L'oiseau qui m'a rendue folle…

SitelleJe ne sais pas comme Jean-Poirotte, reconnaitre tous les oiseaux de notre région du premier coup d’oeil : c’est toute une éducation à refaire…

Le prisonnier était un passionné des oiseaux. Il a attaqué avec « les oiseaux du monde », puis devant la diversité incroyable s’est attardé sur « les oiseaux d’Europe », avant de décider que se cantonner à la France parce que ce n’était déjà pas si mal.

Il profitait de toutes les occasion pour traquer l’oiseau inconnu et lui mettre un nom, et pendant le mois de juillet traditionnellement passé à la mer, il partait avec ses jumelles et ses bouquins dans lesquels il notait par une croix avoir vu l’oiseau, en précisant quand et où.

Lui qui détestait la chaleur, a aimé la Camargue grâce à de nouveaux oiseaux à découvrir, particulièrement près de l’étang du Vaccares qui était à l’époque, assez accessible…

Il a transmis mine de rien cet amour des oiseaux à ses descendants, et papa est assez costaud sur le sujet. En cas de doutes, il a les livres de son père, moins un qu’il a donné à mon neveu Tristan qui a pour consigne s’il veut s’en débarrasser, de le rendre à la famille…

Bref, mes parents nourrissent les oiseaux toute l’année. J’en entend d’ici dire « l’été ce n’est pas la peine et gnagnagna ». Et bien si, c’est la peine. Garder mésanges et Cie à portée de la maison ne les empêche nullement de « faire leur boulot ». Il n’y a qu’à les voir régulièrement, négliger leurs boules et graines pour nettoyer rosiers, plantes multiples et noisetiers. Depuis que la nourriture c’est toute l’année, il n’y a plus jamais de pucerons, bête noire de Mrs Bibelot pendant des années.

Cette agréable parenthèse refermée, il y a un oiseau qui m’a narguée pendant 3 mois.

Je vais prendre le thé tous les jours avec Mrs Bibelot et j’arrive généralement avant qu’elle ne se lève de sa petite sieste, pour prendre connaissance du journal et préparer tout pour le dit thé. Et pendant ces 3 mois, l’oiseau que vous voyez là-haut, arrivait en même temps que moi.

Je le regardais bien, et au petit lever de papa, je lui en donnais une description la plus précise possible, mais c’était insuffisant, car il ne voyait pas de quoi il pouvait s’agir.

Il restait méfiant, car je lui avais fait le coup avec une mésange boréale qui a traîné quelques temps dans le secteur et que fort heureusement il a vue également mais tardivement, ce qui fait qu’il a bien dû en convenir : cet oiseau s’était quelque peu égaré, mais c’était bien la dite mésange (par contre, je suis incollable sur les mésanges…). Pendant 3 semaines il me demandait si je voyais bien clair en reconnaissant la bestiole sur un de ses bouquins.

Donc l’oiseau mystérieux pour moi, restait mystérieux pour lui, voire même, mal observé…

Limite il me soupçonnait de fumer la moquette avant d’arriver chez lui…

Et puis 3 mois ont passé, et l’oiseau sur lequel je n’arrivais pas à mettre un nom, et lui non plus, est arrivé un beau jour alors qu’il terminait ses mots croisés sadiques. Du premier coup d’oeil il a reconnu une Sitelle. Caractéristique normalement, sauf que là, elle picorait dans les boules des mésanges et que tout n’était pas vraiment observable.

Je vous présente donc cette Sitelle, qui m’a fait douter de moi pendant 3 mois, et qui cette année est en couple dans le secteur, et vient donc orner nos après-midi lorsque nous observons les oiseaux par la fenêtre.

Comme elles semblent nicher dans le secteur, nous attendons un peu, après le premier rush de la première couvaison des mésanges multiples, de voir combien de petits elles vont nourrir…

Un oiseau c’est beau, la nature est merveilleuse, variée, prolifique. Protégeons là.

PS : pour la première année il y a un bouvreuil, mais il ne vient jamais quand je suis là…