C’est l’histoire d’un blog… (sur le pont de l’Alma…) (part 1)

ecrivain-2-copierPour moi, l’histoire de mon blog est tellement évidente, que j’en oublie parfois que certains de mes lecteurs m’ont trouvée tardivement, et pas forcément par le biais de fille aînée…

J’ai réalisé qu’il était temps de remettre les pendules à l’heure, pour les retardataires, enfin les nouveaux venus.

Après recherches, je me suis rendue compte qu’en grande majorité, les lecteurs et commentateurs de la première heure s’étaient fait plus que rares, et que j’avais de moins en moins l’avis « je suis arrivée ici via le blog de ta fille » (que personne ne se vexe, j’ai dit « de moins en moins » et pas « plus jamais »).

Juin 2006 : je travaille toujours chez Truchon, l’ambiance est encore très très bonne, tout va bien. Sauf que ce jour là, je me ronge les coudes en attendant le coup de téléphone de Pulchérie. C’est le jour où elle doit savoir si elle a ou non son DSAA (Diplôme Supérieur des Arts Appliqués) pour sa sortie de l’école Boule.

Je me ronge d’ailleurs tellement les coudes, qu’à partir de 16 H,  dame Vénézia qui connaît par coeur les numéros de portables de mes filles, prend le téléphone à ma place et que personne n’ose venir prendre de mes nouvelles. Quant à celui qui souffre de n’importe quoi, il peut crever, et il LE SAIT !!!

Tout à coup, s’affiche le n° fatal* :

  • 06
  • Mai 68
  • L’année de naissance de ma soeur moins 7
  • 5 ans avant mon bac
  • 3 ans après l’armistice de 1945…
  • (Ceci pour ceux qui ne connaissent pas mes moyens mnémotechniques…)

Je me précipite sur le combiné comme la vérole sur le bas clergé breton (à qui vous pensez que j’en veux personnellement, mais c’est juste une expression familiale)… et je manque m’assommer avec le combiné qui échappe à mes mains moites…

  • Alors ma chérie ?????
  • Silence de mort sur le plateau où je travaille. Truchon qui descend les escaliers s’immobilise et me regarde gentiment attendant la bonne nouvelle
  • JE SUIS RECUE MAMAN ! J’SUIS DESIGNER (et architecte d’intérieur, etc….)
  • Je te laisse ma petite maman. J’appelle Delphine, papa, Vincent, François, Paul et les autres…

Il faut dire que cette malheureuse enfant avait été prévenue : si elle ne m’appelait pas immédiatement, tout de suite et sans délais, je lui envoyais la brigade légère, la charge des éléphants, et le débarquements pour qu’elle comprenne bien…

Je suis folle de joie. Truchon me précise qu’il avait prévu du champagne, ne doutant pas de la bonne nouvelle « telle que vous êtes, bon sang ne saurait mentir » (j’ai oublié de la lui replacer celle là, quand il m’a signifié mon congé). Tout le monde vient me féliciter, et Frère Fabrice l’éternel distrait me demande ce qu’il se passe et si par hasard je n’ai pas d’aspirine…

D’autres vont chercher LEUR champagne. C’est la fête à l’ingenierie, et Truchon me demande à voir une oeuvre de ma fille.

CAR, et c’est là que tout va se jouer et comme le hasard fait bien les choses, Pulchérie a eu besoin, devant une panne d’imprimante couleur à l’école Boule, de me faire imprimer « quelques documents » pour soutenir son diplôme final.

Comme je suis maîtresse de l’imprimante couleur, j’ai dit oui, mais les quelques documents sont en fait 260 en format A3.

Et je ne peux pas, mon honnêteté me l’interdit, abuser de l’imprimante couleur comme cela. En douce c’est toujours possible, mais se faire prendre aussi, et puis non, je ne peux pas…

J’en parle donc à Truchon avant la soutenance du diplôme. Je précise que je dédommagerai la société, mais il me rétorque « non, inutile, beaucoup abusent de cette imprimante, vous avez l’honnêteté de m’en parler, alors faites ce que vous voulez ».

J’ai même de sa part, l’autorisation d’envoyer aux frais de Truchon & Co, les documents à Pulchérie, en gros format, bien cher. Elle n’a plus eu qu’à les découper et les assembler.

Là, il me manque les documents les plus importants.

  • « Je ne les ai plus, mais je vais lui demander de me les renvoyer demain, et vous verrez tout ».
  • En fait, tout le monde verra « le cadeau d’amour »

Pensant récupérer quelques documents avant de faire chier ma fille qui fait la fête, je tape son nom sur Gogole et je tombe sur elle, à plusieurs reprises.

Le premier clic est le bon : c’est bien ma fille, qui poste sous le nom de « la méchante », un commentaire hyper désagréable chez je ne sais plus qui…

Avec une adresse de blog.

Ma fille a un blog ?