Enfin chez lui…

Courrier 1917Mon grand-maternel avait écrit cette carte postale à son père grièvement blessé fin 1916.

Je vous précise le texte, qu’il a dû écrire (évidemment au porte plume) en tirant la langue, alors qu’il venait tout juste d’avoir 5 ans. Depuis octobre, et en attendant sa future rentrée à l’école, son grand-père paternel lui apprenait à lire et à écrire pour qu’il puisse avoir un peu d’avance, et parce que l’instruction c’est très important… (soupirs des plus jeunes qui eux n’en voient pas l’intérêt;

« Cher papa jiraite voir quan la neige sera fondu je t’emberasse bien fort ton petit gas Henri ». Il avait lui-même écrit le « Adjudant » dont il était si fier, et mon arrière grand-mère a écrit le reste, pour être certaine que la carte arriverait à destination.

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Allo mamannnnn ! (bobo) (part 1 sur l’infini…)

femme et souris

Je commençais à 8 H 30 chez Truchon. 8 H 31 un beau matin, le téléphone sonne, je repère immédiatement le numéro de portable de Delphine qui s’affiche sur l’écran de super téléphone de super maman.

Diantre, il y a urgence vu cette heure matinale et l’amour de cette même heure matinale que ma progéniture tient de moi. Mon coeur se serre et manque un battement (à force, on m’aura).

  • Alloooo mamannnnn !
  • Oui ma puce ??? (ma chérie, mon amour, la chair de ma chair…)
  • Yé ma pas va hi ! snif snif !
  • Respire ma chérie, je ne comprends pas ce que tu me dis
  • Yé ma pas va hi ! snif snif !
  • Arrête de pleurer et respire ! (NDD !)
  • Viiii ! (sanglots) Ma-mamannnnn !
  • Mon coeur se serre à nouveau. C’est grave !
  • Qu’y a-t-il ma chérie ?
  • OUIIINNNNN ! et resnif !
  • Qu’y a-t-il ma chérie ? Respire, voila, tu respire, parle po-sé-ment (on peut toujours rêver)
  • Mamannnnn ! Y’A UNE SOURIS DANS MA CHAMBRE ! (21 ans, toutes ses dents, sauf les dents de sagesse, je me suis mal concentrée pendant la conception, non, c’est la faute d’Albert)
  • Quoi ?
  • Je l’ai vu rentrer hier soir vers 1H (donc ce matin, quand je vous le disais que mes filles sont comme moi, à veiller jusqu’à pas d’heure pour être comateuses le matin…), elle s’est réfugiée sous l’armoire ! (quelle idée d’avoir une armoire dans une chambre de bonne !, salauds de propriétaires exploiteurs d’étudiants diants diants)
  • J’ai passé ma nuit à la chercher partout, j’ai tout rangé (c’est déjà ça), j’ai tout mis en hauteur, je n’ai pas pu dormir parce qu’elle allait courir sur moi si je m’endormais, c’est obligé. Mamannnn, j’ai peuuuuur !…
  • Elle doit toujours être sous l’armoiiiiiire, j’ai peuuuur ! Je ne la vois pas elle s’est planquée ! (salope de souris !)
  • Que puis-je faire ma chérie ? Je suis à Trappes, AU BOULOT, et toi à Paris…
  • (Sa soeur habite en face, de l’autre côté de la rue et gendre n° 1 n’a rien du tueur de souris implacable, cela sera prouvé plus tard (ICI)… Je sens pourtant qu’il risque de passer un mauvais quart d’heure)
  • Pulchérie et Vianney sont réveillés ?
  • Nonnnnnnn ! je guette leur fenêtre depuis 5 H, ils dorment toujouuuuurs !
  • (Les monstres !)
  • Mamannnnn, je suis sûre que la souris est toujours làààààààà ! Maman, au secours j’ai peuuuur !
  • (Qu’est ce que cela va être quand elle va accoucher…, d’un autre côté elle peut nous chier sa pastèque avec le sourire, l’hérédité étant étrange…)
  • « C’est mimi ma chérie une petite souris… Tu m’aurais parlé d’une mygale j’aurais appelé les pompiers, mais là… Je ne sais pas quoi faire… »
  • « COMPTEZ SUR VOTRE MERE, TIENS, EN CAS DE BESOIN ! »
  • SCHLARK !
  • Personne n’a plus entendu parler de la bête du Gévaudan immonde, cela a toujours été cela de pris…
  • D’un autre côté, je précise qu’en mère inquiète, s’il avait été question d’une mygale, je serais partie dare dare pour terrasser le monstre, j’aurais appelé les pompiers. SI ! Mais bon, si le monstre avait été une mygale, Delphine évanouie n’aurait pas pu me téléphoner, alors on ne saura jamais ce qui aurait pu se passer…
  • Théoriquement tout de même, je suis une héroïne (au téléphone)

La vie n’est qu’un long calvaire, je n’arrête pas de vous le dire, et personne ne me croit…