Rencontre mystique…

Comme beaucoup, j’ai naïvement trainé sur ce site. En fait ce n’était pas vain, car certaines rencontres valaient leur pesant de noix de cajou et quelques années après cela laisse de bons souvenirs. Qu’est-ce qu’on peut se poiler… après…

Le premier d’une petite liste, avait l’air tout à fait normal. J’aurais dû me méfier, un homme normal c’est louche par définition, il a forcément quelque chose à cacher, ou une tare inavouable.

Après quelques échanges téléphoniques (j’avais son numéro mais pas réciproquement), il avait été décidé d’une rencontre. J’étais telle un iceberg à l’idée de m’engager pour un dîner, et avais proposé de boire un coup quelque part et après on voit : restaurant ou pas. Lui insistait pour un dîner, au son de « je t’invite ». Mais invitée ou pas, je n’étais toujours pas chaude. Et puis j’ai fini par céder, et j’avais à la fois raison et tort, raison parce qu’on ne m’y reprendrait plus jamais. Et tort parce que finalement j’avais raison…

Donc RV devant tel restaurant. J’avais garé ma voiture de manière à pouvoir m’esbigner au caz-où discrètement sans être suivie et le lieu était neutre.

J’ai vu arriver une voiture dont le coffre touchait quasi terre. J’étais tombée sur un journaliste (ça je le savais), qui profitait d’être allé chercher un maximum d’exemplaires de son dernier magasine parce qu’il changeait d’éditeur, pour me fixer rendez-vous (ça je l’ignorais). Bon on a le droit de rouler en voiture surchargée le problème n’était pas là.

Physiquement il était assez loin de ce que j’imaginais d’après sa photo, et pour cause, en 10 ans un homme peut perdre tous ses cheveux et attraper des lunettes. Je n’ai rien contre le physique des autres, mais quand il y a tromperie manifeste je me hérisse. J’ai donc un peu hésité, mais il m’a précisé que même journaliste il ne se prenait jamais en photo et que son dernier photomaton remontait à 12 ans. Je me suis dit que j’aurais pu mettre sur le site une photo de moi étudiante et que j’étais bien stupide, mais je n’ai rien osé dire. Là encore on ne m’y a pas reprise et la fois suivante apprenant que le gnome qui me frappait sur l’épaule après avoir annoncé 1,80 m avait mis la photo de son frère nettement mieux, j’ai tourné les talons et je suis repartie… Bref…

Nous sommes donc rentrés dans le restaurant, nous sommes installés. Il avait l’air assez content lui, et m’a donc fait la totale pour me montrer qu’il était un homme, un vrai, un dur, un tatoué.

  • En premier lieu sans me demander mon avis, il a demandé deux kirs. J’aime bien le kir, mais la moindre des choses était de me demander mon avis.
  • Il a levé son verre « à nous », malgré mon air un peu crispée de celle qui se demande s’il y a une fenêtre dans les toilettes pour s’échapper (réponse négative après enquête, et je fuis désormais tout restaurant qui ne dispose pas d’une fenêtre dans les toilettes).
  • Il m’a demandé ce que je voulais comme plat dans ce restaurant de poissons. M’a précisé que le saumon c’était de la daube partout, et m’a commandé du Bar. J’aime bien le bar mais pas que l’on choisisse à ma place : c’est simple, je me fige.
  • A la demande du garçon, il a précisé que nous prendrions de la Saint Yorre j’adore, alors que je déteste tout ce qui est pétillant, limite même le champagne d’ailleurs. Il a tiré la tronche quand j’ai demandé un demi de blanc, vu qu’il invitait… Ce qui ne l’a pas empêché de piocher copieusement dedans (donc j’avais bien fait de ne pas commander un quart)
  • C’était bien parti et je suis donc restée un peu silencieuse. Pour qui me connait c’est mauvais signe sauf si j’ai annoncé la fièvre aphteuse en arrivant.
  • Comme je me taisais, il m’a raconté ses déboires avec sa salope d’ex femme qui l’avait dépouillé de tout et à qui il avait laissé sa maison, ses meubles et même ses photos d’enfance. Mais il n’était pas amer, non, une relation amoureuse doit être axée sur la con-fiance. Moi je me disais qu’il me mentait ou qu’il était vraiment con.
  • Comme je n’étais pas totalement d’accord avec sa confiance à 100 % accordée à quelqu’un qu’on connait depuis 3 semaines (et uniquement par téléphone) il m’a répondu que je n’y connaissais rien et qu’il allait m’expliquer.
  • Le temps qu’il m’explique, il a pu commander, toujours sans me demander mon avis, deux iles flottantes.
  • Après m’avoir expliqué il a pris un air pincé quand je lui ai précisé que je n’étais toujours pas d’accord et que je ne me remarierais que sous la contrainte d’abord. Contrairement à beaucoup d’hommes, il était accro au mariage et venait de divorcer pour la 4ème fois, envisageant avec impatience de se remarier une 5ème fois.
  • Il m’a déclaré que j’étais têtue et que c’était insupportable. Comme il avait 2 ans de plus que moi, il avait plus d’expérience que moi, il en savait plus que moi, et d’ailleurs si nous étions ensemble il me mettrait au pas et plus vite que ça. Là il a pris l’air satisfait de celui qui a marqué un point et m’a demandé si on allait à l’hôtel ou chez moi.
  • Je lui ai précisé qu’il allait à l’hôtel s’il le souhaitait, mais que pour ma part je rentrais chez moi toute seule et plus vite que ça également.
  • Sentant le roussi, le garçon dont on peut admirer l’instinct, a apporté la note et là, l’homme, le vrai, le dur, le tatoué, a précisé sans rougir « c’est pour madame »
  • Il n’était pas question que je me dégonfle, même s’il m’avait gonflé à un point pas imaginable. Je me suis levée, j’ai pris mon sac, ma veste et je me suis dirigée vers la porte avec toute la dignité dont j’étais capable, non sans avoir dit bien distinctement « pauvre crétin ! » en créant un petit silence dans la salle. De l’extérieur j’ai pu le voir, tétanisé sur sa chaise, attendant visiblement que je revienne : on n’avait jamais dû lui faire ce coup là.

Une fois dans ma voiture, je me suis promis de continuer à ne jamais donner un numéro de téléphone quel qu’il soit et à ne jamais m’engager pour autre chose que boire un verre, et après on verra si on dine ou non…

Je ne sais pas si son « aura » de journaliste lui permettait de se comporter comme il le voulait… J’ai tout de même eu avec lui, ma plus belle expérience de rencontre mystique…

Après peu de temps, j’ai arrêté…

Je vous l’ai déjà dit (je crois) mais la vie n’est qu’un long calvaire…

Comment supporter nos collègues de bureau : le vrai mec

culturisme-copierLui c’est un vrai, un dur, un tatoué. Avec lui on va savoir qu’il y a de vrais hommes, et donc en conséquence, des faux…

On va le sentir très vite : le déodorant, c’est pour les tapettes…

Il ne mange pas des sandwiches de PD, lui… Enfin, il mange comme un homme, un vrai (il engloutit, on ne retournera plus à la cantine avec lui…)

Il fait d’ailleurs beaucoup de remarques ayant trait à l’homosexualité, si vous voulez le vexer, dites que vous trouvez cela louche…

Parce qu’il ponctue ses conversations de : tapettes, lopettes, PD, etc… et que forcément ça lasse rapidement !

Il passe sa vie à raconter des horreurs salaces même pas drôles.

A l’écouter, il culbute une femme nouvelle tous les soirs, et assume sa femme après.

D’ailleurs sa femme n’a qu’à la boucler, c’est lui qui porte la culotte dans son ménage (donc un écossais en kilt est un faux homme, je ne vous parle même pas de la tenue des gardes grecs avec leur zupette)

Il méprise sa collègue d’en face : ingénieur ce n’est pas un boulot de femme, surtout dans le génie chimique, et pire encore si elle est meilleure que lui…

Il a ses bons côtés, sachez les utiliser en jouant les faibles femmes. C’est ainsi que :

  • C’est lui qui aura le pouce le plus puissant pour enfoncer la saloperie de punaise qui doit servir à accrocher le fichu calendrier.
  • C’est lui qui se mettra à quatre pattes pour débourrer cet imbécile de  putain de bordel de merde de copieur, parce que la terre est trop basse pour une faible femme et que vous avez peur de vous brûler ou de vous électrocuter (ne pas lésiner sur les petits cris de la femme effarouchée…)
  • Idem, c’est lui qui se couchera sous votre bureau pour reconnecter la foutue ordure de prise internet à l’ordi de la mort qui tue.
  • Et le jour où votre voiture vous lâche, c’est spontanément vers lui que vous allez : il aura à coeur de faire le diagnostic en se couchant sous la voiture pour constater que c’est une fuite du réservoir d’essence, ou alors il changera la connasse de  roue…

Pratique…

Un homme, un vrai, un dur, un tatoué, peut parfois être indispensable, à petites doses…

Le vrai bonheur c’est le jour où sa femme appelle et demande à lui parler, qu’il murmure « oui bon, j’arrive tout de suite ma chérie », et qu’on le voit filer, le regard bas, la queue entre les jambes, et que l’on  a très bien entendu dans son écouteur le « je t’attends pour aller à Auchan et je te signale que je n’attendrai pas une demie heure de plus ! ».

Lui c’est peut-être un vrai, un dur, un tatoué, mais sa femme a du coffre…

Et lui, rôde au travers des gondoles, en espérant ne JAMAIS croiser un collègue de bureau… Si c’est le cas, l’horreur, il prétendra venir acheter tout ce qu’il faut pour la voiture, on fera semblant de le croire, alors qu’il trimballe tout le nécessaire pour une famille ordinaire (y compris des couches…)

La vie n’est qu’un long calvaire… 🙂