Les cadeaux de fin d'année…

CadeauxEn ce moment, les journaux et la TV font leurs choux gras des cadeaux de fin d’année, particulièrement des cadeaux qui ne font pas plaisir.

On peut les revendre, ou bien les échanger, il y a des sites pour cela. Un site proposant une forme de « troc » s’est retrouvé saturé dès le 25 décembre midi…

On n’est pas toujours très inspiré pour les cadeaux, ou bien l’on manque de moyens, les deux parfois…

Difficile d’offrir quelque chose à mon père par exemple : il n’a besoin de rien… Ou alors si, mais le pull bien cher parce que la laine pure, ça le gratte…

Idem pour Mrs Bibelot : il faut taper immédiatement dans du Guerlain, portefeuille anorexique ou pas…

Une chance, ils aiment bien les marrons glacés, et on n’en trouve (de plus en plus difficilement) qu’à cette époque de l’année…

Sinon nous avons tendance :

  • A faire une liste qui sera diffusée
  • A restreindre les cadeaux. Avec 6 neveux et nièces + mes deux filles, et bien je restreins à mes filles. A partir d’un certain âge, c’est moins grave.
  • Entre frères et soeurs, d’un accord tacite, nous ne nous offrons plus rien.
  • Mes parents ne gâtent plus que les plus jeunes de leurs petits enfants, sentant tout de même passer les fêtes vu que c’est eux qui reçoivent…
  • Bien sûr nous serions tous ravis de pouvoir couvrir ceux que nous aimons de cadeaux qui font vraiment faire plaisir, cela voudrait dire que l’on est riche !

J’ai connu l’époque glorieuse où je vivais avec Albert, et où l’équivalent d’un salaire de cadre supérieur était dépensé par l’ensemble de la famille, pour ne pas trop savoir quoi offrir : le vison annuel de la belle-soeur restait à la charge de son mari. Et puis on nous présentait la note (c’était toujours elle qui s’occupait de tout) chômage ou pas, sans se préoccuper de savoir si la note pouvait être réglée sans délai, ou si nous avions déjà une chaîne stéréo…

La championne du monde de recyclage de cadeaux était ma belle mère, le furoncle.

Je me souviens particulièrement d’un cadeau apporté pour elle par des amis, quelques mois plus tôt (au moment de la fête des mères), qui s’était révélé être un coffret de parfum de Nina Ricci. Pas le mien. Ce qui ne m’a pas empêché de retrouver le dit coffret à Noël, soigneusement remis dans son papier d’emballage d’origine, au son de « je sais que tu mets du Nica Ricci ». Le mal qu’elle avait eu à le trouver en plus ! (non mais quel manque de mémoire !) Ce cadeau là, je l’aurais refourgué avec bonheur, mais personne de connaissance ne mettait ce parfum là non plus. Il a terminé à la poubelle, le savon ayant seul servi.

Une autre fois, elle a offert à ma mère une assiette bien moche, que je lui avais offert l’année d’avant, espérant flatter son gout de l’horrible qu’elle avait particulièrement développé. Visiblement elle ne se souvenait plus que cela venait de moi…

Sinon il y a les cadeaux qui sentent le mauvais coup, ou carrément la vengeance :

  • Pour le fils de la belle soeur qui avait acheté pour Pulchérie l’année de ses 3 ans, une guitare « électrique », en lui montrant bien comment changer les piles donc impossible de faire croire à une panne au trésor adoré, j’ai opté l’année d’après pour un tambour 100 % manuel. J’ai bien vu dans son regard qu’elle sentait la mauvaise intention, mais Albert et moi étant d’accord, vu que la guitare nous avait rompu les oreilles pendant des mois (elle était solide en plus) elle ne pouvait pas spécialement m’accuser, Albert ayant eu l’oeil ironique.
  • Du coup pour les 3 ans de Delphine, elle lui avait acheté un mange cassettes audio assorti d’un micro. Delphine chantait donc en boucle « monsieur le chêne » de Chantal Goya, bien fort, parce que le son du micro pouvait monter très haut. L’envoyer dans le jardin pour chanter était difficile : les voisins auraient organisé une pétition…
  • Je passe l’escalade qui a suivi. En règle générale les enfants aiment bien les jouets qui font du bruit. Les parents nettement moins (et même les voisins parfois). Si vous ne le saviez pas, vous êtes prévenus… J’ai le souvenir ému d’un mini boeing d’un de mes neveux, qui chauffait parfaitement ses réacteurs… (offert par une lointaine tante). Là c’est le local à pile qui s’est retrouvé rapidement abimé… Et puis un certain fusil mitrailleur plus vrai que vrai qui est accidentellement tombé d’un quatrième étage…
  • Si comme moi vous êtes dépourvu de tout talent artistique, vous pouvez décorer une assiette vous-même pour belle maman, assiette qu’elle sera obligée de mettre en évidence à chaque fois que vous viendrez. Dans le même esprit, un vase en papier mâché imitation Vallauris, orange avec des chiures de pigeon vertes et bleus, rendra le même service.
  • Pour la personne qui ne lit pas : un gros pavé bien barbant qui vous a plu à vous, et dont vous pourrez parler, ce qui l’obligera à le lire. Elle l’échangera après.
  • Certains concours de circonstances peuvent faire qu’un jour vous vous retrouviez avec le service de table que vous aviez offert à une amie, sans vous rendre compte qu’il n’était lavable qu’à la main. L’amie va l’offrir à une autre amie, etc, et comme vous avez beaucoup d’amies communes, le service vous revient un beau jour (bien fait).
  • Pour l’oenologue amateur : pas d’hésitation : un tire bouchon ne pourra que lui faire plaisir. En fait il en a déjà 35 mais c’est ainsi que peut naître une collection.

Les collectionneurs peuvent poser problème, si l’on sort du cadeau fait volontairement pour ne pas faire plaisir

  • Ce canard là, il l’a déjà.
  • Il a arrêté la collection des canards pour en débuter une autre : les miniatures en cristal taillé qui coûtent l’équivalent d’un rein. Naturellement il n’a prévenu personne.

Le gros lecteur (comme moi) est pratique, mais là, il faut carrément poser la question, parce que vous avez une chance sur deux de lui offrir un livre qu’il a déjà. S’il aime l’histoire, renseignez-vous sur la période qui ne l’intéresse pas, on ne peut pas tout aimer de la préhistoire à nos jours…

Et s’il aime les polars, méfiez-vous, vous allez lui offrir l’auteur qu’il déteste, le seul…

Dans ce cas précis renseignez-vous directement auprès de la personne, parce que moi, si vous me demandez ce que j’ai, je le sais, mais si vous me posez la même question concernant mes parents, je ne connais pas l’intégralité des titres qui trônent dans leurs 18 bibliothèques…

Après, on dit que c’est l’intention qui compte : pas toujours, on l’a vu. Et là, si on veut se venger de quoi que ce soit, le jouet bruyant reste l’idéal : le môme lui, ne voudra jamais s’en séparer !

La vie n’est qu’un long calvaire…