L'andouille en voiture…

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Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais à chaque fois que je prends ma voiture, je tombe sur un cas pénible à vivre. Moi je sais que je suis pénible à vivre à respecter les limitations de vitesse et on ne se prive pas pour me le faire savoir.

C’est un fait que j’ai du mal à comprendre : la répression est de plus en plus sévère concernant les limitations de vitesse, mais il y a toujours des petits malins qui s’abstiennent de les respecter. Lorsque l’on connaît bien son secteur, on sait où les radars sont là régulièrement, et on se calme (enfin c’est mon cas).

Donc l’andouille en voiture se décline de plusieurs manières :

  • Premier cas abominable, alors que je végète à 40 à l’heure en maudissant la DDE et le crétin doublé d’un imbécile qui a décidé que 40 c’était la limite obligatoire (et pas du tout justifiée), que je sais que les flics sont embusqués pas loin avec leur radar, déboule derrière moi, souvent en 4/4 un mec forcément pressé. Il me colle donc, en faisant de grands gestes, avec appels de phares et klaxon garanti décibels. S’étonne que je lui fasse un bras d’honneur quand il me double comme un malade. Je hais. Sauf quand il se fait arrêter 500 mètres plus loin par les radariseurs : là je passe avec un grand sourire ironique.
  • Deuxième cas abominafreux, même pas rare : la personne à qui le panneau « stop » n’évoque rien. Je rentre d’en croiser une et j’arrive à retrouver des gros mots que je croyais oubliés. C’est celui ou celle qui passe sans regarder à droite ni à gauche, sans même ralentir et s’offusque que l’on klaxonne, chacun son tour d’abord. Moralité à l’approche d’un stop pour les autres, on ralentit comme s’il était pour nous.
  • Troisième cas rhorririfiant : le trop prudent qui roule à la vitesse limite moins 20 Km/H. Généralement il s’agit d’une personne qui n’est pas trop sûre d’elle et à qui il ne faudrait pas faire repasser le permis, et sans racisme aucun, souvent d’une personne âgée. Ignore qu’il y a une vitesse minimum sur l’autoroute, se flatte d’être prudent. Toute personne qui se permet de dépasser le 50 se fait taxer de chauffard. Ultra dangereux, parce que l’envie légitime est de le doubler, même en prenant quelques risques.
  • Quatrième cas diabolique : le conducteur qui refuse qu’on le double. Son honneur est en jeu et votre vie avec. Cela va de celui qui accélère quand on le double, freine quand on essaye de se rabattre (déjà vu, le type s’est fait tabasser par le conducteur qui voulait le doubler et qui avait eu la pétoche de sa vie) : le danger public. Peut se combiner avec le pépé qui est ultra prudent et vous apprend la prudence en vous interdisant de doubler. Il roule à cheval sur la ligne continue ou pointillée et s’il y a des voitures qui se flanquent dans le fossé en face, ce n’est jamais à cause de lui, mais parce que les jeunes de moins de 75 ans sont tous des débiles.
  • Cinquième cas exaspérant : le « j’ai perdu mon chemin et pas planifié d’itinéraire ». Il s’arrête au beau milieu du carrefour et fait des bras d’honneur à tout le monde pendant que Ginette sort la carte routière et la lit dans le mauvais sens. Pour avoir la paix, il met ses warnings, même en plein centre ville, se garer pour chercher son chemin l’esclavant trop.
  • Il y a aussi l’agressif : il ne supporte pas qu’on le double, qu’on le regarde (faut payer sans doute) d’un air qu’il voit comme essentiellement mauvais (c’est le paranoïaque de première classe), ou qu’on trouve une place sur laquelle on se gare, avant lui. Il descend avec son cric et vous signale que la place était pour lui. A dégommer avec un lance roquette, ça évitera des morts futurs…
  • Et puis il y a le vraiment crétin. Qui grille le stop en manquant renverser un gamin en vélo, fait un bras d’honneur et un grand sourire quand on le klaxonne, roule après exprès à 20 à l’heure,  en plein milieu de la route pour que personne ne puisse le doubler, se gare dans un virage sur un rondpoint pour chercher sa route… Dans une voiture de société avec le n° de la société bien sous votre nez et vous avez eu bien le temps de le mémoriser… C’est ballot non ? Parce que les 3 automobilistes qui ont tout vu et qu’il a bien emmerdé, s’arrêtent à leur tour pour noter le n° de téléphone et appeler le patron…

De toutes manières, la vie n’est qu’un long calvaire…

Réédition : "300ème ! La dispute en voiture"

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Comme c’était mon 300ème post, j’avais décidé de vous gaver tellement c’est long…

Pour se disputer correctement les endroits fermés sont franchement l’idéal.

La voiture c’est le top, parce qu’on est coincés dedans (l’appart on peut toujours en sortir en claquant la porte pour faire plaisir aux voisins). Pitié, évitez le train parce que tout le monde va en profiter et n’a pas forcément envie d’apprendre que Tante Hortense est une chieuse de première et pourquoi…

Donc la voiture c’est l’idéal, on peut y parler de tout et de rien, un sujet en entraînant forcément un autre, vu qu’il y a 250 bornes à faire… (Lui – Elle)

  • Tu n’as rien dit depuis qu’on est partis, tu fais la gueule ?

  • Et pourquoi je ferai la gueule ?

  • A chaque fois qu’on revient de chez mes parents tu fais la gueule

  • Evidemment je me suis farcie la leur pendant 2 jours

  • Qu’est-ce qu’il y a encore ??? Qu’est-ce qu’elle a leur gueule ?

  • Il y a que ton père est toujours aussi désagréable avec moi et que lâchement tu ne dis rien

  • Qu’est-ce qu’il t’a dit de particulier, je n’ai rien remarqué ?

  • Rien, il ne m’a rien dit, il ne m’a pas adressé la parole une seule fois, et bien évidemment tu n’as pas remarqué qu’il m’ignorait

  • Non je n’ai pas fait attention

  • Evidemment tu ne fait attention à rien. Tu as vu à combien tu roule alors que c’est limité à 90 ?

  • Je ne vois pas le rapport avec mes parents

  • Il n’y en a pas, je te prouve que tu ne fais attention à rien

  • Bon je lève le pied

  • Pour une fois… Un jour tu nous tueras, et les enfants avec, tu roule comme un fou

  • Je n’ai jamais eu d’accident

  • Menteur tu as ruiné la voiture de ta soeur la veille de partir au service militaire

  • Comment le sais-tu ?

  • C’est ta mère qui me l’a dit

  • Au moins ma mère te parle

  • Oui, hélas, je préfèrerais qu’elle se taise

  • Ah bon, pour me faire remarquer qu’elle te fait la gueule ?

  • … En tous cas elle m’a dit que tu étais très menteur, je l’ai déjà remarqué

  • Quand ça ?

  • Il y a trois mois tu es rentré en retard sous prétexte que tu avais crevé, et hier soir tu as prétendu n’avoir jamais eu une crevaison avec la R5

  • Si tu crois que je me souviens de ce que j’ai fait il y a 3 mois

  • Tu te rappelle en tous cas combien j’ai dépensé en collants il y a 6 mois, tu m’en as fait la remarque mercredi

  • Tu en file une paire par jour et ça coûte une fortune ces trucs là !

  • Et tes clopes c’est gratuit peut-être ? Sans compter que tu te ruine la santé et qu’un jour tu vas en mourir de ta clope

  • Je te signale que ta tante Hortense fume comme un sapeur depuis un bail et qu’elle a 85 ans, et est en pleine forme

  • Oui mais c’est une autre génération… Donc j’en reviens à ta mémoire sélective. Tu ne te souviens pas avoir crevé sous la pluie il y a 3 mois, mais combien j’ai dépensé en collants il y a 6 mois. Je ricane tiens

  • Eh bien on ne dirait pas

  • Ben si. Quand je te le dis que tu ne remarque rien. Tu n’as même pas remarqué ma nouvelle robe

  • Laquelle, la rose à pois verts ?

  • Non perdu, celle-là je la porte depuis 2 ans, ton sens de l’observation est remarquable

  • Avec des collants qui coûtent une fortune

  • Lève le pied… Tu n’as pas vu le panneau « 60 » ?

  • C’est laquelle la neuve ? tu achètes tout le temps.

  • Oui… Moi j’achète des trucs utiles, je ne dépense pas l’argent du ménage en enjoliveurs de voiture de merde

  • J’aime bien chouchouter ma voiture

  • Tu ferais mieux de chouchouter ta femme et de remarquer que ton père me fait la gueule…

  • Tu te fais des idées, mon père t’adore

  • Et mon cul c’est du poulet ?

  • Tu ferais mieux d’éviter de parler de poulet, quand on pense à celui que tu m’as fait la semaine dernière

  • Tu ne sais même pas cuire un oeuf sur le plat, je t’interdis de critiquer ma cuisine, je t’avais demandé de baisser le four

  • Au moins je sais faire les pommes de terre à l’eau

  • Quel exploit ! Mais pas baisser le four…

  • Je ne t’ai pas entendue, tu étais dans ton bain à l’autre bout de l’appart, et je regardais la TV

  • N’importe quoi comme d’habitude, tu ingurgiterais n’importe quel programme…

  • Et passer une heure dans la salle de bain, ce n’est pas n’importe quoi ?

  • Je suis propre moi

  • Et moi pas ?

  • Toi si. Je me demande d’ailleurs de qui tu tiens… Mais tu sais bien que nous les femmes…

  • Oui, outre les collants, les crèmes trucs, les parfums machins, les soins chouettes qui coûtent un maximum

  • Je travaille, je ne vis pas à tes crochets

  • On le saura que tu travaille… Ce n’est pas une raison pour acheter une robe par semaine

  • Je peux acheter des pantalons si tu veux

  • Je ne t’aime pas en pantalons et ça n’est pas la question, je n’achète pas une fringue par semaine

  • T’as bien reluqué Sophie l’autre jour, et elle était en jean

  • C’est cela, élude… Je n’ai jamais reluqué Sophie de ma vie, je déteste les brunes

  • Menteur, tu lui faisais de l’oeil

  • Archi faux. C’était ma conjonctivite

  • Que tu n’as pas soigné parce qu’aller chez le médecin tu ne sais pas faire… Tu n’as jamais emmené les filles chez le pédiatre

  • Tous des cons et je ne supporte pas les salles d’attente

  • Ah parce que j’adore moi peut-être, faire le poirot au milieux de mioches pustuleux et mal élevés ? En fait tu ne vas pas chez le médecin parce que tu as la trouille qu’il te prescrive une prise de sang !

  • Je tourne de l’oeil à chaque fois…

  • Lève le pied. En tous cas tu ferais bien d’aller te faire soigner ton oeil, il a mauvaise mine. Et puis tu tourneras assez tôt de l’oeil quand tu rentreras dans la voiture d’en face, arrête de doubler n’importe comment

  • Tu ferais mieux de t’occuper de la mine de ton père, il m’inquiète

  • En parlant de père…. Je voudrais bien que tu dises à ton père de se comporter un peu mieux avec moi.

  • Pffuit…

  • Il y a une gare dans 2 km, tu m’arrêtes, je terminerai en train

  • Tiens, je t’arrête tout de suite, 2 km de marche, ça te fera du bien

  • Tu es vraiment odieux ! Et si je me fait happer par un fou du volant comme toi ? On rentre, je fais ma valise et je retourne chez ma mère…

  • En parlant de ta mère

Comme il y avait encore 150 bornes à faire, je vous épargne la suite. Une toute petite pour terminer…

  • Pulchérie tu rangeras ta chambre en rentrant, sinon je confisque tout !

  • Puisque c’est comme ça je descend (et elle l’a fait, se tôlant en plein virage, sans dommage… Quoique… Bon le surlendemain j’avais une 3 portes elle était coincée à l’arrière (je l’ai déjà dit ici : « bien fait »))

La prochaine fois, c’est 800 bornes et je n’aurais aucun remords à vous les infliger…

D’un autre côté je pense que vous avez aussi bien en réserve… (que du vécu je ne vous dis que cela…)

12 juin 2007 : Une sorcière qui n’en revient pas d’avoir pondu 300 posts depuis le 6 juin 2006…

L'emménagement de Delphine

Dans la série quiproquos et compagnie, l’emménagement de Delphine a été une occasion de vérifier une fois de plus que l’absence de dialogue peut parfois être fatale.

Déjà l’appartement des amoureux n’étant disponible qu’à partir du 10, une relation prêtait le sien entre le 30 juin et le 10 juillet (sans pouvoir faire garde meuble, d’où les allers et retours dans les Yvelines). Finalement moyennant finances pendant qu’on peut exploiter… 100 euros par semaine c’était donné pour une daube glauque sans grand confort, dans une sale rue bien sombre, et rien à redire… Pour Delphine cela restera une relation, vraiment lointaine, une relation quoi…

Seul jour d’emménagement possible : le lundi 14 juillet. Delphine vendant des glaces dans le Marais n’a pour jours de congés que le lundi et le mardi. Gendre n° 1 était disponible le 14 (férié) fort heureusement, car Delphine et gendre n° 2 l’ont constaté : pour un déménagement les rangs des amis se restreignent considérablement (même quand ce n’est pas férié ou juste un 30 juin où ils se sont coltinés 7 étages toute la matinée). Reste la famille.

Nous n’avons pas su tout de suite si Gendre n° 1 serait disponible pour cet emménagement. J’avais donc réquisitionné ma mère. Mauvaise idée : elle me suivant au volant du break, moi forcément paumée, nous aurions pu mettre environ 4 heures pour arriver et encore, j’étais optimiste, car Nation, je sais où c’est en métro, mais en voiture que nenni. La bonne nouvelle était que les Champs n’étaient pas dans le périphérique de l’intrigue du jour, mais c’était la seule.

Gendre n° 1 et Gendre n° 2 se sont arrangés, les deux soeurs aussi, tout ceci séparément d’où quiproquos, mécontentements, incompréhensions, et j’en passe (avec moi au milieu récoltant les appels de bilan…). Finalement Gendre n° 1 a été OK pour le lundi 14 juillet. Il devait conduire le break et moi le suivre au volant de ma toute bête voiture, en ayant rabattu les sièges arrières pour faire le plein. Il souhaitait partir de bonne heure, et j’ai caché ma joie de devoir me lever à 7 H un 14 juillet, même si je ne travaille pas.

Nous étions convenus de charger les voitures la veille au soir, pour juste avoir à partir à 8 H au plus tard.

J’ai découvert avec horreur, que le concepteur de ma voiture était un tordu. Rabattre les sièges arrières c’est simple normalement : pas sur cette voiture là. Mode d’emploi en main, je me suis torturé les méninges pendant que tout le monde faisait la sieste, et puis finalement j’ai pu crier victoire en découvrant le bouton caché qui permettait de décoincer une barre vicieuse qui semblait vouloir rester bien en place. Je me suis juste vrillée une vertèbre pour trouver le bouton, il n’y avait que moindre mal (pour les autres).

Puis il a fallu déterminer comment répartir le chargement entre les deux véhicules. Ayant vu le break chargé deux fois j’avais ma petite idée, et il s’est avéré que pour Gendre n° 1 et moi, des années à jouer au tétris sur une game boy n’avaient pas été des années perdues, même si la dernière couette est rentrée sauvagement et précipitamment avant fermeture du coffre. Le dimanche soir, les deux voitures étaient chargées, et je me préparais au pire à l’idée de suivre l’autre voiture le lendemain. J’avais à la fois tort et raison.

Gendre n° 1 est comme moi : il est toujours à l’heure. En plus, moi le suivant, il ferait le maximum, tout son possible, pour que je ne le perde pas de vue (quel délicieux garçon !). Nous sommes donc partis à l’heure prévue avec une marge de 10 secondes environ, le maximum supportable pour lui et moi. Comme il respecte les limitations de vitesse en plus d’être à l’heure, je n’avais pas besoin de scruter mon indicateur à moi, juste à le suivre. Cela roulait bien, c’était divin. Il m’avait tout de même expliqué comment faire après avoir pris le périf sud (que je déteste), mais je préférais ne pas le perdre de vue.

J’ai un défaut horrible : je respecte les distances de sécurité. Dans une zone à 130, je laissais donc la distance s’agrandir entre mon guide et moi. Et qu’est-ce qu’il se passe quand vous respectez les distances de sécurité ? Hein ? J’attends… Et bien il y a toujours un abruti qui vient se coller devant vous alors qu’il a toute la route. A l’arrivée juste avant le périf, il y avait cinq connards qui s’étaient infiltrés entre mon sauveur et moi, on se demande pourquoi, puisque c’était plus que fluide.

Gendre n° 1a donc rusé et ralentit bien en-dessous de la vitesse limite pour que tout le monde le double, sauf moi bien sûr, et nous sommes arrivés comme une fleur, à 8 H 45, au bon endroit. à 9 H 30 tout était torché car nous n’avions pu stationner qu’à des endroits strictement interdits et pas envie de nous y attarder.

Je repartais avec Delphine qui voulait voir sa maman et la famille, et naturellement en repartant, je me suis trompée en prenant le périf extérieur au lieu du périf intérieur (ou l’inverse, faut qu’ils changent le nom du périf à un moment donné, c’est plus fort qu’eux). Je m’en suis fort heureusement aperçue tout de suite (vu le nom des portes qui ne correspondaient pas à mon aller) même si nous parlottions un peu et j’ai refais un tour à Nation comme je le pouvais, pour prendre la bonne direction. J’en ai profité au passage pour non admirer les alentours et critiquer les concepteurs d’immeubles dans les grandes villes, car j’attaquais ma période « tout m’énerve, je critique tout ».

Malgré les méchants présages « à Paris un 14 juillet, vous n’êtes pas prêts d’être rentrés, on vous gardera du poulet… » à 10 H 30 j’étais heureuse d’être de retour dans ma campagne.

Parce que même si tout avait été comme sur des roulettes, je ne ferais pas cela tous les jours…

Une journée qui compte… part 3

Delphine m’avait assuré que je pouvais me garer dans la cours de l’immeuble. Sauf que je n’étais pas au volant de ma voiture, mais d’un break que je conduis une fois tous les 4 ans et dont les mesures ne sont pas exactement dans ma tête. Et que la manoeuvre me semblait légère pour passer le portail fort étroit et le couloir qui suivait, et me retrouver coincée dedans vu les voitures mal garées devant le dit portail.

Ma fille crispée, insistant, et moi négative définitivement. J’avais pu me garer sur un emplacement « privé » que je pouvais donc occuper à condition de rester à proximité du véhicule pour le dégager le cas échéant. Mais Delphine était toujours crispée, parce que j’étais en retard. Mère en retard, liaison dans le tiroir, c’est bien connu…

Je me suis déplacée pour voir ce qu’il fallait charger et j’ai tout de suite vu que tout ne tiendrait jamais dans le break. J’ai déjà déménagé 13 fois, j’ai l’oeil. Là, Delphine m’a précisé de la boucler, et que comment que tu me parle ma chérie ? qu’elle était assez stressée comme ça, alors qu’en fait j’avais en tête déjà qu’il faudrait faire un deuxième aller et retour et m’en réjouissais très secrètement à l’avance. Dans ces cas là, charger au maximum, et se tirer rapidement pour pouvoir revenir le plus vite possible. Quant on n’a pas le choix, autant prendre l’option la plus rapide, et c’est l’âge qui vous apprend cela.

Mais l’emplacement du véhicule la crucifiait et elle insistait pour que j’aille coincer le break de papa dont l’attestation d’assurance était obsolète, dans le portail de la fichue entrée de sa fichue cour. Fort heureusement, des voisins compatissants lui ont refilé un chariot roulant et le chargement a pu commencer.

Je vous passe les détails, c’était assez folklorique. Et puis Delphine tout à coup a réalisé qu’effectivement tout ne tiendrait pas dans le coffre aux sièges rabattus, et qu’il fallait donc charger la place passager. Gendre n° 2 prendrait le train pour m’aider au déchargement. C’est là que j’ai dit qu’il fallait revenir, et encore, je n’avais pas vu tout ce qu’il restait, non encore dans la cour. Donc inutile que je voyage seule et lui aussi, d’autant que pour le retour, lui qui connaissait bien le quartier pourrait peut-être trouver tout de suite le boulevard Henri IV…

Ma fille s’est décrispée. Tout irait bien, tout serait déménagé le bon jour, et s’il fallait faire un autre voyage, puisque j’étais d’accord pour le faire… En fait elle ne savait pas que je serais disponible pour un deuxième voyage, mes journées étant tellement occupées…

Nous voici donc partis avec gendre n° 2. Nettement plus sympa de voyager avec quelqu’un à qui causer, qui aime bien la musique que l’on écoute. Et puis ils m’avaient trouvé un itinéraire de retour nettement plus simple. A gauche, encore à gauche, tout droit et là : place de la concorde. Là je suis quasi chez moi. J’ai pu remonter les champs en pestant contre les parisiens et en zigzagant comme eux, et en avant pour la province.

Le seul hic, c’est que nous avions pu fermer le coffre de justesse, et qu’une lumière restait allumée sur le tableau de bord. Je compte sur vous pour ne pas le dire à mon père, mais en fait, le coffre était mal fermé à cause du chargement, même s’il semblait réellement bloqué. Je roulais donc doucement, avec une vision du coffre s’ouvrant sur le périf, et les affaires de Delphine se répandant sur la chaussée, créant un accident gigantesque avec plein de morts et une attestation d’assurance toujours non valide. Ne jamais dramatiser surtout. Nous sommes arrivés à bon port pour tout décharger et repartir en réfléchissant bien à l’itinéraire cette fois. Le coffre fermait normalement, tout allait bien.

Exit la porte de Passy, je suis sortie porte Dauphine, j’ai enquillé l’avenue Foch comme je sais si bien le faire, puis les champs, pour, après la place de la concorde, me retrouver sur les mêmes quais que le matin. Bien la peine de m’être fait suer à passer place de l’Alma et j’en passe. Evidemment, nous étions alertés gendre n° 2 et moi sur la nécessité de prendre le boulevard Henri IV que nous avons loupé. Pour finalement nous y retrouver tout à fait par hasard (l’entrée doit être dans une autre dimension). Gendre n° 2 avait reconnu un trajet qu’il faisait EN BUS. Sauf qu’à un moment donné, seuls les bus avaient le droit de passer et que je n’ai pas osé en suivre un en faisant celle qui n’avait pas vu le panneau « interdit aux voitures ». Nous avons un peu tourné et puis tout à coup il a pu voir, parce qu’il ne surveillait pas un scooter à l’oeil vicieux, que nous étions dans le fameux boulevard, et nous sommes arrivés rue des Tournelles comme une fleur, pour trouver Delphine détendue, qui avait d’ailleurs fait les soldes et portait une fort jolie marinière que je lui piquerais bien.

Retour chez mes parents à 18 H, avec les embouteillages de rigueur, déchargement de la voiture, plans pour le vrai emménagement. Il faudra absolument 2 voitures (donc si possible gendre n° 1 pour en conduire une, il connaît Paris comme la garde robe de Pulchérie), dont le break, et bien étudier l’entassement du « presque rien » de Delphine, dont une TV, un four, un futon, une imprimante, un ordi, de la vaisselle, du linge de maison, une tonne de livres on dirait sa mère, le reste (dont la garde robe et les papiers) bref, pas grand chose (9 m2 finalement c’est grand quand il faut les déménager).

Nous n’avions rien mangé de la journée tellement nous avions tout fait vite, et mes parents après nous l’avoir proposé, ont vu disparaître le reste de paëlla du dimanche. Ceci sur fond de questions sur le prochain grand jour : la sortie garde meuble et l’autre départ sur Paris…

Serait-ce encore une journée qui compte ?

Une journée qui compte… part 2

Au départ c’était sympa, cela roulait bien, et puis j’écoutais de la musique. Dans ma voiture je n’ai pas d’auto radio ou autre, donc je cogite ou je m’ennuie. Je profitais donc de la musique en me disant « pour l’instant ça va ». Oui jusqu’à l’entrée sur le périf nord cela ne pouvait qu’aller, je connaissais par coeur.

A la sortie Porte de Passy les choses se sont gâtées car je n’étais jamais passée par ce coin là. Je reluquais donc mon itinéraire que je m’étais recopié en le schématisant, et je conduisais, un oeil sur la route, un oeil sur l’itinéraire, un pied sur le frein, l’autre sur l’embrayage et le troisième je ne sais trop où d’ailleurs. Mais tout allait bien, d’un troisième oeil je visualisais le nom des rues et j’avais tout bon.

Puis j’ai attaqué les quais la mort dans l’âme, comme c’était écrit toujours sur l’itinéraire, avec en tête que quai Henri IV il me fallait prendre à gauche le boulevard Henri IV puis la rue Lesdiguières (comme dans Angélique, donc je me souvenais), puis la rue des Tournelles dans le prolongement. C’était tout simple et pour un peu je me serais esclaffée.

Il y a eu un loupé quelque part, peut-être au moment où un 4×4 m’a bouché la vue sur la gauche (un 75 bien sûr, qui voyait bien que je cherchais et qui donc m’a klaxonnée en doublant), car tout à coup j’avais deux options : Bercy ou Nancy, Paris Nord, etc. J’ai compris que j’étais mal embarquée et faire demi tour sur les quais vous me direz comment faire tant qu’il n’y a pas de pont ou de feux qui le permettent. Je savais qu’une fois emmanchée dans la direction opposée, il me restait à chercher la direction « Bastille » et qu’au pire, Delphine viendrait m’y chercher. Sauf que piétonne dans Paris, elle ne connait pas les sens interdits.

J’ai suivi la direction Bercy la mort dans l’âme en attendant une occasion de changer de cap. Normalement j’aurais dû arriver rue des Tournelles et Delphine, bien réglée sur l’exactitude de sa mère, a commencé à s’inquiéter et mon téléphone portable a sonné. Hors je ne décroche JAMAIS quand je conduis. Il y avait beaucoup de flics et je n’ai pas imaginé une seule minute que des poids lourds envisageaient une opération escargot et je me suis arrêtée avec les warnings de papa en route, la larme à l’oeil, pour expliquer à un pandore très sympathique que j’étais perdue et que plus jamais, je ne remettrais mes roues à Paris.

Je lui ai fait peine et il m’a montré le feu rouge à 5 mètres, qui me permettait de faire demi tour. Il m’a conseillé de prendre direction Bastille et après enquête n’a pas su me dire où se trouvait le boulevard Henri IV.

Me voici donc ayant fait demi tour, guettant la direction « Bastille » (arrêtez de ricaner, c’est insupportable !), mon portable sonnant à nouveau, musique coupée pour mieux me concentrer. J’ai pris à droite au bon moment et j’ai fait trois fois le tour de la place de la Bastille en cherchant un endroit où me garer pour appeler au secours.

C’est là que deux contractuelles sont apparues, pour moi comme des anges sauveurs : ELLES devaient savoir où était le boulevard Henri IV. Effectivement. J’y étais. Elles ont compris à ma tronche que je ne me fichais pas du tout d’elles, confirmé de continuer tout droit en respectant les feux rouges, et j’ai pu appeler enfin Delphine pour lui dire que j’étais devant la banque Truc du début de la rue des Tournelles.

Sauf que j’étais garée à un endroit stratégique, idéal pour faire un casse. C’est ce que m’a expliqué un flic également sympa finalement qui venait de me demander les papiers afférents à la conduite du véhicule, pendant que son copain avait la main sur une arme à feu, alors que je venais de raccrocher mon téléphone portable. Il paraît que j’étais idéalement placée pour récupérer des complices surgissant de la banque avec plein de sous dans un sac de voyage (mon rêve, le sac de voyage plein de billets…). Pur hasard bien sûr (enfin en ce qui me concerne, et si j’avais un casse à faire je ne le ferais certainement pas à Paris) et je pense que mon histoire de boulevard Henri IV et la suite les a vraiment déridés et que c’est pour cela qu’ils n’ont pas vu, ou fait semblant de ne pas voir que l’attestation d’assurance de papa datait de 2 ans (la bonne est toujours dans son enveloppe, dans le tiroir de gauche du bureau, maman la mettra dans la voiture quand elle y pensera, en 2009).

Enfin, me voici devant le bon numéro de la rue des Tournelles. Gendre n° 2 m’attends, il m’a ouvert le portail, je n’ai qu’à rentrer dans la cour…