On ne se méfie jamais assez… MAIS !

Pour ceux qui auraient vraiment suivi, j’ai dit un jour que j’avais mal à l’épaule. Farpaitement, vous n’aviez qu’à suivre mon blog depuis le début d’abord (bon courage !)

Je parlais bien évidemment de l’épaule gauche, car pour la droite j’ai déjà donné et toute ma famille aussi. Depuis 1996 quand une personne me touche vaguement l’épaule droite, elle s’excuse aussitôt, à genoux, et en demandant pardon (même pas que je pardonne), avec des fleurs et une bouteille de champagne, même si depuis 1998 on a le droit de toucher. Si mon épaule droite avait été une zone érogène, je me serais suicidée.

Donc, souffrant le martyr de l’épaule GAUCHE et attendant QUE CELA PASSE, il y a eu un moment où je me suis fait une raison, au bout de 6 mois. Cela ne passerait pas, c’était l »évidence.

Le docteur Acromion alerté par cette épaule m’empêchant de dormir la nuit, TOUTE la nuit, et me faisant préférer tirer la porte plutôt que de la poucher, et me pourrissant la vie globalement, m’a fait un mot sympathique d’introduction pour une sympathique rhumatologue qui allait résorber sympathiquement mon problème, sans douleur (et mon cul c’est du poulet ?).

Plus (+ et non pas -) de douleur de toutes manières, j’avais précisé que je ne pourrais que penser à mon épaule droite et le saouler avec, et cette idée l’a tétanisé légèrement : l’évocation de mon épaule droite et de ses 20 mois de complications lui donne l’envie de s’ouvrir les veines du côté sinistra et de regretter de n’avoir pas donné dans le dinosaure qui lui, ne se plaint jamais, et pour cause.

Donc j’ai eu RV avec la sympathique rhumatologue pour dans 3 mois, le temps d’achever un embryon pour démarrer le stade foetal, mais sans progrès aucun de cette saloperie d’épaule, vu que je n’ai plus le temps de procréer. Je n’ai donc pas pu annuler mon RV et je m’y suis même rendue en gambadant brûlant la moitié du salaire d’un smicard en essence. Comme je l’ai précisé dans mon titre : on ne se méfie jamais assez…

J’étais au chômage, j’avais tout le temps. On m’avait prévenue que j’allais attendre et donc me préparer psychologiquement à la visite et même pas vrai d’abord, j’ai à peine eu le temps d’ouvrir mon polar que la sympathique rhumatologue a ouvert la porte en aboyant me précisant que j’étais attendue pas loin. J’étais légèrement scandalisée, car mon livre est uniquement destiné à attendre chez les médecins, dont le Dr Acromion est le champion, et que du coup, je devais encore attendre pour connaître l’identité du tueur en série.

J’ai donc vu débouler un petit bout de bonne femme. Je vous arrête tout de suite : la taille n’a aucune importance pour moi, en ce qui concerne les femmes (pour le reste, cela reste personnel). Pulchérie par exemple, est un ravissant petit bout de bonne femme. Delphine fait au moins 5 cm de plus que moi, ce qui ne l’empêche pas d’être ravissante également, tout en étant un abominable scandale ambulant. Quant à moi, j’assume mon 1,65 m depuis mon adolescence et ne suis nullement raciste à l’égard de plus petit ou plus grand, quand il s’agit d’une femme, sauf quand elle fait 1m90 car là je me gausse (en la plaignant si elle n’habite pas la Hollande).

Sauf que, le petit bout de bonne femme marchait légèrement vrillée vers la droite. A mon avis cela vient des lombaires et pour un rhumato cela fait désordre, il faudrait qu’il ait son squelette (d’ailleurs affiché dans la salle d’attente), en bon état. En plus, elle boitait (le genou ???), et se servait de son bras droit de manière curieuse (le coude ???).

Elle m’a demandé ce qui m’avait amenée chez elle, et je lui ai dignement montré les 72 points douloureux se répartissant entre mon épaule, l’omoplate, le biceps, le triceps, les cervicales, et je vous en passe, z’avez qu’à connaître votre anatomie d’abord. Elle ne m’a pas crue, elle a voulu sympathiquement vérifier.

Donc ce petit bout de bonne femme cette naine m’a fait assoir sur un tabouret et m’a trituré le bras de manière insupportable, me demandant si j’avais vraiment mal dans cette position , ou si je me levais de mon tabouret en hurlant juste pour faire passer une crampe du mollet. Les mollets, ça la connaît, mais j’ai préféré ne pas lui parler de mon genou, tout le monde me comprendra. Et puis comme ça vous avez mal où ? Aaaahhhh là ? et lààààà ça fait quoi ? Elle savait bien que je ne pouvais pas l’étrangler sans préavis, vu qu’elle m’avait niqué en apparence ce qu’il me restait de valide dans mon épaule GAUCHE.

Elle a voulu psychanalyser mon épaule droite et a compatit. Rupture de la coiffe ? Mais c’est bon pour une femme de 85 ans minimum, et j’en avais juste 38 à l’époque ! (merci d’appuyer le chirurgien dans sa théorie de mon rajeunissement). Mais bon, j’ai autre chose à gauche (je le sais, une rupture de la coiffe des rotateur, ça ne se loupe pas), elle n’en démordra pas. Et d’ailleurs mon ex généraliste qui m’a infiltré l’épaule droite était un âne (je l’ai su trop tard, j’étais ravie qu’elle confirme !).

Pour mieux traiter ce qui lui semblait être effectivement douloureux (mon bras gauche pendouillant désormais lamentablement après ses manipulations), elle a voulu avoir des analyses.

Donc nous avons dit : une radio de l’épaule gauche + une échographie et que si je pouvais retrouver le compte rendu opératoire de l’épaule droite, je serais vraiment sympa, pour qu’elle sache si j’ai ou non des agrafes qui se promènent au niveau de l’acromion (quelle horreur !). Sauf qu’elle ne sait pas quel désordre régit mes papiers, parce que, et c’est bien dommage, elle n’est pas psy (la mienne se serait déjà pendue si elle n’était pas cool d’apparence).

L’état de son bureau croulant sous une pile de 40 cm de papiers au sommet de laquelle trônait une déclaration de revenus (un 18 juin) m’a fait entrevoir que je pourrais trouver en elle une âme compatissante, mais elle m’a précisé avant toute remarque désobligeante de ma part, que ne pas garder ses comptes rendus opératoires était le signe d’un grand désordre affectif (qu’est-ce que j’en ai foutu, je sais que je l’ai gardé mais où ???)

Et puis donc nous avons dit : radio, échographie, et puis la recherche d’un marqueur biologique de je ne sais quoi pour dépister une éventuelle maladie inflammatoire qui ne se soigne pas. A quoi bon savoir ? Elle veut savoir. Pour mieux me shooter à la morphine je pense ou bien me revendre de la cocaïne, c’est l’usage de cette drogue qui lui a vrillé le squelette, c’est évident. Or, que faut-il faire pour dépister un marqueur biologique ?

Donc nous avons dit : une prise de sang pour trouver ou non ce fameux marqueur qui révèle une maladie qui ne se soigne pas, et pourquoi que la science n’arrête pas de progresser ?

Cette femme est une sadique !

D’un autre côté 3 jours après ses manipulations, la douleur (atroce) a curieusement disparu pour apparaître chez Mrs Bibelot.

MERCI MAMAN ! (qui est guérie depuis, sinon je n’ironiserais pas…)

Le MAIS : c’est que tout de même j’ai bien l’impression que ce sont les manipulations successives, douloureuses et tout et tout, qui ont fait cesser ce douloureux désordre… Elle a dû remettre en place sans le faire exprès un bout de cartilage qui se promenait n’importe où…