Parfois, nous ne pensons pas forcément comme il faut…

Que celui qui n’a jamais pensé n’importe quoi, sur le coup, avec logique, mais n’importe quoi, me jette la première pierre (m’en fous, c’est virtuel…).

Donc, je plante la décoration et le scénario (admirez, je ne ferai pas cela tous les jours…)

Je devais aller passer 3 jours en Vendée chez des amis très chers qui me tarabustaient depuis un moment. Comme j’avais le portefeuille anorexique (je l’ai toujours d’ailleurs), je ne pouvais pas y aller, ni en voiture, ni en train, parce que le train ce n’est pas donné et qu’on dirait que ça suit le cours du pétrole dites donc. Jusqu’à ce que l’homme travaillant à la SNCFEU me trouve un super plan sur les voyages gratuits de sa femme qu’elle cumule depuis 1988… Parce qu’on se ressemble un peu. Bref, on a bidouillé mais volé personne…

Je devais partir le vendredi soir, et arriver le vendredi soir bien sûr, la Vendée ce n’est pas le bout du monde. Mail le matin « désolés Coraline, nous avons un petit pépin, Yvan ne pourra pas venir te chercher à la gare, c’est notre copain Martin qui va t’attendre à la gare et t’amener à la maison ».

Ca sentait le piège à plein nez, genre, on va présenter Coraline à Martin, ils sont faits pour s’entendre. J’avais moyennement tort.

Donc Martin savait que j’étais vraie blonde, précieuse indication quand on sait que généralement les hommes ne font pas la différence entre une vraie et une fausse avant une certaine évolution de leurs relations, et encore… Il était hors de question que je me fasse arrêter pour attentat à la pudeur sur un quai de gare, donc j’ai précisé que je serais habillée totalement en noir…

DONC, on m’avait bien décrit Martin. Grand, baraqué, une barbe de toujours 3 jours, blond, le regard bleu lagon des mers du sud, un sourire charmeur (le piège je vous dis…).

Le TGV s’arrête à la bonne station, j’ai mon sac à la main. La porte s’ouvre et là, je vois un grand noir qui me regarde en souriant et qui de son index me fait voir son côté gauche.

Et moi comme une conne, je pense fugitivement qu’il me fait voir où se trouve Martin, qui théoriquement connaissant le n° de mon ouagon, devrait être là à m’attendre avec son Tshirt bleu marine pile poil devant la porte de sortie…

Je déclare au grand noir toujours souriant, « ah ! Martin est là-bas ? ».

Il me répond qu’il s’en tape grave parce qu’il ne sait pas que Martin existe, que par contre il m’indique la sortie, parce que ce n’est pas le tout, mais lui, il faut qu’il monte dans le TGV… Et qu’il est donc pressé que j’en sorte, parce que, mince, grosse ou pas, je lui barre le passage.

Je suis descendue morte de honte pour retrouver Martin au ouagon précédant, accueillant avec le sourire une blonde peroxydée à mort, prête à ameuter les CRS, la gendarmerie, le GIGN, le RAID et tout le bataclan, parce qu’elle se sentait agressée….

J’ai eu du mal à la calmer, à me présenter, et à arrêter de me prendre pour une conne.

Pourquoi le grand noir avec sa valise m’aurait-il indiqué où retrouver Martin ?

Mystère… Pourtant sur le moment, c’était évident pour moi… Je l’aurais embrassé ce pauvre homme…

Et vous, votre quiproquo le plus absolu, votre pensée incongrue mais logique, c’était quoi ?

La vie n’est qu’un long calvaire… N’oubliez pas cela…