Ma caissière préférée…

La vraie est dans mes favoris, l’autre sévit à Rampion, à 300 mètres de chez moi et c’est déjà quasi trop près, j’aurais peur qu’elle ne débarque pour s’inviter à boire un coup…

Je sais que le boulot n’est pas marrant, mais j’ai l’audace de me dire à chaque fois que je passe à sa caisse, qu’il y a des limites et qu’elle ne les connaît pas. Tout le monde a eu droit à tout :

  • Elle vient d’ouvrir sa caisse, vous êtes son premier client. Donc elle va bailler à s’en décrocher la mâchoire, en oubliant de dire bonjour comme d’habitude. Vous pouvez généralement inspecter ses amygdales et affirmer qu’il n’y a pas d’angine qui couve. Au pire vous pouvez voir son slip après avoir visionné son tube digestif.
  • Vous avez eu l’idée idiote d’acheter le journal. Avant de commencer à scanner vos articles, elle vérifie son horoscope du jour, la météo qu’elle commente, et veut aller en page 3 pour savoir comment Carla était habillée pour la conférence des évêques. Quand vous lui faites remarquer qu’elle peut s’acheter le journal elle-même, elle se vexe. Donc au cours de la journée elle aura le temps de faire l’intégrale du journal, parce que ce n’est pas sympa de vexer une caissière.
  • Elle adore détailler les étiquettes de ce qu’elle scanne et demander si le colorant E666 est cancérigène ou non, après vous avoir détaillé le nombre de calories, lipides, glucides, protéines. 5 ans qu’elle demande ce que sont les protéines, à la longue ça fatigue. Cela fatigue également de passer vraiment trop de temps avec elle.
  • Elle vous regarde dans les yeux, ne répond pas au « bonjour », et quitte sa chaise avec précipitation après vous avoir demandé de rabattre le sens interdit signifiant qu’après vous, elle ne prendra plus personne. On pense qu’elle a une envie pressante et on la voit revenir avec un filet à provisions bien plein. Elle précise qu’elle n’aime pas gâcher sa pause en effectuant ses achats. Vous, vous avez juste perdu 10 minutes en pensant qu’elle avait une cystite, mais elle s’en tape. Elle vient elle, de faire ses petites courses.
  • Elle est la seule à dire régulièrement « bon, bah, je vous dois 5 centimes ». Si on lui précise que l’on tient à ces 5 centimes et qu’elle peut demander de la monnaie à sa collègue, elle hausse les épaules et on entend clairement « quel radin(e) celui(celle) là ».
  • Quand elle baille seule à sa caisse, ne surtout pas lui demander où sont les ampoules, les piles, le jus d’orange ou la crème fraiche. Au lieu de répondre qu’elle n’en sait rien, elle vous regarde d’un oeil un peu vide au son de « c’est quoi ? »
  • Tiens, vous avez acheté du malibuuu. Elle n’y a jamais goûté. Non jamais goûté. Vraiment jamais jamais goûté. Vous ne pouvez pas lui en faire goûter un bouchon ? Non ? Les clients sont tous des rats.
  • Le matin, ne pas lui préciser « bonne journée » sous peine de vous entendre rétorquer « tu parles ! », car elle tutoie tout le monde sauf le chef du magasin.
  • Le soir ne pas lui souhaiter une bonne soirée. Véridique, elle est capable de vous sortir qu’avec tous les cons qu’elle s’est appuyée toute la journée, le temps qu’elle s’en remettre il faudra déjà qu’elle se lève.
  • Elle a un cil dans l’oeil. Vous le voyez ? Vous pouvez le lui retirer ? Même si elle vous signe une décharge ? Elle revient…

Moi je dis « chapeau » ! Parce que cela fait tout de même 5 ans que cela dure.