Benji, prinsse ssarmant… (ou l'art et la manière de répondre n'importe quoi)

benjiBenji c’est le deuxième fils de mon frère. Je ne sais plus pourquoi il était venu seul, passer 8 jours chez mes parents, alors que j’y habitais encore.

Je ne sais plus ce que faisaient les deux autres et ce n’est pas important…

Les filles étaient chez leur père (où Pulchérie avait préféré dormir, plutôt qu’à l’école du cirque, à moins qu’il ne s’agisse d’une autre année, prenez des notes, un jour tout fout le camp), et je m’occupais pas mal de ce petit bonhomme, en particulier pour l’emmener promener l’après midi.

Je passais également pas mal de temps à aller voir ce qu’il faisait en lui intimant l’ordre d’arrêter de le faire, mais c’est une autre histoire…

Il était dans sa période « belle au bois dormant », et était bien évidemment, le prinsse ssarmant. Sa scène préférée était celle où le prince promet des carottes au cheval pour aller voir qui chante aussi bien, qui se rétame dans la rivière, et dit au cheval « adieu carottes ! ».

Mrs Bibelot, à chaque « tombé dans l’eau ! » débarquait avec cuvette, éponge et serpillère dans la salle à manger, où le prinsse caracolait. En 8 jours, elle n’a jamais pu s’y faire : « où y a-t-il de l’eau ? »

L’après midi donc, promenade. Nous avions notre circuit (il était encore petit), au cours duquel :

  • Le prinsse ssarmant faisait de la neize, grâce aux multiples pétales de fleurs jonchant les caniveaux bien propres.
  • Nous faisions une première halte dans une petite résidence, à une maison devant laquelle trônait une superbe moto rouze « elle est belle hein tatie ? » (moi les motos…)
  • Puis il y avait une deuxième halte dans la même résidence, devant une non moins magnifique (hem…) moto bleue électrique.
  • Une fois sur deux l’heureux propriétaire de l’engin bleu, proposait au prinsse de monter dessus, et là, le roi n’était pas son cousin.

Un jour, l’heureux propriétaire de la moto rouze, la forcément plus belle, était là lors de notre passage, et fit enfourcher la bête à l’enfant ravi, puis lui montra, pour le plus grand plaisir des voisins, comment faire vavavoum, plein de bruit, et même des pouêts assourdissants.

Extase (pour le prinsse, moi j’avais les tympans brisés). Mais ses essais sur la bête de mort pétaradant, nous avaient mis en retard, et arrivés devant la mairie, à 150 mètres de chez mes parents, tout à coup le krikitu :

  • Pipi tatie pipiiiiiiiii !
  • Un chinois l’eut compris… Mais il n’y avait pas de chinois à l’horizon…

Car je me suis retrouvée bien conne, moi qui n’avait eu que des filles, y compris la cousiiiiiiine en séjours réguliers, et n’ayant jamais changé un petit garçon de ma vie. Le premier fut Tristan, le fils de ma soeur que j’ai gardé quelques semaines, et malgré les avertissement, il m’a pissé dans la figure quand je l’ai changé la première fois…

Je ne savais pas du tout comment j’allais m’y prendre, peur sans doute de lui déboiter son engin ressemblant vaguement à un macaroni, ou bien d’être attaquée pour atteinte à la pudeur, ou attouchement sexuel sur enfant de moins de 5 ans, quand le sauveur arriva en la personne du chef des services techniques, qui passait toujours « par hasard », quand je me promenais avec ou sans môme, chien ou autres…

Et là j’ai sauté sur lui, comme la vérole sur le bas clergé breton…

« Excusez moi de vous demander pardon, mais cela vous ennuierait-il éventuellement, de faire faire pipi à mon neveu ? Moi je ne sais pas faire, enfin j’en suis incapable, je ne sais pas m’y prendre, et gnagnagna » (sables mouvants signalés à 50 km de Paris notre Dame, dans lesquels j’étais en train de m’enfoncer…).

Il obtempéra en rigolant, pendant que le prinsse clamait toujours pipiiiiiiiii tatie !

Tout en oeuvrant, pendant que je regardais ailleurs, de peur sans doute d’être accusée de voyeurisme sur la personne d’un mineur de moins de 5 ans, ironiquement, l’homme de la situation me demanda en rhabillant le prinsse :

  • « Eh bien, vous n’avez jamais touché un engin de ce type à votre âge et ayant eu deux enfants ? » (quel malotru, j’avais à peine 36 ans !)

Et là, qu’ai-je répondu ?

Hein ?

Qu’est-ce que j’ai bien pu lui répondre ?

Je vous le donne en mille.

Considérant les 150 mètres nous séparant de la maison sauveuse, j’ai juste trouvé à répondre :

  • PAS DE CE GABARIT !!! Moi la version macaroni ou coquillette, je ne CONNAIS PAS !

On se mord les lèvres après, on regrette de ne pas avoir incriminé une furonculose aigüe du bout des doigts, la lèpre, voire même un début de peste bubonique.

D’autant que mon interlocuteur n’a même pas fait semblant de n’avoir pas entendu, et a éclaté de rire en me précisant pour que je m’engloutisse définitivement dans les sables mouvants :

  • Ah je vois, vous n’êtes pas très cuisine italienne, vous préférez la saucisse de Morteau (vantard !)

Je suis rentrée la queue entre les jambes tête basse, avec le prinsse ssarmant au macaroni cause de ma honte, pour qu’il aille s’avachir dans la rivière coulant dans le séjour de mes parents, pendant que je digérais ma réplique honteuse avec un morceau de camembert, ne rigolant même plus de voir Mrs Bibelot toujours distraite, quitter la cuisine avec tout ce qu’il fallait pour éponger…

Car la vie n’est qu’un long calvaire.

B comme Belle au bois dormant

La_belle_au_bois_dormant_bel8Avant de vous faire les contes les plus atroces et les plus barbares, je me devais de faire un petit tour  dans ce bois sympa où l’on a le droit de roupiller tout à son aise.

Déjà le concept m’a toujours plu : être obligée de dormir ! 100 ans en plus !  J’ai toujours aimé dormir et vivre une autre vie au travers des rêves. Pour la grasse matinée, j’ai cru comprendre que j’avais des rivales sur les blogs amis, mais je n’y crois pô… (j’mégare)

Donc au départ, c’est un conte de Perrault, strictement réservé aux adultes (les contes ont été écrits au départ pour des adultes, que ce soit par les frères Grym, Perrault, Andersen ou autre). Dans cet horrible cas de figure, l’histoire ne se termine pas avec le mariage du prince et de l’endormie : la mère du prince est une ogresse… (faut que je chourre à Mrs Bibelot son intégrale des contes de Perrault de collection, ne serait-ce que quelques jours, la tâche est rude) qui veut bouffer sa bru (normal) et ses petits enfants (ça c’est moins normal)

Disney a bien entendu revisité le mythe et tout changé. C’est un de mes préférés dans les contes anciens mis en dessin animé. Je craque devant les trois bonnes fées, et la très belle maléfique avec son corbeau à l’oeil torve.

Tout d’abord, l’histoire débute classique. Un couple qui ne peut pas avoir d’enfants (c’est incroyable ce qu’il pouvait y avoir de couples stériles jadis, sans pollution pour tuer l’ovule ou perturber le spermogramme), et qui se retrouve du jour au lendemain (une distraction), avec une petite fille. Généralement c’est une fille qui vient à point à qui sait attendre, jamais un garçon, c’est étrange (voir Blanche Neige !) (ce n’est jamais une de mes filles non plus, c’est bien dommage, comment qu’elles vous auraient revisité le conte de fées avec leurs bricolages, draguages, voyages, fugues, et autres…).

Grande fête dans le royaume pour célébrer le BB. Vient le roi voisin avec son fils à qui les parents sympas destinent leur enfant (sans se demander s’il sera charmant ou non). Les trois bonnes fées sont là bien entendu, pour faire chacune un voeu. Alors : une jolie voix c’est l’évidence même. Si Disney ne peut pas nous placer deux ou trois chansons de l’héroïne il ne peut pas faire un dessin animé, tout le monde sèche en mordillant son crayon (oui c’était le vieux temps avant les images de synhèse) (et moi perso, trop de chansons ça me gave, mais ça me regarde). Pour la petite sirène il a fallu qu’il nous colle la jolie voix quand même quand elle est muette (je sais il était mort depuis longtemps, mais je parle des studios).

La beauté en don également, bien sûr : z’avez-vous déjà vu une princesse moche ? Non ? Il paraît pourtant que l’histoire a eu son quota de mochetées en grande majorité, avec le prince non charmant dépité… La troisième n’a pas le temps de l’ouvrir que se pointe Maléfique, la méchante, que l’on a oublié d’inviter (et pour cause). Elle lance une malédiction sur la pauvre enfant « qui avant l’âge de ses 16 ans, se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille et en moura »… Déjà il faut savoir ce qu’est une quenouille, un fuseau et tout le bataclan… Difficile à expliquer à des enfants qui n’ont jamais vu leur mère seulement tricoter…

Ne reste à la 3ème fée qu’à essayer de contrecarrer ce sort atroce qu’elle ne peut pas tout bêtement annuler, sinon l’histoire s’arrête là. La demoiselle tombera dans un sommeil qui certes sera fort long (des clous !) (on ne parle plus de 100 ans déjà, comme dans le conte d’origine), mais un baiser d’amour la sortira de ce si long sommeil (laissez moi dormir).

Les 3 bonnes fées décident de s’occuper de l’enfant (n’importe quoi ! Perrault doit se retourner dans sa tombe !), et l’emmènent dans la forêt pour l’élever normalement, sans magie, loin de toutes les quenouilles que le roi a fait brûler.

Là se pointe au bout de 16 ans, la première héroïne de Disney qui ressemble à une jeune fille. Blanche neige et Cendrillon c’est peanuts. La belle Aurore a de la poitrine et une taille fine. C’est une vraie jeune fille qui ignore tout de sa destinée mais qui ressemble à une femme. Elle chante dans la forêt (encore une chanteuse !) avec les animaux (encore la faune de la forêt !) et bien naturellement attire par son chant de sirène, le prince Philippe qui avait grimacé devant son berceau 15 ans et 10 mois auparavant (on reconnaît bien là l’homme et son intuition de pinces à asperges…)

Bref : ils vont tomber amoureux en deux temps trois mouvements, comme dans les films (d’ailleurs c’est un film). Ils prennent un rendez-vous crapuleux d’amour pour le soir, dans une cabane dans le vallon (il saura lequel). Mais Maléfique recherche la gamine depuis sa naissance. Elle va avoir 16 ans ce soir, elle n’a plus que quelques heures, et il n’est pas question qu’elle loupe son sort. Encore une obsessionnelle. Ca pullule dans les contes (avec les marâtres et les chanteuses)…

Fort heureusement les fées se disputent à grand coups de baguettes sur le « rose », ou « bleu » de la robe de rêve (Perrault est définitivement à plat ventre dans sa tombe), ce qui alerte le corbeau de la sorcière parti à la recherche de la belle… Bien évidemment la Maléfique arrive à ses fins. Elle ressort un vieux fuseau de derrière les fagots, truque la cheminée du château parental, hypnotise la belle pour qu’elle se pique le doigts et s’endorme, et kidnappe le prince au baiser d’amour au passage pour le garder pour plus tard (dans 90 ans environ).

Là, Disney a fait très fort. Les petites fées vont découvrir que c’est le prince Philippe qui est amoureux de la belle et Visse Versailles, elles vont l’accompagner pour l’aider à sortir Aurore de son sommeil qui au départ devait être fort long. Si l’on compte bien, entre la délivrance du prince capturé pour ne pas chercher sa belle, les ronces qui poussent autour du château comme des orties et le passage dragon qui sera fatal à Maléfique, elle aura dormi maximum 3 heures, c’est trop horrirrifiant ! (une nuit de 3 heures, j’appelle cela de l’insomnie).

Mais bon bien entendu, elle supporte bien l’insomnie comme toute princesse qui se respecte, se réveille fraiche et rose et sans poil aux pattes pour aller danser avec l’homme de sa vie, sans s’étonner de rien (comme Blanche neige, ont-elles des neurones ?), en changeant de couleur de robe toutes les 3 secondes, sous les yeux émerveillés de ses parents qui la retrouvent.

Je le trouve très tarte ce dessin animé. Je l’adoooore. D’ailleurs Pulchérie et Delphine le connaissaient par coeur, comme les enfants savent le faire quand il ne s’agit pas de règles de grammaire ou de tables de multiplication. Elles me l’ont souvent « fait » en son, en voiture, en m’épargnant le « quand c’est qu’on arrive »… Pulchérie bien entendu, prenait le rôle de la fée rose, la plus autoritaire… Ca surprend tout le monde !

Mais les dessins animés que l’on connaît par coeur, c’est une autre histoire….

Et joyeux noël à tous !
Bisous de votre sorcière !!!!

Vous avez défense de déprimer trop grave quelle que soit votre situation de famille ou sentimentale. Si c’est le cas vous pouvez toujours m’écrire et je vous répondrai, promis, mais là, c’est la première année depuis longtemps où je ne vais pas déprimer justement. Donc si cela vous arrive, je peux vous comprendre, mais je serai chez mes parents qui n’ont pas Internet à Trifouillies les cacahuettes et je ne pourrai pas vous répondre avant le 26…