Scène de ménage : Terrines et haricots…

scene-de-menage1Mes parents en cuisine, c’est toujours super…

Fort heureusement cela ne dégénère jamais, mais je préfère rester neutre, on n’est jamais trop prudent…

Sauf quand on me demande mon avis. Forcément, je le donne… Là j’ai été d’une imprudence folle !

Dimanche nous fêtons l’anniversaire de la petite dernière et il y aura donc :

  • Un pâté fait maison par Jean-Poirotte
  • Un gigot avec des haricots frais, et donc à écosser. Dans la famille nous appelons d’ailleurs cela des haricots écossais, depuis qu’un fermier du village avait mis un panneau « à vendre : haricots écossais ». (Tout le monde s’en fout…). Ce qui pourrait nous faire passer pour des ignares, aux yeux de ceux qui ne connaissent pas le gag…

On a commencé par les haricots écossais…

Chacun sa technique.

  • Jean-Poirotte : pourquoi tu coupes l’extrémité des cosses Bibelot ? Regarde, ça se fend tout seul !
  • Mrs Bibelot : parce que j’ai très mal à mon articulation du pouce droit, et que de couper l’extrémité c’est mieux pour ne pas forcer…
  • Mais regarde : ça se fend tout seul !
  • Evidemment quand on n’a pas mal à la main, ça va tout seul.
  • Déjà que j’ai mal aux genoux…
  • Je ne vois pas le rapport…
  • Coraline… Toi aussi tu casses l’extrémité ?
  • Oui, j’ai toujours fait comme ça…
  • Pourtant, regarde, ça se fend tout seul.
  • … … …
  • Tu vas finir par terminer les 2 kg de haricots tout seul !
  • Quel caractère ! mais je persiste à dire qu’il n’y a pas besoin de couper l’extrémité des cosses, regarde, je vais 2 fois plus vite que toi vous !
  • Tant mieux tu pourras terminer tout seul.

Vlabadaboum, vla le pâté à faire maintenant.

Je vous épargne les détails concernant la quantité de sel à mettre, ou plus, ou moins, tu es sore ?  tout à fait sore, et le moment où j’interviens tout de même en rappelant que pour éviter toute guerre nucléaire dans la cuisine en cas de pâté attitude, j’ai personnellement moi je, noté les quantités de sel dans le livre de cuisine phare de Mrs Bibelot… Ils vérifient et tombent d’accord sur mon dos, comme quoi j’écris comme un cochon, ce qui est totalement faux.

Au lieu de rectifier de leur écriture, ils sont donc obligés de ressortir l’antique livre de cuisine de la tante Marie, qui appartenait à mon arrière arrière grand-mère et qui est annoté de partout…

Il y a ensuite l’horrible choix à faire parmi les terrines de Mrs Bibelot, dont certaines ont 1 siècle et demi, car on garde tout dans la famille.

Elle revient toujours avec 3 terrines (je précise qu’elle en a en tout une dizaine, de toutes les tailles) :

  • La trop petite
  • La plus grande
  • L’autre un peu plus grande, mais plus arrondie.

Le cérémonial diabolique du choix de la terrine ayant lieu environ 6 fois par an, je sais que la plus grande et l’autre plus grande mais plus arrondie, font exactement la même contenance, depuis que j’ai suggéré de vérifier en en remplissant une d’eau, et en reversant cette eau dans l’autre terrine.

Car Jean-Poirotte fait toujours des pâtés de la même taille. Pour le foie gras de fin d’année, c’est une autre guerre…

J’ai fait le même coup à ma mère qui refuse toujours malgré tout, de prendre un des jolis bols bleus à fleurs de son arrière grand mère, sous prétexte qu’ils sont trop grands pour le thé. Ils font exactement la même contenance que ses bols en pyrex, mais rien à faire. Si elle ne veut pas s’en servir, elle n’a qu’à aller les enterrer dans le fond du jardin ou carrément le dire.

  • Cette terrine là est trop petite
  • Bon alors essaye la plus grande
  • J’ai l’impression qu’en fait elles font la même taille
  • Ca m’étonnerait !
  • Jean-Poirotte se lève et refait le coup de la flotte : les deux terrines contiennent exactement la même quantité
  • Recommence, je n’ai pas vu ce que tu traficotais dans l’évier

Et là, je ne pouvais même pas m’esbigner, car je devais aller acheter le gigot avec maman, dès fois qu’elle se perde (mais c’est toujours un plaisir de faire des petites courses ensemble…)

Dans la voiture d’ailleurs, j’ai tout de même eu droit à un :

  • Ton père est d’une mauvaise foi pas possible.

Je n’ai pas creusé pour savoir s’il s’agissait des haricots écossais, ou de la contenance des terrines…

Quand nous serons à la Grande Motte, j’ai prévu un carnet pour prendre des notes !

La vie n’est qu’un long calvaire !