L'homme est malade : papa

L_homme_malade__pisode_4_56801014J’avais oublié Jean Poirotte quand j’ai débuté cette chronique, et c’est vraiment dommage…

Car je vais rendre  hommage ici à mon papa !
(le premier qui rigole s’en prend une)

Lui est un homme malade à part. Quand il est petitement malade on est au courant, ce qui n’est pas original sauf que c’est évidemment pour un rhume. Un rhume le met à l’agonie (comme Albert) et Mrs Bibelot ne l’entend même plus éternuer et dire des gros bots parce qu’il a le dez bouché et que pour dorbir c’est bas tob. Il râle de toutes les façons et finit toujours par aller se coucher pour bourir tranquille (impression de déjà connu). Mrs Bibelot est philosophe et continue ses mots fléchés sans moufter : ça va lui passer ! et elle, elle se fait une soupe de poissons avec rouille, croûtons et tout pendant que son mari agonise, avec le sourire en plus, c’est trop top. Elle dort dans la chambre rose de l’étage ? Etrange…

Par contre, il n’est pas douillet, sauf s’il se plante une écharde dans le doigt. Là c’est l’opération qui pointe pendant que sa femme fait chauffer une aiguille et sort sa trousse à dissection, oubliant que je lui ai piqué sa pince pointue à dissection qui épilait super bien (qu’est-elle donc devenue ?). Mrs Bibelot prend donc sa pince à épiler et le charcute avec une épingle chauffée à blanc et une pince à épiler, ce qui est le comble du sadisme, d’où des cris de putois qui alertent toute la famille éventuellement et font fuir les araignées qui rentrent parce que c’est l’automne (sinon il a subi un double pontage et la pose d’un défibrillateur en faisant comme s’il faisait cela tous les jours)

Je l’ai vu un jour se traverser la main avec un tournevis. Il est devenu tout blanc, a retiré le tournevis qui pointait sur le dessus de la main (remettez-vous ce n’est pas vous !), prit le volant pour aller chez ses parents (50 bornes tout de même) qui ont appelé le médecin. Sérum antitétanique etc… Il était seul pour ramener tout le monde au bercail Mrs Bibelot ne conduisant pas, et l’a fait dignement quoiqu’un peu pâle sans se plaindre d’aucune sorte, de plus en plus blanc (pire c’éait transparent). Il est reparti bosser le lendemain, et on a tous oublié sa main dont il n’a plus été question.

Je l’ai vu également s’ouvrir avec un cutter, genre steack qui pendouille de la main, sans moufter autre chose qu’un « faut que tu m’emmène aux urgences, désolé, j’ai sali ta moquette ». Patient modèle d’après le médecin stupéfait : ne tournant pas de l’oeil pour la piqûre d’anesthésique, et plaisantant pendant la couture (si le médecin l’avait vu se faire retirer une écharde, il eusse pensé à un jumeau, douillet lui).

Le top du top, c’est quand Jean Poirotte nous fait des trucs graves et qu’il part avec le Samu ou les pompiers. Il détend l’atmosphère dans la berline, se laisse piquer sans moufter, ne fait pas de commentaires sur son état, alerte vaguement un infirmer parce qu’il fait une hémorragie post coronarographie, et accueille l’infirmière munie d’un harpon avec le sourire, sans blague grivoise. Patient modèle. Tellement peu douillet qu’on lui a demandé trois fois si des élèves infirmières pouvaient lui faire leurs premières prises de sang ou premières piqûres. Même pas mal et même pas peur, OK pas de soucis faut bien qu’elles se fassent la main ces petites mignonnes… Et que je te tend le bras avec le sourire en disant « c’est pas grave » quand ON a loupé la veine…

Difficile de diagnostiquer l’infarctus du premier coup, vu qu’il évaluait la douleur assez bas, alors que vu les résultats elle devait être assez haute…

Donc pas douillet. Sauf pour un rhume (sur un flegmon amygdalien, il reste de marbre et se soigne sans broncher), et pour une écharde. A part cela il prend bien ses médocs pourvu que sa femme les lui prépare, et sans les renifler avec inquiétude (ce qui est admirable, il est même capable de rappeler à Mrs Bibelot de lui préparer son semainer : c’est beau, on admire qu’il ne veuille pas louper une prise, et Mrs Bibelot au passage qui attent qu’il gère son semainier tout seul).

Par compte, je ne vous raconte pas s’il se coupe un jour avec une enveloppe (Florence Foresti) ça fait mal ! Je ne comprendrai jamais comment on peut affronter le pire à l’hôpital pour chouiner devant une écharde, mais bon c’est le malade idéal dixit Mrs Bibelot (et en plus il peut prendre 8 comprimés d’un coup sans un verre d’eau et na !)… Les filles, vous avez des rappels de vaccin à vous faire faire d’urgence et face à ce que papy a vécu, vous êtes interdites de protestations !

Les filles le découvriront un jour : la vie n’est qu’un long calvaire…

La voisine cette tueuse

Voisine_10147869C’est moi, vous m’avez reconnue. Je dis « coucou » à ma voisine qui rentre de vacances (toujours à l’heure… et après la bataille bien sûr, et elle a eu un super temps cette salope…), et je suis super contente qu’elle soit de retour.

En fait dans la main droite je dissimule une arme à feu dont j’hésite à me servir car on risque de me voir oeuvrer. Sinon vous pensez bien que… La tentation très tentante étant tout de même là.

La vie n’étant qu’un long calvaire, nous devons supporter nos voisins, à moins d’habiter sur une île déserte et sans l’ADSL, ou au milieu d’un champ, d’une forêt immense et peut-être vierge (toujours sans Internet voire même sans téléphone : impossible).

La voisine cette tueuse, ce serait donc bien moi éventuellement, si j’étais certaine que la police est nulle ce dont je doute. Et puis dégommer avec un 12 (c’est un fusil de chasse) une crétine de voisine, du balcon, devant toute une résidence ce n’est pas que ce soit difficile vu que je sais tirer, mais ce n’est pas discret du tout rapport au « boum » qui va faire beugler 15 clebs, et à la fumée qui désignerait mon balcon comme étant coupable. En plus des plombs pourraient s’égarer sur mon pare brise et me le ruiner, chanceuse comme je le suis. Donc pour l’instant je ne fais pas serial killer.

Je n’ai bien évidemment pas les moyens de me payer un tueur à gages, sinon j’aurais en premier lieu fait l’économie de deux divorces, vous pensez bien (être veuve c’était mieux, plus rapide et surtout intéressant quand on pense à l’assurance vie pas encore résiliée par le cher et tendre toujours distrait ce trésor).

Je m’égare, les tueurs à gages gratuits m’ayant toujours fait rêver sur les histoires d’amour se terminant mal… J’ai donc des voisins comme tout le monde. J’habite un immeuble occupé exclusivement par des vieux (sauf moi, encore que le temps passant n’arrange pas ma jeunesse éternelle), tous à la retraite. Je les hais généralement l’hiver, quand je descend dégivrer ma voiture à 7 H 45, ayant sacrifié 1/4 d’heure de sommeil pour le dégivrage, et que je constate que toutes les fenêtres sont noires. Tout le monde dort, sauf moi qui me pèle avec mon andouille de voiture qui ne connait plus le n° 3 du ventilateur chauffage. On ne sent jamais aussi seul que dans le noir; un matin d’hiver glacé, devant un immeuble où toutes les lumières sont éteintes alors qu’il fait au moins – 40° sans exagération aucune, j’insiste.

  • En face, sur mon pallier, une voisine charmante mais un peu portée sur le rhum, impossible à fréquenter après 16 H 30 sous peine de prendre une cuite en reniflant son haleine. Elle s’occupe de Diabolos pendant mes rares absences, adorant les chats, et avait envisagé de l’adopter car il s’ennuie le pauvre quand moi, je vais bosser et qu’elle elle le trouve super craquant. Finalement elle a pris un chien. Je n’ai rien contre les chiens sauf en appartement, et quand comme le sien il hurle à la mort parce qu’il déteste sortir (je n’avais jamais vu cela : un chien qui refuse d’aller se promener). Il hurle de joie en rentrant pour pisser dans l’ascenseur ou sur le balcon de sa maîtresse, ce qui parfume le mien quand il fait chaud. La nuit il jappe pour on ne sait quelle raison, et dès qu’elle part faire des courses à 8 heures le samedi matin au lieu de dormir ce jour là, il hurle à la mort ce qui est chez lui une odieuse habitude. Quand je la croise, hagarde au petit matin avec la laisse au bout du chien, je me dis « bien fait« . Diabolos ne réveille personne à 8 H du mat, c’est un chat et il pionce toute la journée en allant aux toilettes comme tout le monde… Elle saît ce qu’elle a loupé (une super compagnie qui fait chier moyen)

  • Au dessus une autre voisine, pas du tout charmante, le genre que si Dracula la croise il lui demande l’heure avant de fuir en s’excusant de l’avoir dérangée. Elle a perdu un chat dans des circonstances douteuses (tué raide en tombant du 2ème sur le gazon, qui la croit ?) et a pris un chien également qui piétine toute la nuit l’entrée et la cuisine carrelées. C’est divin à entendre et ça aide bien à lutter contre les insomnies, à condition de compter les chiens et non les moutons (encore que du sabot sur le carrelage cela doit être sympa aussi).

  • En dessous le sourd, vieux monsieur qui a dû être un jeune con avant d’en devenir un vieux, adorant la messe. Pendant des mois j’ai été réveillée et les filles aussi (donc fallait le faire), par des Kir y est elle y sonne, le dimanche matin, jusqu’au jour où après une sale nouba, je suis allée lui demander de baisser un peu le son s’il vous plaît, ça me dérange, j’ai mal aux cheveux, les tibias déplacés et le bassin redirigé sur la nuque. Il m’a répondu « mais madame c’est la messe« . M’en fous je suis une sorcière et le fait que cela soit la messe ne fait rien contre les décibels. D’ailleurs je suis musulmane alors arrêtez votre merde de messe (la GDB ça rend aimable)… Depuis il me dit bonjour du bout des lèvres (je suis diabolique pour sûr), doit mettre un casque, sauf le soir passé 23 heures où il regarde la TV dans sa chambre en dessous de la mienne. Ferait mieux de dormir et de se lever de bonne heure… L’hiver, quand je rentre, je vois son rideau s’écarter légèrement car il me surveille. A l’époque où Charles Hubert commençait à fréquenter la maison (tout le monde peut se tromper), je l’imaginais bien marmonnant « elle ramène des hommes« , mais je suis formelle : juste un à la fois… Quand je m’absentais, il m’informait l’air de rien, des forfaits des filles dont j’étais parfaitement au courant car nous nous disions tout : elles avaient reçues des amis voui je suis au courant. Il en était dépité pensant m’apprendre un scoop. Vieux con !

  • Maintenant cela se corse, car depuis que le vieux con d’en dessous est veuf il se trame quelque chose avec ma voisine de pallier (hi hi). Elle sonne chez moi avec code (genre ti titi-titi titi) un soir sur deux et se pétrifie en me voyant : elle s’est trompée d’étage, ayant oublié de descendre 16 marches rapport au rhum. Son chien pisse sur les balcons du vieux con aussi, et signale la présence de sa maîtresse où il ne faut pas en se montrant bien côté parking quand tout le monde rentre (oui dans l’escalier d’à côté il y a 2 actifs). Comme le toutou ne fait son pipi que sur des balcons et dans l’ascenseur, je suis parfumée de tous les côtés. Pendant ce temps là la vieille terroriste anti vampire du dessus hante les escaliers pour surprendre les coupables… (hi hi hi, n’a qu’à être dehors le soir cette vieille peau, elle verrait le chien où il ne doit pas être…).

  • Quant à moi, sadiquement, j’ouvre ma porte avec précaution, la referme de même, et clap clap clap dans l’escalier. Je fais une très brève pause devant chez le voisin (j’ai un caillou dans la chaussure), et HOP ! la porte s’ouvre. Le vieux con se fige à son tour : ce n’est pas elle… Ben non, elle est en train de sonner chez moi…

Que du bonheur les voisins. Je suis bien contente qu’un jour les filles aient déclenché une émeute avec les chaînes stéréo jouant conjointement : du Mozart dans le salon et du Mickaël Jacson dans leur chambre, toutes fenêtres ouvertes…

J’ai une idée tiens donc, je vais leur mettre du Dorothée à fond, le dimanche matin… Un jour prochain, quand je supporterai les boules quies… Comme ça je serais la voisine bien chiante également.

Et la prochaine fois je vous fais les voisins à la campagne… (que du bonheur aussi…)

L'homme est malade, épisode 3

L_homme_malade__pisode_3_53272230Charles Albert : (oui encore une réactualisation…)

Celui là est un cas à part. Il ne nie pas l’existence des maladies ou l’hypothèse qu’il puisse en être atteint. Enfin pas de toutes.

Il a été marqué par un décès quelconque et en a déduit qu’on ne pouvait mourir que d’une maladie particulière : du coeur, du foie, de l’intestin, des poumons, mais pas d’autre chose et c’est comme ça.

C’est le genre qui se préoccupe uniquement de son coeur, en oubliant qu’une toux persistante peut dissimuler quelque chose de grave : dans sa famille on ne meurt que de crises cardiaques variées certes, mais uniquement d’un coeur défaillant. Par contre si son oncle Albert est décédé d’une septicémie il aura peur des microbes et boira les antibiotiques à la bouteille en réclamant du surplus, mais ne pensera ni à son coeur ni à ses tripes. Il sera donc accro aux antibiotiques ravageurs d’infections, mais niera que se cyanoser après l’effort est anormal et n’ira jamais voir un cardiologue (sauf si les présentations ont lieu alors qu’il est sur un brancard).

C’est l’homme qui trie les maladies : celles qu’il a peur d’avoir et celles qu’il n’aura jamais, parce que. De toutes manières il n’en a jamais entendu parler (des autres maladies) et ne sait toujours pas à près de 50 ans, qu’il y a mille et une façon de mourir.

J’ai une amie qui a ainsi perdu son petit ami qui faisait du cardio training et autre, parce que son père était mort d’un infarctus grave à 45 ans et qu’à-lui-ça-n’arriverait-pas, il soignait son coeur. Et lui est mort tout bêtement d’une pneumonie qu’il voulait ignorer, parce que la seule chose qui pouvait clocher chez lui, c’était le coeur. Mais quand il est arrivé à l’hôpital c’était trop tard (lui aussi cultivait un streptochose, rapport à son mépris des microbes, et qui a résisté à tout).

Lui acheter l’encyclopédie médicale en 15 volumes ne sert à rien qu’à nous flanquer de l’urticaire parce qu’on a tout (nous). Il n’a pas de rate, pas de foie, pas de… C’est U-SANT, surtout quand il boit ses antibiotiques à la bouteilles pour un vague rhume. Il change de médecin tout le temps, car celui qui ne lui soigne pas ce qu’il veut n’est qu’un âne. Le top du top de l’âne étant le médecin qui s’inquiète d’un drôle de bruit niveau coeur, alors que justement il s’abrite de l’accident cardiaque depuis ses 20 ans. Alors là c’est la désertion immédiate, et la reprise du cardio training sans contrôle…

Faire comme si de rien n’était (pas le choix, 8 médecins s’y sont usés)… Mais lui faire faire un testament vite fait, on n’est jamais trop prudente…