Mon horreur de boite aux lettres…

Des araignées dans ma salle de bain, cela ne suffisait pas, il fallait bien que le ciel trouve autre chose pour me glacer le sang. D’un autre côté ça tombait plutôt bien, il commence à faire trop chaud pour moi.

Vous avez bien entendu suivi avec passion mes histoires de courriers, que quand c’est mon bon nom cela part chez mon homonyme qui fait suivre son courrier, et que quand c’est le nom de Charles Hubert, ça part chez lui et qu’il piétine donc tout ce que m’envoient la sécu et le fisc.

3 mois quasiment sans courrier, cela m’a refilé un blues grave. Je suis donc allée souffler dans les poumons du receveur des PTT qui s’en fiche bien pas mal, et j’ai essayé de coincer tous mes facteurs qui n’en n’ont rien à battre non plus. La poste n’est vraiment plus ce qu’elle était et c’est franchement scandaleux. La prochaine fois que je vais souffler dans les poumons du receveur, je mange un big aïoli avant, on verra s’il se décide enfin à prendre mes problèmes au sérieux.

Me restait quelques lettres (un hasard) et les publicités habituelles que j’ai décidé de peser au jour le jour. Je vous annonce donc que nonobstant l’auto collant interdisant de déposer des pubs dans ma boite aux lettres, du 1er avril au 24 juin, il y a eu très exactement 4,760 kg de papier de gaspillé pour moi toute seule et que rapporté à l’ensemble de ma résidence cela doit représenter pas mal d’arbres. Je ne calcule pas pour la France entière, quand je dépasse le million ça ne représente plus rien pour moi. Mais je m’égare…

Le 24 juin au matin, j’ai ouvert machinalement ma boîte pour récupérer les publicités habituelles et là, horreur et stupéfaction : tout un tas de lettres, tout ce que je n’ai pas reçu en temps et en heure. J’ai cru à une blague mais un petit mot de mon homonyme m’a fait comprendre la situation.

Elle a bien reçu toutes mes lettres et elle m’en remercie d’ailleurs. Ce n’est pas par indiscrétion qu’elle a tout ouvert, mais parce que quand c’est dans sa boite c’est pour elle. Ca l’a bien étonnée : 1 : qu’on lui change parfois son prénom, 2 : d’avoir un compte au Crédit Vinicole et je devrais faire attention à mon solde au Crédit Bordelais qui a failli une fois lui flanquer une crise cardiaque avec 8 euros de découvert. Comme elle est sympa, quand elle a réalisé qu’elle recevait le courrier d’une autre, elle l’a gardé pour me le remettre lors de sa visite trimestrielle à sa fille. Elle ne la voit pas plus souvent parce qu’elle est chiante sa fille, et qu’à chacun sa croix n’est-ce pas ?

Je suis priée de faire quelque chose (mais quoi ?), car elle a autre chose à faire qu’à rendre à son facteur les lettres qui ne sont pas pour elle, qu’elle a d’ailleurs ouvertes, et que finalement c’est mon problème.

Son courrier suit pendant encore 3 mois. Elle gardera le mien et me le remettra dans 3 mois, quand elle viendra voir sa fille, si elle n’a pas rompu définitivement avec en la déshéritant au passage parce qu’une enfant qui ressemble à ce point là à son père ce n’est pas possible. Ah oui, elle a failli oublier de me le préciser, mais elle est divorcée…

Elle n’a pas signé « une amie qui vous veut du bien », ne m’a pas précisé son adresse, ce qui fait que je ne peux pas lui écrire, lui envoyer des enveloppes de réexpédition pour qu’elle puisse m’adresser ce qu’elle ne manquera pas de recevoir pour moi… Bref, je suis toujours dans la merde.

Je n’ai plus qu’à prier pour qu’elle attende encore un peu avant de se brouiller avec sa fille et à m’embusquer tous les matins dans l’attente du facteur du jour pour devenir son pire cauchemar.

Je n’aime pas la paranoïa, mais il y a des moments où je suis tentée de me demander pourquoi ce genre de choses n’arrive qu’à moi dans la famille.

J’aurais pu en effet ne pas avoir d’homonyme qui fait suivre son courrier. Ou bien alors, cette femme aurait sonné pour me rencontrer et me remettre quasi 3 mois de factures et relevés de compte. J’aurais alors eu l’idée géniale de lui faire un thé et de lui demander où lui remettre des enveloppes de ré-expédition en la remerciant à l’avance de les utiliser.

Mais non. Basta. La poste est une merde infâme et mon homonyme une abrutie de première.

La vie n’est qu’un long calvaire.