Neigerait-il ?

Neige 001Je vais relayer les chaînes d’info, au cas où vous seriez passé à côté de cette information importante : la France est en proie à des chutes de neige…

En plein mois de janvier on rêve tout debout…

Et on ne parle que de ça…

Lu aujourd’hui dans « le Parisien » de Mrs Bibelot, cette intéressante question posée à un météorologue : « comment expliquez-vous cet épisode hivernal ?« .

Il y a deux personnes qui méritent une médaille : celui qui a posé cette question très conne, et celui qui a répondu sans broncher (du moins s’il l’a fait, cela n’apparait pas dans l’article)…

Bref il neige. Depuis plusieurs années nous sommes plutôt habitués à voir tomber cette fichue neige (mais comment se fait-ce ?) en novembre et décembre, mais là, c’est au coeur de l’hiver qu’elle s’est décidée. Quel scoop !

Longtemps j’ai adoré la neige, m’y promener, les batailles de boules, les gros bonhommes à faire en sacrifiant une carotte. La magie de la neige reste quelque part au fond de moi, car il n’y a pas à dire : un paysage enneigé c’est magnifique.

Malheureusement, à l’âge adulte, principalement quand prendre sa voiture tous les jours est obligatoire, la neige représente plein d’inconvénients :

  • Ca glisse
  • La moitié des conducteurs ne sait pas se comporter sur neige ou verglas (il y a 25 ans j’avais pris des leçons et je dois cela à Albert, en plus de mes deux filles, les réflexes acquis n’étant jamais partis), alors même si nous maitrisons, nous ne sommes jamais à l’abri de quelqu’un qui peut nous rentrer dedans.
  • On passe un temps fou à libérer la voiture de sa gangue de neige.
  • Encore heureux d’ailleurs quand elle n’a pas gelé trop fort : en décembre 2011 j’y ai laissé deux essuie-glaces, déclenchés trop tôt.
  • On perd une essence folle à faire chauffer la voiture : au prix qu’on nous la vend, c’est honteux.
  • On se ruine en bombes de dégivrants qui ruinent les joins des bagnoles.
  • Si comme moi on est adepte des gants de laine, l’onglée finira toujours par arriver, et ça fait mal…
  • On découvre que suivant l’endroit où l’on habite les routes sont plus ou moins bien traitées. Dans le village de mes parents, c’est toujours très bien salé dès le début de la chute, même le WE, y compris toutes les côtes que l’on est obligés d’emprunter à l’aller ou au retour, le village étant dans une cuvette. Chez moi, à trois km, la municipalité s’est décidée l’année dernière seulement, à acheter le matériel ad hoc. Quand j’ai croisé la saleuse, j’ai failli faire une crise cardiaque. Les autres années, et bien parfois on ne pouvait pas rouler du tout…

Donc il neige. Cela occupe la moitié des infos du soir et du midi (et encore je regarde un journal court), et la quasi totalité des conversations.

Mes parents restent de marbre tout en salant leur cour, car ils n’ont pas envie de se prendre un gadin. Ils ont connu cela toute leur enfance, + celles de leurs enfants, car rares étaient les années sans neige qui reste d’ailleurs un des symboles forts de Noël… Mon père n’a d’ailleurs pas perdu sa manie d’aller mesurer l’épaisseur de la couche de neige toutes les deux heures (manie qu’il a refilé à un de ses petits fils).

Je ne suis pas plus surprise que cela non plus même si nous avons traversé des époques avec des hivers doux… Maintenant quand l’épisode neigeux arrive après décembre, tout le monde semble s’étonner. Mais cet épisode peut perdurer jusqu’en mars ! L’année de notre arrivée à Rambouillet (1974) nous avions eu 20 cm de neige pour le 14 avril.

Les filles petites, n’appréciaient qu’à moitié. Lors de l’hiver très enneigé de 1987/1988, j’étais la seule à me promener avec des martyres de la météo, qui hurlaient quand je voulais les faire descendre de la luge que leur père leur avait achetée, croyant leur faire plaisir (en fait, je tractais la luge, et j’y mettais les commissions car prendre la voiture dans le bled de l’époque se révélait impossible).

Puis, cela a changé, et elles ont fait des bonhommes de neige un peu partout, égarant ou mettant à mal des chapeaux, des écharpes, et même de vieilles perruques qui servaient à des déguisements, et qui n’ont jamais été retrouvées…

Delphine me téléphone ravie quand il a neigé à Paris, tout en me demandant de présenter mes condoléances au chat.

Car vous le savez, Sieur Filou déteste la neige : c’est froid et tout mouillé pour ses petits coussinets…

Moi ce que j’aimerais, c’est qu’on nous lâche un peu la grappe dans les médias. Un petit compte rendu, une petite alerte, et hop on passe à autre chose : le monde va si bien… Sauf que pendant qu’il neige on parle moins du chômage, de l’inflation et du reste…

Et j’aimerais aussi que la voisine du dernier étage, qui vit sur ses réserves, arrête de me seriner « qu’avec le réchauffement climatique finalement elle n’y comprend plus rien ».

La vie n’est qu’un long calvaire

(Photo de la sorcière, un petit zoom sur le petit bois derrière chez moi lonlère et tralala, il y a 5 ou 6 ans)…