La fugueuse…

Fille_fugant_3248261Tous les enfants ne décident pas de fuguer un jour, comme Pulchérie qui détestait les réflexions oiseuses, pour elle (ICI), mais certains décident un beau jour de sauter le pas…

J’avais une copine de classe en CM1 et CM2, qui était passée reine dans l’art de la fugue annoncée. Martyrisée par sa mère et sa grande soeur, elle prenait la décision, 2 fois par semaine, de se sauver en emportant quelques provisions (un quart de pomme et de la flotte sans doute), et de se planquer dans la cave pour bien profiter de l’animation que son départ ne manquerait pas de créer. Le top pour elle était de monter l’escalier à pas de loup, d’écouter à la porte « si j’entends ma mère pleurer, je frappe, sinon je redescends à la cave ». Elle s’y voyait déjà…

Quand j’ai redoublé ma cinquième et que nous nous sommes retrouvées, elle ne parlait plus de fuguer, et d’ailleurs, déclarait que sa mère était charmante…

BREF…

Comme hier… je passe devant un petit square avant de faire un petit tour de rondpoint pour me garer à MA place. Il y a 3 immeubles, et le reste de la résidence, est composé de pavillons, une soixantaine en gros…

Je vois fugitivement une tête blonde dans le square, se baisser à mon passage. Je me gare, je suis sur le point d’oublier, mais je me demande finalement ce que fait un gosse dans le square puisque normalement il y a école.

Du coup, je vais jeter un coup d’oeil.

Il y a bien une petite fille, 6 ou 7 ans, assise sur un banc, à regarder les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle, d’un oeil morne, en triturant une boucle blonde. Pas d’adulte à l’horizon… Ni dans le square, ni dans la rue.

Je vais peut-être me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je rentre dans le square. L’ange blond me regarde d’un sale oeil.

  • « Qu’est-ce que tu fais ici toute seule ? Tu n’as pas école ?
  • « Je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même à des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • C’est bien, elle a retenu la leçon. Lui extorquer des aveux risque d’être difficile.
  • « Tes parents savent que tu es là ?
  • « Je n’ai plus de parents, je les déteste. J’attends Fleur qui va m’apporter mon goûter
  • « Qui est Fleur ?
  • « Ma meilleure amie, je l’ai appelée sur son portable, mais je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • Je pose mon cul sur le banc (glacé) à côté d’elle, et elle fait un saut de carpe pour aller se poser sur la première marche du toboggan. Je ne suis pas prête de lui mettre la main dessus.
  • Je suis tout de même ennuyée, cette gosse n’a rien à faire là, toute seule, et de quoi est-ce que je me mêle ?
  • « Tu es fâchée avec tes parents ?
  • « Oui. Ils veulent m’emmener chez le médecin parce que je suis malade, il va me faire faire une prise de sang j’en suis sure, alors je suis partie, mais  je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • « Il y a longtemps que tu es partie ?
  • « Oh OUI ! AU MOINS DEUX HEURES (Il est 16 H) mais je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • Une fugueuse. C’est une fugueuse qui n’est pas à l’école parce qu’elle doit aller chez le médecin. D’un autre côté elle n’a pas l’air bien malade. Encore que, les yeux sont un peu battus, elle doit avoir de la fièvre.
  • Si je lui pose la main sur le front pour vérifier, elle va hurler « au secours, une vilaine bonne femme m’enlève », et je ne serai pas dans la merde quand tous les résidents oisifs du secteur vont se pointer dans le square.
  • « Tes parents se sont surement aperçus que tu es partie, ils doivent te chercher partout !
  • « Papa est au travail, maman regardait la télévision, je suis sortie par la fenêtre, mais je n’ai pas le droit de parler à des inconnus, même des dames qui pourraient me vendre à des méchants messieurs.
  • Indice : elle habite un des pavillons sans étages, et a donc sa chambre à hauteur du jardinet… Les parents ne sont jamais assez prudents. La chambre du trésor adoré doit forcément être blindée avec barreaux aux fenêtres, ou munie d’une alarme…
  • Ou alors c’est une acrobate et elle est descendue du 1er étage. Les gosses sont capables de tout (je sais de quoi je parle…)
  • L’idéal serait que je prenne la fugueuse par la main (essayer juste pour voir me semble risqué) et d’aller sonner à tous les pavillons… pour la restituer à la mère qui va forcément à un moment ou un autre, constater que sa gamine est partie.
  • Je me dégonfle, je dégaine mon portable et j’appelle le 18.
  • Les pompiers me signalent que la police c’est le 17
  • Je fais le 17
  • Que je garde la gamine sous les yeux (ça va être simple, je le sens), ils arrivent.
  • Il est 16 H 20 quand ils arrivent. Ils sont 2, et me demandent de rester pour que la gamine soit en confiance avec eux.
  • C’est cela, et le père Noël existe…
  • Parce que la gamine se met à geindre que je suis une méchante bonne femme et qu’ils sont de faux flics.
  • Personne ne leur a signalé qu’une gosse avait disparu.
  • Il faut bien se fâcher un peu, mais la gamine refuse de dire son nom, son prénom, son adresse, d’ailleurs, elle attend Fleur et le goûter, pour la nuit, elle verra bien où elle va la passer
  • « Au poste » lui répond un flic qui est visiblement agacé « jusqu’à ce que tes parents nous signalent ta disparition »
  • Le deuxième lui demande de lui passer son portable pour qu’il vérifie s’il n’a pas de GPS qui permettrait à un vraiment méchant monsieur, de la localiser (on fait ce qu’on peut parfois, et il y a de pieux mensonges).
  • La gamine hésite, et donne le portable. Elle a effectivement téléphoné il y a une heure, sans doute à Fleur, et n’est pas partie depuis si longtemps que ça. Sa mère la croit sans doute en train de dormir (cette innocente) et alertera la police d’ici peu.
  • Enfin non, parce que le numéro des parents est bien dans le registre du portable, et les flics appellent une pauvre femme qui tombe de l’armoire.
  • Oui elle a bien une fille, blonde, aux cheveux bouclés, mais elle est patraque et fait la sieste depuis 14 H environ (c’est cela…). Oui elle a bien un manteau rouge vif, elle rêve assurément, et va de ce pas, vérifier que le trésor adoré dort bien (et moi je suis le pape et j’attends ma soeur)…
  • Ah bah non…
  • 45 secondes plus tard, déboule une femme affolée. Le pavillon est à 50 mètres du square, effectivement la fenêtre de la chambre d’amis en bas est restée ouverte. La mère n’a rien entendu, elle s’en veut à mort.
  • La gamine nous foudroie du regard (surtout moi), et est restituée à sa génitrice en larmes « une fugue, à son âge, mais qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? » (ne cherchez pas madame, vous expiez des crimes horribles commis dans une vie antérieure, et cela ne fait que commencer).

Elle me remercie chaleureusement, et part avec les flics (qui doivent y aller de leur petit rapport), et la gamine qui braille qu’elle va se re-sauver, car aller chez le médecin, c’est hors de question…

Le fait qu’il ne soit pas question de prise de sang ne la rassure pas (si vous voulez mon avis, elle est en pleine forme, juste un peu enchifrenée…).

C’est en me posant chez moi que j’ai réalisé que si cela se trouve, personne n’aura pensé à Fleur, qui va attendre peut-être dans le square avec le goûter destiné à sa copine, et que l’on va peut-être donc, chercher cette gosse partout d’ici quelques heures, à moins que la nuit tombant tôt ne fasse sortir le loup du bois que la dite Fleur va finir par rentrer chez elle dare dare, la peur au ventre.

Espérons que les flics et la maman auront fait leur boulot et alerté les parents de Fleur.

Je présente mes sincères sentiments aux parents des deux gredines qui ne sont qu’en CP (d’après ce que j’ai pu comprendre).  Donc, avec ou sans portable, elles ont encore tout le temps de leur en faire voir de toutes les couleurs.

La vie n’est qu’un long calvaire.

Ps : tout ceci avec le masque qui va bien et qui est noir pour les flics, ce qui a bien rajouté à notre allure « patibulaire »

P comme… Pince à épiler

Pince____pilerCertains l’ont sans doute remarqué (15 qui suivent) : j’ai des déboires avec les pinces à épiler qui ont traversé mon existence. En fait j’ai arrêté de les compter…

Ma première épilait super bien. Je l’avais empruntée à ma grand mère au cours d’un WE passé chez elle, durant lequel elle n’avait pas arrêté de me seriner, la malheureuse : « arrête avec ma pince à épiler, tu vas la perdre sur la pelouse » ce qui s’est effectivement produit. Pince à épiler égarée dans le gazon où je me faisais les jambes super nettes sur une serviette de bain.

Ma meilleure amie tenait la sienne de sa grand mère également. Il faut ce qu’il faut. Sauf qu’elle l’a toujours. D’accord elle a 3 fils pour 1 fille, cela joue, mais 1 fille cela suffit. D’ailleurs à la naissance de ses jumeaux (enfin une fille), elle a commencé à chercher des cachettes pour sa pince à épiler qui théoriquement est planquée dans le congélateur derrière les épinards que sa fille déteste (donc impossible pour elle de la trouver, elle ne prendra pas la barquette d’épinards qui n’a pas bougé depuis 10 ans, ce qui ne la tarabuste pas).

Ma première pince précieuse (que je planquais à chaque visite de Mrs Morgan, en ayant acheté une bien naze pour donner le change, car elle adorait visiter mes étagères de salle de bain et constater que je me soignais bien la peau), fut un jour saisie par Albert qui avait décidé de faire une maquette et un Messerschmitt (je ne sais toujours pas comment cela cela s’écrit). J’étais absente, il pensa qu’une pince à épiler serait très pratique pour tenir les tout petits morceaux à enduire de colle, et prit la bonne et non pas la naze, ayant autant d’intuition qu’un cric (le truc pour changer la roue crevée sur les vieilles bagnoles, maintenant il y a plein d’inventions modernes, bilan : il faut racheter une roue).

A mon retour il était trop tard : la pince à épiler était enduite de colle indécollable (j’ai tout essayé y compris la faire bouillir pendant de longues heures), et Albert dû se faire à manger tout seul parce que je boudais grave (il s’en fichait, il adorait les patates et s’en fit donc des à l’eau ce qui était le sommet de son art culinaire, mais il ne savait pas que je pouvais bouder aussi au plumard).

Après de multiples tentatives (7 pinces, le pharmacien me déroulant le tapis rouge), je trouvais la pince à épiler parfaite. Albert avait compris qu’il lui était interdit d’y toucher sous peine de… D’ailleurs il avait renoncé aux maquettes, son avion ressemblant à un croisement entre le Concorde et une planche à voile. Pulchérie était petite et Delphine tétait encore avec application, j’ai relâché ma méfiance et oublié de surveiller la pince à épiler pendant de longues années.

Divorce d’avec Albert, petit retour (4 ans) chez papa et maman, dont la pince épilait super bien (la mienne restait rangée), puis fin du tunel et emménagement chez moi, où je suis encore (malgré le fisc et le syndic) seule après une longue période où j’étais encore avec mes deux filles… Vous voyez le drame pointer et vous n’avez pas tort.

Disparition de la pince à épiler un beau matin. Air innocent des filles : très bien réussi, mais ça ne prend pas. Récupération de la pince sur le bureau de Pulchérie après quelques minutes de recherches. Air outragé de fille aînée : ce n’est pas moi. Comme ce n’était pas Delphine non plus, j’en ai déduit que la pince à épiler était venue là toute seule avec ses petites papates. Je l’ai planquée dans ma chambre. OK je la prête, mais on me la demande et on me la rend contre signature.

Problème. Je planque, Pulchérie planque, mais Delphine cherche et finit toujours par trouver. Exit ma pince à épiler que j’eusse dû emmener avec moi au boulot (on n’est jamais trop méfiante)… 9 pinces à épiler minimum ont disparu mystérieusement (il paraît qu’un jour je vais les retrouver étant brouillon et tête en l’air, mais j’ai déjà déplacé tous les meubles et niet…)

Arrive mari n° 2 (quelle idée aussi de se remarier !). Lui avait 2 mains gauches et était droitier, je ne me suis donc pas méfiée non plus. Ce n’est pas lui qui aurait l’idée de faire des modèles réduits ou autres. Sauf qu’il aimait faire des revues de presse (enfin une) et que pour tenir le papier (découpé avec mes ciseaux pour cheveux, donc fichus également)  tout en l’encollant il lui fallait bien quelque chose. L’idée de se servir de la pince à cornichons ne l’a pas touché de sa grâce. Alors il m’a ruiné deux pinces étant plus têtu qu’Albert (tout en ayant fait moins d’usage, mais il s’agissait d’autres problèmes).

Achats non compulsifs d’autres pinces qui disparaîtront à leur tour dans des circonstances dramatiques (pour moi, pas pour celles qui en ont hérité et qui les ont perdues) et mystérieuses (ce n’était jamais personne). J’ai pu noter d’ailleurs lors de ma première visite chez Pulchérie (6 étages, Paris, la mort pour moi à cette époque « chambre de bonne ») en jetant un oeil dans ses placards dont elle me montrait l’ordonnance, qu’elle n’avait pas de pince à épiler (la mienne, planquée avant mon arrivée).

Actuellement, Delphine partie à son tour un beau jour (snif), avec…  j’en ai 3. Aucune n’épile correctement tout ce que l’on veut retirer, y compris une que j’ai payée une fortune : elle arrache bien le duvet (mais on ne se retire pas le duvet) et fait grève pour le poil véritable… Je pense que bientôt j’en aurais une quatrième…

Pour l’instant mes 3 pinces nazes restent bien à leur place, en vue dans la salle de bain, c’est dire qu’elles ne méritent pas que l’on s’y attarde (et aussi que je vis seule, ce qui fait que ma méfiance est totalement relâchée)…

Quant à la quatrième si elle épile vraiment top nickel, je demande à être enterrée avec (NA !)…

La vie n’est qu’un long calvaire… (les vendeurs de pince à épiler tous des escrocs, et les filles fort dangereuses pour le matériel « beauté » de leur mââââman….).

Ce post de septembre 2006 est réédité suite à une forte demande, si l’on peut considérer que 2 commentaires mi-juillet, puisse être une forte demande

Si les problèmes « poils » en intéressent certaines, j’ai donné également à l’époque…

La fugue des bidous… (part two)

siphie-bb-martyriseeLà, plus de temps à perdre, ameuter prévenir tout le voisinage. Tous les gens présents ont des chats et les aiment, on me demande leur description, et pas de soucis, on nous préviendra si l’on retrouve les corps sur la route si on les voit passer, voire même, on leur mettra la main dessus (quels innocents !)

Les anciens « à poil »désormais vêtus,  et d’autres voisins sont là pour me consoler, et parler tout particulièrement d’une maison horrible qui vient d’être construite dans le secteur (et qui aura son post).

Car je suis en larmes. Ces chats n’ont pas l’habitude de l’aventure et de l’exploration, il peut arriver n’importe quoi car aucune route n’est loin. Tout comme il peut leur arriver de rentrer sans problème. Mais moi j’ai déjà perdu 2 chats qui connaissaient bien leur territoire et se sont fait surprendre, alors j’en suis malade.

Pulchérie et son mâri nous ont confié leurs chats, qu’elle horreur que de leur annoncer une mauvaise nouvelle !

D’ailleurs ma nièce qui s’inquiète du drame, mais le vit en même temps avec une certaine excitation teintée de peur, me demande si je vais envoyer un mail à Pulchérie dès le soir même.

Et dans le fond du jardin, tous les autres appellent toujours « Sophie BB ! Sacha BB ! ».

Appeler la mère est intéressant, sauf qu’elle ne reviendra pas sans son fils, et que lui, est en pleine crise d’adolescence et que les appels et mises en garde de sa mère IL S’EN TAPE !

On dirait mes filles à une certaine époque tiens… Il y a des coups de pieds au cul qui se sont perdus !

Maman a dégagé un morceau de clôture qui ne sert à rien vu la taille des chats, pour les aider éventuellement à remonter plus facilement (jamais vu un grillage dont les interstices sont aussi larges, mais les chats sont partis via les ronciers, donc ils devraient théoriquement revenir par là).

A force de guetter et d’appeler, ma soeur aperçoit tout à coup Sacha BB, revenu dans le jardin voisin d’origine. Il est gris et blanc et se voit mieux que sa mère qui est gris foncé (gris souris on pourrait dire). Cet andouille est grimpé sur un arbre (genre : je monte aux arbres tous les jours)  et évidemment, sa mère l’a suivi. Comme elle le voit bien, elle ne miaulait plus depuis un moment, ce qui manquait pour l’orientation de nos recherches.

Ils sont là, à vue d’oeil. Sophie miaule finalement en réponse et surtout pour inciter son fils à la suivre, car elle sent bien à la façon dont on l’appelle, que nous l’avons VUE. Elle veut rentrer, mais JAMAIS SANS SON FILS. Et l’autre ne l’écoute pas. D’ailleurs il aurait du mal : c’est difficile de faire demi tour sur une branche d’arbre inconnu.

Et puis enfin, Sophie se lance, elle fait demi tour, descend de l’arbre, et appelle son fils de plus en plus fort. Il hésite et puis se laisse tenter. Il doit commencer à avoir faim, et soif, il y a trois heures que cela dure, il se décide à la suivre.

Mais elle ne rentrera pas par le chemin que ma soeur lui indique : le plus simple. Non, elle émergera la première des ronciers, juste d’où ils sont partis, suivie de près par son fils que la grande aventure ne tente plus.

Nous leur mettons illico le grappin dessus : ils détestent, mais on s’en fout, direction la maison où ils grimperont les escaliers 4 à 4 pour aller se remettre de leurs aventures, boire un coup et manger.

Privation de sorties pendant quelques jours et puis non, finalement jusqu’à la fin du séjour… Sophie est ressortie une fois, mais j’en avais marre de la suivre partout, alors… Ces pauvres bêtes n’ont plus eu que les 200 m2 de mes parents pour se défouler, ce dont ils ne se sont pas privés…

(En illustration pas très nette, je dois l’admettre, Sophie BB en train de se faire martyriser sur la terrasse de mes parents AVANT la fugue)

La fugue des bidous… (part one)

sachaLes bidous ce sont les chats des jeunes mariés, en villégiature chez mes parents pendant le voyage de noce.

Vous avez tout compris, les chats sont partis à Tahiti et les jeunes mariés chez mes parents…

Sophie BB s’amusait beaucoup dehors, Sachat BB (son fils) a mis plus de temps à s’y aventurer. Nous regrettons maintenant qu’il s’y soit risqué, Sophie BB me suivant comme mon ombre, lui pas.

Sauf que, dans le fond du jardin de mes parents, il y a comme un manque de clôture efficace sur 2 ou 3 mètres, donc un risque de fugue.

Je veillais donc soigneusement à ce qu’ils n’aillent pas de ce côté là, les accompagnant toujours pendant leurs pérégrinations dans le jardin. Là, ma nièce qui jouait avec eux les a accidentellement emmenés à l’endroit fatidique, et les deux explorateurs ont réussi à entrer dans un roncier pour aller visiter le vaste monde, enfin, Sacha en tête, suivi par sa mère qui s’inquiète toujours pour lui. Je suis arrivée trop tard : patatras, les voici dans le jardin qui jouxte celui de mes parents après avoir sauté environ 1 m 50.

  • 1ère peur affreuse : il y a un chien dans ce jardin normalement. Sauf que non, car les propriétaires sont en vacances. Premier soulagement…
  • 2ème peur affreuse : si Sophie semble vouloir revenir et écouter nos appels, Sacha lui, ne veut pas et sa mère ne reviendra pas sans lui, l’évidence évidente s’impose. Même dans la maison, s’il n’est pas à côté d’elle, elle s’inquiète et l’appelle.
  • 3ème peur affreuse : nous savons très bien qu’ils peuvent passer d’un jardin à un autre, jusqu’où par contre, c’est un mystère. Sauf qu’ils peuvent en se promenant de trop, tomber sur UNE route.
  • Mrs Bibelot, mon père et moi, envisageons toutes les hypothèses (bien entendu les plus dramatiques possibles, comme cela, on ne risque pas de mauvaises surprises, c’est une philosophie !)

Au bout d’un moment, les bidous disparaissent de notre vue. Ma nièce et moi descendons donc la ruelle, et puis basta, les voisins du fond sont en vacances, elle saute le portail sans grande difficulté (il fait 1 m20 environ). Elle revient en courant : elle voit très bien les chats, mais ils sont passés derrière un autre grillage, dans une autre propriété, et elle ne peut pas les attraper (nous nous sommes munies de pièges à panthères au cazou…)

Vu l’endroit indiqué, nous remontons la ruelle : ils sont chez les autres voisins de mes parents, partis en vacances le matin même. Sophie BB grimpée sur le mur mitoyen, semble vouloir revenir mais pas son petit gamin mal élevé fils. Là, c’est dramatique, parce que de ce terrain là, ils peuvent aller n’importe où.

Au hasard, nous descendons à nouveau (armées de serviettes de bain pour envelopper les chats et éviter toute griffure), chez les voisins des voisins chez qui ils peuvent passer sans inquiétude.

J’ouvre ici une parenthèse intéressante, sur les personnes qui, habitant un pavillon avec un grand terrain, N’ONT PAS DE SONNETTE OU DE CLOCHE ET QUE L’ON NE PEUT DONC PAS ALERTER, laissent leur portail ouvert, ce qui fait que l’on finit par rentrer parce qu’on en a marre de s’égosiller.

Pour les trouver à poil sur leur terrasse (ils savent que les premiers voisins (ceux du fond du jardin) qui seraient susceptibles de les voir, sont partis en vacances. On aurait pu tomber sur pire, je suis d’accord, mais bon, mes parents ont une cloche ET une sonnette !

Moi perso, si j’ai envie de me foutre à poil quelque part, je m’assure que personne ne peut me voir ou me surprendre, mais je dois avoir un problème.

Gêne profonde, j’empêche ma nièce d’avancer pour lui éviter le pire : la zigounette du Mr qui pendouille du côté droit du transat… Je n’ai théoriquement rien vu, nous appelons juste du coin de la maison. La dame arrive en slip, son mari doit être parti en passer un.

Non, ils n’ont pas vu de chats traverser leur jardin, mais il faut dire que c’est grand. (Et qu’à poil sur un transat, généralement on ne fait pas le guet).

Les bidous peuvent donc avoir traversé la ruelle, être retournés à l’origine de leur fugue ou être passés ailleurs même là où qu’il y a un gros chien qui n’a pas l’air commode et pas du genre à accepter de gaité de coeur de voir deux chats inconnus, lui passer sous le nez…

Nous sommes consternavrées…

Le mot est faible : je suis en larmes et morte d’inquiétude…

La vie n’est qu’un long calvaire et le bidou mâle fugueur… (sur la photo il se demande s’il peut sauter sur le mur : il le peut, aucune hauteur ne lui fait peur, il est taillé pour cela).