J'ai sabordé mon index droit (ET TOUT LE MONDE S'EN FOUT !)

doigtLe premier qui ricane, je lui en flanque une…

Ce n’est pas drôle du tout de se niquer l’index droit en se le brûlant. Non, pas du tout. Mais je sens que vous allez ricaner, et que si vous ricanez trop fort, je vais aller cultiver de l’oursin en Islande et toc !

C’était toujours pendant l’horreur d’une profonde nuit un dimanche à sale temps où en revenant de chez les parents, j’ai pris la saugrenue décision d’aller farfouiller dans mes armoires de salle de bain pour trier le grain de l’ivraie (à savoir foutre à la poubelle les produits périmés).

Ca allait, je n’avais que deux pots de crème à éliminer la mort dans l’âme, sans envie aucune de tester pour savoir si cela flanquait des boutons.

Une peau d’adolescente, merci, j’ai donné dans ma folle jeunesse pustuleuse où les dermatos n’étaient pas parés comme aujourd’hui contre les boutons.

Et puis je suis tombée sur un flacon de déodorant acheté par moi et pour moi, par Pulchérie qui travaillait chez l’Oréal, avec ses 60 % de réduction (mais pourquoi a-t-elle quitté l’Oréal ?). Du déodorant Vic*y (oui, c’est l’Oréal), sans gaz, pulvérisateur écologique donc. J’ai reniflé (avec précaution) le contenu du flacon.

Allez savoir en effet ce que votre sorcière aurait pu y concocter un soir de pleine lune, sans évidemment mettre une étiquette pour en savoir plus un autre soir de pleine lune…

C’était bien le déodorant, dont je ne m’étais pas servie depuis un moment. Eclair de génie pour comprendre pourquoi :

En bonne sorcière, j’aime bien tambouiller certains produits et j’avais versé dans ce flacon l’intégralité d’un sachet d’acide borique (anti odeur et anti transpirant), pour rendre le produit plus efficace. Sauf que je n’avais bien entendu pas lu le mode d’emploi pour l’acide borique et négligé de le dissoudre dans de l’eau en ébullition (en l’occurrence, le déodorant en ébullition).

Le tout s’était donc figé de consternation dans le flacon, mais je n’avais pas le coeur de jeter un excellent déodorant et un non moins excellent acide borique.

J’avais donc décidé d’attendre et j’avais bien fait : le tout s’était reliquéfié, et après vérification, plus aucune trace de cristaux d’acide borique n’était visible.

Sauf que j’ai un petit truc à dire sur ce déodorant : je n’en n’aime pas l’odeur. Non. Je trouve qu’il sent les dessous de bras (même sans acide borique) et que vous serez bien d’accord avec moi : un déodorant pour aisselles qui sent déjà les dessous de bras, ce n’est pas top. Ce serait comme un anti pue des pied qui sentirait le camembert faisandé en quelque sorte. Un scandale vu le prix (malgré les 60 % de réduction !)

L’odeur ayant été légèrement atténuée par l’acide borique ne me convenait pas, j’ai donc décidé d’y remédier en mélangeant mon mélange diabolique avec du déodorant en pishhhh !

Qui lui, sent très bon.

Fallait juste récupérer le contenu de la bombe à neutrons en pishant bien dans un petit récipient, avant de reverser le résultat du pishhh intense dans le flacon ad hoc.

Que celui ou celle qui n’a jamais essayé de récupérer le contenu d’une bombe de quoi que ce soit pour s’en servir à l’état liquide, me jette le premier bouchon de bombe…

C’était tout bête. Je me suis attelée à la tâche avec un réel bonheur (il y a des jours où il ne me faut pas grand chose…)

Sur le coup, j’ai senti le doigt pressant la détente la bombe, donc, l’index droit, se refroidir car exposé à ce qui sortait, alors qu’un givre suspect le recouvrait, ainsi que le récipient recueillant le liquide sortant de la bombe.

Je n’allais pas me laisser anéantir par une vague sensation de froid, vous pensez bien, une sorcière ne se laisse anéantir par rien d’autre que le pôle emploi, les impôts et un syndic malhonnête.

J’ai donc vidé la bombe dans son intégralité (persiste et signe), résistant à la tentation de l’ouvrir avec un objet pointu pour recueillir le reste de liquide, une expérience de ce type datant de 20 ans m’étant fortement restée en mémoire (en fait c’était Pulchérie qui avait essayé de planter un clou avec ma bombe (déjà !) de déodorant et qui avait eu la peur de sa vie quand la bombe s’était percée, (et moi donc)) (Je suis certaine que là, elle ricane déjà nettement moins…)

J’ai donc tout bien versé le déo qui sent bon, bien récolté, dans le déo qui sent moyen, constaté que tout sentait bon, mais que mon index droit ne répondait plus à aucune sollicitation de ma part.

Il était givré, comme moi…

Paradoxalement un froid extrême déclenche une brûlure. Voyez Frison Roche… Donc, j’avais perdu l’usage de mon index droit et j’ai un peu paniqué, parce que j’avais peur en tapant sur le rebord du lavabo de le voir (l’index droit) se détacher et tomber dedans (le lavabo).

J’ai testé la douche écossaise pour mon doigt. Ca marche. Et quand la circulation revient, ça fait vachement mal.

Revenu à la vie, mon index droit se rappelait à moi, minute après minute et réclamait du tulle gras (vu la tronche de la peau, c’était approximativement brûlure au 56ème degré).

La vie n’est qu’un long calvaire !

(M’enfin, j’ai du déo à l’acide borique qui sent bon NA ! et à moins 60.%)

Et sinon, Dom, Louisianne et Marcus (au hasard), vous êtes d’office condamnés à vous renseigner sur la logistique concernant l’élevage d’oursins en Islande.

Car je vous ai entendu ricaner. Le tour des autres viendra…

Quant aux filles… Clause de déshéritage oblige… (tu l’as vu passer en rase motte le piano ? Heu, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple à donner…)