Puisque c’est comme ça je me cache…

Dans_le_placard_57519927Cette histoire est 100 % authentique d’où la série « chroniques d’une vie ordinaire »… (c’est sans commentaires sur « la vie ordinaire »)

Albert vendait des appartements en kit aux Arcs (son premier emploi)… Vous savez, ceux des bronzés qui font du ski et que si tout le monde prend 12 heures de retard et bien Juniot il skiera en juillet dans 7 ans ?… (et comment qu’il balance le scrabble par la fenêtre).

Bref ce n’est pas drôle du tout. Albert devait passer 1 semaine par mois à la montagne pour vendre ses kits, pendant 3 mois.

La première semaine, comme nous avions un appart pour nous tous seuls, nous avons invité mon frère et ma future belle soeur à nous accompagner. Elle était ravie, elle qui était skieuse hors pair, et mon frère aussi (ravi) qui ne demandait qu’à le découvrir (le ski) (pour la deuxième semaine Albert avait invité son père et sa mère, et aurais-je la force de faire un post sur cette semaine inoubliable ?)

Déjà à l’époque mon frère et sa future s’engueulaient tout le temps (ça a duré un morceau de temps), mais nous ne nous en rendions compte que le dimanche midi chez le grand père (l’apiculteur) et l’après midi du dimanche. On pouvait espérer que le dimanche n’était pas un bon jour pour eux…

Arrivée dans l’appart : déjà bouderie : un seul lit de deux personnes et des lits superposés dans l’entrée. Comme Albert et moi vivions déjà ensemble (et donc pouvions crapuler à notre aise), nous leur avons donc cédé très gentiment le lit pour deux pour nous en faire un pour nous dans l’entrée en nous débrouillant avec les lits superposés que nous avons dé-superposés…

Premier petit déjeuner : mon frère ne mange rien le matin et il a tort, parce qu’il va faire du ski et que le petit déjeuner c’est super important… Première dispute « je ne mangerai pas » (des oeufs, du fromage blanc, des toasts à la confiture, des saucisses, etc…)  « tu mangeras ! », etc… Albert déjà un peu las… qui récupère les oeufs sur le plat de mon frère sous la table pour éviter le carnage… Il me faut reconnaître ici et maintenant que j’aurais aimée avoir l’autorité de ma belle soeur (ben oui je la considérait comme cela) car moi je suis genre poire qui déteste les conflits, si que cela aurait obligé mon mari à manger des oeufs sur le plat au petit déjeuner… Moi je n’ai pu obliger aucun de mes maris à RIEN.

Je débutais le ski avec mon frère dans l’école ad hoc, pendant qu’Albert partait avec sa future belle soeur (fallait bien que l’on se marie un jour ou l’autre). Le premier jour s’est bien passé, sauf que j’ai alerté le moniteur après une chute « j’ai cassé mon ski » « non c’est la sécurité qui a sauté mademoiselle« …(ça fait rêver longtemps après). Le lendemain je débute une crise de rhumatisme articulaire aigü dans le genou gauche (exit le ski et bonjour ma carrière d’emmerdeuse moyenne qui débutait).

Je m’en foutais un peu, la montagne que je découvrais n’était pas pour moi : la neige me donne mal aux yeux (je souffre de photophobie aigüe depuis ma plus tendre enfance), impossible de trouver mon équilibre sur les skis, quand je suis en haut j’ai le vertige (et mal aux yeux) et quand je suis en bas ça m’oppresse…

Bref, munie du diagnostic, les antibiotiques à haute dose qu’il me fallait sur ce coup là, je rentre à l’appart avec 7 ou 8 livres à bouquiner pendant que les autres skieraient. Il me fallait bien cela, j’ai été toujours bouquinovore.

Je végététais dans l’appart en lisant ce qui n’est pas abominafeux pour moi… En ayant prévenu tout de même que vu l’état de mon genou il ne fallait pas compter sur moi pour faire la bonne à tout faire…  Mon frère progressait très vite. « Sans aucun style » d’après Albert qui avait, lui, commencé à 5 ans, mais « il va vite et il n’a pas peur ».

Les voici donc partis un bel après midi, skier à trois : Albert le spécialiste depuis ses 5 ans, mon frère débutant mais prêt à tout, et ma belle soeur fortiche en ski également mais moins téméraire que les garçons… (d’après Albert, moi j’étais incapable de juger)

Je lisais un truc super quand tout à coup ça sonne  : j’ouvre : la belle soeur en rage, ça se voyait tout de suite…

  • J’étais avec les garçons, je les suivais, je suis tombée, ils ne se sont même pas arrêtés pour m’aider à me relever (elle pose ses skis dans l’entrée)

  • Vraiment des rats les hommes (elle enlève sa combinaison)

  • On se fait un thé ? (oui TU fais un thé)

  • J’aurais pu me blesser grave en tombant (dit-elle en buvant le thé). Ils n’en avaient rien à foutre, ils sont repartis sans m’attendre.

  • J’aurais pu me tuer…

  • Ah les salauds, je suis morte sous un pin et ils skient avec allégresse, tu vas voir comment ils vont être  joyeux en rentrant…

Là j’ai refermé mon livre.

  • Déjà Coraline, tu ne m’as pas vue du tout. Je ne suis pas rentrée. Où sont mes skis ? Je les planque sur le balcon… Ils n’y vont jamais ces rats…

  • Ton frère va se faire un sang d’encre, il sera bien temps, j’aurais pu crever sous le pin, je suis morte sous le pin… Bien fait pour lui, j’espère qu’il va en faire un ulcère

  • Si je mets ma combinaison sur le balcon ça n’est pas l’idéal, je peux t’emprunter ta valise ? merci, t’es un chou ! Hops je lave et je range ma tasse de thé (deux ça ferait louche)

  • Quand ils vont rentrer tu ne m’as pas vue hein ?

  • Où que je vas me mettre : tiens dans le placard : regarde j’y rentre tout bien…

  • (ouverture de la porte du placard) : j’y tiens bien, mais avec un tabouret ce serait plus confortable… Merci Coraline.

Et la voilà dans le placard à 16 H. A cette époque à la montagne le retour des skieurs a lieu vers 17 heures… Donc elle a poireauté pendant 1 heure et pendant 1 heure à ne rien faire qu’attendre, on cogite, surtout, je l’imagine très bien, assise sur un tabouret dans le noir d’un placard (le salaud, je le quitte, je prends le train de minuit, je suis déjà partie)…

Ouverture de la porte à 17 H pétantes, mon frère en tête, Albert levant déjà les yeux au ciel.

  • Coraline ? tu n’as pas vu Julienne ?

  • Heu non… pourquoi ?

  • Putain, elle fait chier ! elle est tombée, on l’a attendue, elle nous est passée sous le nez en criant je ne sais quoi…

Rien à répondre heureusement. La porte du placard s’ouvre et ma belle soeur en sort comme un diable de sa boîte. Pas le temps de dire quelque chose,  mon frère la pointe du doigt.

  • Je le savais que tu étais là !

  • Tu ne savais rien du tout pauvre crétin ! Je pouvais crever sur la piste, tu n’en avais rien à foutre !

  • Tu rigoles ? on t’attendait et tu nous es passée sous le nez en disant des  choses abominafreuses ! Je le savais bien que tu n’étais pas morte !

  • Tu t’en fous que je crève !

  • Oui, enfin non, mais là maintenant, tu peux retourner dans ton placard ça nous fera des vacances !

  • Où sont passés Coraline et Albert ?

  • Je ne sais pas, ils viennent de partir en claquant la porte

  • Faut qu’on les retrouve (surtout pas, mais si, ils nous ont retrouvé à la fondue du secteur)

La vie n’est qu’un long calvaire…

Quand on racontait ça au papa de la belle soeur, il souriait en disant  » je ne le la voyais pas comme ça » (et là sa femme levait les yeux au ciel, car des scènes père/fille, elle en avait eu sa dose)

Sinon on s’est bien amusés cette semaine là (me reviennent plein de souvenirs) et il faudra que je vous raconte comment je suis restée moi, deux heures et demie derrière une armoire… Rappelez-moi de le faire (si ça vous intéresse s’entend)…

La vie n’est qu’un long calvaire…

La cigarette piégée…

Jeunes_couples_53272341Cette semaine de vacances aux Arcs avec mon frère et ma (future et maintenant ex) belle soeur est un très bon souvenir. Nous étions jeunes et heureux et ne savions pas ce que l’avenir nous réservait.

On a vraiment rigolé, malgré les disputes des deux autres et le coup du placard et on ne peut pas dire qu’Albert se soit franchement décarcassé pour trouver des acheteurs. Pas étonnant qu’après il ait vendu des aspirateurs…

Déjà le départ était marrant. Notre voiture surchargée, il fut décidé que ma belle soeur prendrait le volant pour le premier quart. Comme je suis malade à l’arrière, les garçons s’installèrent derrière et tout le monde nous regardait d’un drôle d’air. Mes beaux parents furent indignés d’apprendre la chose : chez eux c’était : les hommes devant, les femmes derrière… Sans commentaires…

Nous occupions nos longues soirées à jouer au nain jaune, au rami, ma belle soeur et moi surveillant les tricheurs potentiels (2 dans la salle), le scrabble on ne pouvait pas, le précédent locataire l’ayant jeté par la fenêtre. Je me demande toujours aujourd’hui, comment on peut se prendre de tels rires à jouer au nain jaune… C’est imparable dans ma famille…

Nous étions fauchés bien naturellement, mais nous avions réservé de l’argent destiné aux « courses » pour une soirée fondue et une soirée raclette au restaurant. C’était l’époque préhistorique de la vraie raclette que l’on racle vraiment, à chacun son tour, plus sympa à mon sens quand on n’est pas plus de 4, que l’actuelle raclette où tout le monde fait fondre en même temps (c’est mon avis et je le partage…) (seul inconvénient, en attendant son tour on picole un peu trop et on rentre comme on peut, mais en rigolant bien).

Il y avait un problème potentiel qui existait tout de même : la cigarette.

Albert fumait, mon frère et ma belle soeur aussi (moi pas encore, et pourquoi ai-je commencé ?). Elle très peu, et donc les « garçons » plus gros fumeurs, avaient l’habitude de piocher dans son paquet sans vergogne (dans son dos surtout). La clope n’était pas aussi chère qu’aujourd’hui rapport « sous qui rentrent/sous qui sortent », mais bon, ça l’agaçait la belle soeur, de retrouver son paquet vide alors qu’elle s’en serait bien grillée une et je la comprends désormais (fort hélas).

Comme deux gamines nous sommes donc allées, sous le prétexte que le lait allait manquer, acheter des pétards à mettre dans les cigarettes, au rayon « farces et attrapes » de je ne sais plus quelle boutique (on trouve de tout à la montagne, pas comme à Rampion). Je crois qu’au passage on a acheté également une ou deux cuillères qui fondent et un coussin qui pète. Quand on est jeune on fait n’importe quoi (je ne ferais plus cela maintenant naturellement… (hem))

Nous avons donc farci les cigarettes de Julienne de pétards, en faisant une petite marque invisible pour le non initié sur les cigarettes piégées.

Nous étions ravies, mais nous avons loupé la meilleure de la cigarette qui explose, car elle a eu lieu loin de nos yeux, ce sont eux qui nous ont raconté, sans avoir vraiment compris (devant nos airs innocents et nos « Oh ! ») ce qu’il s’était réellement passé…

Elle en avait marre de skier et avait décidé de rentrer. J’allais les attendre en boitant (je vous rappelle que j’avais un genou en vrac, pour ceux qui suivent), vers 16 heures, toujours au même endroit, où elle me retrouva. Les « garçons » décidèrent de faire une dernière descente.

« Merde, c’est ton frère qui a mon paquet de clopes » me déclara ma belle soeur après leur départ. Pas grave elle pouvait en acheter un autre. Qu’elle planqua dans un placard…

C’était la toute première des pétards…

Voiloù mon Albert et mon frère s’installant sur un télé siège, avec, je ne sais pourquoi un pauvre quidam qui avait décidé de rester AU MILIEU du télé siège. Il était donc cerné par l’équipe de fer.

« Tiens constate mon frère, Julienne a oublié de reprendre son paquet de clopes qui est dans ma poche, on va pouvoir lui en piquer quelques unes. Je t’en offre une Albert ? Vous en voulez une Monsieur ? »

Le pauvre obtempère. 3 clopes d’allumées (sur le premier paquet on avait piégé un max parce qu’elle fumait peu).

  • Au premier PAF ! (Albert), le gars du milieu l’a regardé d’un drôle d’air. Albert s’est demandé ce qu’il se passait et a jeté la cigarette…

  • Le deuxième PAF ! (mon frère) a suivi à 2 secondes près, tétanisant définitivement le voisin du milieu (et les deux « garçons » aussi), on ne leur avait jamais fait ce coup là… Cigarette jetée à son tour…

  • Pour se remettre le gars du milieu a tiré un bon coup sur sa cigarette et le plus merveilleux PAF ! du pétard cigarette a eu lieu… (étoile des neiges…). Il les a quittés précipitamment arrivé à bon port, en les regardant curieusement. Ils ne l’ont jamais revu… (il s’est tôlé dans la descente et est resté coincé dans un placard après, du coup, sans doutes…)

La guerre des pétards a duré toute la semaine, avec à chaque vol de clope à la belle soeur un « putain, pourquoi tu n’en as jamais des qui explosent ? C’est quoi ce bordel ? » (ben c’est nous qui avons piégé les cigarettes avec Coraline et je sais voir la marque de la cigarette piégée banane !) (en plus ils n’avaient pas de chance, ils tombaient toujours sur une piégée).

J’ai dû tout avouer à Albert, quand, une fois rentré à Paris, il prit sa plus belle plume pour porter plainte auprès du SEITA… (c’est quoi ces explosifs, un nouvel adjuvant à la drogue dure ?)

La vie n’est qu’un long calvaire…