous enquêtez trop serré sur son emploi du temps, il aura l’impression que vous lui bouffez son oxygène. Si vous n’enquêtez pas il se plaindra que vous n’en avez rien à faire de lui

  • Il trouvera toujours le moyen de vous tromper si l’envie l’en prend, alors inutile d’enquêter à tort et à travers

  • Il sera toujours frappé d’amnésie à la question (stupide certes…) « combien as-tu connu de femmes avant moi ?  (d’un autre côté le « qu’est-ce que tu as mangé ce midi » le rend tout aussi amnésique)

  • Il retrouvera toujours toute sa mémoire pour se rappeler qu’il y a deux ans et 3 mois, chez les Duchemolles à 23 H 16, on a parlé d’un dénommé Bernard comme d’un ex

  • L’homme est menteur par définition. La femme aussi d’ailleurs. Et ce, dès l’enfance. Si vous ne voulez pas qu’il vous mente, ne lui posez pas de questions

  •  Si vous êtes trop portée sur le sexe, il vous soupçonnera de le tromper dès qu’il tourne les talons 2 jours pour aller à Dijon en voyage d’affaire

  •  Si vous êtes moyennement portée sur le sexe, il ira voir ailleurs de temps à autre

  •  Il est fier que vous plaisiez aux autres, mais faut pas pousser

  •  S’il aime faire la cuisine cela n’inclut pas pour lui forcément de faire la vaisselle après et de ranger son bordel, et c’est vous à ses côtés pour faire le vil ouvrage (éplucher un oignon et 3 kg de patates)

  •  S’il change Pulchérie une fois, il aura l’impression d’avoir passé sa vie de père à changer Pulchérie pendant que vous vous faisiez les ongles, avachie dans un fauteuil à regarder un match de foot

  •  S’il fait les courses une fois par trimestre il dira : « c’est moi qui fais les courses à la maison »

  •  S’il a un rhume il agonise. Il y a toujours une rémission pendant un match de foot

  •  Si vous avez un rhume il trouvera que vous êtes agaçante à renifler comme ça

  •  S’il a mal quelque part vous le saurez toujours bien assez tôt

  •  S’il est bricoleur il aime avoir une infirmière à portée de voix, pour le cas où il s’immolerait le pouce avec un marteau ou un tourne vis

  •  S’il bricole il aime avoir une aide à portée de main, qui lui passe les outils mais s’abstient de lui donner son avis

  •  Si vous bricolez il pensera toujours qu’un avis (le sien) ne peut pas vous faire de mal

  •  Puisque vous faites les courses, profitez en pour lui ramener des clopes, le détour est minime

  •  S’il vous dit « puisque c’est comme ça je ne ferai plus : la vaisselle, le ménage, le rangement, les poussières, etc (liste non exhaustive), il tiendra parole

  •  S’il vous assure « je vais le faire », n’imaginez pas que c’est tout de suite, immédiatement et sans délais

  •  Si vous lui promettez « je vais le faire » : dépêchez vous

  •  Il ne voit jamais la poussière derrière les WC ni le tartre qui détériore le lavabo

  • Il retrouve la vue devant le relevé du compte commun que vous videz à vous toute seule pour acheter des collants et du mascara

  • La voiture est sa propriété exclusive ainsi que le lecteur DVD, l’ordinateur, la chaîne stéréo et tout ce qui est télécommande

  •  Sa mère est parfaite. D’ailleurs, vous savez ce qu’elle vous dit sa mère ?

  •  S’il vous dit « il faut qu’on parle » c’est vers 2 heures du matin, et « on » c’est lui, et en plus il va parler pour une fois, ce qui vous sciera et vous coupera la chique (et dieu qu’il en faut)

  • Si vous lui dite « il faut qu’on parle » il répondra : « pas maintenant »

  • Le temps c’est de l’argent et forcément le sien

  •  Si Pulchérie est malade c’est vous qui téléphonerez à votre patron pour prendre un RTT

  •  Si vous avez une mycose mal placée, il ne se soignera lui que sous la menace d’un fusil dûment chargé, ou celle d’asperger son membre viril d’alcool avant d’y flanquer le feu

  •  Téléphoner le rase, écrire on n’en parle même pas

  •  Il ne pourra jamais monter un escalier derrière vous sans vous mettre la main aux fesses

  •  Il pourra toujours avoir envie de faire l’amour même après une dispute horrrrrible

  •  Il détestera toujours nos meilleures copines

  •  Il demande toujours « ce qu’on mange ce soir »

  •  Il ne se souvient jamais « ce qu’il a mangé le midi » sauf s’il doit en remanger le soir

  •  Vous ne ferez jamais la crème renversée aussi bien que sa mère

  •  Sortir la poubelle est mauvais pour ses vertèbres et ses tendinites récidivantes

  •  Il n’est pas jaloux, mais faut pas pousser

  •  Le dimanche, après 6 mois de vie commune, il aimera se promener, hirsute, pas rasé, vêtu de son plus vieux jogging lui défigurant le postérieur, l’œil torve, puisqu’il n’a plus rien à vous prouver

  •  La sonnerie du téléphone le tétanisera toujours. Il HAIT le téléphone

  •  La télécommande de la télévision est sa propriété exclusive. Il zappera tout le temps l’idée d’éteindre le poste ne l’effleurant jamais

  •  S’il ne parle pas pendant 15 minutes cela ne veut pas forcément dire qu’il fait la gueule

 Mais comme la vie n’est qu’un long calvaire, on le prend tel qu’il est…

Le plan foireux du contrôle technique

Contr_le_technique_recadr__200405833_001Depuis 1994, je me traîne avec la même voiture qui fait maintenant rigoler les enfants sur le bord de la route (je les emmerde tous !).

Elle me rend bien des services. Elle me permet en tous cas de faire 10 km jusque chez Truchon tous les matins, et 10 km en sens inverse le soir pour 13 minutes maximum, avec train + bus il me faudrait une heure par trajet…. Et de me déplacer sur maximum 5 km le WE.

Elle ne ressemble à rien (enfin si, à une vieille caisse) mais j’y tiens, je n’ai pas de fric à claquer dans une nouvelle voiture. C’est comme ça. Mon antiquité je la respecte et la fait soigner par un petit garagiste de mon bled, qui ne m’assassine pas (ça existe), car je n’ai pas non plus l’intention de voyager dans un cercueil roulant. Bref je tiens à la garder, même si elle a un rétroviseur qui pendouille comme une oreille de cocker (le droit qui est facultatif, personne ne peut me louper à 1 km).

Je pensais devoir passer mon contrôle technique l’année prochaine, le temps passe si vite. Ben non, j’ai découvert avec horreur que j’étais en retard et que j’eusse dû le faire début novembre.

Je déteste ceux qui ont mis en place cette idée du contrôle technique obligatoire tous les 2 ans et qui ont forcément des actions dans les boîtes qui font les contrôles techniques. Parce que je dois y passer tous les 2 ans, même si je n’ai fait que 30.000 bornes et que je fais entretenir régulièrement mon véhicule (et généralement les garagistes ne vous épargnent pas ce qu’il y a à faire en urgence). Alors que pendant 2 ans certains (j’en connais) en ont fait eux 300.000 en faisant juste quelques vidanges, et roulent dans une caisse dangereuse en toute légalité avant d’y passer à leur tour. Cé pô juste.

Bref, je roule en toute illégalité depuis début novembre. Le problème c’est que si je croise un fou qui me rentre dedans (car je roule moi, prudemment) mon assurance refusera de payer quoi que ce soit… (alors que moi je paye pour…). Du coup j’ai la bloblotte dès que je monte en voiture, car on ne se refait pas.

Je m’inquiétais de cet état de fait avec dame Vénézia dont le contrôle technique est obsolète depuis 18 mois, et Géraldine, alors que nous allions manger à la « cantine » du boulot. Et là Géraldine nous déclare « moi j’ai un plan foireux, pour que vous ayez votre vignette contrôle technique, les filles, et à coup sûr ».

Le frère du mari du cousin de sa belle soeur (Brunnooooo) travaille chez Mercéééédès et connaît Vikkktooor qui délivre la précieuse vignette contre 20 euros au black donnés discrètement une attestation sur l’honneur comme quoi on ne vend pas le véhicule (il a sa conscience aussi). Pour le même prix + un chèque il fait également le contrôle et signale sur post it, ce qu’il faut vraiment faire sur la gimbarde pour ne pas se suicider avec… Super… Au moins le contrôle est fait, on peut prendre 6 ou 7 mois pour se chercher un véhicule dans le pire des cas.

Elle me prend rendez-vous le dernier samedi de novembre à 10 H 30 avec Vikkkktooor, via Brunoooo… Je viens de la part de Brunooooo et en lui serrant la main je lui glisse les 20 euros, il comprendra. C’est bon, je ne suis pas obligée de mettre les 20 euros dans mon slip… Sauf que le vendredi soir je rentre de chez le dermato brûlée à mort avec comme hypothèse pour le lendemain d’avoir l’oeil gauche bloqué par une paupière gonflée (elle l’était). J’appelle donc Géraldine pour décommander le RV : pas de soucis me dit-elle, on prévient Vikkktooor et prend soin de toi ma poulette (cui cui…).

Le lundi suivant elle s’occupe de mon cas, j’ai RV samedi 2 décembre à 10 H 30 avec Vikkkktooor. C’est bon, je prend RV chez le coiffeur à 14 H 30 (Vi, Vikkkktooor est à 30 bornes avec embouteillages).

Mardi TVB. Jeudi, Vikkktooor a un créneau pour 14 H 30, je ne peux pas, j’ai RV chez le coiffeur. On maintient 10 H 30.

Vendredi, Vikkktor ne peut plus, il a un vrai client pour 10 H 30. Il peut me prendre à 13 H 30. Je décale mon RV chez le coiffeur, attrapant de justesse le dernier créneau du matin à 10 H 30 (destinée, destinée…). 5 minutes après Vikkktooor peut finalement me prendre à 10 H 30. Oui mais là j’ai coiffeur. Je la connais bien cette jeune femme, elle va me prendre pour une folle si je change d’avis 36 fois. Bon pas grave, on maintient 13 H 30 m’assure Géraldine son portable vissé sur l’oreille.

Je vais donc chez le coiffeur à 10 H 30 le samedi 2 décembre. TVB. J’arrive pour le contrôle technique avec 3/4 d’heure d’avance (dès fois que je me perde…) : on me reconnait bien là !

Station fermée. Vikkkktooor se pointe à 13 H : chic il va me prendre en avance. Il me regarde d’un sale oeil. Il m’a attendue samedi dernier en vain (le mari du frère de la belle soeur de Géraldine du côté de la bicyclette de son oncle, n’a pas décommandé du tout). Vikkktooor m’attendait ce matin à 10 H 30 et il n’a jamais été question de 13 H 30… Je suis consternée sincèrement et cela doit se voir… Il se radoucit, et pour me punir, me fixe RV le samedi qui vient à 8 H 30 (faudra que je me lève plus tôt que pour aller bosser, un samedi, un comble !)

Sauf que j’ai un doute. Je vais me lever tôt, je vais faire mon contrôle technique de la part de Brunooooo en refilant 20 euros, et je n’aurai pas ma vignette…? contre visite à faire quand même ? Je pars entre deux gendarmes ?

Ca sent le coup foireux à plein nez et que dire à Géraldine ? Je vais ne rien dire…. Donc je vais faire la gueule…. un petit peu…

La vie n’est qu’un long calvaire… Et vous, votre meilleur plan foireux, c’était quoi ?

Chérie où sont mes chaussures ?

Ch_rie_o__sont_53273170Une porte de placard a été ouverte, et refermée avec violence 1/8ème de seconde plus tard, ou bien le frigo, ou un meuble de cuisine. Vient la phrase fatidique :

Chérie où :

  • Sont mes chaussures ?
  • Sont mes chaussettes ?
  • Sont mes caleçons ?
  • Est le beurre ?
  • Est ma confiture d’abricot ?
  • Sont les clefs de ma voiture ?
  • …Répondre invariablement, sans se lasser : « dans le sucrier avec le peigne » (dégonflée !) (cette citation est de Jean Poirotte, droits d’auteur exige)

Chérie qu’as-tu fais de :

  • Liste non exhaustive, c’est toujours de la faute de celle qui range quand l’homme n’est pas porté sur le rangement. Et il a forcément tout perdu même si c’est toujours rangé à la même place (il ne se souvient pas).

  • Répondre invariablement : « je crois l’avoir descendu aux poubelles ce matin, trop tard les éboueurs ont fait leur métier » (toujours dégonflée !)

Le non rangeur laisse ses chaussures dans l’entrée pour les retrouver le lendemain, met son manteau sur la chaise du bureau de l’entrée pour la même raison, et garde à portée de vue tout ce qui lui est utile. C’est la raison pour laquelle il s’est assis sur la télécommande et la cherche partout, sans lever ses fesses du canapé (il lui semblait bien l’avoir laissée dans le secteur, mais surtout pas sur la table basse c’est trop loin de sa portée)…

Nous avons donc rangé les chaussures dans le placard à chaussures, les chaussettes dans le tiroir à chaussettes et ses caleçons dans le compartiment du frigo ad hoc. Sauf qu’il voulait le rouge. Le rouge est rangé sous le bleu et il ne lui viendra jamais à l’idée de soulever le bleu pour voir ce qu’il y a en dessous, surtout dans le frigo que l’on teste pour voir… Le caleçon tout en dessous de la pile est une réserve en cas de guerre, car il ne sert jamais…. Si ce qu’il cherche ne lui tombe pas sous les yeux dans le 8/ème de seconde, l’homme ne trouve pas et nous appelle « chériiiiie ». Lui répondre « cherche » passé 3 mois d’attendrissement, est du pur masochisme et un cas de rupture, vous êtes prévenues. De toutes manières il vous faudra bien vous déplacer et prendre 2 secondes pour retrouver la paire de chaussure, légèrement à droite dans le placard, même si vous êtes en train de faire la respiration « petit chien » en attendant qu’il se chausse pour vous emmener à la maternité où vous allez devoir chier une pastèque (et lui pas, il écrit en plus à Dieu pour le remercier et ne retrouve pas le papier à lettre, ni les timbres, ni les enveloppes).

On lui explique une fois de plus que le beurre ne lui tombe pas sous le regard avec sa vision en tunnel de merde vu qu’il est dans la contre porte du réfrigérateur, dans la boîte prévue par le fabricant pour qu’il ne soit pas trop dur. Il se fait une tartine et remet le beurre bien en vue (de la sienne en tous cas) où vous le retrouverez pétrifié le lendemain matin : c’est l’arme du crime parfaite si vous voulez occire Albert avec un objet bien dur et qu’on ne retrouve jamais la dite arme laissée à dégouliner sur le four après le forfait.

On lui parle gentiment pour lui préciser qu’à se promener en regardant le plafond il ne risque pas de trouver ses chaussons ou ses chaussures, à moins de mettre les pieds dedans par hasard (le hasard ne l’aide que rarement). Le fait est là, il ne trouve rien, pas même son chemin quand il conduit et que le GPS est en panne. La dernière fois qu’il a trouvé le café, c’est parce qu’il l’avait mal rangé et que le bocal lui est tombé sur la tête quand il a ouvert le placard. Sinon, vous dissimulez sadiquement le café soluble avec votre thé en vrac, donc il ne trouve rien. Les placards de cuisine sont ses pires ennemis, car on a tendance à en mettre sur au moins trois niveaux : pousser le niveau premier plan pour regarder derrière ne l’effleure jamais, quant à ce qu’il aille visiter le troisième niveau c’est de la pure science fiction et c’est donc l’endroit idéal pour planquer les lettres enflammées d’un amant torride…

Quand il range, généralement sa conception du rangement n’est pas la même que la nôtre. IL aime bien la technique du tas, ou du bordel organisé. Charles Hubert par exemple, rangeait tout dans des sacs plastiques qu’il laissait dans le salon jusqu’au jour où je le menaçais de descendre les sacs à la poubelle. En soupirant il sortait 8 livres qu’il ne lirait jamais (tas n° 1), les acheter suffisant à le rendre plus cultivé, 8 paires de chaussettes neuves qu’il allait mettre dans son placard (tas n° 2) qu’il gérait lui même (en faisant s’écrouler la penderie, malgré mes avis : une barre qui se tord c’est mauvais signe) : donc il utilisait toujours les mêmes vieilles chaussettes ayant perdu de vu le tas n° 2. Par contre avantage : il ne rangeait jamais mes affaires et je ne risquais donc pas de retrouver un soutien gorge dans le frigo avec les radis…

Un spécialiste du « je ne cherche pas, d’ailleurs je ne sais pas », c’est Jean Poirotte, apostrophant un jour Mrs Bibelot « chériiiiiie, qu’as-tu fait du piment ? ». Ma mère après 37 ans de mariage à l’époque s’est levée de son fauteuil avec résignation pour trouver son mari rouge de colère et ouvrant le placard en précisant « je l’avais pourtant rangé là ! (geste à l’appui)… Bon bah il y est toujours… ».

On peut éventuellement se déconnecter de la réalité et prendre la bonne résolution de ne plus jamais se déplacer quand il cherche quelque chose. Je sais, c’est difficile car il insiste. Mais dites vous bien que si c’est urgent, il finira bien par trouver, même en vociférant que c’est dingue d’avoir une femme sourde, et que si ça ne l’est pas, il reportera au lendemain (sauf pour la télécommande qui lui appartient de droit…).

Vous pouvez aussi choisir de vivre seule chez vous et lui chez lui et de vous rendre mutuellement visite, c’est le top du top (regardez où vous posez votre postérieur chez lui tout de même, une télécommande incrustée dans la cuisse n’étant pas top glamour…)

La vie n’est qu’un long calvaire, le seul homme aimant chercher et trouvant étant généralement un détective ou un flic obstiné alors qu’on est la coupable…

L'homme est malade, épisode 3

L_homme_malade__pisode_3_53272230Charles Albert : (oui encore une réactualisation…)

Celui là est un cas à part. Il ne nie pas l’existence des maladies ou l’hypothèse qu’il puisse en être atteint. Enfin pas de toutes.

Il a été marqué par un décès quelconque et en a déduit qu’on ne pouvait mourir que d’une maladie particulière : du coeur, du foie, de l’intestin, des poumons, mais pas d’autre chose et c’est comme ça.

C’est le genre qui se préoccupe uniquement de son coeur, en oubliant qu’une toux persistante peut dissimuler quelque chose de grave : dans sa famille on ne meurt que de crises cardiaques variées certes, mais uniquement d’un coeur défaillant. Par contre si son oncle Albert est décédé d’une septicémie il aura peur des microbes et boira les antibiotiques à la bouteille en réclamant du surplus, mais ne pensera ni à son coeur ni à ses tripes. Il sera donc accro aux antibiotiques ravageurs d’infections, mais niera que se cyanoser après l’effort est anormal et n’ira jamais voir un cardiologue (sauf si les présentations ont lieu alors qu’il est sur un brancard).

C’est l’homme qui trie les maladies : celles qu’il a peur d’avoir et celles qu’il n’aura jamais, parce que. De toutes manières il n’en a jamais entendu parler (des autres maladies) et ne sait toujours pas à près de 50 ans, qu’il y a mille et une façon de mourir.

J’ai une amie qui a ainsi perdu son petit ami qui faisait du cardio training et autre, parce que son père était mort d’un infarctus grave à 45 ans et qu’à-lui-ça-n’arriverait-pas, il soignait son coeur. Et lui est mort tout bêtement d’une pneumonie qu’il voulait ignorer, parce que la seule chose qui pouvait clocher chez lui, c’était le coeur. Mais quand il est arrivé à l’hôpital c’était trop tard (lui aussi cultivait un streptochose, rapport à son mépris des microbes, et qui a résisté à tout).

Lui acheter l’encyclopédie médicale en 15 volumes ne sert à rien qu’à nous flanquer de l’urticaire parce qu’on a tout (nous). Il n’a pas de rate, pas de foie, pas de… C’est U-SANT, surtout quand il boit ses antibiotiques à la bouteilles pour un vague rhume. Il change de médecin tout le temps, car celui qui ne lui soigne pas ce qu’il veut n’est qu’un âne. Le top du top de l’âne étant le médecin qui s’inquiète d’un drôle de bruit niveau coeur, alors que justement il s’abrite de l’accident cardiaque depuis ses 20 ans. Alors là c’est la désertion immédiate, et la reprise du cardio training sans contrôle…

Faire comme si de rien n’était (pas le choix, 8 médecins s’y sont usés)… Mais lui faire faire un testament vite fait, on n’est jamais trop prudente…

L'homme est malade, épisode 2

L_homme_malade__pisode_2_53271854Réactualisation d’un précédent post…

Charles Edouard n’est JAMAIS malade, qu’on se le dise, même quand il rentre avec visiblement environ 40 de fièvre en toussant comme un malade, les yeux rouges et le teint blême, et déclare d’une voix graillonneuse qu’il regarde un match ce soir.

Quand il nous a expectoré ses bactéries dans la tronche pendant 10 jours, il s’étonne qu’on se couche. Lui ne se couche jamais, sauf pour dormir. « s’écouter » est incompatible pour lui avec l’idée qu’il se fait d’un homme, un vrai (parce que pour lui il y en a de faux), ce qu’il est.

La moindre bronchite le fait tousser deux mois. Ce n’est rien. Le fait que ce rien ait contaminé toute sa petite famille et tué Tante Hortense le laisse de marbre (d’ailleurs il a hérité au passage). Les faiblesses c’est bon pour ceux qui s’écoutent et lui ne s’écoute pas. Sa jambe curieusement gonflée depuis sa chute de vélo ? Ce n’est rien non plus, ça va passer tout seul.

Il a un doigt définitivement tordu (démis et non remis, ce n’était rien) et lui aussi cultive un truc en « ocque » depuis des années. C’est chez nous, vu qu’il nous le refile régulièrement, que la bête est devenue résistante.

Il a vaguement entendu parler du SIDA mais bon, heu, non lui ne l’aura pas vu qu’il mène une vie saine. Donc inutile de prendre des précautions (une capote en plus ça fait médical). De toutes manières les microbes et virus fuient d’instinct un homme, un vrai, un dur, qui n’est jamais malade et possède des défenses immunitaires de fer.

Lorsque tout de même Charles Hubert voulait bien reconnaître qu’il avait peut-être quelque chose (vu que je lui faisais squatter le canapé pour dormir), il s’arrêtait en sortant du boulot à la pharmacie, acheter le remède miracle : de l’aspirine vitamine C : c’est bon pour tout.

Et que je te croque 3 comprimés direct dans le train, sans vérifier que c’est du 1000 et que c’est à faire fondre dans un verre d’eau car effervescent. Il a avalé vite fait mais cela a continué à effervescer dans son estomac et il m’a vidé un litre de bière en rentrant (la bière c’est bon pour tout aussi).

Il m’a gonflé toute la soirée parce qu’il avait un drôle de goût dans la bouche, et toute la nuit parce qu’il ne pouvait pas dormir (rapport à la triple dose de vitamine C à 19 H 30). Preuve pour lui, non pas qu’il aurait dû lire la notice, mais que les médicaments c’est du poison et que ça ne sert à rien. Sur une foulure de cheville il a pris évidemment de l’aspirine, et s’est trempé le pied dans de l’eau brulante pendant 2 heures : moralité sa cheville et son mollet pouvaient faire concurrence à une vache normande.

Pour un début de tourista, il me piquait mon anti infection urinaire, et se plaignait encore que les médicaments c’était de la merde. La tourista, c’était le seul truc finalement qu’il acceptait dare dare de (mal) soigner… Quand la sécu lui a envoyé le papier lui demandant qui était son médecin « référend » (dire désormais « bonjour mon référend »), il a certainement ouvert un dictionnaire pour savoir ce que « médecin » voulait dire avant de jeter le papier.

Bon je ne l’ai supporté que peu de temps, mais c’était toujours bien assez trop… La vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand on manque de discernement…

L'homme est malade, épisode 1

hmL’homme est malade de différentes manières, et je m’en vais donc vous les expliquer après en avoir pratiqué plusieurs (actualisation du post du 4 juillet dernier)

Albert est malade (cas n° 1)

Albert a deux états : en bonne santé ou à l’article de la mort qui ne tardera guère.

Au moindre rhume il agonise immédiatement. S’il était croyant on ferait venir un prêtre en même temps que le médecin, car il relève de l’extrême onction au moindre virus ou microbe qui passe. Mais il refuse l’intervention du prêtre et geint « laisses moi tranquille éteints la lumière » d’un ton lugubre avant de plonger sous la couette.

Le gémissement lugubre (venant de sous la couette toujours) est son seul mode d’expression pendant tout le temps de la maladie et qui nous rassure quand on ouvre la porte de la chambre : il est toujours vivant. Par contre il faut faire taire les enfants (mission impossible), car le bruit le dérange dans sa méditation pré-mortem

Albert a une profonde aversion pour tout ce qui est médicament. Malgré son gabarit il prend de l’aspirine par quart de comprimé et renifle le verre dans lequel vous l’avez fait fondre avec suspiscion, ayant appris au cours de ses études à faire la différence d’un coup de narine entre la mort au rat, le cyanure, et le chlorure de potassium. Seules des gouttes inodores et sans saveur pourraient le berner, mais cela n’existe pas et c’est bien dommage, cela nous permettrait de le soigner en lui faisant son petit café.

Il se soigne avec un sirop (à la menthe et alcoolisé qui ressemble à un pousse café pour lequel je ne ferai pas de pub, détestant la menthe) et pas un autre, qu’il boit à la bouteille : cela lui donne l’impression de se soigner mieux et le rhume va lui très bien par contre, car la bouteille de sirop est un vrai bouillon de culture. Le grog lui plaît bien (sans eau, mais il veut bien une rondelle de citron pour désinfecter), le vin chaud aussi (avec de la canelle qui désinfecte aussi d’après lui). Une bonne suée c’est la preuve qu’il va bien.

S’il a été dans l’obligation absolue de prendre des antibiotiques (rhumatisme articulaire aigü faisant suite à une angine rouge soignée à coup de quart d’aspirine, ou abccès dans la gorge), il écoute avec attention le médecin lui expliquer pourquoi il faut continuer le traitement 10 jours, sans oublier une prise, et arrête ses cachets dès qu’il se sent mieux (le médecin étant comme nous, un âne).

Généralement il finit par avoir un streptoccoque ou un staphyloccoque (doré de préférence c’est plus chic), voire même les deux, et qui résistent à tout vu la manière dont il utilise les antibiotiques.

Mais comme il ne les voit pas, il n’y croit pas. Quand il les sent par contre, il agonise immédiatement.

Albert fuit comme la peste les prises de sang et autre joyeusetés. C’est le genre à se demander s’il va bien se marier vu qu’il y a une prise de sang à faire, alors que les bans sont publiés et le traiteur payé. S’il met les pieds dans un hôpital ou une clinique c’est pour y visiter un nouveau né et la maman. Et encore, l’odeur de l’hôpital le met au bord du malaise.

S’il consent un jour à se faire faire une prise de sang (une fois qu’il est tombé en catalepsie à la vue de la blouse blanche la laborantine peut exercer tout son art), il n’ira jamais chercher les résultats de peur que. La simple vision des résultats d’ailleurs, car on les lui donne, le rend malade car il n’y connaît absolument rien (et ne veut surtout pas savoir). Alors que tout est normal, il monte se coucher et se met à geindre parce qu’il a 5 millions de globules rouges et que c’est certainement trop.

D’abord demain il doit aller chez le dentiste. On n’ose l’imaginer s’avachissant dans le fauteuil et refusant d’ouvrir la bouche (ou la refermant comme Pulchérie, sur la main du dentise mordu grave). Il n’ira pas finalement, il sera mort avant.

C’est l’homme à qui il ne faut surtout pas confier un enfant malade : il ne le soignera JAMAIS.