Oh que ça sent bon…

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Petite odeur s’infiltrant dans l’appartement (j’aime les gaines d’aération) :  un truc à l’ail.

J’adore, même si je ne digère plus trop bien. C’est l’âge, passez rapidement à autre chose, vous verrez quand cela sera votre tour.

Bref cela sentait vachement bon. Des patates sautées ? Des crevettes à l’ail ? De l’ail à l’ail ?

L’odeur s’incrustait. 20 H 30 : normal. De l’aïoli ? du chocolat à l’ail ? Parce que tout à coup cela sentait l’ail brûlé.

De l’ail à l’ail donc et habiter en appartement c’est super. Sauf que l’autre là, il exagère avec son ail, ça commence à ne plus donner faim…

Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu un doute. Je suis donc allée dans ma cuisine pour constater avec consternation que du balcon du dessous venait une fumée suspecte.

De chez le « pauvre vieux monsieur », vous l’avez compris. Quand je dis « une fumée suspecte », je suis sympa. C’était vraiment inquiétant.

Me voiloù descendant l’étage pour sonner chez ceux du dessous en face qui ont les clefs (j’attends toujours de recevoir un double comme promis lors de l’alerte au gaz) du voisin d’en dessous. Pas de bol ils ne sont pas là (les salauds !) sans doute partis en villégiature chez leurs enfants (n’importe quoi !).

Je sonne chez le pauvre vieux monsieur du dessous (la bande à Bader) : pas de réponse. Je remonte chez moi. La fumée est désormais opaque. Le vieux con est en train de ré-inventer LE gaz pour les camps d’extermination à venir. Il ne répond pas chez lui : j’appelle les pompiers.

Tout le monde commence d’ailleurs à se rassembler dans l’escalier car l’odeur de l’ail se fait nettement sentir (HI HI !). Ne manquent à l’appel que ceux qui pourraient ouvrir la porte du pauvre vieux qui martyrisait sa femme. Ils vont en entendre parler, je vous le dis.

Les pompiers connaissent désormais l’adresse : les voici qui rappliquent. Je commençais à m’impatienter car égoïstement, je suis juste au dessus de l’incendie potentiel. Pas de problème, ils ont un pass pour chez tout le monde.

Donc :

  • La flamme du gaz n’étant pas coupée, le gaz ne s’était pas coupé.
  • Car la sécurité fonctionne. Faut juste que le gaz sorte sans flamme plus de 90 secondes.
  • Par contre la poêle avait fondu (sans éteindre la flamme) et brûlait vachement bien, répandant sa fumée partout.
  • La bakélite brûlée c’est super comme parfum d’intérieur je ne vous dis que ça.
  • Tiens, c’est dangereux ?
  • Et le vieux il fait quoi rapport à ses coquilles St Jaques qui ne sont plus que des morceaux de charbon ?
  • Il dort.

Consternation à nouveau. Que fait-il tout seul à se faire à manger le soir à plus de 91 ans et ayant perdu la tête ? Tout était en place pour que le torchon le plus proche prenne feu, et puis après, après on ne sait pas trop. Savoir comment le destin voudra jouer sa carte, c’est mission impossible, il faut être honnête. Sauf que là, les pompiers ne pouvant pas réveiller le vieux monsieur ont préféré l’embarquer en coupant tout chez lui.

De nouveau appels chez le fils : « ben vous savez, comme il y a une sécurité pour le gaz on a arrêté les démarches pour le faire mettre sous tutelle ». « On est bien désolés pour vous ». « On ne pouvait pas deviner hein ? ». Faut s’excuser de les déranger en plus.

Ils peuvent être désolés.. Maintenant le vieux monsieur souffre, outre de pertes de mémoire, de narcolepsie. Mais il reste chez lui tout de même. On s’occupe de lui DANS LA JOURNEE…

Le soir et la nuit, il peut par contre, faire tout sauter ou tout cramer, c’est le problème de ses voisins.

Le fils, il s’en bat les couilles. De son père et des autres…

Sauf que tout le monde guette sa prochaine visite… A savoir qu’il faut être vachement doué et espion dans l’âme, car le fils, on ne le voit JAMAIS ! Il doit raser les murs, ou passer par le balcon de l’arrière de l’immeuble.

La vie n’est qu’un long calvaire