Les filles ! au pied ! (toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne sera ni fortuite ni involontaire)

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Les filles vous venez IMMEDIATEMENT !
J’ai dit IMMEDIATEMENT !

Bon, inutile de faire cette tête là, vous vous asseyez sur le canapé… LA ! et vous quittez vos airs de…

Bon sang Pulchérie, on dirait Pulchérie vierge et martyre, vierge j’ai encore un espoir mais martyre… Je suis ta mère non ? Tu n’es pas en train de te faire canoniser ? ou de subir le martyre…

Non… Mais vu ta tête on peut se demander…

Martyre ? OUIIIII…. Bien sûr….

Si j’en ai pour longtemps ? Ca dépend… On verra si vous êtes martyres APRES ce que j’ai à vous dire où si c’est moi la martyre.

Il y a déjà une sainte Anne ???? OUIIIIII je sais. Mais je ne m’appelle pas Anne et si l’histoire des saintes vous intéresse, je ne vous empêche pas de vous instruire.

Tout d’abord il faut que je vous dise que face à l’état de cet appartement, à l’air hagard des voisins, et à tout un tas de choses dont précisément je veux vous parler, j’ai décidé de REPRENDRE LES CHOSES EN MAIN !

Parfaitement !

Delphine arrête de sourire bêtement niaisement.

Pulchérie je t’ai très bien vu mettre un coup de coude à ta sœur. Tu arrêtes de te foutre de ma gueule, et ta sœur aussi parce que CELA VA BARDER !

Vous n’allez pas rigoler longtemps, c’est moi qui vous le dit… Ah tiens, on redevient sérieuse.

Je suis toute seule pour vous élever devant l’absence chronique de votre père que je comprends finalement mieux depuis quelques temps…

Pulchérie sort tes doigts de ton nez et arrête de RICANER !

C’est bien les filles : ça ricane, ça cancane. LES MAINS SUR LES GENOUX ET ON M’ECOUTE !

Bon !

Donc je disais… : Delphine je sais que je l’ai déjà dit et répété, mais je le répèterai jusqu’à ce que vous ayez compris : JE SUIS SEULE POUR VOUS ELEVER ET CA NE VA PLUS DU TOUT.

UN : cet appartement est un foutoir !
Pardon ? Je n’ai qu’à faire le ménage plus souvent ?

Mais vous avez 15 et 17 ans et vous pouvez peut-être faire un petit effort non ?!!

Un exemple : c’est quoi ce soutien gorge accroché au lustre depuis dimanche ? Non Pulchérie ce n’est pas celui de Delphine, Delphine fait un 95 C : c’est le soutien gorge qui est par terre dans l’entrée. Là je vois de loin qu’il s’agit d’un 80 bonnets A alors arrêtes d’accuser ta sœur lâchement et contre toute logique.

Quand ton arrière grand mère m’a fait cadeau de ce lustre en cristal de Venise véritable (que je déteste, mais papy prend son temps pour venir le décrocher) pour célébrer ta naissance, elle ne pensait pas que tu y rajouterais un jour des pendeloques supplémentaires !

Et inutiles en plus ! D’ailleurs il est sale ce soutien gorge… C’est pour cela que tu ne le portes pas en ce moment ? Et il est où le panier de linge sale ? Pas dans la cave que je sache. Il est dans la salle de bain et tu y vas tous les jours. CELA TE FATIGUERAIS DE METTRE TON LINGE SALE DANS LE PANIER AU LIEU DE L’ACCROCHER AU LUSTE ? Décroches moi tout de suite ce soutien gorge, le jean qui va avec et le tee shirt que Joséphine t’a prêté !

C’est quoi cette manie d’emprunter les affaires de tes copines ?

Et de leur refiler le neuf que tu m’as extorqué injustement puisque c’était pour le prêter ?

Bon. Pour en revenir au panier de linge sale, il n’y a qu’à l’ouvrir et à y déposer… Comment ? JETER SI TU VEUX, ton linge sale dedans.

Aller dans la salle de bain tu sais faire…

D’ailleurs tu as encore vidé le ballon d’eau chaude ce matin à toi toute seule ! Et il n’y a pas de « pfuit ! »

Parfaitement : moi je me suis lavée à l’eau froide. Non le ballon n’est pas insuffisant, non le ballon n’est pas trop petit. Il fait 500 litres ! Il ne te faut pas ½ m3 d’eau chaude pour te laver non ? Si Delphine, 500 litres c’est la moitié d’un m3. On reparlera de tes brillantes études plus tard…

L’eau était tiède ? Evidemment pour chauffer 500 litres depuis hier soir après que Delphine ait vidé le ballon pour se laver les dents, et rincer son henné il faut du temps.

D’ailleurs à ce sujet, je dois impérativement vous parler des problèmes de plomberie et des bouchages de baignoire perpétuels qui font vivre Monsieur Smussen depuis 6 mois : c’est simple il a abandonné toute sa clientèle pour être prêt quand je l’appelle. Je suis le pilier de son entreprise, la clef de voûte de son chiffre d’affaire !

Mais je n’ai pas les moyens de faire vivre le plombier du coin. Je vous rappelle que je travaille dur, pour que l’on ne vive pas trop mal mais pas au dessus de nos moyens. Hors payer le plombier 3 fois par semaine pour qu’il débouche la baignoire, cela commence à être au dessus de mes moyens !

Pardon ? Je n’ai qu’à dévisser le siphon ? Delphine puisque tu es si portée sur le siphon je ne t’empêche pas d’intervenir. Mais la dernière fois que tu l’as fait tu as inondé le voisin du dessous… Ah c’était toi Pulchérie finalement ? On en apprend des choses… PERSONNE NE TOUCHE A CE SIPHON ! Qui c’est qui se tortore les problèmes avec l’assurance quand le voisin du dessous est inondé ? Pas vous alors mollo…

Oui je sais que mollo c’est une vieille expression mais je suis vieille et lasse et je dis ce que je veux.

La première qui quitte ce canapé s’en prend une !
ASSISES !

Donc j’aimerais savoir ce qui bouche la baignoire régulièrement.

Le henné, je suis au courant, l’argile qui vous garde un teint blanc et délicat aussi, MAIS IL Y A AUTRE CHOSE !

Monsieur Smussen a trouvé une bouillie infâme dans le siphon. On dirait des feuilles !!!! Mélangé à de l’argile et du henné cela peut boucher une canalisation jusqu’au rez de chaussée.

Ce n’est pas drôle du tout : nous habitons au 5ème je vous le rappelle.

Hein ? C’est bien des feuilles ? Ah… ?

Des feuilles de chêne tu dis Pulchérie ? Bien sûr. C’est normal. TOUT LE MONDE A DES FEUILLES DE CHENE DANS SES CANALISATIONS…

Pour le bain de Delphine ? Bon sang mais c’est bien sûr !

C’est vrai de vrai ? Delphine tu peux m’expliquer ?

Tu TE PURIFIE L’AME ?

Ah c’est un charme de magie blanche que Bénédicte t’a refilé ? OUIIII…. Tu fais une infusion de feuille de chêne dans la baignoire et tu te poses un gland sur le front pendant toute la durée du bain en récitant des prières en sanscrit ?

Et bien on est bien parties…

Et le gland tu en fais quoi ?

Tu le jette dans le vide ordure ? Et allez donc ! Il va falloir que je paye un débroussailleur pour dégager la gaine dans deux ans. Le plombier + un jardinier, il ne faut que cela pour faire mon bonheur.

Et les feuilles tu ne peux pas les ramasser et les jeter aussi à la poubelle, enfin dans le vide ordure, enfin n’importe où ?

Ca t’esclave trop ?

Parce que ça ne m’esclave pas moi d’être accrochée au plombier ? Depuis deux semaines il a l’air de penser que je bouche la baignoire exprès pour le voir. Il m’a fait des propositions !!!!!

Comment ça à mon âge ? J’ai 40 ans je ne suis pas canonique !!!!! Seulement le plombier n’est pas mon type. J’aime les grand bruns et c’est un grand blond. D’ailleurs vu son nom vous voyez bien que c’est un norvégien… Je m’égare…

Bon, ce problème de bouchage de baignoire étant éclairci : merci Pulchérie…  Delphine !! ce n’est pas la peine de fusiller ta sœur du regard pour m’avoir aussi bien renseignée, nous allons passer à la suite.

Non pas tout de suite. Je vous interdis désormais de passer plus de 4 minutes sous la douche. J’en ai marre de me doucher à l’eau tiédasse, et d’entendre le ballon chauffer nuit et jour : comment avez-vous su comment le mettre en chauffe le jour, alors que j’ai un tarif spécial pour qu’il ne chauffe que la nuit ?

C’est écrit dessus ? Maintenant vous savez  et vous ferez ce que vous voudrez : on va voir !

La première qui fait basculer de « nuit » à « jour » s’électrocutera : je vais piéger le système.

Parfaitement. Je ne sais peut-être pas dévisser un siphon, mais je sais électrifier les touches du tableau de bord EDF. Comment ? Ce n’est pas le problème. Enfin, bon, je vous déconseille de toucher à la touche incriminée dans deux jours…

Et avant de vous rincer les cheveux du henné ou de l’argile, vous mettrez désormais une passoire avant le siphon pour que la baignoire puisse enfin s’évacuer.

Ceci étant vu… Il faut que je revienne aux vêtements accrochés au lustre ou répandus par terre.

Je rentre à 19 H 30 en étant partie à 8 H, j’ai autre chose à faire qu’à passer derrière deux greluches de 15 et 17 ans pour ramasser leurs affaires….

J’ai dit greluches ? J’ai dit greluches. Maintenant je vais me pencher pour ramasser les affaires et je les met à la poubelle !!

Ne ricanez pas. Je n’ai pas dit la poubelle d’ici où vous pourriez aller les récupérer. Je peux emmener vos vêtements pour les jeter AU BOULOT ! CRIC CRAC les soutiens gorges, les jeans, les petits hauts, etc… TOUT A LA POUBELLE.

Quand vous n’aurez plus qu’un soutien gorge, un slip, un pantalon et un pull, on verra qui rigolera qui n’aura pas les moyens de vous racheter autre chose RAPPORT AU PLOMBIER !

On rigole moins. Les yeux au ciel c’est superflu, abstenez-vous, ça ne m’impressionne pas.

Donc les affaires vont être rangées ou mises au sale, la baignoire va fonctionner à nouveau et le plombier se refaire une clientèle.

Ah. Il y a un autre problème.

Les voisins.

Vous savez pertinemment que nous habitons une vieille résidence et qu’il y a beaucoup de vieilles personnes dans cet immeuble.

Les pauvres ont été ravis de me voir arriver avec vous il y a 5 ans. De la jeunesse enfin ! et polie en plus ! (vous ne pouvez pas n’avoir que des défauts). Depuis ils ont changé d’avis !

Il y en a qui ne me disent même plus bonjour ! Les autres me fusillent du regard.

Ils sont peut-être vieux mais ils ont tous leurs moyens. Moi je ne vois qu’une solution pour eux, eu égard au bruit, c’est de se cotiser pour prendre un tueur à gages pour nous éliminer toutes les trois !!!!

PULCHERIE CE N’EST PAS DROLE.

DELPHINE ARRETE DE TE GRATTER LE NEZ !

Non mais comment vous ai-je élevées !!! Oui, comme ça, je sais, mais nous étions en pavillon.

Vous êtes bruyantes !

SI !

D’ailleurs dans les deux semaines qui ont suivi notre emménagement la chaîne stéréo de votre chambre a déclenché une émeute chez les voisins d’à côté : ce sont des vieilles personnes je vous le rappelle et qui n’avaient jamais envisagé le mot DECIBEL sous ce jour là.

Le monsieur d’à coté qui est par ailleurs charmant m’a déclaré l’autre jour que votre chaîne en fonctionnement continu lui rappelle une batterie d’artillerie pendant la déroute de 40. Moralité : il ne dort plus : vous avez ravivé de mauvais souvenirs.

Je vous préviens : si votre chaîne tombe en panne, je ne la change pas.

La mienne ?

C’est la mienne et ça n’est pas le problème.

Vous voyez très bien comment est fait l’immeuble : nous donnons au nord pour les chambres et au sud pour le salon.

Et les voisins sont obligés de supporter Mickaël Jackson plein nord, avec du classique au sud.

Les deux chaînes à fond pour se couvrir mutuellement. Les vitres tremblent.

Si, elles tremblent. J’en ai tremblé également l’autre soir en descendant de voiture. Un jour vous allez me péter la baie vitrée. Et qui paiera la vitre de 3 m sur 5 ? MOI ! et je n’ai pas envie de démarrer une idylle avec le vitrier qui ne m’inspire pas plus que le plombier bordel de merde !

Delphine, je suis ravie que tu aimes la musique classique. J’ai au moins réussi cela dans ma vie. MAIS ARRETE DE PASSER LE REQUIEM DE MOZART A FOND ET EN BOUCLE LE MERCREDI APRES MIDI. Tu ferais mieux de réviser tes mathématiques primaires et savoir enfin que 500 l c’est bien ½ m3.

ET TOC !

La voisine du dessous qui a 90 ans a l’impression d’entendre la messe de sa mort tous les mercredi, au moins 3 fois !

C’est magnifique ? Je suis d’accord. Mais en boucle quand on croit qu’on est dans le cercueil, cela peut être stressant !!!! Tu verras quand tu auras 90 ans et que moi je serai enfin tranquille !!!!!

Oui je sais que tu ne souhaites pas ma mort, mais parfois j’y songe comme à une échéance… agréable…

Pour en revenir à ton requiem tu ne peux pas mettre le casque ?

Comment ça je vous ai interdit le casque ? Mais PAS DU TOUT ! Je vous ai interdit de mettre le casque AVEC la musique à fond qui risque de vous démolir définitivement l’oreille interne !!!

Delphine, si tu veux savoir ce qu’est l’oreille interne tu vas regarder sur ton encyclopédie que j’ai acheté fort CHER, A TA DEMANDE, et qui semble toujours neuve.

Tu en profiteras pour aller te documenter sur les m3….

Alors : le linge sale, la plomberie, le bruit… Ah !

Il y a QUELQU’UN qui, tous les après midi du mercredi, à savoir que c’est l’une ou l’autre, ou les deux, va dans ma chambre, ouvre la fenêtre, y fait je ne sais quoi, et laisse la fenêtre ouverte.

Je vous rappelle que nous sommes en janvier et qu’il fait 2° DEHORS !

Et que tous les mercredi soirs je me couche dans une chambre glaciale.

Des explications, j’attends….

Pulchérie, inutile de mettre des coups de pieds à ta sœur : si elle a quelque chose à dire, qu’elle s’exprime, comme tu t’es exprimée sur les feuilles de chêne…

Hein ? Le voisin de derrière ?

Quoi ce petit con de grand brun qui me regarde d’un air ironique ? PULCHERIE l’épie avec les jumelles de… DE PAPY ?

PAPY qui cherche ses jumelles partout et qui est persuadé avoir perdu la tête ?

Hein ? Pulchérie laisse ta sœur parler. Arrêtez de vous foutre des coups de pied. Delphine va dans le fauteuil, hors de portée…

Donc, Pulchérie est amoureuse de Schmurf qui habite la maison du fond (ça lui passera)… j’ai compris. Sa chambre donne sur notre immeuble j’ai compris également.

Ce que je ne comprends pas c’est que, munie des JUMELLES DE PAPY QUI LES CHERCHE PARTOUT  elle espionne Schmurf de MA chambre et non pas de la VOTRE !

Parce qu’il faut ouvrir la fenêtre pour avoir une meilleure visibilité derrière les rideaux et que Delphine ne supporte pas de dormir dans une chambre froide ?

COMME JE LA COMPRENDS !

Donc tu viens dans MA chambre espionner SCHMURF QUI ME FAIT CHIER CELUI LA. Et pourquoi ne refermes-tu pas la fenêtre ?

… Parce que tu te précipites en m’entendant rentrer… Oui… Tu sautes sur le lit d’un bond gracieux…

Pulchérie tu arrêtes d’ironiser sur ta sœur et moi. Sur que quand on fait 40 kg pour 1 m 55 et qu’on chausse du 80 A on saute toujours gracieusement sur les lits !!!!!

Tu t’esbignes quand tu m’entends rentrer…. Avec les jumelles de ton grand père…

Je ne sais pas si tu te rends compte Pulchérie que ces jumelles ont 40 ans, et que de les avoir perdu a persuadé papy qu’il perdait la tête ! Il a rendez-vous la semaine prochaine pour un dépistage d’ALZAIMER PRECOCE. Tu trouves cela drôle ?

Tu rends les jumelles à ton grand père ! Ne fais pas cette mine horrifiée… Tu n’as qu’à les remettre à leur place… Non ce n’est pas le bon truc à faire parce qu’il va se croire VRAIMENT FOU et que mamy va se croire folle également pour ne pas les avoir vues….

TU RENDS LES JUMELLES A TON GRAND PERE AVEC TOUTES TES EXCUSES ET PLUS VITE QUE CA !

ET TU ARRETE DE TRANSFORMER MA CHAMBRE EN GLACIERE.

Mercredi prochain j’ôte le matelas de mon lit, et tout le reste, et je tends le dessus de lit sur un vide sidéral : on verra si tu sautes gracieusement !

Delphine arrête de rire bêtement : ta sœur est tellement niaise qu’elle est capable de se casser la jambe !

Bon : j’ai passé en revue certains sujets importants, il me faut maintenant aborder le sujet du TELEPHONE.

Le TELEPHONE est un instrument très pratique qui permet de communiquer avec des gens qui sont hors de portée de voix.

Nous sommes d’accord.

Que faites vous du téléphone ? Des explications, j’attends…

Vous vous précipitez dessus aussitôt rentrées à la maison pour appeler Marine (ceci pour Delphine) ou Valérie (Pulchérie, oui, tu es visée aussi), alors que vous avez passé la journée avec elles et que vous venez à peine de les quitter.

Et comme elles ont des portables, mes factures de téléphone rivalisent dangereusement avec celles du plombier.

Bon, j’ai terminé pour ce soir. On y reviendra demain. NON, il n’y a pas contrôle de maths de 17 à 23 H, demain. RV donc, demain, à la même place… Et non vous n’aurez pas la variole.

Je pense qu’on a ENCORE des choses à régler…

Pour ma part je vais me coucher, et si je vous entends parlotter, CA VA CHIER !

Illustration : Chloé, voir mes favoris.

Les filles, leur mère, et le sapin de Noël…

Fille_et_sapin_356801110Quand les filles étaient petites, je profitais lâchement de leur séjour à l’école pour aller acheter puis faire le sapin toute seule comme une grande. Je gardais les autres décorations à faire avec elles… Quoique…

Pulchérie étant du 18 décembre (elle ne me le reprochera jamais assez, comme si mon souhait le plus ardent n’était pas qu’elle naisse le 15 quand tout à commencé, mais bon, d’accord, cela restait proche de Noël), je faisais le sapin juste avant. J’en prenais un vrai, et il fallait qu’il tienne jusqu’à l’arrivée des rois mages…

Et puis un jour elles ont été assez grandes (!) pour participer à la fête (la mise en place du sapin), et en avant pour l’étripage, les crêpages de chignon, les « je te hais » « pas plus que moi d’abord ». Et gnagnagna… Paix sur terre…

La chose se déroulait de la manière suivante.

  • J’allais acheter le sapin.
    Première année dans l’appart : sapin simple qui ruina la moquette avec ses aiguilles.
    L’année suivante sapin en pot que je pensais replanter dans le jardin des parents, que j’arrosais tous les jours matin et soir et qui ruina la moquette avec ses aiguilles.
    Année suivante : Nordman qui ne perdait pas ses aiguilles, mais s’effondra un beau jour comme un soufflé, à démoraliser n’importe qui.
    Année suivante : Nordman en pot qui s’effondra également avec juste 5 jours d’écart avec son prédécesseur.
    C’est un choc de rentrer chez soi pour retrouver le sapin les branches touchant terre… J’en avais marre, et profitais des soldes de janvier pour acheter un faux sapin faisant bien son effet (je reste difficile là-dessus). Et puis ce faux sapin, cela en ferait un de moins à sacrifier en fin d’année les années suivantes (voir Phobee dans Friends…)

  • Nous remontions de la cave les cartons relatifs à la décoration du sapin et de l’appartement + la crèche

  • Nous passions 2 heures à monter le sapin et mettre les branches en bon ordre pour qu’il fasse vrai.

  • Nous passions 2 heures à démêler les guirlandes électriques alors qu’elles avaient été bien rangées (les caves sont pleines de trolls qui viennent mettre le bazar dans vos cartons) et à les tester pour changer d’éventuelles ampoules.

  • Nous étions prêtes à vivre un grand moment de l’année, et effectivement cela l’était.

Voici le déroulement de l’opération, généralement un samedi (il faut le dimanche pour s’en remettre)  :

  • Je mets un CD de chants de Noël : ça met dans une ambiance de calme, de paix, de sérénité, dans l’ambiance de Noël.

  • Pulchérie commence à disposer mes instruments de musique dorés en les répartissant bien partout comme il faut, pendant que Delphine s’occupe exclusivement d’une façade du sapin en la surchargeant bien (la façade) avec des guirlandes à l’ancienne destinées à décorer le reste de l’appartement mais surtout pas le sapin (j’ai toujours privilégié les cheveux d’ange dorés).

  • Pulchérie rouspète que sa soeur n’a aucun goût. Première claque, première boule  « que tu vas avaler tu m’entends ! » – « t’arrête ou je te ligote t’étrangle avec une guirlande ! » – « maman ! elle m’a donné un coup de pied » – « même pas vrai d’abord, ce n’est qu’une menteuse ! »

  • Maman (donc moi) défait tout ce qui n’a pas été fait par elle au son de « si c’est pour vous entendre vous disputer, je préfère le faire lundi toute seule ! »

  • Pulchérie piaille que ses instruments de musique ont été disposés symétriquement, au mm près.

  • C’est bien possible, mais j’irais bien cultiver du chou de Bruxelle en Egypte…

  • Delphine part s’affaler sur le canapé en pleurant « j’en ai marre de vous deux, je ne m’occupe pas de ce sapin qui sera moche de toutes manières et snif ! » pendant que le CD entame « Noël Blanc »

  • Pulchérie vérifie que les boules rouges, dorées, vertes, sont bien réparties équitablement autour du sapin. Je lui fais remarquer qu’il y a un endroit que personne ne verra jamais, dans l’angle du mur. Le CD attaque « Minuit chrétien ».

  • Elle s’en fiche, et puisque c’est comme ça je n’ai qu’à terminer toute seule, et je me débrouille pour entortiller les guirlandes électriques de manière équitable avec une boudeuse dans le canapé et une boudeuse dans le fauteuil, qui se bouchent les oreilles pour ne pas entendre mes : « l’année prochaine je le ferai toute seule pendant que vous serez au collège/lycée » (« la fac »/ »la maternité »).

  • Tous les soirs à venir jusqu’à l’arrivée des rois mages (voire même après, vu que le sapin ne risque pas de perdre ses aiguilles) : « qu’il est beau notre sapin maman ! » « ah il est super beau notre sapin ! » roi des forêts que j’aime ta verdure/parure.

Oui… Il est magnifique… Un coup de bol qu’il ne soit jamais passé par la fenêtre et les filles avec… Et qui s’occupait de l’allumer pas trop tôt et de l’éteindre pas trop tard le sapin (et les autres guirlandes électriques), rapport aux économies d’énergie ? Qui ?

S’il m’avait fallu compter sur les filles, tout aurait brûlé toute la nuit… Voire même toute la journée, en notre absence…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Les aventurières… (2)

Les ENFIN aventurières du Rio Grande (et toc papy), avaient le matin, plein de choses à nous dire.Cela allait d’un bruit qu’elles avaient entendu mais pas la chienne, du coup elles n’avaient pas peur, et allaient voir avec la lampe de poche, pour découvrir un hérisson, en passant par la nuit des étoiles, où elles étaient ressorties de la cabane en douce pour regarder un aussi beau ciel et faire des voeux.

Et puis LA découverte, un beau matin. Il faisait grand jour, et il y avait un petit trou dans la porte de la cabane, qui ne laissait pas passer que de la lumière.

Grande excitation au petit déjeuner (vers 10 H, les filles sont aussi matinales que moi) :

  • Tu sais maman, sur le « mur », en face du trou de la porte de la cabane, nous avons vu l’image de la porte du sous sol et de l’arrière de la maison !
  • Mais à l’envers maman !
  • Fallait se mettre juste au bon endroit qui changeait tout le temps, mais on étaient certaines que c’était bien l’arrière de la maison que l’on voyait !
  • Mais à l’envers maman !
  • C’ETAIT QUOI ? UN MIRAGE ?

Et bien mes aventurières, c’était ce qui avait permis d’inventer la photographie… C’était bien l’image inversée de l’arrière de la maison qui se reflétait via le soleil, sur le « mur » d’en face le petit trou… Et c’est parce que le soleil change tout le temps de place que la terre tourne, que le bon endroit changeait tout le temps…

Pour bien expliquer le principe de la découverte, il a fallu ressortir les « tous l’univers » et pour une fois, faire un petit cours en révisant (chut !) en étant certains d’être écoutés.

Mais quelle horreur pour elles que de constater que pour leur grande découverte, quelqu’un était déjà passé avant elles !!!

J’avais ressenti la même déception en découvrant le pouvoir de la vapeur (en me brûlant, on connait mes dons innés), mais que Denis Papin avait fait la même longtemps avant moi et que le brevet avait été déposé depuis longtemps…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Les aventurières… (1)

C’était l’époque où de sombres maléfices m’avaient amenée avec mes filles chez mes parents. Au départ c’était pour 3 mois, nous y sommes restées 4 ans…

Cette année là (la la la), j’avais les filles au mois d’août et Albert pour le mois de juillet (moins une semaine sur la fin). C’était un bel été plein de promenades en forêt, au cours desquelles les filles jouaient les aventurières (pour les aventures en forêt, ce sera un autre post).

Dans le jardin de mes parents « leur » cabane, apportée par le père Noël avant qu’Albert ne décide de cesser d’hiberner avec moi. Cette cabane de jardin classique, en pin, avait été déménagée, et ne servait pas à grand chose d’autres qu’aux enfants et c’était sa vocation première, mes parents ayant un immense sous-sol pour y ranger leur bordel de jardinage…

Et puis un bel après midi, idée de génie des filles « maman, on aimerait bien dormir dans la cabane jusqu’à la fin des vacances » « Siteupléééé ! ».

Pourquoi pas ? Rien à craindre vu la manière dont le terrain était clos, et vu la garde assidue que montait ma chienne, leur petite soeur…

Déménagement de 2 matelas de rab dans la dite cabane + 2 oreillers + couette. Dormir dans la cabane d’accord, mais façon « hôtel 2 étoiles ». Pour la première  et sans doute unique fois de leur vie, elles furent ravies de balayer, passer la serpillère, avant installation de la literie + une petite table de nuit pour bouteille d’eau et lampe de poche.

Ma mère optimiste, avait acheté plein de piles pour la dite lampe et jamais elles n’avaient manifesté un tel désir d’aller se coucher, ce qui fut fait à 22 H, la mère (moi), vérifiant que sa progéniture était bien installée.

A cet âge là, on se lève rarement la nuit pour aller faire un petit pipi, mais elles avaient tout de même accès au sous sol, où il y avait des toilettes…

0H00, je suis en train de lire tranquillement dans mon lit, fenêtre ouverte sur le jardin, quand des hurlements me font bondir et descendre l’escalier quatre à quatre. Mon père qui regardait la TV est en train de se lever pour aller voir, inutile, j’y vais.

Mes deux filles, se tenant dans les bras l’une de l’autre, étaient debout sur une souche, à hurler.

En me voyant arriver, le ton baisse.

  • On a entendu une grosse bête
  • On a vu une grosse bête (genre, les visiteurs)
  • On ne veut plus dormir dans la cabane…

Je récupère la couette, et direction la chambre que nous partageons, où elles s’endorment rapidement, vu que je leur intime l’ordre de se taire, la grosse bête allant fort probablement passer du hérisson à l’ours, puis au mammouth laineux…

C’était sans compter sur leur grand père qui partit à l’assaut dès le lendemain matin :

  • Ah elles sont belles les petites filles des bois !
  • Ah les aventurières du Rio Grande !
  • Debout sur la souche d’un tilleul à bramer comme jamais, et pourtant dieu qu’elles savent faire !
  • Ah comment qu’elles ont décabané les aventurières !
  • Décabaner ça n’existe pas papy (ton vexé)
  • Si, les iroquois employaient cette expression
  • Ah les iroquoises !
  • Elles ont entendu un ours fort probablement !
  • Ou pire !
  • Hi hi, voici les aventurières à la conquête de l’ouest
  • Vous préférez votre viande cuite ou cru pour le déjeuner les aventurières ?
  • Etc…

Piquées au vif et fort vexées de s’être fait traiter d’aventurières du Rio Grande HI HI, toute la journée, elles décidèrent de retenter l’aventure, mais avec une condition : que ma chienne ou celle de mes parents leur tienne compagnie.

Ma chienne n’était pas l’idéal, elle était effectivement capable de gueuler toute la nuit en entendant un hérisson dans le jardin, et allait s’étaler de tout son long sur le lit en leur mordillant les orteils pour avoir  plus de place. La chienne de mes parents fut donc mise à contribution. Plus petit gabarit, et plus trouillarde tu meurs. Elle était idéale pour RASSURER les filles, pendant que la mienne monterait vraiment la garde dans la maison.

La petite épagneul  n’avait jamais rêvé de dormir sur une couette. La deuxième nuit, se passa donc sans encombre, avec la « gardienne » (attention, chien trop gentil) ravie de dormir sur couverture pour protéger la couette : confort absolu.

Ma mère alla délivrer sa bête dès son petit lever, pendant que les filles pionçaient du sommeil du juste.

Elles passèrent tout le mois d’août dans la cabane, ravies d’avoir été à la hauteur de leurs souhaits. Et puis ça sentait bon dans la cabane, et puis elles pouvaient parlotter, et puis c’était super.

L’arrivée de la cousine pour le premier WE de septembre gâcha tout. Elle était moyennement décidée à dormir dans la cabane et passait son temps à allumer la lampe de poche pour en scruter les parois.

Et que donne une toute petite araignée grosse comme l’ongle du petit doigt, grossie X fois par une lampe de poche ? Ca donne une tarentule. Au moins.

Chienne de garde ou pas, ce soir là, ce sont les 3 cousines que nous avons retrouvées debout sur la souche, se serrant les unes contre les autres, en criant « au secours, à l’aide, PITIE ! »

Terminé la cabane…

Mais bon, Pulchérie et Delphine pouvaient tenir la tête bien droite, face à leur grand père qui ne se moquait plus d’elles : elles avaient été des aventurières même si le Rio Grande c’était loin, et c’était leur cousine qui avait tout gâché !

NA !

La fugueuse…

Fille_fugant_3248261Tous les enfants ne décident pas de fuguer un jour, comme Pulchérie qui détestait les réflexions oiseuses, pour elle (ICI), mais certains décident un beau jour de sauter le pas…

J’avais une copine de classe en CM1 et CM2, qui était passée reine dans l’art de la fugue annoncée. Martyrisée par sa mère et sa grande soeur, elle prenait la décision, 2 fois par semaine, de se sauver en emportant quelques provisions (un quart de pomme et de la flotte sans doute), et de se planquer dans la cave pour bien profiter de l’animation que son départ ne manquerait pas de créer. Le top pour elle était de monter l’escalier à pas de loup, d’écouter à la porte « si j’entends ma mère pleurer, je frappe, sinon je redescends à la cave ». Elle s’y voyait déjà…

Quand j’ai redoublé ma cinquième et que nous nous sommes retrouvées, elle ne parlait plus de fuguer, et d’ailleurs, déclarait que sa mère était charmante…

BREF…

Comme hier… je passe devant un petit square avant de faire un petit tour de rondpoint pour me garer à MA place. Il y a 3 immeubles, et le reste de la résidence, est composé de pavillons, une soixantaine en gros…

Je vois fugitivement une tête blonde dans le square, se baisser à mon passage. Je me gare, je suis sur le point d’oublier, mais je me demande finalement ce que fait un gosse dans le square puisque normalement il y a école.

Du coup, je vais jeter un coup d’oeil.

Il y a bien une petite fille, 6 ou 7 ans, assise sur un banc, à regarder les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle, d’un oeil morne, en triturant une boucle blonde. Pas d’adulte à l’horizon… Ni dans le square, ni dans la rue.

Je vais peut-être me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je rentre dans le square. L’ange blond me regarde d’un sale oeil.

  • « Qu’est-ce que tu fais ici toute seule ? Tu n’as pas école ?
  • « Je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même à des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • C’est bien, elle a retenu la leçon. Lui extorquer des aveux risque d’être difficile.
  • « Tes parents savent que tu es là ?
  • « Je n’ai plus de parents, je les déteste. J’attends Fleur qui va m’apporter mon goûter
  • « Qui est Fleur ?
  • « Ma meilleure amie, je l’ai appelée sur son portable, mais je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • Je pose mon cul sur le banc (glacé) à côté d’elle, et elle fait un saut de carpe pour aller se poser sur la première marche du toboggan. Je ne suis pas prête de lui mettre la main dessus.
  • Je suis tout de même ennuyée, cette gosse n’a rien à faire là, toute seule, et de quoi est-ce que je me mêle ?
  • « Tu es fâchée avec tes parents ?
  • « Oui. Ils veulent m’emmener chez le médecin parce que je suis malade, il va me faire faire une prise de sang j’en suis sure, alors je suis partie, mais  je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • « Il y a longtemps que tu es partie ?
  • « Oh OUI ! AU MOINS DEUX HEURES (Il est 16 H) mais je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • Une fugueuse. C’est une fugueuse qui n’est pas à l’école parce qu’elle doit aller chez le médecin. D’un autre côté elle n’a pas l’air bien malade. Encore que, les yeux sont un peu battus, elle doit avoir de la fièvre.
  • Si je lui pose la main sur le front pour vérifier, elle va hurler « au secours, une vilaine bonne femme m’enlève », et je ne serai pas dans la merde quand tous les résidents oisifs du secteur vont se pointer dans le square.
  • « Tes parents se sont surement aperçus que tu es partie, ils doivent te chercher partout !
  • « Papa est au travail, maman regardait la télévision, je suis sortie par la fenêtre, mais je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • Indice : elle habite un des pavillons sans étages, et a donc sa chambre à hauteur du jardinet… Les parents ne sont jamais assez prudents. La chambre du trésor adoré doit forcément être blindée avec barreaux aux fenêtres, ou munie d’une alarme…
  • Ou alors c’est une acrobate et elle est descendue du 1er étage. Les gosses sont capables de tout (je sais de quoi je parle…)
  • L’idéal serait que je prenne la fugueuse par la main (essayer juste pour voir me semble risqué) et d’aller sonner à tous les pavillons… pour la restituer à la mère qui va forcément à un moment ou un autre, constater que sa gamine est partie.
  • Je me dégonfle, je dégaine mon portable et j’appelle le 18.
  • Les pompiers me signalent que la police c’est le 17
  • Je fais le 17
  • Que je garde la gamine sous les yeux (ça va être simple, je le sens), ils arrivent.
  • Il est 16 H 20 quand ils arrivent. Ils sont 2, et me demandent de rester pour que la gamine soit en confiance avec eux.
  • C’est cela, et le père Noël existe…
  • Parce que la gamine se met à geindre que je suis une méchante bonne femme et qu’ils sont de faux flics.
  • Personne ne leur a signalé qu’une gosse avait disparu.
  • Il faut bien se fâcher un peu, mais la gamine refuse de dire son nom, son prénom, son adresse, d’ailleurs, elle attend Fleur et le goûter, pour la nuit, elle verra bien où elle va la passer
  • « Au poste » lui répond un flic qui est visiblement agacé « jusqu’à ce que tes parents nous signalent ta disparition »
  • Le deuxième lui demande de lui passer son portable pour qu’il vérifie s’il n’a pas de GPS qui permettrait à un vraiment méchant monsieur, de la localiser (on fait ce qu’on peut parfois, et il y a de pieux mensonges).
  • La gamine hésite, et donne le portable. Elle a effectivement téléphoné il y a une heure, sans doute à Fleur, et n’est pas partie depuis si longtemps que ça. Sa mère la croit sans doute en train de dormir (cette innocente) et alertera la police d’ici peu.
  • Enfin non, parce que le numéro des parents est bien dans le registre du portable, et les flics appellent une pauvre femme qui tombe de l’armoire.
  • Oui elle a bien une fille, blonde, aux cheveux bouclés, mais elle est patraque et fait la sieste depuis 14 H environ (c’est cela…). Oui elle a bien un manteau rouge vif, elle rêve assurément, et va de ce pas, vérifier que le trésor adoré dort bien (et moi je suis le pape et j’attends ma soeur)…
  • Ah bah non…
  • 45 secondes plus tard, déboule une femme affolée. Le pavillon est à 50 mètres du square, effectivement la fenêtre de la chambre d’amis en bas est restée ouverte. La mère n’a rien entendu, elle s’en veut à mort.
  • La gamine nous foudroie du regard (surtout moi), et est restituée à sa génitrice en larmes « une fugue, à son âge, mais qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? » (ne cherchez pas madame, vous expiez des crimes horribles commis dans une vie antérieure, et cela ne fait que commencer).

Elle me remercie chaleureusement, et part avec les flics (qui doivent y aller de leur petit rapport), et la gamine qui braille qu’elle va se re-sauver, car aller chez le médecin, c’est hors de question…

Le fait qu’il ne soit pas question de prise de sang ne la rassure pas (si vous voulez mon avis, elle est en pleine forme, juste un peu enchifrenée…).

C’est en me posant chez moi que j’ai réalisé que si cela se trouve, personne n’aura pensé à Fleur, qui va attendre peut-être dans le square avec le goûter destiné à sa copine, et que l’on va peut-être donc, chercher cette gosse partout d’ici quelques heures, à moins que la nuit tombant tôt ne fasse sortir le loup du bois que la dite Fleur va finir par rentrer chez elle dare dare, la peur au ventre.

Espérons que les flics et la maman auront fait leur boulot et alerté les parents de Fleur.

Je présente mes sincères sentiments aux parents des deux gredines qui ne sont qu’en CP (d’après ce que j’ai pu comprendre).  Donc, avec ou sans portable, elles ont encore tout le temps de leur en faire voir de toutes les couleurs.

La vie n’est qu’un long calvaire.

Ps : tout ceci avec le masque qui va bien et qui est noir pour les flics, ce qui a bien rajouté à notre allure « patibulaire »

Ma fille a bouffé du papier (ou, moins glorieux, la dernière fois où j’ai fait pipi dans ma culotte…) (1)

DODIELe mariage de Pulchérie avait été bien programmé, avec une idée que j’ai trouvée géniale : les amis arrivant pour la fête vers 22 H au lieu de repartir après le vin d’honneur.

Je sais, la photo date un peu (et le mariage également), mais bon, c’est comme ça, je suis chez moi, je fais ce que je veux.

D’abord…

J’avais prêté ma voiture et il y avait un chauffeur de prévu pour aller chercher les fêtards à la gare, et raccompagner chez eux, ceux qui auraient un peu trop bu, les arrivés tardifs pouvant dormir dans une tente, à l’endroit requis. C’était vraiment super bien organisé. Continuer la lecture de « Ma fille a bouffé du papier (ou, moins glorieux, la dernière fois où j’ai fait pipi dans ma culotte…) (1) »

L’appareil dentaire de Delphine…

Nous n’avons pas pu TOUT réussir chez les filles Albert et moi, donc on ne pouvait pas tout réussir chez Delphine. A l’occasion d’une carie et d’une visite chez le dentiste, ce dernier diagnostiqua un mauvais positionnement des dents. En clair quand elle fermait la bouche, les dents de la mâchoire supérieure rentraient à l’intérieur de la couronne inférieure, et c’était très mauvais. Pour elle, et pour le porte monnaie je précise.

Suçant son pouce, elle avait le palais creux en plus, mais ça, il me précisa que ce n’était pas grave.

Direction orthodontiste à tel âge, avant, le dentiste m’avait précisé que c’était trop tôt…

Constatation du « mon dieu mais quelle horreur », prise d’empreinte, et nous voici un beau jour récupérant un faux palais avec le mode d’emploi.

Faut visualiser la chose. Immonde, rose pâle comme un bébé qui n’a pas le droit de bronzer. L’engin s’adaptait au palais de Delphine et à sa dentition loupée, et une fois toutes les deux semaines je devais élargir le faux palais d’un petit cran avec une clef ad hoc, et elle le mettre en faisant la grimace et le supporter.

  • La première semaine elle zozota horriblement, il fallait qu’elle s’adapte.
  • La deuxième semaine elle s’insurgea qu’elle ne pouvait plus sucer son pouce
  • La troisième semaine, après le premier tour de clef, elle recommença à zozoter. A la manière dont elle me regardait, je sentais bien qu’elle me détestait. L’ayant surprise à se servir de la clef dans le mauvais sens, je la confiais à mon père (la clef), parce que c’était l’époque bénie où j’étais revenue chez mes parents avec les filles pour cause de haute trahison petits problèmes graves dans ma vie

Puis Delphine s’est adaptée à son appareil, au tour de clef toutes les deux semaines, ou trois semaines au cas où cela la gênerait trop.

Elle s’était tellement adaptée d’ailleurs, qu’on retrouvait l’appareil partout. Dès qu’elle mangeait, elle le retirait, et le remettait soigneusement dès qu’elle commençait sa digestion. Je lui avais expliqué que cela me coûtait un rein et un bras, et elle faisait attention à ne pas le perdre ou l’abimer.

Le problème était qu’elle boulottait pas mal. Tout le monde adore voir un faux palais trôner sur la table basse du salon, face à la TV, avec des morceaux de céréales de coincés dedans. Brosser son appareil avec sa brosse à dent, après retirage et avant reposage, elle savait qu’elle devait théoriquement le faire. Cela restait théorique pour elle.

Elle commençait à dîner « zut mon appareil » (le « merde » lui était interdit à l’époque). Sans moufter, elle le retirait et le posait à côté de son verre avec quelques débris l’ornant bien. Le pire était quand elle le reprenait à la fin du dîner ou déjeuner (au choix) pour le remettre tel que, en place… Tout le monde avait un haut le coeur et elle murmurait que nous étions des chochotes… Après enquête j’ai appris que tous les mômes faisaient la même chose, le comble revenant au fils d’une amie dont l’appareil avait disparu, et qui fut retrouvé dans le sac poubelle. Il le remit direct…

Je la courchassait pour nettoyage le soir de l’appareil, en même temps que le brossage des dents. Quel brossage de dents ? Ces mères, quelle plaie !

On retrouvait le truc partout. Tout le monde savait qu’il fallait le prendre du bout des doigts avec des pincettes et aller le mettre à tremper dans une solution présente dans la cuisine, et la salle de bain. Et tout le monde vérifiait qu’elle le remettait en place immédiatement et sans délais, pourvu qu’elle ne soit pas en train de boulotter.

Elle a mis 6 mois de plus que tout le monde à se retrouver avec un palais à la bonne taille et les dents s’emboitant idéalement.

A l’annonce de la bonne nouvelle, elle a posé le truc par terre et l’a écrasé d’un coup de pied. Tant pis pour le futur musée des horreurs de sa soeur…

Pas de souvenir pour ses enfants. Un faux palais pourtant, c’est top pour les générations futures. Quand je pense qu’on a retrouvé le plâtre de tante Hortense et l’oeil de verre de la gueule cassée de Verdun, je me dis que tout le monde a perdu quelque chose.

Un faux palais qui traîne partout, ça met de l’ambiance dans une maison, je peux vous l’assurer…

De toutes manières, la vie n’est qu’un long calvaire…

Les facéties de Delphine…

Estelle 1 retouchéeNotre mémoire nous joue régulièrement des tours, même si nous pensons que  la nôtre  est excellente.

En ce qui me concerne (MOI JE), je n’ai pour l’instant pas à me plaindre, même si, comme par hasard, j’ai une certaine amnésie concernant les derniers mois passés avec Albert, et de ceux qui ont suivis son départ. A une centaine époque ayant été beaucoup mise à contribution, je servais de mémoire vive concernant les antécédents médicaux de papa, et parfois même d’autres personne de la famille  (souvenirs dont je me passerais bien…). Continuer la lecture de « Les facéties de Delphine… »

Des trucs de filles…

56715772ATTENTION, planquez vous TOUTES quand la chair de votre chair, votre progéniture féminine dit :

  • Je peux te coiffer ? (la réponse est oui, j’adore qu’on me tripote les cheveux), tu vas voir je ne vais pas te rater (effectivement vu le résultat on peut dire qu’elle ne m’a pas ratée, Dracula lui même serait parti en courant et sans besoin d’ail) : en fait on se retrouve avec 4 couettes débiles et il faudrait sortir comme ça !

  • J’peux m’épiler ? C’est quand que la température de la cire est bonne ? l’épilacire fonctionne plein tube et elle a déjà une brulure 3ème degré

  • C’est vrai que l’huile d’olive c’est bon pour les cheveux ? je peux prendre ton huile de chez fauchon à la truffe ? Non ? Trop tard

  • Comment ça je parle mal ? Précises que je cause pas comme il faut, que j’cause pas beau cé koi ce dikat du bien koser ?

  • Bouges pas, je vais te mettre de la crème sur les jambes (un pot de Nivéa foutu). Et on ne bouge pas vu que l’autre est en train de ne pas nous rater. On se retrouve avec les jambes grasses à mort ce qui nous rappelle qu’il faudrait que l’on perde un peu de gras

  • Cette chambre manque de décoration (je vais y remédier j’ai trois posters de Titanic et de la colle à papier)

  • Ce papier peint est immonde ! tu es certaine que c’est nous qui l’avons choisi ? On va le recouvrir de posters

  • Ce jaune dans la cuisine c’est moche, tu n’aimes pas le vert ? On te prépare une surprise pour ton anniversaire

  • Tu crois en la magie blanche ? ELLE y croit

  • Tu peux m’expliquer comment tu as vu la mort de Senna dans les cartes ? Elle va me piquer mon tarot (et elle l’a fait, je ne l’ai jamais retrouvé, et un tarot CA NE SE TOUCHE PAS PAR D’AUTRES, et la mort de SENNA a été mon grand moment de voyance)

  • J’ai un poilt sur le menton c’est normal ? (adieu ma pince à épiler)

  • Je n’ai pas de vagin tu m’as loupée (elle a essayé le tampax au mieux, ou bien son copan et elle… au pire)

  • J’ai fais des plantations, surprise !!!! (ne touche pas c’est un sort magie blanche  pour rencontrer l’amour et tes plantes de bourges peuvent crever)

  • Je t’aime ma petite maman chérie, ma mouth adorée (qu’a-t-elle fait comme connerie ?)

  • Il va sortir par où le bébé ? (vous expliquez longuement, vous faites lire le livre qui va avec l’âge et l’ainée se pointe à la maternité, admire la petite soeur, et pose votre main sur votre ventre en posant LA question « ben il est où le bébé ? Echec total d’une éducation réfléchie)

  • Tu n’as pas des jumelles ? (non, elle piquera celles de son grand père pour admirer le voisin du fond en prétextant s’être éprise des martins pêcheurs)

  • C’est quoi un martin pêcheur ? (elle me prend pour une conne)

  • Tu en as des affaires ! (adieu mes T shirts préférés)

  • Tu te sers de cette poudre ? (non, je l’avais achetée comme collector pour la revendre, mais comme tu l’as ouverte…)

  • Je suis désolée mais… (je vais t’annoncer que j’ai définitivement ruiné le lave linge et l’épilacire, que la peinture s’est renversée sur le sol de la cuisine, etc… MA MAMAN ADOREE QUE J’AIME TANT…)

  • Je suis désolée mais… De toutes façons ce sera TOUJOURS une mauvaise nouvelle, surtout pour VOUS…

C’est sans fin en fait. La vie n’est qu’un long calvaire…

Les filles ça cuisine aussi (ça en fait des choses)

Filles_et_cuisineVous pensiez tout savoir sur les filles avec mon billet de 3 km sur « conseils utiles aux ignorants… », et les autres. Et bien NON. Et encore je suis loin de la fin !

Un jour où elle ne sait pas quoi faire « mamannn j’m’ennuuiiiie », la fille décide de faire de la cuisine. La première fut Pulchérie qui devait avoir 12 ans, et s’ennuyait mortellement pendant ses vacances, les occupations proposées par Mrs Bibelot et moi même étant ringardes comme de coutume, et sa meilleure amie (Vivie) partie.

La fille ne va pas se faire la main sur du bête pain perdu ou des oeufs sur le plat, ni même une salade de tomates. Elle attaque direct avec une recette de dessert de préférence, bien compliquée.

Munie de tous les ingrédients et du livre célèbre « la cuisine de Tante Hortense » que Mrs Bibelot tenait de sa grand mère et annoté de partout, Pulchérie s’est donc enfermée dans la cuisine pendant 3 longues heures, sa soeur regardant pour la 35ème fois « la folie des grandeurs » et ayant décidé de fuir la cuisine avec un instinct très sûr.

De la cuisine nous parvenaient des bruits de casseroles, de plats violemment posés sur la table, tout un remue ménage inquiétant, d’autant qu’aucun bruit d’eau ne venait nous rassurer sur l’état futur des ustensiles de cuisine qu’elle avait tous monopolisés.

Quand elle a émergé pour aller regarder une niaiserie à la télévision, la cuisine ressemblait à Berlin en mai 1945 et une superbe tarte aux fraises nous attendait. A nous le récurage des plats (il en faut autant pour faire une tarte ?) et de la cuisine.

Pour la tarte elle avait pris pour la pâte la recette de « la pâte à sablés » (le gâteau) et non pas la recette de la pâte sablée. La tarte était exquise (rendons lui cette justice), mais ne résistait pas au découpage, c’était dramatique et le grand père y a laissé sa réputation de découpeur hors pair.

Comme elle s’ennuyait ferme, nous avons eu droit aux éclairs au chocolat faits maison, à la tarte à la rhubarbe, à la bête mousse au chocolat, aux îles flottantes pralinées, à la crème renversée, à la tarte au citron meringuée, aux choux à la crème, à des charlottes multiples et variées. Il était temps que sa meilleure amie (Vivie) rentre de vacances, nous avions tous pris 3 kg.

Ne pas rentrer dans la cuisine pendant que la fille oeuvre, c’est dangereux :

  • Elle peut vous réquisitionner pour laver les plats et saladiers, vous avez tout le temps, toute la nuit devant vous

  • Vous lui faites peur : elle relève le fouet des blancs qu’elle bat en neige sans arrêter le batteur et vous vous retrouvez entièrement moucheté

  • Vous pouvez glisser sur une coquille d’oeuf : un accident est si vite arrivé

  • Elle vous demande l’oeil mauvais si les fraises sont fraîches : vous jouez avec votre vie.

Pulchérie était la reine du riz au lait. Elle mettait le riz au lait en route et l’oubliait. 4 casseroles de flinguées dé-fi-ti-vement… (j’ai tout essayé même le HCl pur et la soude caustique, pas en même temps, mais contre 5 cm de carbonisé, on ne peut rien…)

Delphine elle, a directement attaqué une salade ultra composée. On n’a jamais retrouvé la recette, elle avait fait des variantes délicieuses mais ne se souvenait plus lesquelles…

Quant au nettoyage de la cuisine après avoir oeuvré, elles ont mis du temps à s’y mettre… Une fille en cuisine c’est du boulot pour la mère, même si elle a fait le repas…

Car la vie n’est qu’un long calvaire…