Faites attention… Part 1

Faites_attention_56800983Il faut faire très attention à ce que l’on dit à un enfant : il va le répéter, parfois de travers… En règle générale il faut faire très attention à ce que l’on dit devant un enfant, car il comprend plus qu’on ne le croit.

Ca écoute et ça cause. Ca interprète, ça comprend. Je le répète ayant eu un exemplaire (Delphine), qui parlait peu mais comprenait tout bien pour le sortir au moment où l’on ne s’y attendait pas et devant qui il ne fallait pas

On se rend compte de la capacité d’écoute le jour où l’on dit « ah merde alors ! » et que dessous la table où le chérubin essayait d’avaler un rang de perles sort un « amedalow ». Regards échangés : ne plus dire de gros mots : ça va être dur (plus le temps passe et plus on est grossiers je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais je devais avoir 16 ans quand j’ai entendu Jean Poirotte dire « merde » pour la première fois).

On découvre alors nos travers de parlotte. Albert s’est rendu compte qu’il disait « putain » tout le temps quand Pulchérie s’est mise à charabiater des « utain de véviette (serviette) » « utain de avon (savon) » « utain de cuillère qui tombe ! ». Moi c’était « bon alors ! » « bon alors tu dis quoi mamie ? » « bon alors tu veux quoi papy ? » « utainbon alors a pas faim »… C’est charmant ! On réalise qu’il va nous falloir environ 10 ans pour échanger notre infirmité de langage contre une autre…

Vient le temps où le chérubin boit nos paroles (ça reste bref). J’expliquais donc à Pulchérie que tante Hortense était une très vieille dame (95 ans tout de même) avec laquelle il fallait être gentille, vu qu’elle était très vieille. Très vieille c’est quoi : « ben elle va bientôt mourir, elle aime bien parler avec les enfants parce qu’elle n’en a jamais eu son fiancé étant mort à la guerre dans les tranchés, il faut être gentille » (son père et toute sa diplomatie et sa délicatesse légendaires).

Tante Hortense était une vieille dame poudrée, propre, sentant bon et toujours bien habillée, pas de quoi faire fuir à part la moustache que je ne sentais plus, mais que Pulchérie sentait bien. « C’est parce qu’elle est vieille ma chérie » réponse « je ne veux pas être vieille avec de la moustaaaaaache et je ne veux pas lui faire un bisouuuuuu » « mais non ma chérie, tu ne seras jamais vieille avec une moustache, et il faut lui faire un bisou (rappel de son père « elle est très vieille et toi aussi tu aimeras qu’on te fasse des bisous quand tu seras très vieille!!!! »)

Heureusement la pauvre femme était très dure d’oreille, car un dimanche passé en famille, Pulchérie faisant le zouave avec son cousin dans les pommiers alors que Delphine têtait avec application (c’est fou ce qu’elle a pu manger avec application), arriva le moment où il fallut raccompagner tante Hortense chez elle. Moment fatal du bisou et de l’au-revoir à l’aïeule. Rassemblement des trésors.

Et Pulchérie de faire la leçon à son cousin le doigt en l’air :

  • « Il faut être gentil avec tante Hortense et lui faire un bisou, parce que son fiancé est mort à la guerre dans une tranche chiée, et en plus elle va bientôt être morte et c’est pour ça qu’elle a de la moustache et qu’elle pique… »

Oui, heureusement qu’elle était sourde, la pauvre.

Sinon quel calvaire !!!!!

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