Les affreux moutards…

boxe-copierVivement la rentrée et paix sur terre aux profs et instits de bonne volonté.

Après l’épisode de la pierre reçue par moi et de mon clash avec le père d’un bambin, aussi charmant que son fils, la troupe n’a pas été consignée à la maison à finir ses devoirs de vacances.

« Les gosses, faut bien que ça s’amuse »…

Rentrant chez moi pile poil une semaine après cet épisode hilarant, j’entends que l’on s’amuse un peu fort derrière chez moi.

A savoir côté cuisine et chambres qui donnent sur une pelouse rustique et un bois.

Je vais jeter un oeil de mon balcon de cuisine et je découvre, patatras, la bande de gamins de « l’autre jour ».

Qui s’en donnent à coeur joie :

  • En coupant les uns après les autres, les bambous soigneusement plantés il y a 3 ans de cela, et qui commencent à être bien développés et à faire très joli
  • En arrachant à tout va ce qu’ils peuvent, d’un saule pleureur planté l’année de mon arrivée (1995) et qui commence à être vraiment beau
  • Et je rêve ou quoi, mais LE sale gosse a de nouveau un lance pierres dans les mains, avec lequel il essaye d’avoir un des deux chats errants dans le secteur, et au sujet desquels toute la copropriété s’est cotisée pour faire pratiquer une stérilisation, et que tout le monde nourrit.

Mon sang ne fait qu’un tour, mais j’hésite à intervenir, même de mon balcon. A toujours râler, je vais passer pour une emmerdeuse…

La lâcheté m’étouffe sur ce coup là, mais qu’à cela ne tienne, je ne suis pas seule au monde, pour une fois, en ce mois d’août où ma résidence se vide.

Voilà qu’arrive d’un pas martial, un de mes voisins, dont les enfants sont bien élevés, qui ne trainent jamais à faire n’importe quoi, disent bonjour, et vous tiennent la porte ouverte en cas de besoin. Je les vois partir à la piscine chaque début d’après midi quand je sors de chez moi pour me vider la tête : eux s’occupent agréablement.

Ce père, un comble, expédie même ses deux  pré-adolescents faire des courses à Champion « ta mère te l’a demandé, alors plus vite que ça ». Et la première fois que j’ai entendu ce dialogue, j’ai sourit, songeant à l’air horrifié de Delphine jadis, à qui j’avais demandé d’aller acheter du pain et un litre de lait « je vais avoir l’air de quoi, avec mon pain et mon litre de lait ? »…

Je sens que cela va chier, je reste sur le balcon de ma cuisine pour voir la chose. Je fais rarement la concierge, mais là, la tentation est trop forte.

  • Premier acte du drame : il choppe le môme au lance pierres par le col, lui arrache l’arme du crime ET lui flanque une baffe. Enfin un genre de claque, pas de quoi faire une marque… EN PRISON !!!
  • Le môme braille. Je reconnais son krikitu.
  • « Tu la ferme ou je t’en colle une autre, c’est quoi ces manières de vouloir tuer ou blesser cette pauvre bête ? Quel est l’imbécile qui t’a donné ce lance pierres ? »
  • L’autre rétorque toujours en hurlant que l’imbécile c’est son pèèèèèère !
  • Les autres se figent, mais qu’à cela ne tienne, c’est leur tour.
  • « Et vous ? De quel droit abimez-vous ces arbres et plantes qui appartiennent à tout le monde ? Vous me donnez vos noms et vos adresses et plus vite que ça, sinon j’appelle la police » (il sort un carnet de sa poche de la main droite et palpe la pochette dans laquelle se trouve son portable, pour montrer qu’il ne plaisante pas)
  • Les moutards s’exécutent, confus, pendant que le braillard part en courant au son de « papaaaaaa au secours, un vilain bonhomme nous embête ! »

Et voici le père, habitué sans doute à se déplacer au moindre krikitu, et je jubile sur mon balcon.

Les choses risquent de rester moins verbales qu’avec moi. Je connais mon voisin : charmant et tout, mais il ne faut pas le faire chier. Il a un jour flanqué des baffes à des adolescents qui s’amusaient à renverser les poubelles et leur a fait tout ramasser… On ne les a jamais revus…

Effectivement, ça se gâte rapidement après un bref échange. Le père ne peut pas demander à l’autre s’il a ses règles (et toc !) donc il se rabat sur le terrain glissant de la paranoïa (il faudrait arrêter d’employer des termes non appropriés).

L’autre lui précise qu’il est non seulement paranoïaque, mais également psychopathe et tueur en série et qu’il va le lui démontrer illico en lui pétant la gueule.

Comme avec moi, l’autre recule tout en continuant à plaider la cause de ces pauvres gosses qui s’ennuient et qu’il faut bien qu’ils s’occupent non ?

NON PAS COMME CA !

Mon voisin est vert de rage, je jubile toujours sur mon balcon, et là, ils me voient tous les deux :

  • Ah madame Dabra ! Vous êtes témoin de ce que faisaient ces sales gosses ?
  • Oh oui, d’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, j’ai été blessée par un lance pierres et j’ai déposé une main courante à la police. Je vois qu’on a donné à nouveau un engin admirable au chiard qui braille
  • Le chiard vexé du terme, s’arrête net.
  • Non mais vous êtes complètement inconscient lance mon voisin à l’autre qui essaye de me fusiller du regard à nouveau. Votre fils a blessé quelqu’un et vous lui redonnez son lance pierres ?
  • Avec perfidie je précise que j’ai laissé le lance pierres au commissariat et que celui-ci est donc une nouvelle mouture, remise au fils par le père (et où est donc le saint esprit ?).

Cela a été juste une bourrade, le mec que l’on pousse d’un coup sec, qui ne s’y attend pas et qui tombe (le père).

Il braille à son tour. Ce pauvre choupinet est tombé sur une pierre et il a maaal !

  • Bien fait pour vous pauvre con !
  • Ne m’approchez pas et rendez-moi ce lance pierres !
  • Ce lance pierres je vais vous le planter où je pense, ça vous donnera à réfléchir à chaque fois que vous voudrez vous asseoir ! (ah oui, ça se précise, je veux absolument voir la chose…)

Ca se gâte vraiment. Arrive mon voisin du dessous d’en face. 70 ans bien sonnés, mais en pleine forme, carrure imposante. Je ne sais pas ce qu’il faisait avant sa retraite, mais comme mon père, on n’a pas dû l’emmerder souvent…

  • Non mais c’est bientôt terminé ? Monsieur relevez-vous, Monsieur Choc, calmez-vous. J’ai assisté à votre intervention, vous aviez parfaitement raison, mais il faut savoir s’arrêter. Les enfants vont présenter des excuses, le père va reprendre le lance pierres, et tout le monde va rentrer sagement chez lui
  • Non, répond monsieur Choc, le lance pierres, je le garde (zut, je vais louper un grand moment pornographique)
  • Pour les excuses, les gosses font non de la tête
  • Le père se relève et toise le nouveau venu
  • Non mais vieux con, vous ne pourriez pas crever plutôt que de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? (quel admirable exemple pour les mômes…)

Le « vieux con » n’avait pas du tout l’intention de « crever », et si l’autre à peine relevé s’est retrouvé au tapis à nouveau, c’est en se tenant la mâchoire.

Je ne sais pas jusqu’où en seraient allées les choses, si deux flics n’avaient pas débarqué au moment où le père venait de se relever à nouveau, bien décidé à rendre coup pour coup.

En effet, je l’ai su après, dès que les gosses ont commencé à faire les andouilles, une autre voisine avait appelé la police. Je l’ignorais mais dans la zone pavillonnaire qui jouxte ma résidence, cette petite bande d’affreux moutards avait causé pas mal de dégâts depuis la mi août, avec toujours le braillard protégé par son père en cas de conflits. Sinon pour certains, cela avait été la surprise en rentrant des poubelles renversées, des fleurs arrachées, de pneus dégonflés, et pour une maison 2 vitres cassées…

Tout le monde en avait causé un jour ou l’autre, et j’avais d’ailleurs le lendemain du coup de la pierre lancée par Pierre, raconté ma mésaventure à une de mes voisines avec laquelle je taille volontiers une bavette car elle est charmante.

Sur la demande des flics et de Monsieur Choc, je suis descendue à mon tour. J’ai répété l’histoire de ma main courante, mon altercation avec le père ici présent, et raconté ce que j’avais vu les mômes faire avant l’intervention de monsieur Choc.

Par contre, il ne faudrait pas vieillir. C’est moche. On perd la boule.

Car sur le coup, je n’ai eu aucun souvenir d’avoir vu Monsieur Choc pousser le père par terre, et le « vieux con » lui flanquer un bourre pif…

C’est bêêêête !