Les envahisseurs…

Caissi_re_55949031David Vincent les a vus. Moi j’ai des doutes terribles, et comme aurait dit Pulchérie petite, c’est « l’horrorification » extrême (je n’oublierai jamais cette expression qui était le résumé de l’horreur de sa vie : « vas ranger ta chambre » « non c’est trop horrorifiant ! »).

Ils sont là et vous ne voyez rien. J’en suis attristée, déconfite, consternée, dépitée, isolée, ennuyée, tout bêtement horrifiée, au bord de m’ouvrir les veines. Mais non, ils ne m’auront pas, ce serait trop simple.

Dans un moment d’égarement, je suis allée faire un tour au supermarché et pour moi c’est la galère, pire que d’aller à Paris maintenant que je m’y suis faite (à aller à Paris, z’avez qu’à suivre) (d’où l’égarement donc).

Pour 4 yahourts, deux litres de lait, un mascara et 25 sacs poubelles me voici à la caisse et comme de coutume j’ai fait la totale.

Je m’étais glissée habilement et  ricanant devant ma ruse, derrière une dame seule avec un caddy tellement peu rempli que je me suis demandé pourquoi elle n’avait pas pris un panier. Personne devant elle. J’ai eu l’explication rapidement : son mari et ses 3 grands fils sont venus la rejoindre avec 4 caddies débordants, alors qu’elle avait mis sur le tapis déroulant, 4 tranches de jambon et 2 litres de lait. 1/2 heure d’attente et pendant ce temps là tous les autres, aux autres caisses, passaient comme l’éclair.

Panne de rouleau de la caissière quand est venu mon tour. Et pendant ce temps là tous les autres, aux autres caisses, passaient comme l’éclair. Puis mes sacs poubelles ne passaient pas au code et il a fallu rameuter un jeune homme en rollers. Et pendant ce temps là tous les autres, aux autres caisses, passaient comme l’éclair.

J’ai un don extrême pour les caisses qui merdent et étant chanceuse (vous l’aurez compris) je pensais que c’était moi qui m’attirait les foudres de je ne sais qui.

Que nenni. J’ai découvert jadis que Dame Venezia (suivez toujours) attirait également les caisses en panne ou en relâche le temps que l’on trouve le prix de l’article au troisième étage, fond du couloir à droite, ceci sous fond de caissière sentant très légèrement la transpiration (suffisement pour qu’on la sente pendant 1/2 heure).

A nous deux un midi à Maqueudonald c’était épique. On choisit une caisse et hop, pendant ce temps là… Pour 2 hamburgers on regarde passer les autres : à l’autre caisse. On change de caisse : elle tombe en rade. La machine refuse la carte bleue, un vigile arrive avec l’air aimable + 3 flics pour nous coffrer au caz’où, et il y a de l’attente pour un royal bacon sur deux.

Voguant ça et là sur les blogs tristes bien évidemment car j’aime bien me faire pleurer, je suis tombée sur plusieurs personnes se plaignant de ne jamais être dans la bonne file. C’est pareil que moi : panne de rouleau, prix qui ne s’affichera pas, na, carte bleue refusée, cliente précédente bloquant tout le monde pour un vernis à ongle pour lequel elle ne dira jamais « pas grave je ne le prends pas » (ce que je fais moi pour ne faire chier personne et surtout pas moi, cela peut toujours attendre).

J’en parle à ma soeur et meilleure amie. Et voici qu’elles aussi sont des maudites des caisses… Cela finit par faire du monde, Mrs Bibelot vivant quotidiennement le même calvaire. Tout le monde vit un calvaire aux caisses, c’est général.

Alors dites moi… QUI passe à la vitesse de l’éclair, sans soucis aucun, et avec le sourire de la caissière ? QUI ?

Je vous le dis, ils sont parmis nous… On ne sait pas de quoi ils se nourrissent, ce qu’ils achètent, ni de quelle planète ils viennent. On les reconnait juste à leur diabolique faculté de passer comme l’éclair A LA CAISSE. Sans panne de rouleau, sans hordes de fils avec caddies pleins, sans prix qui ne s’affichent pas. Ils sont là, ils nous narguent en plus…

Et pendant ce temps là… Le monde est menacé. Et en plus on ne fait rien.

Ainsi va la vie…

ange-gardien1La vie n’est qu’une chute perpétuelle vers l’abîme.

La vie n’est qu’attentes multiples et variées…

  • On attend de devenir grand
  • On attend les résultats d’examens
  • On attend de savoir si il/elle nous aime
  • On attend la réponse de l’employeur potentiel
  • On attend le résultat de l’échographie car :
  • On attend BB
  • Et on attend de savoir si c’est fille ou garçon
  • On attend la réponse de l’employeur potentiel
  • On attend l’anesthésiste pour la péridurale
  • On attend le retour d’Albert
  • On attend la sérénité enfin là
  • On attend que le dépanneur vienne prendre en charge Titine
  • On attend le sommeil
  • On attend de retrouver le sommeil
  • On attend les résultats d’examens médicaux
  • On attend dans les embouteillages que cela se fluidifie un peu
  • On attend le train
  • On attend que le train arrive à destination
  • On attend dans la salle justement faite pour cela d’attente
  • On attend que le poulet soit cuit
  • On attend un mail de fille trop aimée
  • On attend l’arrivée des vacances
  • On attend que l’enfant aille mieux
  • On attend la fête
  • On attend les invités
  • On attend le traiteur
  • On attend le réparateur de n’importe quoi
  • On attend que cela dégèle
  • On attend la neige, quand on est à la montagne
  • On attend que la marée soit enfin haute
  • On attend à la caisse
  • On attend la pleine lune
  • On attend que l’autre con devant, démarre enfin, car le feu est vert
  • On attend que le téléphone sonne
  • On attend la voix tant aimée qui va enfin résonner dans notre oreille
  • On attend… Tout le temps.
  • Nous passons notre vie à attendre. Peut-être autant de temps qu’à dormir…

Pendant ce temps là, il y en a qui bossent. Eux, paraît-il ne dorment pas. C’est une chose que l’on partage avec eux depuis quelques temps, d’ailleurs, sans pouvoir faire grand chose NOUS.

Croisons les doigts pour que leur boulot soit bien fait, car :

  • On attend le coup de téléphone post opératoire.

La vie n’est qu’un long calvaire qu’attentes…

Opération programmée pour 8 H 30 lundi 21 au matin, un peu comme la dernière fois, sauf que le coupable  avait été descendu au bloc à 16 H 05, car il y avait eu des urgences.

Comme quoi les anges gardiens savent s’organiser.

EDIT : TRAVAIL BIEN FAIT, NOUVELLES RAPIDES

J'ai testé le parcours moderne du combattant…

A savoir, tester ce qui s’appelle désormais le « pôle emploi », regroupement tout à fait justifié des Assedics et de l’Anpe, mais qui aurait pu se faire correctement, en se donnant quelques moyens.

Déjà que j’étais fort heureuse de me retrouver à nouveau à devoir vivre sur le dos des autres, et que j’adore mon désormais ex patron de m’avoir mise en congés… Car chacun sait qu’être chômeur c’est le grand panard… Me manquaient le treillis et les rangers, et une arme de poing ou de destruction massive. Le vert kaki me va bien, la mitrailleuse lourde, je n’ai jamais testé, si cela se trouve cela me va comme un gant également…

A chaque fois que je me retrouve confrontée à un service public, je me dis que, si l’on travaillait comme cela dans le privé, il y aurait des millions de chômeurs en plus (sans compter les facteurs déportés vers les colonies, car la poste, c’est  part).

Donc mardi 17 février, je suis officiellement au chômage. Reste à m’inscrire comme telle… A mon avis, vu la poussée du chômage en janvier et février, les autorités ont tout fait pour que les chômeurs supplémentaires, à compter d’une certaine date, ne puissent plus s’inscrire et les anciens, actualiser leur situation. Ca se rattrapera bien sûr, mais cela va permettre de fausser quelque peu les statistiques (qui sont de toutes manières truquées, tout chômeur sait cela).

La dernière fois (en 10 ans), en décembre 2007, je m’étais pointée, pauvre innocente, aux Assedics avec tous mes papiers pour m’entendre dire qu’il me fallait prendre RV par téléphone. Et que NON, on ne pouvait pas me donner au moins le RV alors que j’étais là. Je suis donc passée par l’obligatoire case téléphone pour avoir un RV, et sans le savoir, je mangeais mon pain blanc.

Car là, au chômage à nouveau depuis le 18 février au matin, j’ai eu le choix entre :

  • Un serveur internet affichant avec grossièreté et régularité « serveur surchargé, merci de vous reconnecter dans 15 minutes » (ou lors de créneaux horaires tout aussi surchargés). Même à 2 heures du mat c’était « surchargé », franchement ça gonfle et on se demande de qui on se fiche (les chômeurs), car il n’y a pas 2 millions 300 mille personnes qui se connectent à 2 H du mat, pleines de frissons..
  • Un serveur téléphonique demandant d’appuyer sur étoile, 1, 2, 3, taper le code du chômeur, pour ne jamais identifier le code (nous n’avons pas compris votre code, appuyez sur le bouton !). et revenir au serveur d’accueil après avoir subit pendant un bon moment « une voix amie un conseiller va vous répondre ».
  • Pour agrémenter mes journées, j’ai expérimenté l’un et l’autre, l’un après l’autre, ou le téléphone pendant la connexion internet foirant, pour que nada…
  • Sur un forum il m’a été répondu que si je me déplaçais avec tous mes papiers, je me ferais envoyer bouler, devant prendre RV par téléphone. C’est là que la mitraillette serait bien utile, car pour le moins on serait dégagés des contingences d’une vie bassement matérialiste pour un certain temps, même si l’on n’a tué personne (tentation, tentation…)
  • A noter : faut pas être victime d’une tempête et d’une coupure d’électricité, et/ou de téléphone. Dans ces cas là, point de salut ! Droits perdus, recherches foutues, poil au nez.

Las, lundi 2 mars, j’ai réussi à me connecter avec une non identifiée du pôle emploi, après 4 heures d’attente. Vous avez bien lu : 4 heures d’attente. Pas folle, j’avais prévu clopes, pas de boisson pour ne pas avoir envie d’aller pisser, et DVD à arrêter si jamais on me répondait « allô ? »

Ce qu’une malheureuse a fini par faire en me confessant à voix basse (à quoi bon si elle est sur écoutes ?) que les deux semaines précédentes cela avait été l’horreur sur le plan des inscriptions et actualisations, et le programme révisé pour le pôle emploi merdique pas du tout au point. J’acceptais tout à fait de la croire. Elle a été ravie que je sois contente de l’avoir en ligne, au lieu de se faire engueuler. Du coup elle m’a refilé un RV en fin de matinée pour le lundi suivant, et non pas à 8 H, m’a précisé que j’en avais pour 1 H 30, ex chômeuse ou pas.

Là j’ai commencé à m’énerver. Je veux bien me pointer avec tous les papiers nécessaires, c’est logique, mais me re-farcir le film d’animation racontant les droits et surtout obligations du demandeur d’emploi, j’veux pô. J’ai une réplique toute prête si on m’oriente vers mon ancien cabinet de « consultants ». J’irai jusqu’à la présidence de la république à genoux via le site qui répond toujours, mais je ne remettrai pas les pieds dans ce cabinet de consultants, quitte à être fusillée dans les fossés de Vincennes, pour haute trahison vis à vis des finances de l’état, et qu’est-ce que c’est que cette chômeuse qui refuse de se soumettre à la connerie au plus haut point pour avoir le droit de toucher ses indemnités ? (de merde, mais de toutes manières je n’ai JAMAIS trouvé de travail via l’ANPE ou un quelconque cabinet de « consultants »).

Z’êtes prévenus. Eux pas encore, mais cela ne saurait tarder…

Remettre les pieds chez eux, plutôt mourir, plutôt faire Rambouillet/l’Elysée à genoux (avec la presse de préférence, et plein de copains…). Enfin non : à pied, c’est bien suffisant quand on porte une banderole !

La vie n’est vraiment qu’un long calvaire…