Si vous ne savez pas presser un citron jusqu'à la dernière goutte…

vampire-copierTout le monde s’est un jour énervé sur un citron moins juteux que promis et a éructé en essayant d’obtenir la dernière goutte qui ferait les 10 ml prônés par la recette sadique.

Si.

Les citrons sont parfois de sales traîtres, et ne sont pas toujours aussi juteux qu’on le souhaiterait.

Donc on s’escrime à en tirer la dernière goutte…

Le ministère des finances et l’état, eux, savent comment faire… Ce n’est pas le tout de pondre des lois abusives, il faut encore que les troupes suivent derrière, d’où l’importance du recrutement.

Quand le fisc recrute, il fait toujours mieux que les services secrets les plus pointus du monde. Un agent du fisc qui démissionne est certain de se recaser : les agents des services secrets les attendent avec une matraque ou une tapette géante*, à la sortie du bureau où ils viennent de recevoir leur solde de tous comptes…

Vous l’ignorez, mais un concours resté secret jusqu’à cet instant où je vous le révèle, consiste pour les candidats ayant franchi les épreuves bac + 12, à tirer le plus de jus possible d’un citron. Celui qui a réussi à recueillir le maximum de jus et à faire bouffer la peau du citron désormais totalement déshydraté à son voisin de table de torture est engagé immédiatement (mais sans prime). Il y a une session de rattrapage avec un pamplemousse, mais on s’en fout.

Le second candidat idéal est recruté à la banque du sang, dans le département « prélèvements » (avec prime, les gens qui se trimballent avec des seringues et des aiguilles grosses comme des pieux, ça fait peur à tout le monde, même à un percepteur).

Un bruit circule que certains agents de l’état circuleraient dans les cimetières la  nuit pour repérer les vrais vampires, mais j’y crois à peine.

L’opération pour le ministère des finances, le fisc et ses agents (même pas secrets), consiste généralement à récupérer un maximum de fric chez les gens qui n’en ont pas tellement, pour en partie renflouer le trou que laissent les gens vraiment riches avec les impôts qu’ils ne payent pas, grâce à des ruses baptisées « niches fiscales » ou carrément, car c’est la guerre « bouclier fiscal ».

Sans parler de ce qu’ils truandent, ceux qui qu’ont les moyens d’avoir des conseillers financiers à la hauteur et de quoi arroser le presseur de citron qui éventuellement les surveille (mais éventuellement, et seulement de loin).

Le client idéal est le citoyen lambda, qui n’a pas de relations, pas trop d’argent finalement, un salaire moyen et des charges normales.

Dans un premier temps on va, pour mieux presser le citron, supprimer régulièrement à certaines charges le qualificatif « déductibles ». Bien fait pour vous si vous avez fait installer des panneaux solaires sur votre maison à l’époque où c’était « déductible » : vous n’aviez qu’à habiter en HLM, car la déduction d’impôts, comme le disait Coluche,  vous pouvez la tailler en pointe et… Restons polis. Régulièrement les avantages fiscaux sont supprimés, dans la plus grande discrétion.

Dans un deuxième temps, on va supprimer d’autres petits avantages. Des demies parts supplémentaires pour la mère divorcée qui a assumé ses 3 gosses toute seule (ou le père ne soyons pas sexistes), et qui malgré la pension alimentaire du père (ou de la mère), n’a jamais pu mettre un radis de côté (contrairement au père (ou à la mère), c’est statistiquement prouvé), ou d’autres demies parts supplémentaires qui étaient considérées à tort comme « dues », pour d’autres cas bien plus difficiles.

Comme la suppression de certains avantages se passe dans le plus grand silence, on peut légitimement se demander quelle portion de notre fric a servi à arroser la presse pour qu’elle se taise. Car pour faire taire la presse, il faut tout de même exagérer un peu sur l’arrosage et même rajouter de l’engrais. Je parle ici de la presse qui ferait mieux de la fermer et d’arrêter de poser des questions idiotes (« c’est votre première médaille d’or, heureux ? ») ou de harceler des malheureux dont l’enfant a été victime d’un tueur en série.

Après il reste une catégorie qui a « touché le jackpot » et survit avec des indemnités maladie, ou assedic ou autres. Pour l’instant le fisc ne touche pas à l’allocation adulte handicapé, mais ce n’est qu’un répit. Comme pour les allocations familiales d’ailleurs… C’est là que les agents secrets du fisc entrent en jeu pour ce qui s’appelle « le recouvrement »

Car quasi tous les limites indigents doivent des impôts qui ont traitreusement augmentés, sur l’année précédant leur malheur, le moment où ils se sont retrouvés en situation difficile dans la merde.

Donc ils n’ont pas l’argent nécessaire pour s’acquitter de leur dette. Et l’état qui gère si bien ses comptes est capable, via un de ses agents (toujours non secret) de leur déclarer qu’ils n’avaient qu’à prévoir et mettre de côté AVANT.

Quand il répond (l’état), car curieusement de nombreux courriers de demandes de facilités, d’exonération des 10 %, voire même de demandes de dégrèvements partiels s’égarent dans les méandres des couloirs de l’hôtel des impôts ou de la perception. Le labyrinthe du Minotaure a dû être construit par un agent du fisc crétois de l’époque, Dédale ayant eu honte de révéler son vrai travail…

Moralité, dans la série, je presse le citron jusqu’à la dernière goutte, le fisc, sans complexe et sans grâce, sensuel et sans férocité,  procède à une saisie arrêt sur les indemnités journalières que certains touchent sans pouvoir vivre normalement.

Théoriquement il devrait procéder à cette saisir arrêt sur le compte en banque, mais comme ce dernier est vide, il lui faut se rabattre sur la source. Quand elle sera tarie, ce sera le moment de pomper le sang des malheureux indigents, pour le revendre au tiers monde (avec TVA).

Si j’ai un petit conseil à vous donner : faites immédiatement procéder à l’analyse de votre groupe sanguin, si ce n’est pas déjà fait, photocopiez la carte de donneur qui vous sera remise, pour transmettre la photocopie au fisc quand il vous la demandera… Un jour.

Le fisc, c’est le truc qui survit à toutes les catastrophes, les chutes de civilisations, les éruptions volcaniques, et les épidémies… Même une guerre nucléaire ne pourrait pas éradiquer ce truc.

Je parie que le premier à revenir à Londres après la grande peste, était un receveur du « trésor » « public« …

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Revoir : la cité de la peur