Les feuilles mortes se ramassent à la pelle… (1)

feuilles-mortesA vivre avec Mrs Bibelot au quotidien, autrement qu’en WE prolongé, ou vacances, force m’a été de constater que :

  • Si dans la famille Jean-Poirotte a la réputation d’être têtu (comme tout le monde), sa femme, ma mère, la grand-mère de tous ses petits enfants, etc… le bat d’une bonne encolure.
  • NOUS bat TOUS d’une bonne encolure !
  • Qu’elle bat tout le monde… Inutile de vous décrire la longueur de l’encolure, vous m’avez bien comprise.
  • Et que si mon père la boucle parfois, c’est pour avoir la paix, ou ne pas avoir à se fâcher devant témoins, avec sa moitié depuis 54 ans (54 ans de mariage avec maman).
  • Et qu’après notre départ, ils règlent cela comme ils veulent, cela ne nous regarde pas (après 54 ans de mariage, ils connaissent toutes les ficelles, hi hi, j’en ricane…)

Tout a commencé de manière anodine, comme dans un film qui va virer au cauchemar rapidement, avec la chute des feuilles.

J’aurais dû sentir que le scénario allait tourner au film d’horreur, mais je me suis faite avoir.

Le sage chinois dit moi, je (moi-je-d’abord) dis :

  • A l’automne les feuilles tombent et celui qui a un grand jardin aura plus de feuilles que celui qui a un petit jardin.
  • Et pouêt !!!!

Mes parents ont un grand jardin (et pouêêêêteuuuuu…)

Et je ne savais pas à quel point la chute des feuilles pouvait déclencher chez ma mère, un symptôme qui à mon avis ne se soigne pas, sauf si l’on embauche une personne qui ramasse les feuilles les unes après les autres, dès leur chute (nuit comprise, faut ce qu’il faut).

Le fait qu’elles atterrissent (les feuilles) sur la pelouse, rend Mrs Bibelot hystérique. Ce serait (la pelouse) du gazon anglais entretenu depuis 2000 ans, qu’elle ne réagirait pas de manière différente (ma mère).

Cela a commencé petitement avec Mrs Bibelot loupant systématiquement son sudoku du jour en regardant le jardin par la fenêtre de la cuisine, que j’aurais volontiers occultée au bout de 3 jours…

  • Mon dieu, quand je vois toutes ces feuilles, cela me rend malade !
  • Mais maman, c’est l’automne, c’est NORMAL !
  • Oui mais cela va me pourrir ma pelouse  ! (du gazon anglais que mes ancêtres sous les gaulois entretenaient déjà !!!)
  • Maman, tu as toujours de la pelouse et les feuilles tombent tous les ans.
  • Oui mais cela va me pourrir ma pelouse…
  • Tu as loupé ton 4, tu en as 3 dans le même carré…
  • Ah un beau carré de pelouse !!!!

Je sentais l’allusion grosse comme ça : que j’aille ratisser les feuilles. Sauf que  l’entreprise de jardinage devait passer dans 10 jours, et qu’elle est payée pour s’occuper des feuilles mortes à l’automne, entre autres, ce que j’ai dit.

Du coup, Mrs Bibelot n’a pas osé me faire le coup du ratissage en toussant, comme en 1993 où elle avait une bronchite carabinée, que papa exaspéré m’avait expédiée dans le jardin pour la récupérer, et qu’à ma demande : « qu’est-ce que tu fous ? », elle m’avait répondu en crachant ses poumons :

  • Je trime… (c’était dans la maison précédente, et je l’avais renvoyée se recoucher manu militari)

Par contre elle a très bien su expédier sa femme de ménage, Louisa, s’occuper des feuilles mortes dans la cour, parce que Louisa n’a que ça à faire et adore se servir de la soufflette… (chacun ses vices…).

C’était le vendredi. Louisa s’était amusée comme une folle avec la soufflette, le ménage n’était pas fait et la poubelle était pleine car :

  • « J’ai demandé à Louisa de mettre les feuilles mortes dans la poubelle verte (pour machins trucs ne se recyclant pas). C’est interdit (il y a une déchetterie pour les déchets verts), alors ma chérie, il faudra bien faire attention à recouvrir les feuilles avec les sacs poubelle ».
  • Comme nous ne sommes que deux, j’ai eu comme des doutes sur notre capacité à réellement recouvrir les feuilles mercenaires qui occupaient 99 % de la poubelle, pour les dissimuler aux poubellistes du secteur, aux aguets…
  • Le mardi j’ai descendu la poubelle verte qui pesait son poids.
  • Le mercredi matin, je l’ai remontée, pesant toujours son poids, parce qu’il ne faut pas prendre tout le monde pour un con, qu’ILS avaient bien vu qu’il y avait des feuilles, et n’avaient pris que les sacs poubelles.

Qui s’est attelé à coucher la poubelle, vider les feuilles dans un deux trois sacs ? C’est bibi.

  • Il va falloir brûler tout ça ma chérie ! Et quand je vois tout ce qui est tombé dans le jardin EN PLUS de tout ça, j’en suis MALADE !

Le sage chinois le dit :

La vie n’est qu’un long calvaire.

Car, vous l’imaginez bien, ce n’était pas terminé… En plus, Mrs Bibelot se portait, par ailleurs, comme un charme…