La valise de Delphine…

Valise Delphine

Petite parenthèse avant de terminer les méthodes éducatives des chiards…

L’histoire se déroule en plusieurs parties, dont certaines feront l’objet de posts particuliers. Le premier truc 2014, c’est que je suis dans la peinture jusqu’au cou, pour une sordide histoire de copropriété au sujet de laquelle j’ai été dans l’obligation de repeindre le sol de mes balcons moi-même (coup 67 Euros au lieu des 840 demandés par le peintre copain du syndic). Ce qui a fait penser à Mrs Bibelot, que ses peintures avaient besoin de rafraichissement (entendez par là qu’il faut tout repeindre, et qu’entre tout ce qui est grille d’entrée, et aux fenêtres, les volets, les portes, les entourages de fenêtres, etc…  il y a du pain sur la planche puisque j’ai oublié les deux cabanes en bois du jardin à re-vernir fin de la parenthèse). Continuer la lecture de « La valise de Delphine… »

Rebelote avec Berlin… (Berlin part 2)

berlin1Donc ils sont allés à Berlin, ils s’y sont plus, et en sont reviendus en se promettant d’y retourner… (de l’auberge point ne suis sortie, je le dis comme je le pense, et oui je revisionne Starwars et fatiguée je suis…)

Delphine m’annonce donc un beau jeudi « ce week end, on part à Berlin » (mais que vont-ils foutre à Berlin.?).

Mauvaise compréhension et manque d’explications, je pensais qu’ils allaient passer le WE à Berlin (mais que diable ont-ils avec Berlin.?…).

Souhaitant l’anniversaire de Gendre n° 2 sur face de bouc le dimanche 7, je lis le soir qu’ils sont bien arrivés à Berlin, mais en retard, car Delphine a fait un petit malaise.

Le concept du WE commençant le dimanche en fin d’après midi à Berlin m’échappe un peu, par contre ce que je percute très bien, c’est que ma fille a fait un « petit » malaise. Du coup, je m’inquiète…

Lundi pas de nouvelles, Delphine n’est pas joignable sur son portable, elle doit toujours être à Berlin. D’un autre côté comme elle y est arrivée la veille au soir (à Berlin) il semble normal qu’elle n’en soit pas repartie tout de suite (de Berlin).

Mardi Pulchérie m’appelle concernant son mariage et une information capitale qu’elle a oublié de me préciser. C’était effectivement capital (et depuis ses grand parents se rongent les poings)  ET j’en profite pour lui demander si elle a des nouvelles de sa soeur (ne jamais perdre une seconde de connexion avec Pulchérie, sinon vous êtes mal barrés, car la joindre c’est mission impossible que l’on n’accepte pas (et PAN, le feuilleton foire, car la mission était d’avoir Pulchérie EN LIGNE avant que 60 minutes ne soient écoulées. Laisser un message qu’elle écoutera dans 14 jours, ne comptant pas…)).

  • Oui, ne t’inquiète pas (généralement j’ai une oreille qui frise dès que l’on me dit de ne pas m’inquiéter, surtout avec les filles) blablabla, malaise à l’aéroport blablabla, pompiers blablabla, fièvre blablabla, SCHLARK ! (oui ma chérie tu procède comme ça, signé : ta mère à jamais reconnaissante…) (Oui je sais pour ceux qui veulent m’alerter : des guerres ont éclaté pour moins que ça…)

Après le raccrochage de mon aînée toujours pressée et débordée, j’ai tout le temps de cogiter en regardant « Bones » d’un oeil torve. C’est le truc idéal pour se remonter le moral, il n’y a que des cadavres (dont je vous épargne l’état d’ailleurs, ça fait regretter de ne pas avoir fait option « anthropologue judiciaire »)  et des nonosses  :

  • 21 H : ma petite Delphine est malade à Berlin. On peut compter sur les hommes pour minimiser les choses, donc je ne compte pas sur gendre n° 2 pour s’alerter en temps utile.
  • 21 H 30 : ce doit être grave puisqu’ils ne sont pas rentrés.
  • 21 H 32 : non, ils ne sont pas rentrés, car toujours hors ligne
  • 21 H 35 : j’envoie un message à Delphine sur face de bouc
  • 22 H : ma petite Delphine est gravement malade à Berlin. Peut-être même est-elle à l’hôpital
  • 22 H 30 : ça coûte combien un billet d’avion pour se rendre à Berlin ?
  • 22 H 45 : et une chambre d’hôtel c’est abordable à Berlin ?
  • 23 H 30 : pas de réponse sur face de bouc : elle est à l’hôpital. A BERLIN !
  • 00 H 00 : je vais me démerder comment pour discuter avec les médecins à Berlin, moi qui parle l’allemand aussi bien que le zoulou ? (enfin je sais dire (mais pas l’écrire)  « ich bin krank » ce qui n’arrangera rien du tout)
  • 00 H 30 : est-ce que ma petite petite Delphine a prévu une assistance rapatriement au moins ?
  • 1 H 00 : si elle n’a pas prévu cette assistance pour revenir de Berlin, qu’est-ce que moi je peux faire ?
  • 1 H 30 : message face de bouc : « ne t’inquiète pas ma petite maman, j’ai juste fait un petit malaise et j’ai un peu de fièvre, mais rien de grave »
  • 2 H 00 : qu’est-ce qu’elle en sait que ce n’est pas grave ?
  • 3 H 00 : est-ce qu’il traine encore des médecins nazis dans les hôpitaux à Berlin ?
  • 3 H 30 : non, ils sont tous morts maintenant
  • 4 H 00 : la chair de ma chair, le sang de mon sang, nourrie de mon lait, agonise à Berlin, et je ne suis pas là pour lui tenir la main et lui donner de mon sang, de ma moelle, ce qu’on voudra, même un rein.
  • 5 H 00 : et si je partais maintenant ? Mais je ne sais même pas où elle est. Interpool pourrait-il trouver ma Delphine à Berlin ?
  • 6 H 00 : me voici arrivée à Berlin avec mon O négatif, mes reins, ma moelle, mais je ne sais pas quoi dire au chauffeur de taxi teuton.
  • 7 H 00 : avant de partir à Berlin, il faudrait peut-être que je dorme un peu…
  • 12 H 00 (le mercredi donc) : coup de téléphone de Delphine à Berlin, qui a très bien compris que je me faisais un sang d’encre, qui sait que généralement la nuit on cogite noir. Ce n’est rien, elle a juste une gastro en voie de guérison, et a fait une petite chute de tension à l’aéroport au départ, suite à une nuit quasi blanche.
  • Ils rentrent vendredi. En fait ils partaient le WE pour passer plusieurs jours à Berlin.
  • Je raccroche rassurée sauf que je sais que le vendredi, je vais pouvoir me mettre la rate au court bouillon rapport au voyage en avion pour revenir de Berlin.
  • Ce qui m’empêche de me rendormir, et moi 4 H 30 de sommeil (n’imaginez pas que je me suis endormie sur injonction à 7 H 00), c’est largement insuffisant.
  • J’ai passé la journée dans le gaz, LOIN DE BERLIN ! (m’en fous, j’irai pas…)

Faites des gosses !

Comme dirait mon père : 5 minutes de plaisir, 50 ans d’emmerdes (et il n’a pas encore tout vu !)

Mais qu'est-ce que vous allez foutre à Berlin ? (Berlin part 1)

berlinBerlin pour moi, c’est la capitale du Reich, la  bataille de Berlin, la chute du Reich, la dernière guerre mondiale, la capitulation de l’Allemagne, l’église du souvenir, un champ de ruines…

Soyons justes, c’est aussi pour moi le mur, le sort des Berlinois pendant cette bataille meurtrière (la plus meurtrière de la seconde guerre mondiale), et toujours le sort des civils après la capitulation (et particulièrementcelui des Berlinoises).

Je sais, je date. Elevée dans le souvenir de 14/18 et de 39/45 par des ascendants ayant connu ces deux guerres ou la dernière, pour moi longtemps, l’Allemagne a été l’ennemi héréditaire ayant détrôné l’Autriche et l’Angleterre. Berlin n’est donc pas pour moi une destination touristique du tout.

Je sais, c’est stupide, mais bon, on ne se refait pas et on ne refait pas son éducation. En ce qui me concerne elle était germanophobe, ce qui m’a empêché d’apprendre mes déclinaisons (ce qui choquait quasi tous mes ancêtres, et mes parents ne poussaient pas trop à la roue, pourquoi ne pas m’avoir fait Espagnol en deuxième langue ?…)

Inutile de venir me dire que c’est CON, je le sais !

Aussi quand Delphine l’été dernier m’a fait part de ses projets de vacances avec gendre n° 2 : une semaine à Berlin, puis une semaine à Lisbonne, la seule chose que j’ai trouvé à dire c’est « mais qu’est-ce que vous allez foutre à Berlin » (ouais je sais, j’cause pas beau…)

Indignation de ma progéniture. Berlin est une ville fantastique en ce qui concerne l’art (et gendre n° 2 est un artiste), une ville magnifique parait-il, et je ne suis qu’une ignorante (pas faux).

Je culpabilisais en raccrochant le téléphone, avec l’impression d’avoir fait une gaffe monumentale (où est la caméra cachée ?), et puis le lendemain, discutant des vacances avec les parents (la Grande Motte était déjà prévue pour septembre), ils me demandent les projets des filles : NY pour Pulchérie et puis…

  • « Mais qu’est-ce qu’ils vont foutre à Berlin ? » (je vous passe le « mais qu’est-ce qu’ils vont foutre à NY ?, car pour NY il n’y a pas de suite pour l’instant)

Je me suis sentie moins seule. Puis vint le dimanche où les deux jeunes étaient présents. Ma soeur était là, moins marquée que moi par les souvenirs de famille (nous avons 11 ans d’écart), le problème des vacances fut posé et elle y alla de sa petite remarque elle aussi :

  • « Mais qu’est-ce que vous allez foutre à Berlin ? »

Ils y sont partis, résignés devant tant d’ignorance, et en sont revenus enchantés. Tellement d’ailleurs qu’ils viennent d’aller y passer 6 jour, là, tout tout dernièrement, ce qui vaut son post n° 2 (pour l’instant, car j’ai l’impression que je vais souvent me poser la question :).

Mais que diable sont-ils allés foutre à Berlin ?

Je constate d’ailleurs que depuis mes 15 ans, le langage familial s’est considérablement dégradé, le mien y compris…