Il commence à m'énerver

Dans la série « horloge » ,j’ai fréquenté pendant un an, un homme qui était diaboliquement toujours en retard. J’aurais dû me méfier, pour notre premier rendez-vous, j’ai poireauté 1 H sur les Champs. Il est arrivé avec une bonne excuse.

En retard, en retard, je suis toujours en retard, j’avais l’impression d’être Alice au pays des merveilles avec lui. Il avait des qualités (j’ai oublié lesquelles), aussi je suis restée patiente avec lui, d’ailleurs de la patience, il en fallait.

Mon premier énervement est tombé le jour de mon anniversaire, bien préparé (mon énervement) par ses forfaits précédents. Il faut dire que je l’ai attendu attendu et que même s’il finissait par venir, j’en avais ma claque de l’attendre. Voici le samedi où je fêtais mon anniversaire. 30 personnes enfants compris, que je recevais chez mes parents (c’était juste avant que j’emménage dans mon appart). Il m’annonce qu’il arrive avec ses deux enfants vers 14 H pour m’aider. (il pouvait, j’avais du taff…)

  • 15 H le téléphone sonne (pas de portable à l’époque). Il m’appelle de chez lui. Il y a une promo de chaussures je ne sais plus où, il part s’en acheter une paire (notez qu’il part une heure après l’heure d’arrivée prévue chez moi et qu’il a 3/4 d’heure de route).

  • 16 H : c’est bon il a les chaussures, mais maintenant il en a pour 1 H  de route, il ne sera pas là avant 17 H

  • 17 H : il m’appelle de chez lui : il avait oublié les affaires des enfants pour la nuit, il arrive après avoir fait demi tour pour s’acheter une deuxième paire de pompes

  • 18 H : personne. Le téléphone sonne : il m’appelle du garage où il s’est arrêté pour prendre un rendez-vous qu’il reporte depuis 3 semaines.

  • 19 H : les invités commencent à arriver, lui toujours pas

  • 20 H : bon dernier (eh oui dans mon coin, c’est 19 H/19 H 30). En costume avec des nikess flambant neuves. Visualisez le comptable et ses pompes dans « le bonheur est dans le pré ». Avec un jean ça passe, ou un jogging, pas avec le reste…

  • Je suis tellement exaspérée contre lui que je ne dis rien. Pas de scandale devant les autres, et puis il y a ses mômes qui ont l’air bien fatigués.

  • Scène de ménage après le départ de tout le monde et là je prononce une phrase dont il aurait dû comprendre le même pas sous-entendu : « je t’avertis, la prochaine fois, je te largue ».

J’ai encore tenu bon. 3 semaines plus tard j’emménageais chez moi, il devait arriver en fin de matinée pour m’aider à trimballer des cartons. Moralité je me suis mise aux cartons avec ma soeur vers 14 H. Elle se souvient encore du costard que je lui ai taillé ce jour là et s’est dit que la fin était peut-être proche.

Il est arrivé à 19 H avec des tas d’excuses. En plus il a fait la tronche parce que Mrs Bibelot avait prévu des sardines grillées et que préparer les sardines le dégoûtait profondément… Il s’est installé sur le balcon à lire les cours de la bourse, pendant que tout le monde s’éclatait dans la cuisine.

Donc la suite à venir : il a finit de m’énerver.

Internet et moi…

Je_hais_l_informatiqueInternet m’énerve régulièrement (78 fois par jour).

A ma décharge, si je suis loin d’avoir des dons d’informaticienne, je sais au moins maîtriser parfaitement pas mal de programmes. Et Internet a été installé par Charles Hubert (autrement dit au départ, n’importe comment).

J’en sais peu, mais j’en sais tout de même un peu. Hors Charles Hubert appelait le PC en lui-même « la grosse boîte noire dans laquelle on met les disquettes » (ceci à la hot-line Wanadooooo en train de lui restaurer son installation, le mec a dû mourir de rire), ceci vous situe son haut niveau. L’histoire du disque dur l’a toujours dépassé (forcément lui il a un disque mou), ainsi que tout ce qui était programme. Word lui a toujours posé d’énormes problèmes et il fallait que je vienne m’y coller. Lui parler d’Excell, de Power-pointt, pire que pire : adobe photoshopp ou autres (faire un scan, passer les photos du numérique sur le disque dur, etc), c’était rencontrer un regard vide. Un peu le mien quand j’écoute ma fille parler code html, flux rss et autres joyeusetés avec un informaticien. Même si je n’y entrave que pouic, au moins je sais que cela existe (ainsi que le setup qui peut sauter le coquinou).

Il y a 8 mois j’ai fait un grand nettoyage dans mes programmes, après installation faite grace à la méchante d’un nouvel anti-virus et pare-feu (ah bon, il faut un pare-feu ?). J’ai donc éliminé un grand nombre de programmes après avoir fait des captures écran de l’état de mon dossier « programmes » pour les montrer à l’informaticien de la boîte. Il m’avait coché ceux que je pouvais supprimer sans problèmes. Nous avons donc découvert que Charles Hubert visiblement cliquait toujours sur OK quand on lui proposait une installation quelconque. De plus il avait téléchargé lui, déjà plus de 4 anti-virus qui bien évidemment se contrariaient les uns et les autres.

Je n’échappe pas malgré mes efforts, aux publicités intempestives qui n’arrêtent pas de se pointer sur mon écran de manière régulière (curieusement depuis le début de cet article, je n’en ai pas eu une) :

  • Connexion Internet + 2 minutes : voici les rencontres mystiques qui se pointent. Je ferme. Elles insistent, au cas où ma demande de fermeture soit une erreur

  • + 5 minutes : c’est un autre site de rencontres, certainement plus hot. Je ferme. Il revient, au cas où ma demande de fermeture soit une erreur

  • + 10 minutes : pratiquer le téléchargement d’une sonnerie ultrasons pour le portable « que même tes profs et parents n’entendent pas » (ni le môme d’ailleurs, l’humain ne perçoit pas les ultrasons, rhooo l’arnaque). Je ferme. Il insiste au cas où ma demande de fermeture soit une erreur.

  • + 20 minutes : les USA veulent m’accorder une green card, je l’ai gagnée, c’est écrit. Je ferme.

  • + 40 minutes : la j’redoute a des promotions à me proposer. Je ferme. Elle me demande si je suis certaine ou si je veux voir les promotions. Je suis certaine, je ferme. Elle se repointe au cas où ma demande de fermeture soit une erreur. 4 clics pour éliminer sa tronche de cake

  • + 45 minutes : ma préférée. Une blondasse peroxydée à l’air niaiseux comme pas possible, me propose d’un air aguichant de rentrer dans la plus grande salle de casino du monde. D’ailleurs le programme commence à se télécharger. Je ferme et j’annule. Le programme recommence à se télécharger. Je ferme. La blonde revient 3 minutes plus tard au cas où ma demande de fermeture soit une erreur. Je dis plein de gros mots.

  • + 60 minutes : on trouve tout sur Ebayyyy. Je ferme. On se repointe au cas où ma demande de fermeture soit une erreur. Je comprends que Charles Hubert ait pris cela pour une obligation (de télécharger un programme quelconque, ou de cliquer sur OK…)

  • Maintenant on va recommencer à partir du début. Et en plus j’en passe et des meilleures… (dont les pages jaunes qui font de la pub pour leur nouvelle présentation encore plus merdique que la précédente, d’autres sites de rencontres, etc (le pire étant parfois dans le etc…))

  • Je flanquerais bien de temps à autres un grand coup de pied dans la grosse boîte noire où l’on met les disquettes, mais j’y tiens trop…

Une sorcière très légèrement agacée…

Hommage à…

11_novembre

Elle les a vus passer tout simplement, tous beaux dans leur bel habit, l’air trop accablé. Trop beaux, trop accablés, il ne pouvait y avoir qu’une raison.

Elle a mis sa jolie robe, sa plus belle robe en fait, une robe crème. Celle qui a le plus de dentelles. Elle a regardé celle en préparation pour son mariage, les « entre deux » qu’elle peaufinait avec soin et venait de terminer. Elle l’a mise en place bien en évidence sur son lit. Elle l’a déposée là comme un message.

Elle a mis ses jolies botines, est passée par la grange 2 minutes pour garnir son sac, et elle est partie sans se faire voir de ses parents. Une distraction de leur part, une volonté de sa part…

Elle a marché longtemps longtemps Madeleine, qui traîne quelque part sur cette photo. Elle a marché tellement longtemps qu’elle est arrivée au pied d’un arbre un peu sacré dans la région, tellement beau que l’on pourrait penser qu’il est là depuis la nuit des temps. Un peu loin de chez elle…

Elle s’est assise sur une énorme racine Madeleine, écoutant son coeur battre trop vite, puis ralentir petit à petit, écoutant monter un chagrin qui ne voulait déboucher sur rien.

Rien. Pas une larme, pas un sanglot salvateur. Le coeur et les yeux secs, elle écoutait juste son coeur se remettre de la longue marche, faisait appel à ses souvenirs qui la trahissaient. Tout à coup les visages aimés, le visage tant aimé se dérobaient à elle. Et les odeurs, ce qui fait qu’un être est unique… Rien, plus rien. Il n’y avait que la voix que l’on n’oublie jamais, qui retentissait dans sa tête, à en devenir folle. Il n’y avait plus que la dernière fête alors que tout le monde était heureux sans savoir, au cours de laquelle « ils » s’étaient engagés…

Et le chagrin figé quelque part dans sa poitrine, ne se déclenchait pas vraiment. L’horreur absolue que de ne vouloir qu’une chose : hurler comme une bête le visage contre la terre mère, pleurer à s’en vider la tête, et ne pas pouvoir. Non rien. Pas une larme, juste la gorge bloquée, bloquant tout et surtout la raison qui défaille de toutes manières, tout à coup.

Juste une vision qui obsède. Ces 3 hommes vêtus de noir, passant devant chez elle, pour aller non loin, elle a bien regardé où ils rentraient, elle n’est pas folle Madeleine. Elle est juste lucide et ne refuse pas la vérité. Si elle est folle, c’est de chagrin qui ne veut pas sortir.

Une certaine joie depuis quelques jours rodait, et il a fallu qu’ils passent. Dans la maison où ils sont rentrés, ils étaient déjà venus 3 fois. L’accablement était trop visible pour laisser le moindre espoir.

Le « mortuaire », c’était donc pour Georges, le seul survivant des 4 fils jusque là. Le mortuaire c’était pour les parents, pas pour la fiancée, l’amoureuse qui venait de vivre 4 années de souffrance, d’attente, puis d’espérance.

Quand les parents de Georges ayant surmonté un peu leur chagrin sont venus pour voir Madeleine et ses parents, des amis de toujours, ils ont trouvé une famille un peu affolée par la disparition de la « petite », la vision de la robe de mariée trop en évidence.

Il a fallu à l’autre Georges paniqué, le père de Madeleine, qui tournait en rond sans savoir quoi faire, mettre en laisse son malinois préféré sur la demande du père du mort qui lui, avait gardé la tête froide après trop de douleurs. Il a fallu au père de la petite, qui boîtait d’une sale blessure récoltée dans les tranchées, prendre à la main la chemise de nuit de sa fille et ordonner au chien « cherche mon garçon, cherche » après la lui avoir donnée à renifler. Le malinois était ravi : enfin du travail intéressant !

Il les a menés sans grande hésitation jusqu’au hêtre magique, ce qui leur semblait loin, car tous les hommes valides étaient en fait rescapés d’une blessure quelconque ou un peu âgés. Le chien s’est mis à aboyer en s’asseyant, ravi d’avoir rempli sa mission. Ils n’ont pas compris tout de suite, il leur a fallu lever les yeux à la lueur des lanternes pour comprendre.

Madeleine s’était pendue à la plus basse branche du hêtre un peu haute tout de même. Sa belle robe était en haillon suite à l’escalade qu’elle avait dû faire, ses chaussures étaient sales. Elle avait fait ce qui lui semblait avoir à faire en y réfléchissant de toute évidence, car une telle gymnastique ne se fait pas sur un coup de tête. Les 2 hommes qui sont montés détacher la corde en pleurant, ont pu en attester. Il avait même fallu à Madeleine une force surhumaine pour arriver à ses fins, à sa fin, sans aide…

Elle s’était brisé la nuque, donc son visage n’avait pas souffert de sa mort. On a ramené chez elle à la lueur de lanternes, une jeune fille de 22 ans qui n’était pas défigurée et dont les femmes : sa mère, sa soeur, et son ex future belle mère, se sont attelées à faire la toilette mortuaire. Les pères pleuraient sur le désastre de cette guerre qui les rattrapait après l’armistice.

Elles lui ont mis sa robe de mariée, sans une larme, sans un mot, sans rien de plus à dire…

La gorge bloquée, le chagrin se refusant à sortir… L’envie d’aller crier comme une bête contre la terre mère en faisant de la boue de leurs sanglots qui se refusaient à venir. L’une avait perdu 4 garçons, l’autre 2 garçons et maintenant une de ses filles. La dernière, innocente, avait elle aussi perdu son fiancé, et maintenant sa soeur, avec laquelle elle pouvait évoquer les heures noires.

Madeleine. Peut-être une des dernières victimes de la grande guerre, Georges étant mort après l’armistice, 2 jours tout de même après l’armistice que ne connaissaient pas certains postes…

Tante Hortense et mon arrière grand mère ne manquaient jamais de l’évoquer le jour férié du 11 novembre… Longtemps elle a été pour moi « cette pauvre Madeleine » inconnue, jusqu’à ce que tante Hortense ne m’en donne une photo(graphie).

Une jolie jeune fille avec le sourire, et une robe claire à dentelles, qui croyait encore que Dieu existe… Je la garde pour moi, pour qu’elle soit une personne qui vous appartiendra un peu.

Une pensée très forte, méritée, pour toutes les victimes de cette guerre, en ce jour où le dernier aura son hommage national et avec lui, tous les autres…

Je n’oublie pas les allemands au passage, parce que je trouve stupide de les écarter de cette grande guerre, la der des der… (à lire : à l’ouest rien de nouveau) et de cet hommage. C’est mon avis, et je le partage… Après tout, peut-être reste-t-il un allemand quelque part, encore en vie, qui porte en lui les images de l’horreur…

Passion perverse…

Passion_perverse_5332881734 jours… J’ai une passion perverse pour les serveurs téléphoniques. Si ! Si ! En fait je me vois en train de préparer dans ma cuisine un explosif hors du commun, de le solidifier comme Nobel, et d’aller faire exploser tous les serveurs téléphoniques, ni vue ni connue, mais avec une joie forcément suspecte (et perverse).

Il y a le plus simple : tapez 1, tapez 2, tapez 3, etc. Faut tout de même noter frénétiquement à quoi cela correspond.

Dans ces cas là, en bonne emmerdeuse, j’attends que l’on me passe un opérateur parce que je n’ai rien tapé du tout (en le plaignant, du coup je suis aimable). Sur ce coup là normalement on gagne du temps…

Il y a les serveurs où il faut causer. J’adooooore. On est au téléphone à hurler « inscription » (au hasard). Et ça nous répond « nous n’avons pas reconnu votre demande, bip bip bip ». Faut tout recommencer avec les étoiles, les dièses (jamais les bémols c’est mauvais pour le moral), et la voie sulfureuse de la connasse à l’autre bout du fil qui ne s’écoute jamais.

Là généralement je raccroche la bave aux lèvres. C’est qui l’imbécile, le connard, la triple andouille, le lézard crépusculaire, la mygale avec un chromosome cintré, qui a pondu ce serveur vocal ? Si j’étais dieu, comment que je le mettrais au purgatoire à tester son truc pendant 2000 ans (minimum)…

Donc, samedi 26 janvier fin de journée, je découvre, en passant un coup de fil forcément urgent, que je suis en mode limité. A savoir que je peux appeler les pompiers, le samu, les urgences, et France je cause comme je veux en mode limité. Je suis ra-vie…

Un coup de la banque. J’en ai deux. Celle qui gère les affaires courantes et chez qui j’ai des placements, et celle qui ne sert qu’à régler : EDF, France je cause et canal + qui ne fonctionne plus. Autant dire que pour la deuxième banque je suis régulièrement dans le rouge parce que je ne sais pas pour combien j’ai causé dans le téléphone… N’empêche que la conseillère de la banque, sympa me passait un coup de fil pour me signaler que j’étais dans le rouge. Remplacée par une conseillère pas sympa du tout qui va s’en mordre les doigts que Mrs Bibelot aille voir ailleur. Vu l’heure d’ailleurs, elle est injoignable ce samedi là et devra attendre mardi pour apprendre que Mrs Bibelot déménage (et moi avec, mais moi elle s’en fiche, n’empêche qu’elle a tiré la tronche)

Je me déplace le lundi à France je cause (de bonne humeur bien sûr), mais le gars ne peut rien pour moi. Il est en train de résoudre le problème d’une personne dégroupée sauvagement, qui n’a plus rien parce qu’on lui a piqué sa ligne. Le type n’est pas bien haut mais il n’a pas l’air plus aimable que moi. Le technicien me donne une carte : je vais régler ma facture non réglée (d’après ce qu’on me dit) avec ma CB et tout ira bien.

Je rentre à la maison et me rue sur le téléphone pour appeler le SERVEUR TELEPHONIQUE

  • Pour prendre notre nouvelle option téléphone + Internet Illimité + télévision tapez 1, sinon, patientez

  • Je patiente

  • Veuillez déclarer clairement votre demande

  • Je hurle « régler ma facture ». Je déteste ce genre de truc, c’est horrible, immonde, bref, inventé par un µ*!!;!

  • Nous vous mettons en ligne avec le service concerné (chic)

  • Veuillez nous préciser votre demande

  • « Régler ma facture » (sont bouchés ou quoi ?)

  • Pour régler votre facture faites le 1, pour être renseignée sur un problème de facturation, faites le 2, pour souscrire à notre nouvel abonnement faites le 3.

  • Je fais le 1 (sont de plus en plus bouchés ? Ouiiii !)

  • Nous consultons votre compte !

  • Votre compte est débiteur et votre ligne en service minimum (quelle surprise !)

  • Nous ne pouvons prendre en compte votre demande de règlement. Bip Bip Bip !

La bave aux lèvres, je me rends à la banque le lendemain : personne n’a refusé le prélèvement de France je cause. Il y a un problème avec un logiciel qui déclare que l’autorisation de prélèvement n’est pas en règle. Je retourne chez ma mère, toujours la bave aux lèvres pour appeler France je cause + la banque en cas de contradiction.

9 coups de téléphone et 42 minutes plus tard, je suis enfin en relation avec un conseiller. Qui me règle le problème en 2 temps 3 mouvements. Mais que de cheminements pour trouver la ruse qui permet d’être enfin en ligne avec un conseiller. Une vraie personne quoi (et efficace en plus). Heureusement l’appel est gratuit.

Enfin il est question qu’il devienne payant….

Les serveurs, ça peut être pratique pour le plus simple, mais il faudrait qu’ils soient vraiment opérationnels et vous permettent de vous diriger sur quelqu’un dans les cas extrêmes. Là j’ai fait comme si mes parents voulaient ouvrir une deuxième ligne et j’ai eu tout de suite quelqu’un. C’est infâme non ?

La vie n’est qu’un long calvaire…

Une journée pourrie…

Des journées pourries, si mes souvenirs sont bons (deux heures de vérification après : ils le sont), je vous en ai raconté deux.

Comme si je n’avais jamais de journée pourrie que par-ci par-là. On rêve. En plus, depuis un paquet de temps (Uranus va graviter ailleurs !) la chance me court après en ricanant qu’elle ne me rattrapera pas.

Donc une journée comme une autre. Je me réveille bourdonnant de projets, et c’est assez rare pour être souligné. Moi le matin mes pensées sont comme celle de Gdoubelyoubouche : inexistantes. Depuis que je suis chômeuse en plus, je ne sais jamais quel jour je suis : la veille ou le lendemain ?

  • J’ouvre la porte de la chambre et je mets le pied dans du vomito de Diabolos qui m’attend en frétillant.

  • Exit mon thé immédiat et salvateur. Me voici en train de récurer la moquette en maudissant le chat qui me vrombit autour tel une sale bête mise là juste pour m’enquiquiner. Mes injures le laissent froid, ses miaulements me laissent froide (enfin c’est limite)

  • Je me dirige vers la cuisine et je prends de l’eau pour mon thé avant que Diabolos ne prenne sa douche (dans l’évier). Plus de thé. C’est un comble. Il y en a c’est le café. Moi, sans mon thé du matin, c’est chagrin. Je farfouille vaguement dans le placard parfaitement en ordre (pour une fois), et je récupère un sachet de thé parfumé (berk). Mais c’est ça ou l’anorexie.

  • Comme un autre jour maudit, je verse le lait dans le thé : il tourne. Autant dire adieu à l’éventuel chocolat salvateur vu que c’était le dernier litre.

  • Je renonce à la minute soupe à cette heure là (au chômage l’aube ça peut être 10 heures, d’ailleurs c’est samedi, donc j’ai le droit de me lever tard)

  • Comme je ne vais pas survivre très longtemps sans thé, je me prépare hâtivement, et je file à Rampion faire le plein de lait, de thé, et autres joyeusetés.

  • A 150 mètres de Rampion Copine fait vling, gloups, vrang. Comment vous dire… J’ai dû accrocher une branche par terre que je n’ai pas vue et qui galope maintenant dans le moteur. Je me gare comme je peux. Je redémarre la voiture : ce raffut est insupportable.

  • J’appelle mon frère en catastrophe : il n’habite pas loin et il est bricoleur (vous n’avez entendu parler que de la perceuse pour les crèpes, mais il a d’autres cordes à son arc) et s’y connait un peu en bagnoles. Il arrive.

  • Il arrive à ouvrir le capot de copine et me sort une courroie définitivement décédée. « Tu ne bouges pas ta voiture d’ici tu risques gros ».

  • J’appelle ma mère pour qu’elle me prête sa bagnole. En l’attendant, pelée de froid (sans thé), je fais mes courses à la hâte. Elle arrive pile poil comme je sors croulant sous mes deux sacs de lait et de thé. Je la ramène chez elle et je rentre chez moi avec sa voiture pour appeler l’assistance SOS pour laquelle je paye.

  • Le dépanneur arrive dans approximativement 5 minutes sur le parking de Rampion. Pas le temps de me faire mon thé.

  • Une heure après le voila. J’étais tellement frigorifiée 2 heures plus tôt, que j’ai mis mon manteau neuf dont j’ai remonté la fermeture éclair jusqu’au cou.

  • Le dépanneur décide d’emmener Copine chez le vendeur : à lui de se démerder (le vendeur), lui ne change pas les courroies récalcitrantes le samedi sur le parking de Rampion. Et me voici, suivant copine sur sa dépanneuse (snif !) en me demandant comment on dés-embue la voiture de Mrs Bibelot.

  • Nous laissons la voiture au garage. Le dépanneur se tire pendant que j’explique au vendeur (le mien justement il tombe bien) quel est le problème. J’exige le changement de la moindre courroie (cause toujours), que l’on m’appelle lundi matin dès l’aube, enfin, en fin de matinée pour me tenir informée

  • Je rentre chez moi,

  • A moiiiiiiii le thé au lait, à moiiiiiii le toast grillééééé.

  • Avant tout, me déshabiller. J’empoigne la fermeture éclair du manteau, remontée jusqu’au menton. Rien à faire, elle ne veut pas bouger d’un poil.

Allons bon, me voici coincée dans mon manteau maintenant…

Merci Truchon ! (ou le pied de ma vie)

Merci_TruchonJe sens gogole s’affoler, mais là c’était bien le pied de ma vie, et je pèse mes mots… Je parle du moral !

Vendredi 4 janvier, on ne peut pas dire que le temps soit souriant. Je ne le suis pas non plus d’ailleurs, car j’ai pris du retard dans mes rangements, à déposer frénétiquement des CV sur internet (en soi-disant 5 minutes et 3 clics), et me battre avec le site Assedic pour actualiser ma situation (toujours au point mort, mais faut l’actualiser quand même, faute de quoi on me coupe les vivres auxquels je n’aurais droit que début avril…).

Delphine est en pension chez mes parents pour plancher ses partiels en toute sérénité et dans un silence quasi complet, nourrie de pot au feu et de hâchis parmentier par des grands parents aimants et gourmands. Je rentre à la maison un peu morose et lasse du run time error qui accompagne toutes mes sorties d’Internet. Bref ce n’est pas la grande forme, sans être le marasme le plus complet non plus, n’exagérons rien.

En plus ce vendredi a mal commencé : les ménagères annoncent une interruption des programmes (rétablis depuis). Marcus les relaye, mais impossible de laisser un commentaire. Ma méchante boude un peu son blog. J’ai reçu de mauvaises nouvelles d’amis très chers, le site Assedic fonctionne quand il veut et le chat veut des haricots verts, c’est sa nouvelle marotte…

  • 15 H : DRINNNNG : ah c’est le téléphone. Je reconnais vaguement, oh, très vaguement le n° qui s’affiche sur mon mouchard, mais je ne réalise pas à temps avant de décrocher…

  • « Allô Coraline ? André à l’appareil ».

  • Tiens… Truchon… J’ai la glotte qui se coince un peu. Il va me demander de reprendre mon poste en lui remboursant ce qu’il m’a réglé ? Peut crever ! Faut qu’il me paye le double pour que je revienne. Et encore, je me fais réparer l’autre épaule à ses frais parce qu’il me rend mon ancienneté et mon droit à 3 mois d’arrêt de travail de date à date…

  • « Bonjour André » (je ne vais pas lui présenter mes voeux à ce con, parce que je lui souhaite des hémorroïdes, la grippe aviaire et deux ruptures de la coiffe des rotateurs (le bras droit et le gauche), + de se vriller les deux genoux). On reconnait là ma nature généreuse et facilement appitoyée (pas par lui en tous cas…)

  • « Coraline je souhaitais prendre de vos nouvelles, et vous présenter tous mes voeux pour l’année 2008 »

  • Glotte coincée… Je décide de faire l’andouille (trop c’est trop, c’est louche) et de faire semblant de le prendre pour mon frère, même s’il n’y a pas photo sur la voix… « bon Mr Perceuse, ça suffit tes blagues débiles ! Je t’ai parfaitement reconnu »

  • « Heu… Non c’est André, votre patron, je ne suis pas Mr Perceuse ».

  • « Ah André c’est vraiment vous ? Mon EX patron ? heureusement que je suis assise » (non je ne lui demanderai pas de ses nouvelles, ça va le stabiliser…)

  • « Coraline il est tout à fait normal que je prenne de vos nouvelles, après ce triste licenciement auquel on m’a obligé » (et mon cul c’est du poulet ?) « et surtout je tenais à vous présenter tous mes voeux pour 2008 ».

  • « Ah… Vous m’aviez présenté vos voeux pour 2007 en sachant très bien ce qui allait m’advenir, alors je crains le pire »

  • Sa glotte se coince. Je fais mes comptes : il ne me doit plus rien, sauf faire Paris/Chartres à genoux pour aller embrasser une vierge quelconque dans la cathédrale en demandant pardon au seigneur devant toute la société statufiée qui compte un grand nombre de mécréants… J’adore cette idée…

  • « Coraline, vous savez bien que je n’y suis pour rien… J’ai tout de même pris la peine de vous téléphoner pour ces fameux voeux… Vous ne me présentez pas les vôtres ? » (persiste et signe)

  • « Heu… Non, il ne vaut mieux pas, ils pourraient se réaliser ».

  • « Ah au fait ! (on en vient à l’origine de l’appel, et ce « au fait » me rappelle trop Albert pour ne pas me faire voir rouge). J’ai un petit souci de mémoire car vos fichiers ont tous été effacés du serveur, alors que vous gardiez fort justement tout (sors une autre pommade sale con). Vous souvenez-vous du nom du Monsieur qui s’occupait de nos intérêts en Tunisie en 1999/2000 ? J’en ai vraiment besoin »

  • Je fais le bilan en 1/4 de seconde. Sûr qu’il en a vraiment besoin, sinon il ne m’aurait pas téléphoné. Il est encore en train de bidouiller quelque chose de malhonnête, c’est son style car c’est un gros bidouilleur. Lui répondre c’est lui rendre service et curieusement je n’ai pas envie du tout…

  • « Ah André je suis vraiment désolée (le nom me revient illico), mais mon licenciement brutal a déclenché chez moi en ce qui concerne le travail, une amnésie antérograde de 9 années. Je ne me souviens de rien, sauf du nom de mes collègues et des soirées merdiques… »

  • « Une amnésie antérograde ? C’est quoi ce bordel ? »

  • « Allez voir sur gogole pauvre blondin! » (vous n’avez pas encore eu le post sur lequel il me traitait de blonde, et je venais fort heureusement de revoir « le bon, la brute et le truand » avec pôpa, film au cours duquel Clint Eastwood est le « blondin »)

  • Shlark ! (raccrochage sauvage de ma part)

Il n’a pas rappelé. Mais moi j’étais motivée comme pas possible. 18 pilules roses ne m’auraient pas fait autant de bien que ce coup de téléphone !!!

Oui je sais c’est mesquin. Donc je suis mesquine. J’assume, surtout face à lui. Car je l’ai déjà dit, il ne faut pas prendre les gens que pour des cons… De toutes manières je n’avais rien à perdre, pas même sa considération distinguée. Car pour lui, dès que l’on a quitté la boîte, on mérite tous les qualificatifs les plus grossiers…