La grippe A et tout le bataclan ! (ça me gave grave docteur)

grippe-copierMe gonflent avec la grippe A. Sérieusement. J’en ai marre d’entendre parler de la grippe A, H1N1, ZZ si vous voulez, et je ne suis pas la seule…

Vendredi dernier, j’suis allée voir les filles à Paris (on m’admire). En toussant.

Actuellement une subtile association d’allergies aux poussières de cèdres, cyprès, et le même genre de trucs, et de tabac, fait que je n’arrête pas de tousser.

Ca me gratte dans la gorge, dans les yeux, et si je reçois un coup de jaune d’un cèdre, je gonfle en plus.

Donc j’ai pris le train en toussant. Pratique pour avoir de la place autour de moi, regards inquiets vers ma personne, chuchotement dont j’imaginais bien la teneur « oui c’est un scandale d’exposer les autres comme cela… » « on devrait interdire l’accès au train aux personnes qui sont susceptibles d’avoir la grippe A » et gnagnagna.

Au retour j’étais assise face à un monsieur zen qui lisait son journal. Ayant passé pas mal de temps dans la pollution parisienne sans tousser, j’ai été rattrapée après Versailles par mes allergènes et j’ai cru que j’allais me transformer en Méduse (la Gorgone)… Sourire du monsieur :

  • Grippe A bien sur ?
  • Evidemment !
  • Ah, si vous pouviez me la refiler, je serais bien content d’être mis en quarantaine tout en étant payé, je travaille dans un laboratoire !
  • Désolée, en fait c’est de l’allergie, et ce n’est pas contagieux…
  • Je plaisantais madame ! cette alerte à la grippe A est une vague fumisterie. Figurez vous que mon petit fils de 5 ans, et tous ses camarades de garderie du soir, ont bu avec leur gouter, leur soluté hydro alcoolique. Vous trouvez normal de confier cela à un jeune enfant ?!!! (première nouvelle, ça se boit. Moi comme je me lave les mains classiquement, je n’ai pas de soluté hydro alcoolique…)

Hier, allant consulter ma psy chérie (on se connait depuis un bon moment, et elle a toujours le mot qu’il faut…), j’ai dû remplir un questionnaire de satisfaction, à l’accueil, en toussant. Là encore j’ai précisé que je n’avais aucun symtômes grippaux, et au passage, pourquoi n’y a-t-il plus de lecture dans le salon d’attente. Levage des yeux au ciel par l’infirmière tenant l’accueil en l’absence de secrétaire clouée au lit par une sciatique (on finit toujours par tout savoir).

  • Les magasines sont interdits à cause du risque de contamination pour la grippe A. Vous ne pouvez pas savoir ce qu’on nous GONFLE avec les protocoles divers, les contrôles. Finalement on aimerait tous l’avoir pour qu’on nous fiche la paix ! (dont acte).

Et puis petite visite au pharmacien pour l’anti allergique de rigueur. Il a un panneau précisant qu’il est en rupture de stock pour le gel machin. Quel dommage j’allais craquer et lui en acheter un flacon !

  • C’est d’un ridicule achevé tout ce pataquès fait autour de cette grippe, nettement moins grave que la grippe « classique », même si plus contagieuse, me dit-il en levant les yeux au ciel. C’est bien utile tout cela : actuellement il y a une épidémie galopante de varicelle à l’école (la varicelle est la maladie infantile la plus contagieuse. Dans 90 % des cas elle survient entre 3 mois et 10 ans. La varicelle est une infection provoquée par le virus varicelle zona ou VZY qui appartient au groupe des virus Herpès) , et les instits se demandent bien à quoi riment les protocoles drastiques qui leur sont imposés, puisque cela ne permet pas de stopper cette épidémie de varicelle (virale donc) (ce n’est pas moi qui le dit c’est le pharmacien qui me précise que les médecins du secteur en ont ras le bol aussi, de la grippe A, et de la varicelle autrement plus présente).

Il paraîtrait qu’en fait nous subirions une répétition générale pour le cas où un truc vraiment grave ferait son apparition. J’ai des doutes, sincèrement, sur l’efficacité de la répétition car si au bout du compte on se rend compte qu’on nous a pris la tête pour rien, il y a fort à parier que le jour où cela sera vraiment grave, personne n’y croira.

On le sait bien pourtant que crier « au loup » pour rien c’est dangereux ! Et pendant ce temps là (à Carracas) on vote n’importe quoi. La loi fiscale passe en même temps que la mort suspecte d’une adolescente, dont rien ne dit que c’est de la grippe A, mais bon, faut faire passer la loi fiscale pour 2010 qui va faire des modestes, des gens de plus en plus modestes et non protégés contre la connerie gouvernementale (pas de vaccin).

Un train peut toujours en cacher un autre… (mais j’ai mauvais esprit)

(Je n’ai pas dit qu’il s’agissait d’une maladie bénigne, mais de l’avis de plus en plus général y compris du corps médical, l’état d’alerte ne se justifie pas et est abusif. La règle serait de s’alerter pour toutes les personnes fragiles, mais il n’y a pas que pour la grippe que c’est valable…)

Seul avantage de la grippe A (vous allez rire !) : plus de RV au pôle emploi pour limiter les risques de contagion, les RV auront lieu par téléphone… Au moment où l’on passera sous un tunnel, c’est bien connu.

Moi j’attends le vaccin contre la connerie, mais aucun laboratoire (et à tort) ne se penche dessus… Par contre ils ont bien sorti le vaccin contre la grippe A, espérant en vendre des millions, pour quasi rien…

Et l’on s’étonne que certains s’élèvent de temps à autre contre les laboratoires pharmaceutiques…

Réédition : Les soldats de l'espérance ou : l'histoire du SIDA (ben oui quoi, on en parle en ce moment…)

Si l’on me prête vie, un jour je pourrai dire à mes petits enfants, que je suis née dans un monde où le SIDA n’existait pas. Au siècle dernier, à la fin du millénaire précédent. Que nous étions plein à être nés dans un monde où l’on ne pouvait même pas envisager ce type de fléau. Ne plus l’imaginer…

Je suis née dans un monde où nous avions vaincu (en théorie) la peste, le choléra, la rage, le typhus, la variole… tellement de maladies. Nous ne pouvions pas imaginer qu’il en apparaîtrait des nouvelles. Dont une toute nouvelle qui plomberait nos vies, avec les fièvres hémorragiques africaines dont on n’a que peu parlé à l’époque. C’est via des romans et films que nous avons découvert ces nouveaux fléaux : les fièvres hémorragiques africaines…

Je leur dirai que je suis née dans un monde où l’amour était sans danger de procréation non voulue, dans lequel les maladies vénériennes connues se soignaient sans problème, dans un autre monde que le leur…

Je me souvenais de manière assez floue de cette époque où nous avons entendu parler via les informations, d’un « cancer des gays » attaquant les homosexuels mâle de San Francisco, je me souvenais d’un Bobby Campbell acceptant de servir de cobaye pour tous les tests possibles, je me souvenais en vrac d’informations contradictoires. Je ne me souvenais pas par contre du jour où j’avais entendu prononcer le mot « SIDA » pour la première fois, du moment où nous avons eu la certitude qu’il s’agissait d’un virus. Je me souviens que cela a commencé à être évoqué un peu trop souvent à la TV alors que j’avais déjà Pulchérie, mais que Delphine n’était pas née, car je me souviens de l’appartement dans lequel j’étais en voyant ces informations de plus en plus alarmantes…

Et puis je suis tombée sur cette antique cassette VHS, enregistrée par mes soins sur Canal +, aux alentours de 1994 car le film date de 1993. Un film ayant 15 ans donc : « Les soldats de l’espérance ».

C’est l’histoire pure et simple du SIDA. Le héros est Don Francis, médecin du CDC, qui a assisté à une poussée de fièvre Ebola en Afrique en 1976 et qui a décidé de consacrer sa vie à la lutte contre les virus. Il y a également un médecin français à l’hôpital Claude Bernard qui commence à se poser trop de questions et à être mal vu car soignant « n’importe qui ».

On comprend dès le début, que via archives et recherches, il y a eu des cas très isolés de SIDA dès le début des années 1970. Et puis tout à coup c’est l’hécatombe qui débute dans le milieu homosexuel de San Francisco, via des pneumonies et des cancers de la peau très rares, voire incompréhensibles en l’absence d’autres pathologies. ON recherche le patient 0, ON va le trouver, et ON ne saura jamais comment il a été contaminé…

Dès le début de l’épidémie, le CDC va se heurter à l’insupportable inertie du gouvernement Reagan qui ne voit pas l’utilité de débourser un cent pour faire des recherches sur un mal qui ne frappe que les homosexuels. S’ils pouvaient tous crever…

Mais un grand nombre de personnes luttent, se battent, essayent de savoir, avec de piètres moyens. On ne se souvient pas quelles étaient les interrogations essentielles de la communauté scientifique à l’époque : qui était l’agent responsable de ces morts de plus en plus nombreuses ? Un virus ? Une nouvelle bactérie ? Quoi d’autre ? Tout le monde tâtonnait, avançait en aveugle, pour trouver des causes qui sont pour nous évidentes aujourd’hui.

L’hypothèse d’un virus s’avère la plus évidente, mais le ton du film est le reflet de la réalité « on le croit mais ce n’est pas prouvé« . Il semble que les malades soient aussi porteurs de l’hépatite B, première piste. Il faut des preuves. Si le virus est très contagieux, via l’air, ce serait une catastrophe énorme et mondiale (car les données de l’époque lui donnent 100 % de mortalité), comme la rage ayant muté en rhume ou grippe. Si virus il y a, est-il contagieux uniquement par voie homosexuelle ou tout simplement sexuelle ? Grave question pour les moralisateurs. Parce que si c’est uniquement par voie homosexuelle, c’est un SIGNE. Est-il transmissible aussi par le sang ce qui peut sembler évident ? Au bout de combien de temps devient-il mortel ? Personne hormis le CDC ne veut rien savoir concernant une diffusion hématogène possible. La banque du sang des USA freine des 4 fers. Et c’est ainsi que le CDC après avoir lutté en vain et proposé toujours en vain d’écarter comme donneurs les porteurs de l’hépatite, aura la preuve que, le virus ou autre est transmissible par le sang également, puisque des bébés ayant reçu des transfusions, des opérés, des hémophiles, commencent à avoir les mêmes symptômes que les gays dont certains espéraient l’extinction. C’est l’horreur qui commence…

Et toujours la recherche du virus, d’un virus, et une guerre entre l’institut pasteur qui théoriquement l’a découvert en premier, et le découvreur du premier rétrovirus, le professeur Gallo (rétrovirus qu’il a découvert, dont on ne sait toujours pas ce qu’il provoque comme maladie, les canins étant inexplicablement pour l’instant non atteints par les rétrovirus, alors que la leucose du chat a provoqué bien des euthanasies non justifiées).

Malgré le blocage des administrations, malgré les insupportables réticences de certains, malgré l’homophobie régnante, malgré la connerie humaine, les périodes où les services de secours aux USA et ailleurs, refusaient d’intervenir sur une personne perdant du sang par crainte de contagion, malgré la panique si humaine et ambiante, ce film peut toutefois aider à retrouver espoir en l’humanité.

Il y a ceux qui cherchent et qui se battent pour n’importe qui pourvu qu’il soit un être humain. Il y a la communauté homosexuelle si décriée qui met en place une chaîne de solidarité extraordinaire pour tous ceux qui sont atteints : il y a toujours un garde malade, quelqu’un de présent pour celui qui est atteint. Il y a leurs amis qui se fichent complètement de savoir s’ils sont homos ou non, mais qui ne voient en eux que des malades à sauver. Il y a ces défilés si tristes, mais poignants de chaleur humaine et de sensibilité. Il y a les célébrités qui, pour pousser à la recherche et en aider d’autres, iront avouer ce qui est inavouable pour beaucoup à l’époque (je suis homosexuel, voir Rock Hudson et le héros de psychose), d’autres célébrités qui se montreront avec des malades en les embrassant pour faire bien comprendre qu’ils ne sont pas contagieux comme cela. En dehors de l’américain qui veut le Nobel, il y a ceux qui pour aller jusqu’au bout de leur idéal de médecin et chercheur, iront jusqu’à risquer de voir leur carrière brisée net.

La conclusion logique est tout de même que sans blocage de l’administration, la recherche aurait avancé beaucoup plus rapidement. Que l’homophobie a condamné beaucoup d’humains qui ont été contaminés autrement que par voie « homosexuelle » (et j’espère être claire, sur le plan de l’homosexualité, je n’ai aucun jugement à porter, ce n’est pas mon style, chacun doit vivre sa vie comme il le souhaite) .

Si vous avez l’occasion de le voir, je vous conseille vivement ce film « LES SOLDAT DE L’ESPERANCE ». Il rafraîchira la mémoire à certains (comme moi), et en apprendra beaucoup à ceux qui connaissent le SIDA depuis leur naissance. Car quand le SIDA est apparu, personne n’en connaissait rien, et c’est ce que nous oublions petit à petit. Dans ce film on revit toutes les découvertes majeures, et leur prix… Et pour les plus anciens, nous pouvons nous souvenir de ce que nous avons vécu en découvrant PETIT A PETIT cette maladie

La vidéo c’est la fin du film, au son d’Elton John « the last song », un making off des célébrités ou non, mais premiers morts du SIDA. C’est un rappel de manifestations émouvantes, des premiers à vraiment s’impliquer. Les chiffres donnés à l’époque, sont malheureusement à revoir à la hausse. Je sais que c’est un peu long, mais je pense que cette vidéo vaut la peine d’être vue jusqu’au bout.

Richard Preston disait de l’Ebola (ici) « il s’est retiré soudain dans la forêt d’où il venait, il reviendra« .

Le SIDA n’a pas besoin de revenir. Il est toujours là. Il représente l’amplification la plus forte d’un virus, à notre connaissance, depuis les débuts de l’humanité, car beaucoup pensent que celui qui accompagna l’homo sapiens à ses débuts (voir « l’odyssée de l’espèce »), a été décimé par un virus.. C’était peut-être déjà celui là… Qui peut savoir ?

Et ces certains et d’autres pensent avec terreur que ce n’est peut-être qu’un début. Car ce virus malgré ce que l’on peut croire sans y réfléchir, n’est que peu contagieux. S’il vient à muter pour devenir contagieux aussi par voie respiratoire, s’il peut « s’aérosoliser », ce sera notre fin…

Je souhaite vraiment pouvoir parler à mes petits enfants un jour, de l’apparition du SIDA dans nos vie, en racontant également, comment il en a disparu, parce que l’on a trouvé le traitement, le vaccin miracle…

Si vous êtes du genre à parler de « châtiment de Dieu », ou autre, merci de passer votre chemin… Aux autres, bienvenue !!! (21 septembre 2008 – première édition)…

Aujourd’hui, des spots quotidiens nous rappellent le nombre de morts encore d’actualité, un nombre qui finit par ne plus rien représenter tellement il est énorme, qui n’évoque rien finalement. Alors restons lucides, arrêtons de compter, et voyons la vérité en face. Le SIDA tue toujours et il tuera longtemps… Il est fait pour tuer, et il tuera encore longtemps… Le continent africain restant le plus atteint.

Et un grand merci à notre pape (enfin celui des autres, parce que ce n’est pas le mien) pour avoir soutenu la cause anti-sida, au cours de son dernier voyage (qu’il reste chez lui au Vatican, là où est sa vraie place)…

Je me pose une question tout de même (juste une…) Comment peut-il prétendre que le préservatif aggrave le problème au lieu de l’améliorer ?

Benoit, on t’aimera quand tu seras dans la crypte de la basilique St Pierre… Bien au froid et nous foutant enfin la paix…