Soyez connectés qu'ils disaient…

Femme au téléphone 4Je ne nie absolument pas l’utilité du net, de l’ordinateur, et de ces merveilleux appareils qui font de la vie des autres un long chemin parsemé de pétales de roses.

D’ailleurs, à chaque panne d’ordi (le premier a été rescapé 3 fois par l’homme de l’art), je m’effondre complètement.

Mais, à part l’ordinateur qui m’est vital, et un téléphone portable que je viens d’être obligé de changer (sous garantie) sous prétexte de panne, je ne suis pas vraiment équipée.

Un exemple : en changeant de portable, je me suis retrouvée avec une merde pas possible en ce qui concerne mes contacts.

Curieusement, lors de la mise en service du premier Nokia, tout avait été récupéré (l’homme de l’art s’étant chargé de cette mise en service, moi ne sachant même pas à quoi ressemble une carte sim) SAUF mes contacts. Que j’ai donc ré-enregistrés le plus rapidement possible.

Je connais quelques numéros par coeur, mais vraiment moins qu’il y a 20 ans, où j’arrivais presque à faire annuaire à moi toute seule, même au travail.

Maintenant on prend l’annuaire dans l’appareil, on cherche le contact, et ça se fait tout seul. C’est pratique, mais c’est au détriment de notre mémoire, c’est indéniable. Idem pour le fixe…

Là où jadis je connaissais au moins 50 à 60 numéros par coeur, j’en comptabilise à peine 10 (et encore, avec des moyens mnémotechniques dont je vous ai déjà parlé, il faut que je mémorise d’abord les moyens mnémotechniques et ne pas les inverser…)

Là, mystérieusement, l’appareil a récupéré les contacts de mon premier portable, plus ceux que j’avais re-rentrés depuis l’achat du second. J’ai passé une heure à tout mettre en ordre et retirer les doublons, pour m’apercevoir que les contacts que j’avais rentrés dans le deuxième portable, mais jamais dans le premier, avaient disparus.

La carte machin, n’avait retrouvé que ce qui faisait doublon…

Obligée donc, d’appeler certaines personnes pour leur demander leur numéro en 06… et de vérifier avec ceux qui ont changé de numéro entretemps, si j’avais bien le bon. Car pareil, les textos reçus sur le premier Nokia s’étaient volatilisés, alors que j’avais retrouvé ceux du vieil appareil…

Incompréhensible…

Mais vachement intéressant de retrouver un texto de Delphine me demandant de l’appeler d’urgence vu qu’elle avait une gastro, en 2008…

Je pensais pourtant, grâce aux textos, ré-enregistrer les numéros de ceux qui me les avaient envoyés dernièrement, ni vue ni connue, mais c’était donc impossible…

Là, le répertoire papier de mes parents m’a été d’un grand secours. Un répertoire papier rend rarement l’âme comme une batterie de portable. Il peut peut-être prendre feu brusquement : si je vois le phénomène se produire, je fais un post immédiatement (et je vais direct allumer un cierge dédié à la vierge, parce que j’aurais un doute…)

Evidemment on peut être victime d’un incendie : mais là on touche au cruel et à la malédiction la plus perverse. Je ne pense pas que le « virtuel » y résiste plus que le « papier » (dont on retrouve parfois miraculeusement des pages intactes dans une cheminée où on l’a brûlé volontairement…)

Idem pour l’agenda, que je tiens scrupuleusement depuis 2010, délaissant mes post-its que j’égarais partout, en ne m’en prenant qu’à moi. L’autre jour que je le consultais, quelqu’un que je ne nommerai pas m’a demandé pourquoi je ne notais pas mes RV dans mon agenda de portable « c’est plus pratique tu sais ». Oui, sauf qu’à moins d’un coup de chance extraordinaire, j’aurais paumé tous mes RV du premier trimestre, alors que mon agenda papier est toujours dans mon sac.

J’ai été échaudée d’ailleurs, quand j’étais encore chez Truchon, par mon chef direct qui rentrait tout dans son appareil ultra sophistiqué, appareil qui une fois par trimestre tombait dans les WC, ou de la voiture, ou bien par terre juste avant de se faire piétiner par son propriétaire… Propriétaire bien content que je puisse tout lui redonner car dûment noté sur un agenda trônant sur mon bureau…

Dans le même ordre d’idée, j’ai deux copines qui n’ont plus ni montre « on regarde sur le portable », ni radio réveil « c’est le portable qui sonne », ni minuteur pour la cuisson des endives, ni quoi que ce soit qui puisse se trouver sur un téléphone portable, une tablette de chocolat, ou un Imachinchose.

Les cartes routières en papier ont été mises à la récupération papier : avec un GPS elles se perdront de la même manière. Jusqu’au jour où le GPS se bloque sur Nancy, mésaventure authentique arrivée à une de mes amies, dont le GPS voulait systématiquement la faire passer par cette ville, alors qu’elle ne demandait que le plan d’arrivée à Meudon, après avoir fait Rambouillet/Meudon…. Non, le GPS voulait Rambouillet/Nancy, puis Nancy/Meudon…

Moi j’ai toujours un minuteur allant jusqu’à 1 H pour la cuisson des oeufs coques ou de quoi que ce soit d’autre (puisque l’oeuf coque c’est 3 minutes comme me le répète toujours Mrs Bibelot), un radio réveil qui a l’âge de Pulchérie, et donc un agenda/répertoire que j’ai complété après avoir récupéré tous les numéros.

Parce que désormais j’ai noté les adresses importantes, ayant pris il y a un petit moment la résolution (que j’ai mis un an à tenir) de garder agenda et répertoire à jour… Pour le répertoire j’avais fait un faux pas, à cause du portable…

D’accord, mon sac est assez lourd, avec toute la paperasse que je trimballe dedans.

Mais en cas de « ça va couper chérie », au moins, je suis certaine de conserver certaines données…

On peut me piquer mon sac allez-vous me dire…

Oui, papier ou autre, de toutes manières ce sera une grande perte…

Sauf que là, le poids du sac permet de ré-inventer la masse d’arme, et ce n’est pas rien…

La vie n’est qu’un long calvaire… (surtout quand dans le sac ça fait PSHITTT !)

J'ai (encore) emmené Diabolos à Paris… (Part 2)

Mon_animal_de_compagnie

Le mercredi je pars à la recherche de l’itinéraire qui m’avait servi pour me perdre, la bonne rue étant en travaux en septembre dernier…

Impossible de remettre la main dessus, et tous les sites « itinéraires » refusent de me donner le trajet que je connais théoriquement, à savoir quitter le périf sud Porte de Montreuil pour m’égarer dans le 20ème…

Non, ils ont décidé de me faire passer ailleurs. Or, je veux faire 90 % du voyage sur une portion que je connais !!!

Delphine me rassure, Porte de Montreuil n’est finalement pas le plus simple, je t’envoie un mail ma petite maman, pour t’expliquer à partir de la Porte de Vincennes. Elle ne sait pas comment arriver Porte de Vincennes, mais ce n’est pas grave, moi je sais, pour une fois…

Je lis le mail en diagonale. On ne devrait jamais lire les trucs en diagonale, surtout quand « ON » c’est moi, et que je pars à Paris en voiture. En rayé, ce que je n’ai pas lu.

« Porte de Vincennes direction nation
prendre la rue des pyrénées qui se trouve être la deuxième à droite (deuxième à partir de la porte de vincenne). Puis remonter la rue. Prendre la Xème à gauche etc…

Je note donc scrupuleusement NATION, deuxième à droite, puis Xème à gauche, sans oublier le ETC… très important.
  • Je pshitte du Feliway qui rend les chats heureux, dans la caisse de transport de Diabolos qui n’est tout à coup pas du tout heureux, vu déjà que sa caisse à litière a disparu de la cuisine, ainsi que son petit couffin du salon, et qu’il sent l’arnaque arriver.
  • Pour lui phéromones apaisantes = voyage en voiture, c’est clair.
  • Je le récupère dans le clic clac de l’ancienne chambre des filles
  • Il miaule
  • Je miaule en retour, ce qui ne donne aucun résultat,  et j’arrive à le faire entrer dans sa caisse malgré les 4 pattes écartées, je ferme la caisse, et il débute « l’air des bijoux« .
  • Je hais « Faust »
  • En voiture
  • 12 H 45 : ca démarre
  • Jusqu’ici, tout va bien.
  • Ca roule
  • Pas tellement en face, le vendredi après midi les embouteillages commencent sur la RN10 dès 12 H 47 (la preuve) dans le sens Paris =>Province. Je vais me faire chier pour rentrer.
  • Pour l’instant tout va bien
  • Prise du périf sud, curieusement fluide
  • Ah non, un bouchon (cela m’aurait manqué)
  • « Diabolos tais-toi »
  • « Miaou » répond-il en grattant frénétiquement dans sa caisse.
  • Feliway un jour Féliway toujours seulement.
  • Porte de Vincennes, je suis sauvée, je sors.
  • Je zieute mon mémo, NATION est fléché, c’est aisé.
  • Je passe entre les colonnes de NATION
  • Puis je m’engage sur le rondpoint de la place de la NATION
  • Chic il y a une contre-allée, je vais trouver aisément la deuxième à droite.
  • Il est 13 H 45, pour être chez Delphine à 14 H je suis large.
  • Quel dommage de ne pas pouvoir contempler avec admiration dégoût les horribles statues figurant la Nation, la Liberté en avant, la Victoire en chantant et j’en passe. Ce n’est pas de ma faute si sur le plan artistique je les trouve d’un goût douteux…
  • Y’a aussi le mec je ne sais plus où avec le même bonnet, la bouche ouverte parce qu’il chante, à poil avec juste un morceau de chiffon cachant le plus intéressant de l’homme, qui brandit lui aussi un drapeau, mais ne nous égarons pas…
  • Je déteste l’image de la République avec bonnet Phrygien. D’autant que Liberté ou République ont toujours un nichon à l’air. C’est confortable sans doute pour brandir un drapeau.
  • M’en fous de la République et de la Liberté en avant (la Victoire en chantant m’échappant tout à coup totalement), je prends la deuxième à droite. En suivant donc les indications, puisque le nom du boulevard n’est pas visible de là où j’arrive. Le nom du boulevard est visible uniquement pour ceux qui emprunteraient le sens interdit, puisque je suis sur une voie à circulation sens unique.
  • Merde, ce n’est pas le bon boulevard.
  • Si je croise celui qui a accroché les noms des rues dans Paris, je l’émascule.
  • Ceci pour le cas où un masochiste attendant la mort se promènerait tel un homme sandwich avec écrit en gros « c’est moi qui ai accroché TOUS les panneaux dans Paris et je vous emmerde »
  • Même Bruce Willis il ferait pas.
  • Je tourne dès que je le peux.
  • Je reprends la contre allée, nettement moins optimiste qu’il y a 5 minutes.
  • Je demande à trois reprises où est cette fichue rue que je cherche
  • On me répond trois fois que c’est la prochaine à droite.
  • Putain ce n’est pas possible, c’est toujours le dernier Kinder Bueno et la prochaine à droite !!!!
  • A gauche d’un autre côté ce sont ces statues vraiment moches !!!!!
  • La Xème fois (je ne sais plus compter)  je me retrouve Boulevard Charonne. Je sais que je ne suis pas loin, mais la carte du 20ème ne s’est pas incrustée correctement dans mon cerveau.
  • Pourtant je l’ai fixée pendant 10 minutes la veille, avec les jumelles, la loupe de papa.
  • Puisque c’est comme ça, je me gare sur un passage piéton et j’attends la mort.
  • La mort risque d’être lente à venir, même si le jour fatal où elle va se pointer, ce sera forcément trop tôt, on est d’accord, mais je ne suis pas en état de philosopher.
  • Du coup j’appelle Delphine en éructant que j’attends la mort, et qu’une putain de bordel de merde de connasse m’a indiqué la mauvaise direction
  • Delphine me suggère d’être polie,  de ne plus attendre la mort, mais d’aller rejoindre la contre allée de la place de la nation, de me garer où je peux en mettant mes warnings : elle arrive.
  • Au moment où j’ai réussi à me remettre dans la bonne direction, elle me rappelle pour me dire de rester Boulevard Charonne, elle arrive.
  • Putain, je ne peux pas rester Boulevard Charonne vu que je viens tout juste de le quitter retrouver la contre allée. D’ailleurs, je suis garée avec mes warnings entre une station de Vélib et une station RER et j’attends la mort je l’attends de pied ferme.
  • Le prochain qui me demande la direction de l’abbaye des Vaux de Cernay dans mon coin, je le dirige direct sur Trappes zone de non droits,  ha mais !
  • « Miaou » fait le chat
  • « Ta gueule » que je lui réponds.
  • A tous les coups Delphine va me rappeler pour me demander dans quel angle je suis.
  • Place de la Nation et… pas d’indication du nom de la première à droite. Ce doit être visible du mauvais côté.
  • Si un homme sandwich se pointe, vantant les mérites de signal, je l’émascule avant de le sodomiser avec son tube de dentifrice et de l’égorger.
  • Je demande à une dame qui me précise que c’est le boulevard machin truc.
  • Au moment où elle me donne cette précise indication, je vois ma fille dans le rétroviseur.
  • Je suis sauvée.
  • Elle monte dans la voiture en rigolant un peu tout de même, et prend la caisse de Diabolos sur ses genoux.
  • « Miaou » fait le chat sur un autre ton, car il a reconnu sa soeu-soeur…
  • Je précise à Delphine que j’eusse mieux fait de m’en tenir à la porte de Montreuil, où j’ai des potes pompiers ou flics.
  • Plein de potes pompiers ou flics.
  • Elle me dit que l’imparfait du subjonctif fait un peu has been, et qu’effectivement j’ai dû bien m’énerver.
  • Je cause à l’imparfait du subjonctif si je veux, et je trouve hallucinant qu’elle ait trouvé le bon nom du bon temps en même pas une seconde. Parce que si l’on sait parler et écrire, à partir d’un certain âge on ne sait plus quel temps on emploie ou ce qu’est un complément circonstanciel de temps ou de lieu (parce qu’on s’en fout).
  • Sans vouloir me jeter des pétales de roses, il est vrai néanmoins n’est-ce pas, bien sûr, que j’emploie assez facilement l’imparfait du subjonctif.
  • Elle me répond qu’on réformera l’éducation nationale un autre jour et m’intime l’ordre de démarrer. Puis de couper mes warnings…
  • 12 minutes plus tard, après avoir eu pendant le trajet avec Delphine transformée en GPS,  l’explication du fait que j’avais lu le mail en diagonale, je n’avais pas à aller jusqu’à NATION,  Crac, une place de libre, juste au bon endroit, dans la bonne rue.
  • C’est louche.
  • Non me dit Delphine ce n’est pas louche il y a toujours de la place à cette heure là.
  • Comme je n’ai évidemment pas la saleté de carte de paiement spéciale Paris, je suis bonne pour une prune à 11 euros, mais tant pis, dans Paris à vélo on dépasse les autos, à la guerre comme à la guerre.
  • OUF, la livraison du chat va pouvoir se faire…
Des fées se sont penchées sur mon berceau. L’une d’entre elle tenait à la main le livre « plans de Paris rue par rue et arrondissement par arrondissement », relié tout cuir, bien lourd, et elle me l’a laissé tomber sur la tronche.
J’vois qu’ça…
Et la prochaine diagonale que je rencontre, je lui pète un genou…
Je ne précise plus rien concernant les publicités vivantes…
La vie n’est qu’un long calvaire…