Lettre à Monsieur le Maire

53329374Lettre adressé au maire de ma commune, suite à des travaux totalement injustifiés et coûtant la peau des fesses dont la finalité a déclenché en moi une irritation certaine… (mais tout le monde sait bien que je suis une hystérique facilement énervée, sauf que là je ne suis pas la seule)

« Monsieur le Maire,

Ce n’est pas sans appréhension que j’ai constaté au cours du mois de juin 2010 qu’étaient entrepris des travaux dans le boulevard (n’ayons pas peur des mots) du Connard qui pète, avec la mention « zone de test ».

Zone de test : mon cul : quand l’armée est en marche ce n’est pas pour faire marche arrière même si le général hiver arrive droit devant (je m’égare)

Le boulevard du Connard qui pète est déjà amplement pourvu de ralentisseurs divers, dont la vision horrifie les amortisseurs juste sortis d’usine. Que dire de la réaction des amortisseurs qui ne sont plus de prime jeunesse.

Donc, force a été de constater au fil du temps, que les travaux avaient pour but de mettre en place des chicanes et d’autres ralentisseurs, appelés jadis « gendarmes couchés ».

Enfin, l’explication des 125 % d’augmentation de la taxe d’habitation reçue en 2009 et dont la réception avait déclenché quelques crises cardiaques, nous était donnée : c’était une augmentation préventive, aux fins sordides de faire des travaux inutiles mais ce fait ne vous dérange pas, car le maire qui ne fait pas de travaux injustifiés est sans doute un imbécile.

« Justifiés » par contre, pourrait concerner les logements sociaux qui ne sont jamais remis en état et restent donc vacants. En effet, personne ne peut voir que des travaux ont été faits, justifiés par l’état des appartements, mais tout le monde peut constater que sans doute, beaucoup de maires ont des actions dans les entreprises fabriquant des amortisseurs.

C’est mon avis, et je le partage entièrement.

Le résultat de la zone de test a donc donné 2 jardinières destinées à faire chicanes, l’installation de 2 panneaux pour les signaler, et la mise en place de nouveaux amortisseurs sur les anciens, avec 2 panneaux indiquant la vitesse limite à 30 km/h mais pas les amortisseurs qui ne sont toujours pas peints en blanc pour être bien visibles.

Là je suis restée perplexe, car je défie n’importe quel conducteur ou même cycliste, de passer à 30 km/h sur ces ralentisseurs (non signalés) qui nécessitent un arrêt, puis un redémarrage en douceur pour ne pas vexer les gendarmes couchés (et les amortisseurs).

Je me demande vraiment pourquoi, vous n’avez pas songé à allier des techniques anciennes avec le bonheur du progrès moderne.

Par exemple, vous pouviez faire creuser un fossé à remplir d’eau (baptisé jadis : douves), mettre en place une herse et un pont levis, le tout allié avec un détecteur de vitesse.

C’est fou ce que j’ai l’imagination qui galope quand il s’agit de faire n’importe quoi !

Herse et ponts levis ont fait leurs preuves pendant des siècles.

On dépasse les 30 km/H ? Qu’à cela ne tienne : le détecteur moucharde. Le pont levis se soulève soudain, en face une herse descend brutalement pour éviter aux non coupables de tomber dans le fossé brusquement dégagé.

Dans l’autre sens, un autre détecteur de vitesse déclenche la tombée brutale de la herse et la levée du pont levis. Il faut juste bien régler la relation détecteur de vitesse avec le reste, pour éviter au fossé de se transformer en cimetière et à la herse de couper des voitures en deux, faisant au passage des morts inutiles (sauf s’il s’agit de retraités, cela sera toujours cela de gagné pour les caisses de retraites).

Enfantin à notre époque…

Ci-joint un croquis destiné à vous faire comprendre le fonctionnement d’un vrai ralentisseur, incontournable celui-là.

Cette technique très sûre vous assurerait de plus une célébrité à ne pas négliger vu vos ambitions politiques, et assurerait à votre bourgade de nombreuses visites de touristes venus contempler le ralentisseur du siècle. Vos administrés commerçants vous seraient de plus à jamais reconnaissants.

Je pense que vous pouvez envisager cette solution, dans la mesure où il va bien vous falloir vous résigner à faire détruire les ralentisseurs excédentaires et non conformes,  et revoir la visibilité des jardinières faisant office de chicanes-qui-rayent-les-honnêtes-véhicules, ceci aux frais du contribuable.

Qui sera ravi à réception de la taxe d’habitation qui tarde, de constater avec terreur qu’une nouvelle augmentation lui incombe, ceci sans doute par la faute des plantes mises en place dans les jardinières/chicanes.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma consternation attristée.

PS : ci-joint la facture relative au changement de deux amortisseurs, rendu obligatoire par mon premier passage à 30 km/H sur les ralentisseurs non signalés (j’ai eu la surprise de ma vie et eux donc !). La non signalisation de ces derniers, et leur absence de conformité vous incombant (pas de bol).

PPS : ci-joint également les attestations de deux témoins concernant le non signalement des ralentisseurs et leur hauteur inhabituelle. Théoriquement vous avez dû recevoir leurs factures également.

PPPS : c’est juste une suggestion, mais nous serions nombreux à être heureux de vous voir partir cultiver de l’artichaut dans le Larzac, alors surtout, ne vous privez pas.

PPPPS : inutile de nous dire « vox populi, vox dei ». Si l’on votait pour un programme à respecter et non pas pour un connard, cela se saurait !

Il ne m’a pas répondu, c’est un rat (mais la facture du monsieur qui a pété ses amortisseurs de voiture neuve sur les ralentisseurs, a été remboursée par la mairie, et cékikipaye ?)

LA VIE N’EST QU’UN LONG CALVAIRE !!!

Lettre à Charles Hubert

Lettre___Charles_Hubert_53329563Très cher et regretté Charles Hubert, mon amour pour toujours, Pauvre connard, abruti, crétin, malade mental, assassin, incapable, bon à rien et mauvais en tout,

C’est avec une stupéfaction joyeuse affliction que j’ai vu ce soir ton nom s’afficher dans ma boîte mail, je me suis dis « Oh Charles Hubert, merci mon dieu »  « pitié, pas lui ». J’ai ouvert ton message avec impatience et gaité, une larme à l’oeil (tu me connais), au bout d’une heure de réflexion, histoire de savoir quelle imbécillité tu pouvais bien m’envoyer, même si je m’en doutais un peu…

Tu me demande quel week end tu pourras venir chercher les quelques affaires à toi, ton bordel qui reste chez moi, en m’indiquant tes disponibilités et en me demandant de tout laisser chez la voisine.

Je suis au regret et c’est avec tristesse que j’ai l’immense plaisir de te signaler, que lorsque le divorce a été prononcé, je me suis engagée à garder ton bordel intégral tes affaires pendant 18 mois afin que tu puisses les le récupérer petit à petit. Ce qui m’a obligée à supporter ta tronche à plusieurs reprises ce qui m’a permis de te voir avec bonheur plusieurs fois depuis notre séparation et si maman était là c’était pur hasard.

Le divorce ayant été prononcé le 13 avril 2005, le 13 octobre 2006 j’étais dégagée de toute obligation de faire  garde bordel garde meuble.

J’ai donc en sanglotant donné à un hôpital tes magasines nombreux avec regrets et moultes hésitations, réservé pour une prochaine brocante la mort dans l’âme tes livres qui en valaient le coup après que Delphine et Pulchérie aient récupéré ce qui les intéressait, vendu ton tapis tunisien neuf pour changer mes pneus gardé ton tapis tunisien pour penser à toi avec nostalgie tous les soirs en me couchant, vu qu’il me sert de descente de lit. Pour tes nombreuses photographies moches quel talent tu as, tu devrais faire photographe,  j’ai hélas dû avec consternation et toujours en larmes, de tels chefs d’oeuvres… les mettre aux poubelles au risque de m’attirer les foudres du syndic car j’ai rempli une benne il y en avait beaucoup. Quant au flacon curieux que j’ai trouvé dans la cave, je l’ai mis soigneusement de côté dans un sac plastique, en l’ayant pris avec des gants (je le savais bien que tu avais essayé de m’empoisonner en août 2004, il me manquait la preuve qui ne demande qu’à partir chez les flics avec tes empreintes partout (on les voit très bien) et le compte rendu du médecin, de l’époque). Ca va te coûter un max pour que je ne confie le flacon à personne… Tu n’aurais pas dû laisser traîner ça, c’est ballot de ta part, mais je te pardonnecar finalement je t’aime toujours et je regrette amèrement de t’avoir un beau jour flanqué à la porte, je regrette même que tu m’ais loupée… tu aurais fait un veuf si joyeux…

En bref, tu n’as plus rien à toi chez moi… Sauf le flacon… Que je garde. De la mort au rat diluée, franchement c’est nul (vi j’ai fait analyser tout de même un peu du liquide rose en le prélevant avec une pipette, sans laisser mes empreintes, par un pote sympa mais c’est le passé, je ne t’en veux pas du tout, surtout que tu t’étais trompé dans les doses mon pauvre amour j’ai juste été malade à crever, sans crever, j’ai peine pour toi)

Je suis vraiment malade ravie que tu te manifeste aussi tard, mais c’est bien de toi, les hommes intelligents sont souvent dans la lune con tu étais, con tu reste, même pas capable de savoir compter jusqu’à 18… C’est bien dommage… J’aurais tellement aimé te revoir une dernière fois… Je suis ravie de ne plus avoir à voir ta tronche, et je me demande dans quelle dimension j’étais quand je t’ai trouvé du charme…

Ton ex femme qui ne t’oubliera jamais (ça c’est sur). Ton ex femme qui se demande combien vaut le flacon… Si tu as une idée pour une fois, elle sera la bienvenue.

Coraline qui t’aime toujours avec passion cela s’entend.

5 points de tension en 2 minutes. Là, ça va mieux…

La vie n’est qu’un long calvaire parsemé ça et là d’embuches…

Lettre aux impôts (bis)

profilLe contexte : un centre des impôts qui après avoir été incapable de me mettre une adresse complète, pendant 6 années consécutives, et dont je ne recevais donc les courriers qu’une fois sur deux, et encore, s’avère maintenant incapable d’assimiler le fait que je suis divorcée et que j’ai repris mon nom de jeune fille.

Après avoir fait un courrier à la perception en envoyant mon chèque car les salauds m’ont bloqué mon compte en banque (par l’intermédiaire d’une notification d’avis à tiers détenteur (ATD à la banque)) (glups) j’ai mitonné ce petit courrier qui partira demain au centre des Impôts. NON MAIS SANS BLAGUE.

Note : le premier problème ne s’est résolu qu’après l’envoi de ma 30ème lettre réclamant que mon adresse soit désormais complète, avec en PS « faute d’une réponse de votre part sous deux semaines, j’adresse une copie de l’ensemble de mes courriers à la Présidence de la République). Bon à savoir EN EFFET : on peut toujours écrire au Président de la République, au Premier Ministre, etc… Ils ont une armée de personnes qui répondent toujours… Miraculeusement ON me contacta pour m’assurer que le problème était résolu.

Triffouillies les Oies, le 27 juin 2006

Objet : la complainte d’une contribuable excédée.

Madame, Monsieur,

J’ai reçu il y a deux semaines une lettre de ma banque m’informant d’un ATD émanant de la Trésorerie et je me suis aperçue, en contactant immédiatement mon banquier que :

Nonobstant mon courrier en date du 12 juin 2005 à votre centre, par lequel je signalais de m’adresser tout courrier à mon nom de jeune fille (DABRA), étant divorcée de Monsieur ABRACA depuis le 13 avril 2005, l’ATD concernait Madame ABRACA Coraline née DABRA (cette importante précision à la ligne pour que le facteur n’y fasse pas attention).

Il se trouve que mon ex époux fait bien entendu suivre son courrier. Il se trouve également que mon facteur préféré qui saît qui je suis, est atteint d’une maladie invalidante qui l’amène à être en arrêt maladie 6 mois sur 12 (je ne parle pas des congés payés). En son absence tout courrier adressé à ABRACA (Monsieur ou Madame) est systématiquement renvoyé à mon ex époux, par les remplaçants divers qui ne prennent pas la peine de faire la différence entre Monsieur et Madame (je peux vous transmettre si vous le souhaitez la longue complainte du contribuable en but avec les PTT). Mes remarques successives (à votre disposition vous l’aurez compris) n’ont été suivies d’aucun effet, les facteurs de remplacement changeant régulièrement. Quand mon ex époux reçoit un courrier qui me concerne, il se fait une joie de ne surtout pas me le retourner. Du coup je fais la même chose en ce qui le concerne et que le facteur se trompe dans l’autre sens, mais il ne s’agit jamais de courriers importants que je me ferais un plaisir de brûler dans l’évier).

Bien évidemment, le grand ordinateur des impôts (dit « la machine infernale« ), après avoir refusé pendant 6 ans d’ingurgiter mon adresse complète (pendant 6 ans, c’était « allée Chicane » et rien d’autre, alors que l’allée Jules Chicane compte 52 pavillons et 3 immeubles, et une Madame DABAS qui mettait sans doute régulièrement mon courrier à la poubelle, maintenant il y a un progrès il est précisé « résidence des Harpies », mais c’est toujours incompet il manque le n°), donc je disais, l’infernale machine va maintenant refuser de me rendre mon nom patronymique auquel je tiens beaucoup. Par ailleurs et par jugement, je n’ai plus le droit de porter le nom de mon ex mari et c’est tant mieux.

J’ai dans un premier temps été dans l’obligation, ne recevant pas ma déclaration « pré-remplie » (et fausse), de sommer mon ex mari de me l’adresser illico, puisque de toute évidence c’était lui qui l’avait reçue. Fort heureusement il s’agit d’un homme très désordonné, mais qui ne jette rien, et j’ai pu obtenir, en retard bien sûr, la dite déclaration. Car elle était adressée à Madame ABRACA, et le changement de nom ne pouvait s’effectuer sur Internet (10 % facilement gagnés, mais je n’en resterai pas là j’ai des preuves).

Force m’a donc été de constater que la diabolique infernale machine n’avait pas pris en compte mon changement de nom.

A la vue horrifiée du courrier de ma banque, j’ai dû à nouveau SOMMER mon ex mari de me transmettre votre courrier. Sur le moment je me suis demandé de quoi il s’agissait, et puis je me suis rendue compte que je n’avais pas eu de vos nouvelles depuis belle lurette, ce qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

En effet, notre dernier contact (certe fort courtois) a été quand j’ai dû me rendre en vos locaux pour avoir un double de mon avis d’imposition (non reçu car étant parti en droite ligne chez mon ex). J’ai ce jour là reprécisé mon changement de nom et on m’a assuré que « cétait fait ».

Là je reconnais être entièrement dans mon tort. J’ai eu de très gros ennuis familiaux, de travail et autres (si vous le souhaitez je pourrais vous les énumérer dans un autre courrier), et j’ai complètement « zappé » la taxe foncière et la taxe d’habitation. Ne recevant rien, rien n’a pu me remettre dans le droit chemin du règlement obligatoire et de la ponction annuelle qui grève le budget des fêtes de fin d’année. Naturellement cela vous est parfaitement égal, mais si vous aviez pris la peine d’envoyer un recommandé au moment du dernier avis que vous n’avez pas dû manquer de m’adresser (je n’ai rien reçu), vous vous seriez peut-être rendu compte qu’il y avait un problème, ou bien le remplaçant de mon facteur aurait peut-être fait son travail correctement.

Mon ex époux, sommé (et moi les sommations ce n’est pas ma tasse de thé) de me restituer le dernier courrier qu’il avait reçu de vous, pour moi, m’a adressé immédiatement l’ATD. Bien évidemment il a gardé le reste étant parfaitement imbuvable (c’est bien pour cela qu’il s’agit d’un ex mari).

J’ai donc pu voir qu’il s’agissait bien de la taxe foncière ET de la taxe d’habitation pour laquelle je n’ai rien reçu non plus (mon dieu, quelle fatigue est la mienne !). Je n’ai pas envie de sommer mon ex mari à nouveau… Lui écrire me perturbe et la vue de son nom me donne de l’urticaire (encore plus quand on me l’attribue, vous le comprendrez aisément).

Ce qui est curieux par contre, c’est le comportement du diaboliquement grand ordinateur du fisc, capable visiblement d’assimiler le fait que je sois divorcée (puisque la taxe d’habitation m’était adressée et non pas au chef de famille qu’a été pendant 2 ans Monsieur ABRACA qui la recevait ponctuellement), mais pas de me rendre mon nom. A moins que mon ex n’ait réglé cette dite taxe d’habitation dans un moment d’égarement, le mot « impôts » le rendant encore plus déjanté qu’il ne l’est à l’ordinaire. Auquel cas je ne la dois pas. Merci de vous pencher sur ce problème (oH minime, pour moi 128 Euros ne représentent que mon essence du mois) car il serait dommage de payer deux fois (pour nous s’entend et pour moi surtout).

Je vous épargnerais les douloureuses années au cours desquelles m’adresser mon courrier Taxe Foncière à une adresse complète a été un véritable calvaire pour votre administration. Maintenant c’est me rendre mon nom qui va être un calvaire pour tout le monde, surtout pour moi. Sachez toutefois que je ne renouvellerai pas l’erreur de vous envoyer 32 courriers (ou 33 je ne sais plus).

Hélas j’ai été dans l’obligation de régler la somme minime de 1200 Euros avec un chèque issu de mon dernier chéquier mentionnant Madame ABRACA DABRA Coraline. Ne vous laissez pas tromper par la trésorerie à qui j’ai relaté mes malheurs (les pauves). Il s’agit en effet d’un vieux chéquier dans la mesure où je fais peu de chèque : je n’ai pas trop d’argent à dépenser et la carte bleue c’est très utile.

Je me permets de vous écrire en recommandé pour être certaine que vous avez bien reçu mon courrier, même si vos services eux, se moquent eux, bien pas mal de savoir si le contribuable a bien reçu ses lettres. Je tiens en effet à retrouver mon nom et ce immédiatement.

Je ne rêve pas. Je sais que mon avis d’imposition va partir directement chez mon ex, et que tout recommencera l’année prochaine.

Aussi j’envisage, faute d’une réponse sous 2 semaines, d’adresser une copie de toutes mes lettres (que vous avez gardées précieusement je l’espère) à la Présidence de la République en lui demandant d’intervenir ce qu’elle ne manquera pas de faire.

J’envisage également de me remarier tout en conservant mon nom de jeune fille comme j’en ai le droit, afin que votre machine diaboliquement infernale explose enfin, pour le grand plaisir de tous.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées, ainsi que toutes mes condoléances pour cette missive un peu longue.

Coraline DABRA (née DABRA)

Au percepteur

bewitched2Le contexte : l’huissier qui se pointe pour une contravention que je n’ai pas payée, et pour cause, je ne l’ai jamais reçue. Et qui me déclare pour l’époque devoir saisir ma voiture dans les deux semaines pour les 340 F que je dois.

J’envois donc immédiatement le chèque à la trésorerie :

Madame, Monsieur,

Vous trouverez ci-joint un chèque de 340 F en règlement d’une contravention que je n’ai au passage jamais reçue, et je vous demande de bien vouloir vérifier qu’il n’y a pas une erreur, car, vous trouverez ci-joint une facture justificative, ma voiture ne pouvait se trouver à Beauvais le jour indiqué, étant au garage (et moi à pied et habitant à 400 km de Beauvais).

Je vous joins néanmoins également ma carte de donneur de sang pour le jour prochain où le fisc ne manquera pas de nous sucer le sang, ne pouvant plus supporter de ne nous pomper que l’air.

Salutations

(J’ai été remboursée de tout, ils s’étaient trompés effectivement)

A un chef du personnel plus qu'incorrect

bewitched3Les circonstances : j’avais postulé pour un poste de secrétaire de direction il y a 12 ans. J’en avais donc 36. J’avais réussi avec succès tous les tests et l’entretien s’était fort bien déroulé, avec un homme d’une cinquantaine d’années semblant charmant.

Le résultat : j’entendis, un de mes moindres défauts étant d’avoir l’ouie terriblement fine, venant de la pièce à côté, le charmant monsieur déclarer « oui mais elle est peu vieille… »

Je suis rentrée à la maison de fort bonne humeur et j’ai écrit à ce charmant monsieur, avec copie au directeur de la société, une semaine après.

« Monsieur,

C’est avec consternation qu’au terme de notre entretien du vendredi 12 dernier, je vous ai entendu me qualifier de « vieille ». Rentrant chez moi en catastrophe, je n’ai eu qu’une idée : aller vérifier dans le miroir si vraiment mon grand âge s’affichait de manière si évidente. Bien sûr on ne se voit pas tel que l’on est réellement. Vous par exemple ne m’avez pas semblé être un perdreau de l’année, mais je peux me tromper. Si je suis vieille, alors que devrais-je dire de vous ?

Malgré tout, je me suis dit que je pourrais peut-être faire valoir mes droit à la RETRAITE. Eh bien oui, c’est pour les vieux… Je me suis donc empressée de commencer les démarches nécessaires, et le croirez vous ? On m’a rit au nez. Parfaitement Monsieur. Je suis trop JEUNE pour prendre ma retraite.

Trop vieille pour travailler également, je ne vois pas trop où peut être la solution.

Mais je comprends Monsieur. Au vue de mon grand âge, vous avez compris que l’usage du fax m’était inconnu, que l’informatique resterait pour moi de l’hébreu, et que ma voix chevrotante ne manquerait pas au téléphone d’attrister les clients ou fournisseurs auxquels j’aurais été amenée à répondre. De plus ma démarche de vieille dame qui avait laissé sa canne dans la voiture, ne pouvait que vous déprimer également lorsque j’aurais été amenée à me trainer jusqu’au photocopieur (comment ça marche ce truc ?).

A moins que, décidé à faire le bonheur de quelqu’un, vous ne préfériez embaucher une bien jeune (d’environ 22 ans maximum je pense) qui se fera un plaisir de vous faire un enfant ou deux (avec un autre bien sûr, je ne vous sens plus en état). Ah quelle joie pour votre service de voir naître des petits enfants qui payeront un jour ma retraite (mais pas tout de suite) et la vôtre (plus prochainement). Quel plaisir également de trouver la jeune qui sort de l’école et que l’on peut payer nettement moins et à qui vous pourrez donner des leçons d’orthographe.

Vous écrire cette lettre m’a épuisée. Une soupe, une verveine et mémée va se coucher.

Bien à vous