A découvrir ou à relire : Les lions diffamés de Pierre Naudin

En juin 1340, le tout jeune Ogier d’Argouges accompagne son père à la bataille navale de l’Ecluse, première atroce défaite de l’armée française face à l’angleterre aux tous débuts de la guerre de 100 ans.

Au lendemain de la bataille, le jeune adolescent a perdu toutes ses illusions, la confiance en son roi et surtout en son honneur. Accusé faussement de trahison, son père, chevalier normand, a été dégradé devant les rescapés du massacre, et les lions de son blason ont été diffamés, à savoir privés de leur queue en panache.

Parti en Périgord avec un de ses oncles pour y faire l’apprentissage des armes, Ogier se sentant au bout de 5 années capable de venger l’honneur de sa famille, va tout mettre en oeuvre pour confondre le véritable traître.

Grande fresque de cette époque, le livre comporte un nombre appréciable de tomes pour qui aime lire.

Sans compromis aucun avec l’histoire, Pierre Naudin, descendant des Argouges, a su admirablement faire revivre cette redoutable époque, sans jamais tomber dans la mièvrerie et le « tout se termine bien » pour les héros principaux. On s’y croit, on y est, on a froid dans les chateaux l’hiver, chaud l’été, on a peur pendant un siège et l’on meurt trop facilement.

Et la lecture de cette saga a été pour moi une véritable épreuve (ou un long calvaire, au choix).

CAR :

Le premier tome : « les lions diffamés », m’avait été donné par Mrs Tricot, ainsi que le second « les fleurs d’acier ». Sauf que me procurer le troisième tome « la fête écarlate » m’a pris 2 années, les éditions Trévise ayant changé 2 fois d’éditeur (c’est idiot mais c’est comme ça, Trévise n’est qu’un nom…)

Même galère pour « les noces de fer » que j’ai attendu 3 ans en emmerdant régulièrement tous les libraires de France et de Navarre.

Et à la fin du 4ème tome si chèrement acquis, le héros meurt, j’avais du mal à m’en remettre, mais c’était la guerre, même si le héros n’avait que 19 ans.

Et puis on dira 10 ans après, traînant à la FNAC, me voici tombant sur le cycle « Ogier d’Argouges » au grand complet, chez un nouvel éditeur. Le premier tome (énorme) avait été scindé en deux, et, stupéfaction, il y avait 2 tomes après « les noces de fer », Ogier n’étant pas mort… Restait donc à lire « le jour des reines » et « l’épervier de feu » (et non, vous ne saurez pas comment cela se termine).

Pierre Naudin a écrit d’autres sagas qui m’ont nettement moins plu, et que j’ai donc données car si je devais garder tous mes livres, j’irais dormir à la cave.

J’ai découvert aussi un jour l’auteur, lors d’un reportage surprenant. Passionné du moyen âge et de ses ancêtres, Pierre Naudin à l’époque, vivait dans le château familial, avec son épouse, tel qu’au moyen âge, et habillé « époque », sa femme ayant appris à filer et à tisser… Ne mangeant que ce qu’il y avait à l’époque, etc…  C’était surréaliste…

Il n’empêche que cette saga que je vous conseille fort, je m’en vas la relire après 10 ans sans l’avoir ouverte. Evidemment si vous n’amez pas l’histoire et particulièrement cette époque là, ne m’en voulez pas : moi c’est Napoléon qui me gave, chacun ses goûts et ses époque