Incendie… et ses suites… (2)

72984062DONC, je suis devenue toute blanche et je suis remontée dare dare demander aux pompiers s’ils pensaient qu’il leur faudrait beaucoup de flotte.

Tout en travaillant, l’un d’eux m’a répondu qu’ils n’en savaient rien, et m’a conseillé de mettre un maximum de trucs de ma cuisine A l’ABRI…

Ce que j’ai fait, mais il m’était impossible de bouger le lave linge, le lave vaisselle, mon four, mon frigo (l’essentiel quoi) j’ai juste pu déménager le micro-ondes et une partie du bordel stocké là en attendant de descendre à la cave, à savoir des pots de tailles diverses… Continuer la lecture de « Incendie… et ses suites… (2) »

Incendie… (et ses suites…) (1)

72984062Samedi 1er novembre, tout était calme et tranquille (!) et je foubansais sur mon ordinateur qui est dans l’entrée.

Il faudra d’ailleurs que je vous fasse un petit topo sur les expressions familiales, cela me permettra de les utiliser plus souvent…

Tout a coup, j’ai entendu des « clac » curieux qui se répétaient, et je suis allée voir dans ma cuisine. RAS… Continuer la lecture de « Incendie… (et ses suites…) (1) »

Le feu de cheminée…

feu-de-chemineeMardi 15 décembre : Johnny serait sorti du coma et aurait même prononcé quelques mots. Nous sommes ravis.

Fort hélas pour lui, nous attendions plutôt les résultats de l’ETO de papa qui avait lieu ce matin, pour apprendre qu’il lui reste des végétations microbiennes sur le machin truc chose gauche de son coeur (un nom à se flinguer), malgré le traitement de cheval qu’il subit depuis le 4 novembre.

Exit pour l’instant, la repose d’un défibrillateur, faut d’abord le débarrasser de ces fichues végétations (vous ne saviez pas qu’on pouvait avoir des végétations sur le coeur, nous non plus avant son hospitalisation du 2 novembre).

Maman était aux 100 coups, et manque de bol j’avais RV avec Acromion qui avait bien entendu 1 H de retard, et je n’ai donc pas pu l’accompagner à la clinique.

D’un autre côté je ne voulais pas qu’elle rentre toute seule chez elle à la nuit, avec un cafard qu’elle nous cache de moins en moins bien, et après une visite à ma soeur, je suis arrivée chez mes parents, avec l’idée de lui allumer un bon feu de cheminée qui l’attendrait avec moi.

Normalement le feu de bois c’est mon truc, Charles Hubert prétendait que j’avais dû être vestale dans une vie antérieure et que cela avait dû inspirer mes parents pour mon prénom. T’en foutrais moi des vestales, et pourquoi que je n’aurais pas aussi mis au monde des jumeaux malgré le voeu de chasteté, et contribué à la naissance de Rome ?

Ainsi pensais-je en rentrant des buches à ranger à côté de la cheminée pour épargner cette corvée à maman, et en préparant mon futur feu.

  • Du papier journal
  • 2 buchettes de PQ (quand on a une cheminée, les cartons de PQ sont généralement recyclés en allumes feu)
  • Du petit bois
  • Une petite petite buche
  • Une moyenne buche sur le dessus, le tout bien calé, et hop, un coup d’allumette, ça va aller tout seul.

Au départ cela semblait vouloir effectivement aller tout seul. Et puis la petite petite buche s’est mise à fumer, et je m’en suis pris plein la gueule en constatant que j’avais oublié d’ouvrir la trappe de la cheminée.

Bêtise réparée. Et que ça fume et que ça fume, et que ça me fait pshit et que ça périclite, et que la petite petite buche ne pense qu’à charbonner vaguement. Généralement un feu qui commence à charbonner vaguement va forcément vous faire chier. Mais normalement un feu de bois n’a pas le droit de me résister, je suis la préposée au feu, et on va voir ce que l’on va voir.

Enfin, on a entendu. Surtout le chat de mes parents qui ressemble à une loutre (rapport à son gabarit), qui, très intéressé par mon énervement, me regardait faire avec intérêt. Probable que ma mère ne procède pas de la même manière que moi.

Je ne sais pas quel langage les vestales utilisaient quand un bout de bois leur résistait. Certainement pas le mien, qui même mis à la sauce latine, ne laisse rien augurer de bon. Plus le temps passe et plus je suis grossière, en maison de retraite je vais carrément leur faire l’exorciste.!

Et cette putana de buche qui continue à faire de drôles de bruits en fumant, l’autre au dessus ne risquant pas de prendre.

Je remets du petit bois en soulevant les deux bûches : feu sauvé juste à temps, mais pas très en forme. PDBDM de petite buche de… censuré.

Je me rappelle qu’un mégot jeté dans les bois par un con peut faire flamber 5000 hectares de forêt et je jette le mien dans l’âtre. Les buches sont restées de bois. Et mon feu avait de quoi déprimer n’importe qui. T’en foutrait des mégots moi !

Tisonner ne servait à rien, à moins que je ne me décide à tisonner jusqu’à la mise en braises de la petite petite buche… Si j’aime bien m’occuper du feu, faut pas pousser non plus.

Je ressors, un peu énervée, à la recherche du bout de bois qui va tout faire bien aller, et je trouve effectivement un buchette bien sèche qui n’attendait que mon arrivée. J’enlève la petite petite buche, je mets celle là sur le peu de braises qu’il y a et alleluia, kir y est, Hélène y sonne, voici le feu vraiment parti (et la moyenne buche flambant de bonheur).

Après examen, la petite petite buche était un morceau d’un vieux meuble sacrifié un jour. Un morceau de bois ignifugé, ça on peut le dire, on va le garder pour une fois, quand le feu ronflera vraiment et que l’ignifugé ne pourra plus rien pour elle.

Il ne m’aura fallu éructer que pendant une bonne heure, épuiser le soufflet, abimer le tisonnier (mais non, je plaisante !), et surtout, surtout, employer un vocabulaire démentiel et non latin que si ma mère avait été là, elle m’aurait demandé ce que c’était que ce langage : je ne t’ai pas élevée comme ça, merde alors ! (c’est très exactement ce que j’ai mailé à Delphine, qui après les news du jour m’avait répondu : fuck, fait chier, putain (l’infection, pas son grand père)).

Les jours où ça ne veut pas, même allumer un feu n’est qu’un long calvaire.

La vestale (ne me manquait que la tenue, mais il fait un peu froid).

Oh que ça sent bon…

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Petite odeur s’infiltrant dans l’appartement (j’aime les gaines d’aération) :  un truc à l’ail.

J’adore, même si je ne digère plus trop bien. C’est l’âge, passez rapidement à autre chose, vous verrez quand cela sera votre tour.

Bref cela sentait vachement bon. Des patates sautées ? Des crevettes à l’ail ? De l’ail à l’ail ?

L’odeur s’incrustait. 20 H 30 : normal. De l’aïoli ? du chocolat à l’ail ? Parce que tout à coup cela sentait l’ail brûlé.

De l’ail à l’ail donc et habiter en appartement c’est super. Sauf que l’autre là, il exagère avec son ail, ça commence à ne plus donner faim…

Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu un doute. Je suis donc allée dans ma cuisine pour constater avec consternation que du balcon du dessous venait une fumée suspecte.

De chez le « pauvre vieux monsieur », vous l’avez compris. Quand je dis « une fumée suspecte », je suis sympa. C’était vraiment inquiétant.

Me voiloù descendant l’étage pour sonner chez ceux du dessous en face qui ont les clefs (j’attends toujours de recevoir un double comme promis lors de l’alerte au gaz) du voisin d’en dessous. Pas de bol ils ne sont pas là (les salauds !) sans doute partis en villégiature chez leurs enfants (n’importe quoi !).

Je sonne chez le pauvre vieux monsieur du dessous (la bande à Bader) : pas de réponse. Je remonte chez moi. La fumée est désormais opaque. Le vieux con est en train de ré-inventer LE gaz pour les camps d’extermination à venir. Il ne répond pas chez lui : j’appelle les pompiers.

Tout le monde commence d’ailleurs à se rassembler dans l’escalier car l’odeur de l’ail se fait nettement sentir (HI HI !). Ne manquent à l’appel que ceux qui pourraient ouvrir la porte du pauvre vieux qui martyrisait sa femme. Ils vont en entendre parler, je vous le dis.

Les pompiers connaissent désormais l’adresse : les voici qui rappliquent. Je commençais à m’impatienter car égoïstement, je suis juste au dessus de l’incendie potentiel. Pas de problème, ils ont un pass pour chez tout le monde.

Donc :

  • La flamme du gaz n’étant pas coupée, le gaz ne s’était pas coupé.
  • Car la sécurité fonctionne. Faut juste que le gaz sorte sans flamme plus de 90 secondes.
  • Par contre la poêle avait fondu (sans éteindre la flamme) et brûlait vachement bien, répandant sa fumée partout.
  • La bakélite brûlée c’est super comme parfum d’intérieur je ne vous dis que ça.
  • Tiens, c’est dangereux ?
  • Et le vieux il fait quoi rapport à ses coquilles St Jaques qui ne sont plus que des morceaux de charbon ?
  • Il dort.

Consternation à nouveau. Que fait-il tout seul à se faire à manger le soir à plus de 91 ans et ayant perdu la tête ? Tout était en place pour que le torchon le plus proche prenne feu, et puis après, après on ne sait pas trop. Savoir comment le destin voudra jouer sa carte, c’est mission impossible, il faut être honnête. Sauf que là, les pompiers ne pouvant pas réveiller le vieux monsieur ont préféré l’embarquer en coupant tout chez lui.

De nouveau appels chez le fils : « ben vous savez, comme il y a une sécurité pour le gaz on a arrêté les démarches pour le faire mettre sous tutelle ». « On est bien désolés pour vous ». « On ne pouvait pas deviner hein ? ». Faut s’excuser de les déranger en plus.

Ils peuvent être désolés.. Maintenant le vieux monsieur souffre, outre de pertes de mémoire, de narcolepsie. Mais il reste chez lui tout de même. On s’occupe de lui DANS LA JOURNEE…

Le soir et la nuit, il peut par contre, faire tout sauter ou tout cramer, c’est le problème de ses voisins.

Le fils, il s’en bat les couilles. De son père et des autres…

Sauf que tout le monde guette sa prochaine visite… A savoir qu’il faut être vachement doué et espion dans l’âme, car le fils, on ne le voit JAMAIS ! Il doit raser les murs, ou passer par le balcon de l’arrière de l’immeuble.

La vie n’est qu’un long calvaire