Bras cassés… (part 2)

bras-casses-copierHA HA, suis-je sotte, j’ai mal lu la lettre de la SS (la Sécu !)…

Enfin si, j’ai bien lu « médecin traitant ». Ma psychiâtre fait du tricot sans doute… Elle ne traite pas.

Par médecin traitant il faut entendre « médecin référent » (ancienne définition) et ne pas oublier de le saluer en lui disant « bonjour mon référent ».

Donc, c’est à Acromion que la demande de protocole du médecin conseil a été envoyée…

Pas au médecin qui prescrit traitement, arrêts de travail et tout le bataclan, qui sait ce dont il retourne, les traitements testés en vain, et plein de trucs sur moi. Acromion s’occupe de ma tension et du reste, s’inquiète juste de savoir si je suis toujours bien suivie ailleurs, parce que s’il est très psychologue, il reconnaît ne pas être très pointu sur les traitements et troubles graves du sommeil…

Et Acromion comme tout médecin, croule sous la paperasse. Il déteste. Donc ma demande de protocole envoyée il y a plus d’un mois (en vitesse lente), je l’ai visualisée à environ 50 cm de profondeur dans le tas qui git sur son bureau.

Sauf que moi, je suis dans la merde. Cette histoire de paperasse m’a en plus formidablement remonté le moral…

Il aurait été trop simple et trop coûteux sans doute, de m’adresser un courrier tourné dans ce style :

  • « Chère madame (oui, le chère n’est pas superflu), nous vous informons que votre droit aux indemnités journalière n’est plus remis en question, car vos cotisations couvrent bien le bidibulum tsintsouin de la période de référence ». Cela m’aurait rassurée, et m’aurait évité de me mettre la rate au court bouillon pendant 4 semaines.
  • « Par ailleurs, nous vous informons que conformément à l’article 422-666, modifié par la loi du 30 février 2008 et l’amendement 2074 du 32 août 2009, nous adressons à votre médecin traitant le docteur Acromion, un protocole de soins à nous retourner dans les plus brefs délais »

Je vous passe les détails : passé 6 mois, un protocole de soins doit être soumis au médecin conseil, qui l’accepte (ou pas), pour que les indemnités journalières soient toujours versées. Il peut même convoquer le malade, et je suis certaine qu’il apprécierait de voir débouler dans son cabinet une loque humaine faisant la fortune de kleenex, soutenue par sa mère… moi 🙁

CAR vous pensez bien que si j’avais été avertie que le docteur Acromion avait des papiers à remplir me concernant, j’aurais fait le siège de sa salle d’attendre, j’aurais demandé à l’autre médecin de le contacter plus vite que ça, bref, je me serais remuée car je SAIS qu’Acromion déteste tout ce qui est paperasse et qu’il n’en manque pas…

Du coup j’ai fait le siège du secrétariat, de l’interne qui le remplace un jour sur 2.  Le 15 juin, apprenant de l’assistante sociale qui le tenait de la SS (la Sécu !) que ce foutu bordel de merde de protocole était chez Acromion (ou alors on nous ment), j’ai juste téléphoné 3 fois, je me suis juste dérangée pour que l’interne fouille vaguement dans le tas précédemment cité, l’assistante sociale a appelé l’interne pour lui dire que c’était URGENT et pas de bol, j’en ai fait autant 5 minutes après…

Le 16, j’appelle l’assistante sociale qui n’en sait pas plus, et je file chez Acromion qui devra bien me recevoir entre deux patients, ah mais !

Ben non, je n’ai pas eue à faire le siège, ni même à sortir un livre montrant bien que « j’y suis, j’y reste ». D’ailleurs je piétinais dans le couloir, je ne pouvais pas le louper et réciproquement…

Acromion avait bien retrouvé mon protocole la veille au soir, sous les supplications de l’interne et de la secrétaire qui sentaient venir le harcèlement, sous 70 cm de paperasses, dans ce qu’il appelle un bureau, avait pu contacter le véritable médecin traitant (ne pouvant pas prétendre qu’il l’avait fait il y a 10 jours, puisque je savais bien que non) pour prendre note du protocole.

« C’est parti ce matin, je suis vraiment désolé, pourquoi ne m’avez-vous pas relancé ? Il fallait prendre rendez-vous, je ne vous aurais pas compté de consultation ! »

Ben parce que je ne savais pas comment ça fonctionnait…

Maintenant je sais… Mais je persiste à penser que si l’organisme concerné m’avait informée de manière claire (y compris lorsque je m’y suis déplacée où là c’était facile), je n’aurais pas frôlé la crise cardiaque de peu…

Elle avait juste à me dire « maintenant que tout est en ordre sur le plan des droits aux IJ, il reste à régler le protocole entre votre médecin traitant et le médecin conseil ». J’aurais répondu « quel médecin traitant ? », elle me l’aurait dit et c’était bâclé…

Mais il faut que la vie ne soit qu’un long calvaire…

(Bon maintenant tout le monde attend un refus du médecin conseil sous le prétexte qu’il manque une virgule à la ligne 13 du formulaire B52…)

Bras cassés… (part 1)

bras-casses-copierIl ne suffit pas de chercher en vain du travail, d’en déprimer de plus en plus, il faut encore se coltiner une bande de bras cassés un peu partout dans tout ce qui est administratif ou désormais privé mais qui a gardé l’âme administrative…

En décembre, votre sorcière en train de craquer, a fini par écouter les objurgations de son médecin de l’âme : « vous n’êtes pas en état de travailler, donc de rechercher un emploi, si le pôle emploi le découvre vous aurez des problèmes dont vous n’avez pas besoin, etc… » et a accepté un arrêt maladie.

J’ai toujours détesté les arrêts maladie, ils me font culpabiliser.

Mais là, j’étais à bout, et j’ai donc cédé. Un peu tard… Inutile de rêver concernant mon moral et mon sommeil : j’en avais pour des mois…

J’étais échaudée par un précédent, en 2008 avant que je ne trouve l’emploi que je pensais garder. En effet, aucune manifestation de la SS (la Sécu !) à cette époque. C’est une assistante sociale qui m’a dit qu’ils n’allaient pas me demander les papiers ad hoc pour m’indemniser, comme jadis, que je rêvais tout debout, et qu’il me fallait me déplacer.

Ce qui fut fait. Une dame très gentille et visiblement très compétente, m’a torché mon dossier en 15 minutes montre en main, et 1 semaine après je recevais le règlement de mes indemnités journalières (je l’ai su via ma banque, j’attends toujours l’avis de règlement de la SS, car ce monde est imparfait).

Donc là, en décembre, je me suis pointée illico à la SS toujours, avec tout ce qui va bien. Une autre dame, très compétente également, a pris photocopie de ce qu’il fallait, est allée consulter le pôle emploi pour imprimer leurs attestations de règlement, et m’a signifié que tout baignait dans l’huile. Elle m’a précisé que si l’arrêt dépassait 6 mois, mes IJ (indemnités journalières) seraient revalorisées. Et elle a oublié par contre de m’avertir qu’elle parlait d’huile de vidange, ce qui est peu ragoutant…

Je tiens à préciser au passage, qu’en ce qui concerne les relations entre certains organismes qui eux-mêmes rendent compte aux impôts, il n’y a JAMAIS de panne de programme ou d’ordinateur. Là, ça fonctionne toujours.

Donc, le temps passe et mon moral ne s’améliore pas, je me suis laissée aller trop loin. Je reçois donc un courrier circulaire me précisant qu’à telle date mes droit à la SS seront peut-être éteints, et on me joint un document à faire remplir par mon employeur.

Je rêve tout debout, en flippant (plus droit à la SS, et si je me casse une jambe ?). Mon dossier bien monté par la dame était très explicite : je n’ai pas d’employeur…

  • Je me déplace, mes papiers sous le bras
  • Une hôtesse me précise qu’effectivement je peux être radiée des listes et qu’une conseillère va me recevoir.
  • Ce qui est fait
  • La conseillère prend photocopies de mes documents (ce qui n’était théoriquement pas la peine puisque l’autre l’avait fait en décembre), va vérifier mon dossier chez eux (OK), puis chez pôle emploi (ce qui n’était théoriquement pas la peine puisque l’autre l’avait fait en décembre)
  • Elle note tout : les dates d’indemnisation Assedic, SS, etc, et monte une chemise épaisse comme la connerie humaine.
  • TVB, je peux m’en aller, mes droits ne vont pas s’éteindre comme ça, au revoir madame et bon courage (il faut dire que ce jour là j’ai mauvaise mine)
  • Au passage elle garde la lettre qui m’a été adressée, et pour cause, ce n’était pas la bonne lettre circulaire… Là on me menaçait de carrément me rayer des listes, alors qu’en fait c’est mon droit aux indemnités journalières qui doit être révisé.  J’ai réalisé trop tard que ce courrier m’appartenait et que j’étais en droit d’exiger qu’elle me le rende…
  • 1 semaine plus tard, mon portable sonne.
  • C’est la SS (la Sécu !)
  • La personne examinant mon dossier me pose tout un tas de questions ce qui n’était théoriquement pas la peine puisque l’autre l’avait déjà fait avant et tout vérifié, mais bon, je n’ose le lui faire remarquer, il est interdit de répondre un peu sèchement à ces gens là, sinon, ils vous coupent les vivres.
  • J’ai tout bien répondu comme il faut, elle va partir à la pêche des informations pôle emploi et autres. Ce qui n’est théoriquement pas la peine puisque sa collègue l’a fait 8 jours plus tôt.
  • Je me demande pourquoi cette autre de 8 jours plus tôt a perdu une heure à monter un dossier tenant la route…  Elle s’est cassé un bras sans doute… Puisqu’une autre personne va perdre le même temps à tout refaire…

Le temps passe, pas de nouvelles. Bonnes nouvelles me dit ma mère à qui des années de tracasseries administratives n’ont pas entamé son optimisme.

Mais si : des nouvelles enfin. Lettre écrite le 8 juin, postée le 10 en vitesse lente, que je reçois donc le 14. Comme nous avons 3 semaines pour contester, c’est toujours une semaine de gagnée ! (pour eux)

D’où il ressort que j’ai toujours droit à mes IJ, le refus de me régler mes prestations à compter du 10 juin étant justifié par le fait que mon médecin traitant n’aurait pas répondu à la demande de protocole du médecin conseil. Et non pas par une extinction de mes droits (sinon vous pensez bien, ils se seraient fait une joie de m’avertir que mes droits : prout !)

Médecin conseil qui n’a jamais pris la peine de me convoquer pour constater si oui ou non je ressemblais bien à une méduse échouée, le motif de l’arrêt étant scrupuleusement précisé par mon médecin…

Elle, je le sais, répond toujours aux demandes du médecin conseil et passe sa vie à se battre contre lui. Elle se demande pourquoi d’ailleurs, car en cas de contestation, il est toujours désavoué… « Le médecin conseil m’a-t-elle dit un jour où elle avait été obligée de le prendre au téléphone pendant la consultation, n’est plus un médecin moralement parlant. C’est un fonctionnaire dont le seul but et la seule tâche, sont de faire faire des économies »

Il n’empêche que j’ai failli :

  • Faire une crise cardiaque suite au choc ressenti à la lecture de la lettre, (c’était peut-être le but d’ailleurs)
  • Faire une attaque, car la colère  déclenchée par cette mauvaise foi évidente n’était pas de la tarte

Encore heureux que je reste capable de défendre mes droits, mais comment font ceux qui ne le peuvent pas ?

Encore des RV en vue (assistante sociale formidable, médecin, etc…). Mais bon, ce n’est pas face à ce genre de problèmes que l’on peut essayer de sortir la tête hors de l’eau.

La vie n’est qu’un long calvaire…