Je ne sais pas quoi faire à mon voisin de pallier…

voisin-copierNe pensez surtout pas à quelque chose de cochon. J’en suis au stade où je me demande quelle vengeance sera la meilleure.

Déjà lui et sa femme ont gonflé toute la cage d’escalier en expliquant à leur arrivée que n’est-ce pas, bien sûr, ils n’offriraient pas de pot à leurs voisins (personne ne le leur demandait), parce que nous n’étions pas juifs et que c’est un crime horrible.

Fallait pas leur en vouloir, mais nous étions pour eux totalement infréquentables, dire bonjour étant le maximum qu’ils puissent faire (le moins souvent possible, ils font généralement semblant de ne voir personne).

Pendant longtemps beaucoup se sont demandés qui étaient ces tronches de cake. Un jour où je discutais en rigolant avec un de mes jeunes voisins, alors que nous déneigions nos voitures ensevelies sous 15 cm de neige, l’arrivée de l’homme qui ne rit jamais avait déclenché LA question « c’est qui ce con ? ». A ma réponse « mon voisin de pallier » il m’a répondu « on peut dire que vous êtes vernie vous ! »

Il y a eu le soir mémorable où alors qu’il y avait des cataractes dans tout l’immeuble, IL est venu sonner chez moi avec une clef anglaise, prêt à me péter le radiateur pour évacuer le surplus d’air (si c’est cochon, signalez-le moi…).

Il y a eu le soir où ELLE est a ouvert sa porte pour me signaler que j’avais mis du temps à faire sortir le chat s’introduisant dans la cage d’escalier et miaulant à n’en plus finir pour être délivré.

Là ils ont touché le fond. Ils vont creuser, je les sens bien sur ce coup là.

Je n’avais pas vu le samedi 5 mars qu’ils étaient sur leur balcon à planter des fleurs (que Dieu les fasse crever !), quand je suis sortie en catastrophe, Diabolos enveloppé dans une serviette et bien serré dans mes bras, pour son dernier voyage.

Je les ai vus vaguement sans imprimer vraiment l’image, me regardant, quand nous sommes passés sous leur balcon avec ma soeur, alors qu’elle rouspétait contre la sécurité signalant que je n’avais pas attaché ma ceinture (je ne pouvais pas et il y avait 700 mètres à faire, et merde à tout le monde à ce moment là).

Heureusement que je les avais vus vaguement, parce que le lendemain, dimanche, partant chez mes parents après m’être foutus les yeux dans le congélo pour avoir l’air de celle qui n’a pas pleuré DU TOUT, je n’aurais pas compris leur aimable remarque.

Je sortais, en même temps qu’un des petits jeunes qui aiment bien parlotter avec moi, et m’arrêtent d’ailleurs pour le faire (tous ceux qui ont en dessous de 45 ans sont pour moi des petits jeunes), mes voisins de pallier rentraient, eux,  et là ils m’ont dit bonjour. Des coups à faire neiger au mois de mars !

Puis lui, s’est cru obligé de faire la conversation !

  • « Alors, il est crevé hein ! »

TETE de l’autre voisin ne comprenant pas. Je n’ai pas vraiment su quoi répondre sur le coup (j’ai trouvé la bonne réponse à 4 H du matin). Mais j’ai tout de même renseigné l’autre alors que les deux cons disparaissaient dans le hall.

  • « Ah, je voyais bien que vous n’étiez pas dans votre assiette ! Mais quels salopards !!! Je suis à votre disposition pour une vengeance bien sentie »

J’ai quelques pistes suggérées par des amies juives, beaucoup de personnes m’ayant contactée lorsque j’ai perdu Diabolos :

  • Faire pourrir des crevettes et en flanquer une par jour dans leur boîte aux lettres (pour rendre le courrier impur)  (Isabelle, juive non pratiquante, mais connaissant les interdits alimentaires,  et outrée)
  • Laisser se décomposer un filet de porc et en mettre un morceau dans leur boîte aux lettres chaque jour + un morceau sur leur paillasson (Myriam, juive pratiquante et outrée)
    Pouvant se pratiquer en jumelage avec le coup de la crevette.
  • Péter la mezouza à grand coups de marteau et en répandre les morceaux sur le paillasson dans un morceau de porc pourri (pas discret mais très choquant dixit les deux ! et là mon autre voisin pourra peut-être m’être utile).

Vous avez d’autres bonnes idées ?

Parce que moi, ce qui me dérange le plus, c’est qu’on ne dit pas qu’ils sont cons parce qu’il y a des cons partout.

On commence à parler d’eux dans la résidence en les appelant « ces cons de juifs ». Et je trouve cela très grave à notre époque. Ou alors c’est parce qu’ils sont les seuls ou l’ont bien fait savoir,  et que du coup, on sait de qui il est question. Mais je n’aime pas tout de même.

Qu’y a-t-il dans leur religion qu’ils n’ont pas compris, qui les pousse à se rendre ainsi haïssables, détestables, méprisants ?

Parce qu’après le départ de toutes les vieilles personnes (hélas), tous les jeunes qui les ont remplacés sont plutôt sympas, et même si on ne festoie pas tous les jours les uns avec les autres, c’est plutôt entraide, sourires, et de temps à autres, petites conversations sympas.

Vous avez une idée ?

Oui mes chers voisins, mon chat est crevé et j’ai bien vu votre sourire ironique… Que je ne comprends pas du tout vu que vous avez vous-même un chat !

Mais grâce à vous, j’ai appris une chose.

Revenant de la cave où j’avais descendu les petites affaires de mon petit père le dimanche dans la soirée, j’ai surpris une conversation dans le hall. Beaucoup de petits « jeunes » rentrent de leur promenade dominicale en forêt à cette heure là, et ça papote… Les parents avec les parents, les enfants entre eux…

  • Vous vous rendez compte de ce qu’ils ont dit à madame Dabra ?
  • C’est qui Madame Dabra ?
  • Mais si, la gentille dame blonde du deuxième à gauche !
  • Ah, je ne savais pas que c’était elle… Ils lui ont dit quoi ?
  • … (j’arrivais pour relever ma boîte aux lettres, le vendredi j’avais oublié de le faire).

C’est sympa d’être la gentille dame blonde du deuxième.

C’est toujours mieux que d’être la connasse de madame Van den Connasse (que tout le monde adore également) ou la connasse du deuxième à gauche également.

La vie n’est qu’un long calvaire. Ou pas…