Vert Irlande : je n'en avais pas rêvé, IL l'a fait…

cheveux-vertIL c’est un coiffeur. Je crois que depuis ma mémorable aventure que je m’en vas vous raconter, il a préféré transporter ses pénates ailleurs, probablement à l’autre bout du monde, jugeant plus prudent de mettre au moins un océan entre lui et moi…

C’est en participant chez Shalima, à un concours,  que je me suis souvenue de cette horrible mésaventure capillaire (qui m’a d’ailleurs permis d’être une des deux gagnantes de ce concours, juste retour des choses), que j’avais préféré enfouir au plus profond de ma mémoire.

Cette année là là là, les filles passaient Noël avec moi et donc pour le jour de l’an 1990/1991, j’étais libre comme l’air et occupait encore la grande maison conjugale. C’était l’endroit rêvé pour organiser un réveillon avec des amis, ce qui fut fait.

De plus, nous avions décidé de faire un réveillon costumé, sans thème, c’est toujours plus amusant.

J’avais décidé de me costumer en bohémienne. Un coupon du tissu plus oriental que nature plus tard, j’avais réussi, en squattant la machine à coudre de Mrs Bibelot et en disant beaucoup de gros mots,  à me faire un superbe (réellement) pantalon bouffant, et un boléro du meilleur effet (à porter tout de même avec un truc noir à manches longues, vu que ma maison même chauffée, restait assez froide à cette période de l’année).

(Ce déguisement est dans la malle « déguisements » de Mrs Bibelot, mais nonobstant les souvenirs, je peux le céder à prix prohibitif, avis aux amatrices…)

Tatie chérie avait pu avoir pour moi, de la Comédie Française, un flacon de maquillage pour me faire la peau très bronzée, de manière naturelle. Jean Poirotte m’avait suggéré non sans ironie de tester le brou de noix, mais après touche d’essai sur le dessus de mon pied, j’avais constaté qu’il fallait au moins 5 jours et 10 litres d’eau de javel pour s’en défaire, et j’avais accepté le flacon d’un produit miracle dont je me demande pourquoi il n’est pas commercialisé, car pour avoir l’air bronzé de manière très naturelle, c’est l’idéal.

Un problème pour la tzingara : mes cheveux.

Longs, mais blonds et raides.

Pour les boucles j’avais le truc des bigoudis mousse, pour la couleur par contre, j’étais dans la merde.

« Que Nenni ! » me déclara un coiffeur chez lequel j’étais entrée en toute inconscience. « Avec une teinture temporaire qui s’efface en 7 ou 8 shampoings, je vous fais plus brune que naturel ».

« Pas de problème ! » (quand vous entendez cela, un conseil, fuyez…)

Je suis ressortie de chez lui noir corbeau. Cela faisait curieux d’ailleurs, et finalement la nature normalement ne se trompe pas. Brune ce n’était pas mon truc.

Passé la case bigoudis, puis teinte de peau (3 passages de la lotion teintée), avec khôl à l’égyptienne et tout le tintouin, j’étais une bohémienne très crédible.

D’ailleurs des amis d’amis m’ayant rencontrée ce soir là, ne m’ont pas reconnue la fois d’après…

Soirée très réussie, nous nous sommes bien amusés et je suis rentrée dormir chez mes parents (chez qui je devais déjeuner le 1er au midi) la tête dans le sac, vers 7 heures du matin. C’est dire que nous nous étions bien amusés.

Ma maison était en bordel, mais justement nous avions deux ou trois jours devant nous pour effacer les traces de nos turpitudes…

Le 1er janvier à l’heure du déjeuner je n’étais pas vraiment au top, et tout le monde commentait ma couleur malgré ma migraine (due probablement à la teinture), et j’ai remis au 3 janvier 1991 de retrouver ma couleur de cheveux normale.

Cela arrangeait bien deux copines à moi qui devaient m’aider à la remise en état et qui souffraient d’une crise de foie (moi j’appelle ça la gueule de bois, mais la crise de foie, c’est plus classe). Le ménage a été fait le 2, et le 3 donc, j’ai commencé à effacer la teinture temporaire.

Cela coulait noir, shampoing, coule noir encore, shampoing… 9ème rinçage, plus de couleur.

Ouf, le temporaire était parti…

Et là, je me suis regardée dans la glace pour me démêler les cheveux et j’ai constaté avec stupéfaction que j’avais les cheveux vert.

Pas verdâtres. Vert Irlande. Le temporaire parti, il en restait un petit quelque chose, sans doute incrusté dans les écailles des cheveux (les salopes !), et le noir bleuté sur du blond, ça fait vert.

Quand je suis redescendue de la salle de bain, mes parents ont compris immédiatement qu’aucun commentaire n’était négociable, et mon père s’est même proposé pour aller m’acheter mes clopes, car il était hors de question que je sorte avec ma tronche de trèfle.

Le lendemain, après un autre shampoing et toujours aussi verte, je me suis résignée à me couvrir les cheveux d’un foulard façon turban, et je me suis rendue la bave aux lèvres chez l’homme de l’art.

« Ah », a-t-il dit quand j’ai retiré mon turban. J’attendais le « pas de problème » qui aurait dû suivre, mais je me suis assise dessus.

« Faut tout couper raser » qu’il a dit… après m’avoir précisé « vous n’êtes pas dans la merde ».

Une lueur dans mon regard lui a fait comprendre qu’il n’était pas dans la merde non plus, et au hasard quand je lui ai demandé en hurlant s’il me prenait pour une conne, il a pioché dans sa caisse et la boite à pourboires, de quoi me rembourser le double de ce que j’avais claqué chez lui le 31 décembre…

Je suis repartie en claquant la porte, hélas sans la casser, suivie par deux clientes affolées qui finalement avait décidé d’aller se faire teindre ailleurs, ayant fort bien compris ce qu’il m’était arrivé.

Et je n’étais pas dans la merde…

J’ai finalement appelé Tatie chérie, en larmes, toujours aussi verte, mes parents bien au fait qu’un commentaire n’était toujours pas négociable.

« Ce n’est pas compliqué (ouf). Tu vas t’acheter un shampoing ultra décolorant, destiné normalement à décaper entièrement la couleur avant de faire une autre couleur (je notais frénétiquement). Il faut les faire poser 35 minutes, mais là, tu as un truc superficiel, et tu vas donc te laver les cheveux avec, attendre une minute, rincer, et normalement le reste de ton temporaire sera parti ».

Juste à aller à Monop en tronche de trèfle,  trouver le shampoing miracle. Juste à laisser poser une minute en priant Sainte Rita. Et retrouver ma couleur, un tout petit peu plus claire mais bon, c’est passé inaperçu quand j’ai retrouvé les filles qui pourtant, avaient l’oeil…

Un pavé dans la vitrine du coiffeur ? Une affichette « attention cet homme est dangereux pour vos cheveux » à coller avec un plaisir sadique, vers 2 heures du matin, c’était largement suffisant.

A faire la veille du jour de fermeture, c’est mieux…

Avec une colle bien forte et du papier bien épais c’est encore mieux !

J’espère que ce salopard ascendant incompétent doublé d’un crétin, cultive du trèfle en Australie, là où le climat est le plus sec…

(Et bien évidemment, quand je suis redescendue de la salle de bain avec une couleur normale, Jean Poirotte n’a pu s’empêcher ENFIN de me faire remarquer que « dommage, le vert ce n’était pas trop mal et si original »…)

La vie n’est qu’un long calvert !

LA GENESE…

la-geneseComme il y aura bientôt 3 ans, j’ai proposé à la petite fée, la fille de ma soeur, de lui donner des petits cours de soutien dans ses matières faibles.

En gros, l’histoire, la géographie, et le français.

Il y a 3 ans, elle avait moyennement apprécié ces cours de soutien PENDANT SES GRANDE VACANCES, en juillet, tous les après midi, sauf le WE.

J’avais refait avec elle l’astucieux programme bien chargé allant de la préhistoire à la fin de l’empire romain, non sans récriminations de sa part (non mais quelle idée aussi de mettre un programme aussi lourd pour des gosses de primaire ?).

La géographie c’était bien aussi. La leçon concernant les capitales d’Europe m’avait particulièrement réjouie, s’intitulant « comment aller à Prague en Vélo ». J’étais outrée, d’autant que la capitale du Danemark était placée sur l’horrible schéma fait par la maîtresse, en Belgique…  Sur le globe terrestre, la maîtresse avait confondu le pôle nord et le pôle sur, difficile de revenir dessus…

Quant à l’histoire, pas de livres, juste des photocopies moches, à colorier, et bourrées de conneries parfois, genre « un propulseur servait à tuer des rennes avec un arc et des flèches »… (rédigé par la maîtresse également, une flèche celle là…). Je m’étais dit à l’époque que j’étais bien heureuse d’être sortie du processus scolaire, car si mes filles m’avaient ramené des conneries pareilles, je pense que j’aurais été très mal avec la maîtresse (d’ailleurs, il y en a une qui… Ce sera pour une autre fois…)

J’avais essayé de lui faire faire des révisions ludiques, à l’aide de mes vieux « tout l’univers » ou autres encyclopédies et cela s’était plutôt bien passé, sauf qu’il lui a fallu du temps pour comprendre que ce n’était pas Vercingétorix qui avait fondé Rome (de toutes manières on sentait la fatigue de la maîtresse dès le début de l’année…)

Ca recommence, elle est de nouveau en plein dedans, vient de terminer la Grèce antique, et se sent mal à l’idée de se refaire l’empire Romain, Jules César, les gallo romains, etc…

Sauf que là elle a pleinement accepté l’idée que je lui donne un coup de main, nous lui avons donné le temps de la réflexion (je ne veux pas être la tatie emmerdante qui fait chier le mercredi après midi), donc elle est pleine de bonne volonté. Elle s’est souvenue que l’année suivant mon aide, elle en avait ressenti le bénéfice et m’avait d’ailleurs, remerciée à la fin du premier trimestre.

Premier jour : mercredi 9 mars.

On fait un petit tour de ce qui ne va pas, et là elle se sent mal, pour son prochain cours de français. Elle doit lire un texte, répondre à des questions et me précise qu’elle n’a rien compris.

Elle me présente le livre de français, et stupéfaite, je découvre la première partie « des textes sacrés » :  « LA GENESE ».

La vraie, c’est vraiment extrait de la Bible, ce n’est même pas édulcoré ou expurgé…

« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux« .

Je vous épargne la suite, cela va jusqu’à la création de l’homme et de la femme (mais sans le coup de la côtelette d’Adam).

Elle me précise dès ce premier paragraphe qu’elle n’y comprend RIEN. Comment la terre, créée par Dieu, peut-elle être vide et vague ? comment pouvait-il y avoir un abîme ? et comment un vent de Dieu peut-îl tournoyer sur les eaux puisque la terre est vide (et vague…) ?. Je sens que cela va bien se passer quand elle va me demander QUI les fils d’Adam et Eve ont épousé. Ma grand mère avait éludé cette question avec moi, d’ailleurs…

Je lui explique certaines expressions, qu’il s’agit de très très vieux textes dont la traduction n’est pas forcément bonne et qu’il est question de très vieilles croyances (comme le coup de la séparation des eaux qui n’est pas mal non plus dans le genre).

Comme elle est intelligente, elle arrive à répondre aux questions posées (que je vous épargne, cela donne des envies de meurtre) et je lui fais rajouter une note : la création du monde est pleine de contradictions, donc difficile à comprendre.

Mais je n’en ai pas fini.

Parce qu’après on va se farcir :

  • L’expulsion d’Adam et Eve du jardin d’Eden en deux parties
  • Le déluge
  • La tour de Babel
  • Moïse franchissant la mer rouge
  • Moïse recevant les dix commandements.
  • Le tout en français de chez la Bible dans le texte !!!

Comme nous sommes dans les textes sacrés, je regarde plus avant. Il y a une leçon sur une journée de Bouddha et puis plus rien.

Parallèlement elle me montre son cahier d’instruction civique parlant du concept de laïcité et j’en passe et des meilleures sur les signes religieux distinctifs, le droit à l’enfant de penser par lui-même, etc…

Elle voit bien que je suis choquée un peu, et je lui explique que si ses parents, comme Albert et moi jadis pour les filles, avons fait le choix d’une scolarité Laïque, Républicaine, Publique, ce n’est pas pour rien. En tous cas notre choix clair est que l’on ne farcisse pas la tête de nos gosses avec l’origine d’une religion que nous ne pratiquons pas…

Survoler les grands courants de pensées, c’est pour la philo, pour plus tard… Pas en sixième !!!

Mais j’ai une autre question peut-être plus importante : dans quel esprit égaré, vide et vague, a pu germer l’idée d’apprendre un français correct, à l’aide de textes très anciens, traduits de langues mortes, et jamais remaniés depuis ? Cela aurait été une traduction de la guerre des Gaules, cela m’aurait tout de même énervée…

C’est quoi cette connerie ?

Nous manquons d’auteurs ? ayant su écrire dans un français parfait, pour donner du vocabulaire à nos enfants, leur donner une idée de ce qu’est un bon rédactionnel ?

D’autant que paradoxalement, cette enfant a déjà survolé l’évolution des espèces (en CM1, il était grand temps, après cela aurait été trop tard) et là on lui fait lire un texte en totale contradiction avec ce qu’elle a péniblement appris et qu’elle va devoir refaire…

MOI j’ai une idée que je trouve excellente (limite, je m’admire…).

La prof de français s’arrange pour se trouver un pasteur, un prêtre, un rabbin, les 3 bien agressifs, pour bien commenter le texte. Tout le monde sait que ces gens là ont été fichus de se massacrer les uns les autres pour une virgule de leur dogme, pendant des siècles

En leur ayant flanqué un excitant dans leur café pour qu’ils se flanquent des bourres pifs pendant toute la leçon. Cela occupera les enfants.

Et puis comme cela, le prof d’histoire pourra enchaîner directement l’heure d’après sur LES GUERRES DE RELIGION ! (et les pompiers l’heure encore d’après pour une leçon de secourisme…)

La vie n’est qu’un long calvaire…

(PS : je voudrais bien savoir QUI décide des programmes de nos chers enfants, parce qu’on pourrait leur donner le choix entre apprendre par coeur tous les manuels ou se faire pendre à raison de un sur deux, cela ferait réfléchir les autres…)

L'homme est malade, épisode 3 (réédition)

L_homme_malade__pisode_3_53272230Charles Albert :

Celui là est un cas à part. Il ne nie pas l’existence des maladies ou l’hypothèse qu’il puisse en être atteint. Simplement il les sélectionne.

Celui d’avant était certain que les microbes ne le choisiraient pas, là, c’est le contraire.

Il a été marqué par un décès quelconque et en a déduit qu’on ne pouvait mourir que d’un truc particulier : du coeur, du foie, de l’intestin, des poumons, mais pas d’autres chose et c’est comme ça !

Monsieur toujours en retard était comme ça. Le genre qui se préoccupe uniquement de son coeur, en oubliant qu’une toux persistante peut dissimuler quelque chose de grave : dans sa famille on ne meurt que de crises cardiaques variées certes, mais uniquement d’un coeur défaillant.

Par contre si son oncle Albert est décédé d’une septicémie il aura peur des microbes et boira les antibiotiques à la bouteille en réclamant du surplus, mais ne pensera ni à son coeur ni à ses tripes. Il sera donc accro aux antibiotiques ravageurs d’infections, mais niera que se cyanoser après l’effort est anormal et n’ira jamais voir un cardiologue (sauf si les présentations ont lieu alors qu’il est sur un brancard).

L’obsédé de l’insuffisance rénale contemple plusieurs fois par jour ses urines (il ne pisse que dans un verre), à la lumière, à la grande surprise de ses collègues de bureau, mais ne s’occupera jamais du reste…

C’est donc l’homme qui trie les maladies : celles qu’il a peur d’avoir et contre  lesquelles il tente de lutter, et celles qu’il n’aura jamais, parce que. De toutes manières il n’en a jamais entendu parler (des autres maladies) et ne sait toujours pas à près de 50 ans, qu’il y a mille et une façon de mourir.

J’ai une amie qui a ainsi perdu son petit ami qui faisait du cardio training et autre, parce que son père était mort d’un infarctus grave à 45 ans et qu’à-lui-ça-n’arriverait-pas, il soignait son coeur. Et lui est mort tout bêtement d’une pneumonie aggravée qu’il voulait ignorer, parce que la seule chose qui pouvait clocher chez lui, c’était le coeur. Mais quand il est arrivé à l’hôpital c’était trop tard (lui aussi cultivait un streptochose, rapport à son mépris des microbes, et qui a résisté à tout).

Lui acheter l’encyclopédie médicale en 15 volumes ne sert à rien qu’à nous flanquer de l’urticaire parce qu’on a tout (nous). Il n’a pas de rate, pas de foie, pas de… C’est U-SANT, surtout quand il boit ses antibiotiques à la bouteilles pour un vague rhume. Il change de médecin tout le temps, car celui qui ne lui soigne pas ce qu’il veut n’est qu’un âne. Le top du top de l’âne étant le médecin qui s’inquiète d’un drôle de bruit niveau coeur, alors que justement il s’abrite de l’accident cardiaque depuis ses 20 ans. Alors là c’est la désertion immédiate, et la reprise du cardio training sans contrôle…

Faire comme si de rien n’était (pas le choix, 8 médecins s’y sont usés)… Mais lui faire faire un testament vite fait, on n’est jamais trop prudente…

Réédition du 2 octobre 2006

L'homme est malade, épisode 2 (réédition)

L_homme_malade__pisode_2_53271854Charles Edouard n’est JAMAIS malade, qu’on se le dise, même quand il rentre avec visiblement environ 40° de fièvre minimum, en toussant comme un phtisique au dernier degré, les yeux rouges et le teint blême, en déclarant d’une voix graillonneuse qu’il regarde un match ce soir (le scoop…).

Quand il nous a expectoré ses bactéries dans la tronche pendant 10 jours, il s’étonne qu’on se couche.

Lui ne se couche jamais, sauf pour dormir. « S’écouter » est incompatible pour lui avec l’idée qu’il se fait d’un homme, un vrai (parce que pour lui il y en a de faux), ce qu’il est. D’ailleurs il n’est pas malade du tout, il se sent juste un peu faible Panoramix…

Le seul souvenir qu’il garde de l’armée, c’est qu’ils lui ont fait des vaccins ces rats. Sinon il ne se rappelle plus s’il était dans l’infanterie, le génie (ah ah, je m’esclaffe d’imaginer un génie militaire !), l’artillerie ou la garde républicaine…

Une bronchite le fait évidemment tousser deux mois. Ce n’est rien donc il ne prend rien. Le fait que ce rien ait contaminé toute sa petite famille et tué Tante Hortense le laisse de marbre (d’ailleurs il a hérité au passage).  Sa jambe curieusement gonflée depuis sa chute de vélo ? Ce n’est rien non plus, ça va passer tout seul.

Il a un doigt définitivement tordu (démis et non remis, ce n’était rien) et lui aussi cultive un truc en « ocque » depuis des années. C’est chez nous, vu qu’il nous le refile régulièrement, que la bête est devenue résistante.

Il a vaguement entendu parler du SIDA mais bon, heu, non lui ne l’aura pas vu qu’il mène une vie saine. Donc inutile de prendre des précautions (une capote en plus ça fait médical). De toutes manières les microbes et virus fuient d’instinct un homme, un vrai, un dur, qui n’est jamais malade et possède des défenses immunitaires de fer. Tout le monde sait que la maladie est très sélective…

Lorsque tout de même Charles Hubert voulait bien reconnaître qu’il avait peut-être quelque chose (vu que je lui faisais squatter le canapé pour dormir), il s’arrêtait en sortant du boulot à la pharmacie, acheter le remède miracle : de l’aspirine vitamine C : c’est bon pour tout.

Et que je te croque 3 comprimés direct dans le train pour être guéri en arrivant, sans vérifier que c’est du 1000 et que c’est à faire fondre dans un verre d’eau car effervescent. Il a avalé vite fait mais cela a continué à effervescer dans son estomac et il m’a vidé un litre de bière en rentrant (la bière c’est bon pour tout aussi).

Il m’a gonflée toute la soirée parce qu’il avait un drôle de goût dans la bouche, et toute la nuit parce qu’il ne pouvait pas dormir (rapport à la triple dose de vitamine C à 19 H 30). Preuve pour lui, non pas qu’il aurait dû lire la notice, mais que les médicaments c’est du poison et que ça ne sert à rien. Sur une foulure de cheville il a pris évidemment de l’aspirine (vitaminée), et s’est trempé le pied dans de l’eau brulante pendant 2 heures : moralité sa cheville et son mollet pouvaient faire concurrence à une vache normande. Il a boité pendant 6 mois, mais non, il n’avait pas une drôle de démarche, c’est ma vue à moi qui commençait à baisser…

Pour un début de tourista en voyage, il me piquait mon anti infection urinaire, et se plaignait encore que les médicaments c’était de la merde. La tourista, c’était le seul truc finalement qu’il acceptait dare dare de (mal) soigner… Quand la sécu lui a envoyé le papier lui demandant qui était son médecin « référent » (dire désormais « bonjour mon référent »), il a certainement ouvert un dictionnaire pour savoir ce que « médecin » voulait dire avant de jeter le papier.

Bon je ne l’ai supporté que peu de temps, mais c’était toujours bien assez trop… La vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand on manque de discernement…

Réédition du 29 septembre 2006

L'homme est malade, épisode 1 (réédition)

hmL’homme est malade de différentes manières, et je m’en vais donc vous les expliquer après en avoir pratiqué plusieurs (et même pas que je serais canonisée…).

Albert est malade (cas n° 1)

Albert a deux états : en bonne santé ou à l’article de la mort qui ne tardera guère.

Au moindre rhume il agonise immédiatement. S’il était croyant on ferait venir un prêtre en même temps que le médecin, car il relève de l’extrême onction au moindre virus ou microbe qui passe. Mais il refuse l’intervention du prêtre et geint « laisse-moi tranquille éteints la lumière » d’un ton lugubre avant de plonger sous la couette.

Le gémissement lugubre (venant de sous la couette toujours) est son seul mode d’expression pendant tout le temps de la maladie et qui nous rassure quand on ouvre la porte de la chambre : il est toujours vivant. Par contre il faut faire taire les enfants (mission impossible), car le bruit le dérange dans sa méditation pré-mortem

Albert a une profonde aversion pour tout ce qui est médicament. Malgré son gabarit il prend de l’aspirine par quart de comprimé et renifle le verre dans lequel vous l’avez fait fondre avec suspiscion, ayant appris au cours de ses études à faire la différence d’un coup de narine entre la mort au rat, le cyanure, et le chlorure de potassium. Seules des gouttes inodores et sans saveur pourraient le berner, mais cela n’existe pas et c’est bien dommage, cela nous permettrait de le soigner en lui faisant son petit café.

Il se soigne avec un sirop (à la menthe et alcoolisé qui ressemble à un pousse café pour lequel je ne ferai pas de pub, détestant la menthe) et pas un autre, qu’il boit à la bouteille : cela lui donne l’impression de se soigner mieux et le rhume va lui très bien par contre, car la bouteille de sirop est un vrai bouillon de culture. Le grog lui plaît bien (sans eau, mais il veut bien une rondelle de citron pour désinfecter), le vin chaud aussi (avec de la canelle qui désinfecte aussi d’après lui). Une bonne suée c’est la preuve qu’il va bien.

S’il a été dans l’obligation absolue de prendre des antibiotiques (rhumatisme articulaire aigü faisant suite à une angine rouge soignée à coup de quart d’aspirine, ou abccès dans la gorge), il écoute avec attention le médecin lui expliquer pourquoi il faut continuer le traitement 10 jours, sans oublier une prise, et arrête ses cachets dès qu’il se sent mieux (le médecin étant comme nous, un âne).

Généralement il finit par avoir un streptoccoque ou un staphyloccoque (doré de préférence c’est plus chic), voire même les deux, et qui résistent à tout vu la manière dont il utilise les antibiotiques.

Mais comme il ne les voit pas, il n’y croit pas. Quand il les sent par contre, il agonise immédiatement.

Albert fuit comme la peste les prises de sang et autre joyeusetés. C’est le genre à se demander s’il va bien se marier vu qu’il y a une prise de sang à faire, alors que les bans sont publiés et le traiteur payé. S’il met les pieds dans un hôpital ou une clinique c’est pour y visiter un nouveau né et la maman. Et encore, l’odeur de l’hôpital le met au bord du malaise.

S’il consent un jour à se faire faire une prise de sang (une fois qu’il est tombé en catalepsie à la vue de la blouse blanche la laborantine peut exercer tout son art), il n’ira jamais chercher les résultats de peur que. La simple vision des résultats d’ailleurs, car on les lui donne, le rend malade car il n’y connaît absolument rien (et ne veut surtout pas savoir). Alors que tout est normal, il monte se coucher et se met à geindre parce qu’il a 5 millions de globules rouges et que c’est certainement trop.

D’abord demain il doit aller chez le dentiste. On n’ose l’imaginer s’avachissant dans le fauteuil et refusant d’ouvrir la bouche (ou la refermant comme Pulchérie, sur la main du dentise mordu grave). Il n’ira pas finalement, il sera mort avant.

C’est l’homme à qui il ne faut surtout pas confier un enfant malade : il ne le soignera JAMAIS.

Réédition du 27 septembre 2006

C'est si peu dire que je t'aiiii-meuuuu (Aragon)

coeurEn fait, ceci va être un post me permettant de laisser libre cours à ma très légère tendance à rouspéter de temps à autres.

Sinon je suis plutôt pacifiste tendance tentée de devenir poseuse de bombes si que j’aurais la recette… (pour faire des bombes). Et que si d’ailleurs, je pouvais éviter de faire des morts, et juste faire sauter le grand ordinateur des impôts…

Donc là, je rouspète une fois de plus avant de le faire au moment du passage à l’heure d’été qui m’horripile de plus en plus, année après année. Ce sera pour le mois prochain, et je vais essayer de ne pas me tromper de date…

Là, c’est la Saint Valentin qui me gave. Grave en plus. Et ce n’est pas parce que je n’ai pas de Valentin, cela m’énervait déjà quand j’étais en couple, et cela continuera à m’énerver si je le suis de nouveau (en couple).

Déjà :

  • On nous saoule avec la rentrée de septembre. On en prend pour des semaines, avant, pendant, et après. Quand j’étais jeune, on en parlait très vaguement 5 minutes aux infos et point barre. Maintenant c’est l’évènement de l’année, le reste du monde étant prié de ne pas faire de révolution ou de subir un tremblement de terre, ou autres…
  • Après la rentrée de septembre, on hésite à nous lâcher des pères Noël dans les rues.
  • Et puis on nous emmerde avec Halloween en perte de vitesse (la faute à qui ?)
  • L’armistice du 11 novembre est en perte de vitesse : ils sont tous morts. Ca, c’est un scandale (je me répète en plus de rouspéter tout le temps !)
  • Voici les fêêêêêtes !
  • Et tout à coup ce sont les bons voeux et les bonnes résolutions (t’en foutrais moi, des bonnes résolutions… Je n’en ai pas pris cette année, et je m’y tiens)
  • Et voici pour vous tous, la saint Valentin. (A la saint Valentin, prends lui la main, à la Sainte Euphrosine… on plaint les fleuristes)

Des jours et des jours de matraquage à longueur de temps. Faut faire des coeurs, acheter des coeurs, donner son coeur, bref… Si vous ne le savez pas, un gâteau en forme de coeur, n’en sera que meilleur… (Et la poésie a perdu beaucoup, le jour où j’ai décidé de ne pas m’y consacrer…)

Une année avec Charles Hubert, nous avions totalement zappé la Saint Valentin (faut le faire tout de même, mais cela restait plus discret, le matraquage était moins évident). Descendant de notre palmier ce jour là, nous avons décidé d’aller manger au restaurant.

Pour rentrer chez nous dégoutés en nous arrêtant au Mac Do, parce que partout, c’était menu saint Valentin obligatoire et bien cher

Jadis, c’était la fête des amoureux, et il a fallu vraiment du temps pour que mon père aille acheter un bouquet à Mrs Bibelot ce jour là, en prétextant aller s’acheter des clous (elle y croit toujours). Ce n’est pas que mes parents ne soient pas amoureux, mais ce n’était pas une fête de couple « officiel », c’était l’époque des petits amoureux que Peynet illustrait si bien…

Ce n’était en tous cas, pas une fête commerciale. Les marchands auront notre peau, Barjavel l’a écrit dans « la nuit des temps ».

Maintenant même si vous vous perchez en haut d’un palmier, vous prenez le risque de vous prendre un ballon (en forme de coeur), sur la tronche…

Aimez-vous les uns les autres, surtout ce jour là.

Y a-t-il y pic des naissances 9 mois après la Saint Valentin ?

Même pô.

Cette année, un boulanger de ma commune recycle. Il fait toujours des galettes des rois mais en forme de coeur. C’est beau l’imagination…

Moi la Saint Valentin, ça me gonfle. Et je ne suis pas la seule, même des jeunes se révoltent, y compris mes filles. Comme si l’amour n’existait vraiment qu’un jour par an… Alors ici, comme je suis chez moi, je le dis clairement : les médias, lâchez nous les baskets avec vos rabâchages perpétuellement non renouvelés…

C’est simple, un jour je vais faire une liste de ce à quoi nous avons droit TOUS LES ANS, aux mêmes dates !

Sinon, pour les inconditionnels, une idée de menu !

  • Entrée : coeurs de palmier
  • Plat de résistance : une tranche de coeur de boeuf  à l’ail et au persil (une éternité que je n’en n’ai pas mangé tiens…)
  • Fromage découpé avec un emporte pièce en forme de coeur (bien rincer l’emporte pièce après découpage du munster, avant de faire des sablés)
  • Gâteau au chocolat en forme de coeur
  • Ne pas oublier d’envoyer « coeur » par SMS au 88000 (c’est ce qu’ils disent à la TV)

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : pour ceux qui vivent sur un palmier, ou un autre arbre d’ailleurs, je ne fais pas dans le racisme arboricole, c’est lundi, le 14 février.

Ne me remerciez pas, je me prends pour TF1 aujourd’hui…

Entretien avec le médecin conseil… (part 3)

57520720J’ai donc mon protocole dans mon sac à main et j’hésite à le poster. J’avais raison, 8 jours après la rédaction du protocole par psy chérie, je reçois une convocation du médecin conseil de la SS (La sécu !!!) avec pour motif : avoir sodomisé un homme sandwich avec un tube de dentifrice exonération du ticket modérateur.

Je vais enfin rencontrer le concombre masqué de la SS (La sécu !!!).

Ce mec est complètement fou, malgré ce qui est précisé dans le protocole, comme « troubles graves du sommeil », il me convoque à 10 H.

Les 3/4 du temps, à 10 H le matin, je dors (mal), depuis seulement 4 H, avec des réveils toutes les heures et demi, de 6 H à 13 H. Si l’on retire les périodes de réveil, je dors à peine 6 H.

Le temps où je m’endormais comme un bébé à 22 H pour me réveiller 9 H plus tard dans la position de l’endormissement, est très loin. Ou alors il s’agissait d’une autre personne, je vis une seconde vie.

Donc à 10 H dans le cabinet du médecin conseil, je vais ressembler à une méduse échouée dans un micro ondes qui a des fuites d’ondes. Maman me suggère de venir dormir chez eux (les parents) pour :

  1. Me réveiller en temps et en heure
  2. M’emmener éventuellement sur un brancard

Je récuse cette aimable proposition, et je lui demande juste de me téléphoner à 9 H pour être certaine que je me lève. Hagarde certes, mais debout les braves !

Nuits de Chine, nuits câlines…

Je me réveille au son du téléphone après avoir fait mes cauchemars habituels et m’être réveillée toutes les heures et demies, avec la trouille en plus, de louper cet important rendez-vous.

Je suis crevée, et je ressemble à une endive. Vu la manière dont j’ai vu mon radio réveil de manière régulière, j’ai dormi 5 heures maxi. Il m’en faut 8… Sans parler de ce que je dois rattraper. A mon avis il me faudra dormir 6 mois pour remettre mon compteur à zéro, en admettant que je retrouve mon parfait sommeil d’antan (enfin d’après le somnambulisme et avant son retour…)

Arrivée dans la salle d’attente du médecin conseil, après avoir présenté mes papiers (c’est nouveau, ils exigent une pièce d’identité, mais bon, je n’ai rien à redire là dessus, il paraît que certains fraudent, je ne vois pas moi, quel intérêt j’aurais à envoyer quelqu’un à ma place…), j’ai l’impression que je vais m’endormir dans la salle d’attente.

  • D’ailleurs je m’endors.
  • Un homme à la belle voix, me secoue.
  • Evidemment il touche la mauvaise épaule, celle qui fait mal.
  • Il me suit vers son cabinet et pas l’inverse.
  • En effet je marche de travers, je veux mon lit, mon chat, mes filles revenues à la maison avec ma jeunesse enfuie, mon tank Shermann pour trimballer la troisième, et travailler à nouveau à l’abri tutélaire d’un patron sympathique dilapidant les deniers de la société en me versant un gras salaire.
  • J’ai du mal à garder les yeux ouverts. C’est normal, je rêve tout debout (voir ci-dessus…)
  • L’homme à la belle voix récapitule l’historique de mon passage à la SS (La sécu !!!)
  • Maintenant c’est informatisé, alors il recopie l’épisode hilarant de mon épaule merdique, de juillet 1996 à mars 1998
  • J’ai toujours du mal à garder les yeux ouverts
  • Il me demande de « préciser » ma dépression
  • Question à ne jamais poser à un dépressif : « que se passe-t-il ? ». Ca ouvre les vannes. On ne sait pas où elles sont placées, mais elles existent…
  • Les vannes sont ouvertes.
  • Je ne pleure pas, je fais tsunami.
  • Le médecin conseil n’a pas de kleenex sur son bureau
  • Psy chérie en a ELLE ! (5 paquets d’avance, au moins…)
  • Je le lui signale gentiment parce que là, le serial killer qui sommeille en moi, est en catalepsie avancée, façon vampire déjà mort mais toujours vivant.
  • Je cherche mes kleenex dans mon sac, éjectant au passage mon portefeuille qu’il rattrape de justesse sans se le prendre dans l’oeil (j’admire) et qu’il me redonne.
  • Maintenant je ne peux plus respirer, c’est malin !
  • Cet innocent continue et me demande si je pense à la mort (en fait il veut savoir si j’ai des idées suicidaires, mais il le précisera trop tard)
  • Je lui précise que oui, je lui décris la pierre tombale idéale, la pyramide qu’il faudra faire construire dans le petit bois de maman.
  • Le mot pyramide semble le consterner.
  • L’idée que je veuille me faire couler dans de la résine pour rester intacte aussi…
  • Ai-je songé à faire conserver mon corps autrement, vu les techniques existantes ?
  • Evidemment ! L’idée de me faire bouffer par des asticots me répugne.
  • Dois-je lui préciser ce que je pense des asticots et de la putréfaction ?
  • Non ce n’est pas la peine, il en pense la même chose que moi.
  • Je vois le mot « incinération » apparaître au dessus de sa tête.
  • Je lui précise que l’incinération, je suis contre. Il ne manquerait plus que je ne sois pas morte et qu’on me brûle vive.
  • Je ne veux pas mourir vivante.
  • Je veux être conservée.
  • Mais pas dans du formol.
  • Il semble dubitatif, je sens qu’il hésite tout à coup. Entre toutes les options son coeur balance.
  • Ce soir, il va revoir sa convention obsèques.
  • Mes filles ont-elles réellement l’intention d’aller s’installer au Texas et en Australie ?
  • Respirez madame ! Il vous reste des kleenex ?
  • Ma secrétaire en a, ne bougez pas.
  • Il insiste. Il reste médecin avant tout, je me sens émuuuuuuueeeee ! Car j’imaginais le concombre masqué comme un méchant croquemitaine… (en fait c’est l’autre qui l’est, paraît-il…)
  • Après la mort, le racontez moi ce que vos salauds de patron vous ont fait (là nous avons été d’accord : il les épinglerait bien s’il en avait le pouvoir, éventuellement je peux lui refiler leurs scalps si cela devient légal…)
  • Ai-je envisager de me suicider en me scalpant ?
  • Ca ne va pas la tête, je tiens à mes trois poils sur le crâne.
  • Ca s’appelle des cheveux, et il en voit plus de trois…
  • Racontez moi vos déambulations nocturnes etc etc…
  • Après les cotes pétées et le ventre ouvert, il m’a répondu que cela lui allait bien et qu’il n’allait SURTOUT pas me refuser une prise en charge à 100 %
  • Surtout pas !
  • Si je suis toujours en arrêt maladie dans un an, il me reverra éventuellement.
  • Parce que peut-être il faudra envisager une invalidité (évidemment ce n’est pas la même caisse).
  • Au mot « invalide », je me transforme en résidus de méduse explosée par un micro ondes à fuites.
  • Il s’en veut, je le sens bien. Mais je m’en fous. Comme je déprime, je ne vois pas pourquoi les autres n’en feraient pas autant.
  • Je ne suis paaaaas invaliiiiiiiide !
  • Non, il a dit ça comme ça, mais il ne le pensait pas !
  • En fait l’arrêt de travail peut se prolonger 3 ans
  • Après on verra
  • Oui après… Quand il aura pris sa retraite et que son remplaçant me recevra.

Il avait les yeux humides et les mains qui tremblaient en me raccompagnant vers la sortie, après avoir validé les deux protocoles (parce que dès le début je lui avais refilé celui d’Acromion, avant les questions qui fâchent) à grands coups de tampons et signatures qu’il a dû doubler pour plus de sécurité, et d’une voix changée, il a appelé le candidat suivant, qui d’ailleurs était une candidate. Avec béquilles, plâtre, et yeux rouges (le pauvre !)

Arrivée en sanglotant à ma voiture, je me suis trouvé le nez rouge et je me suis demandé ce qui avait pu me mettre dans un état pareil.

Cet homme était charmant. Et en plus, il avait une belle voix, rassurante et tout et tout…

Un peu la voix de Jean Ferrat.

Apaisante…

Et puis il était plutôt pas mal dans sa cinquantaine ayant ricané quand je lui avais précisé « pour du boulot, 52 ans c’est VIEUX ! ON nous traite comme des VIEUX ! » en me précisant pour me faire sortir de mes kleenex « merci bien, j’ai 2 ans de plus que vous ! »

Par contre pour un plan drague, c’était loupé de ma part. A mon avis s’il me croise un jour par hasard, il se glissera dans la bouche d’égout la plus proche, avec souplesse, élégance, et diabolique habileté…

J’espère qu’il aura survécu et n’aura pas mis fin à ses jours le soir même…

La vie n’est qu’un long calvaire… Hein Docteur ???

Entretien avec le médecin conseil… (part 2)

57260585Munie d’une copie du protocole rempli par psy chérie qu’elle doit poster elle-même, je prends rendez vous avec Acromion pour un contrôle de routine (tension, etc… tout étant contenu dans le ETC… !).

Dans le ETC, il y a en effet le fait qu’il doit immédiatement et sous mes yeux zéblouis, remplir SON protocole à lui, en accord avec celui de psy chérie. D’ailleurs, je suis formelle : je posterai le protocole moi-même, à l’adresse indiquée par une charmante dame de la SS (la Sécu !!!) qui m’a déclaré qu’Acromion n’a rien envoyé du tout, ou alors à la mauvaise adresse.

Quand c’est la mauvaise adresse, ça se perd. Incroyable au 21ème siècle qu’un papier puisse s’égarer entre Plaisir et Rambouillet… Mais c’est l’administration. MOI, j’ai la bonne adresse…

Acromion me laisse en pâture avec sa nouvelle interne qui passe son temps à aller vérifier sur un site médical, la différence entre le sous-épineux, le sus-épineux, les carpiens ou la prostate, ce qui ne me laisse pas une bonne impression.

Parce que lui, pendant ce temps là, il remplit la paperasse, ayant bien compris que s’il ne le fait pas, je m’étends sur son paillasson en attendant la mort entamant une grève de la faim, ce qui va faire désordre vis à vis des autres patients.

Je n’ai rien contre les internes, mais normalement Acromion assiste à la consultation et oriente. Sauf pour ses deux internes d’avant, déjà bien rodés, qui n’avaient aucune hésitation. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui a fait hospitaliser Jean Poirotte illico presto subito en 2009, lui sauvant probablement la vie. Eux se mettaient à leur compte 6 mois plus tard, elle, ne me cache pas qu’elle en a encore pour 2 ans…

Acromion me donne le protocole bien complété, car j’ai exigé de l’envoyer moi-même, et me prend la tension vu que d’après son interne, je n’ai pas d’artère dans le bras droit…

Il est formel : j’en ai une, sinon il l’eût signalé à un journal très prisé par les médecins, et lui fait voir comment faire quand on a affaire à une emmerdeuse dont l’artère du bras droit se manifeste très discrètement

Le tout fait que rentrant chez moi, j’hésite à aller me faire scannériser l’intégralité de mon squelette pour une épaule qui merde… L’interne n’a vu que cela pour me se rassurer… Au cazou ma douleur à l’épaule droite vienne d’un déplacement de la rotule gauche (faut suivre).

M’en fous, j’ai mon protocole…

Mais la vie n’est qu’un long calvaire…

Entretien avec le médecin conseil… (part 1)

medecin-desespere-1En dépression (en décembre 2009 j’ai craqué, papa à l’hôpital ayant été la baignoire qui a fait déborder la piscine) et arrêt de travail depuis la date mentionnée sus avant, (entre parenthèses), je m’attendais à une convocation du médecin conseil de la SS (LA SECU !!!) depuis février 2010.

Que nenni, mon cas ne semblait pas l’intéresser outre mesure, les arrêts émanant d’un centre spécialisé. Avec un médecin de ville, parait-îl que le médecin conseil se manifeste plus tôt.

En plus du reste (la vie n’est qu’un long calvaiiiiiiiiire !) je souffre de troubles du sommeil de plus en plus graves, avec comme on le dit pudiquement dans le jargon médical « insomnies à répétition avec déambulations nocturnes en phase de sommeil profond, et mise en danger« .

  • Vous n’êtes pas aveugle, vous êtes non voyant
  • Vous n’êtes pas sourd, vous êtes non entendant
  • Vous n’êtes pas paralysée, vous êtes empêché moteur.
  • Vous n’êtes pas somnambule mais vous déambulez en phase de sommeil profond, en vous mettant en danger parce que vous vous pétez la gueule un peu n’importe où en croyant être ailleurs sans vous souvenir de ce qu’il s’est passé au réveil, c’est le principe du somnambulisme
  • Mise en danger il y a eu, puisque je me suis crouté le visage 3 fois, pété des côtes 3 fois (et ça fait maaaaal pendant 3 mois minimum), ouvert le ventre 1 fois, sans parler des fois où, sans me mettre en danger, j’ai flanqué mes chaussons dans le congélateur déménagé mon lit dans ma chambre, c’était devenu sans fin.

Ce retour du somnambulisme qui a rythmé mon enfance, a eu lieu la nuit même suivant mon avis de licenciement de chez Truchon (premier croutage, je m’étais carrément ruiné la partie droite du visage sur la moquette), pour s’incruster de manière grave après mon départ de chez Trucmuche.

La psy s’étant retrouvée impuissante face à cet état de fait, m’a adressée à un centre spécialisé dans les troubles du sommeil fort heureusement gratuit. Au départ on fait un bilan du sommeil au cours de votre vie (5 séances) puis, il faut passer par des examens coûteux…

  • Un scanner cérébral (à tous les coups j’ai un cancer du cerveau en phase terminale)
  • Une nuit ou deux en observation à l’hôpital (ça fait rêver, il y a des infirmières qui tuent, je l’ai lu dans un livre de Robin Cook…)
  • Une prise de sang à faire, que si vous dépliez l’ordonnance, elle arrive chez les voisins du dessous… Bien coûteuse également l’ordonnance, Acromion l’ayant estimé à 600 Euros. Judas a vendu le Christ pour moins que ça.

Si l’on ne parle pas de ma phobie récente des prises de sang car là, on va m’en pomper la moitié (au moins), ou de ma claustrophobie chronique qui va faire que je vais convulser forcément en passant mon scanner après avoir demandé si mes deux plombages n’allaient par ruiner l’appareil (vague espoir) et qu’on va me répondre que non, il y a le ticket modérateur qui reste à ma charge, car je n’ai pas de mutuelle.

Là c’est le banquier qui convulse sauf que les banquiers eux, se remettent toujours…

(Ceci pour des examens à ne pas renouveler par la suite, le traitement de base post résultats, ne risquant pas de mettre la SS (la Sécu !) sur la paille…)

Un petit changement de traitement a pour l’instant éradiqué les crises de déambulation nocturnes rigolotes au cours de la nuit, moments où je serais parait-îl capable de sortir de chez moi et conduire ma voiture !(!). Cela s’est vu. (J’imagine la tronche des flics réveillant le conducteur…)

Depuis que je sais que c’est possible, je dors correctement vêtue, on n’est jamais trop prudente…

Mais bon, il me fallait passer ces examens, rien n’étant possible sans leurs résultats.

Et donc, le temps passant, Acromion s’est décidé en juin 2010 à demander une prise en charge à 100 % pour dépression et troubles du sommeil aggravés dont je vous passe les détails complets.

Sauf que je ne sais pas ce qu’il a fait, enfin si, je sais, il a rêvé qu’il avait envoyé le protocole à la SS (la Sécu !) sans déambuler nocturnement, et que donc, forcément, la SS n’a rien reçu. Parce qu’Acromion LUI, il dort normalement la nuit… (sauf qu’il rêve de trucs qu’il n’a pas faits, mais que c’était tellement plausible, qu’il y croit dur comme fer).

Acromion avec la paperasse, c’est comme moi avec l’anglais. Ca fait 5…

L’autre médecin, non référent, s’est décidé à faire une demande de 100 %, mais qui ne pourrait être valable que 6 mois une fois acceptée, et non renouvelable.

Il revenait à Acromion de remplir le même protocole, qui là, une fois accepté, serait valable à vie.

Comme cela, quand je serai dans une maison de retraite où les filles ne viendront jamais me voir, vu qu’elles seront, une au Texas, et l’autre en Australie (une image que j’avais de ma fin de vie quand Albert m’a quittée), tout le monde saura qu’il est normal que je déambule dans les couloirs en violant des vieux messieurs au passage. Ce qui est ballot, c’est que je n’en aurai aucun souvenir, mais au moins, j’aurai le protocole accepté pour être correctement traitée…

Et c’est là que cela devient drôle…

Sauf ceux dont j’allais transformer la vie en long calvaire (y’a pas de raison !)

Quelques perles du bac 2007 (je ne m'en lasse pas)

professeur-copierPuisqu’il faut mourir un jour, autant mourir de rire.

Les commentaires sont toujours de mon cru… Et là, franchement, je m’éclate…

Après, ces éditions de perles seront terminées, mais là ça m’arrange parce que je manque d’inspiration

(débarquement impromptu de Pulchérie éructant dans le téléphone « tu te fous de moi, tu as 377 posts en brouillon, s’abstenir, parce qu’il faut que je les relise et les améliore…)

  • L’île de France est une grande île au milieu de la Seine. (la Seine, le fleuve le plus large du monde)
  • Quand il y a des problèmes dans le monde, l’ONU envoie des casquettes bleues. (Pas loin !)
  • Le principe de la musique est de faire des notes avec des bruits de sons. (C’est la raison pour laquelle c’est parfois cacophonique)
  • Les plus grands auteurs de l’époque classique sont Corneille, Racine et Molaire. (Besoin urgent d’aller chez le dentiste)
  • Les hommes politiques financent leurs campagnes avec des dépôts de vin. (Si seulement c’était vrai, on pourrait se dire qu’on a voté pour un con parce qu’on était bourrés…)
  • Dans les villes, le problème de la sécurité est surtout un problème d’insécurité. (C’est d’ailleurs là que le bât blesse)
  • Socrate a été contraint de se suicider lui-même. (Parce que tout le monde s’est débiné quand il a été question de le faire suicider par un autre)
  • Une représentation en trois dimensions, c’est quand on a la longueur, la largeur et la grandeur. (Pensée profonde)
  • Les deux intestins sont le gros colomb et l’instestin grec. (Comment polluer les cours de biologie avec de l’histoire)
  • La loi de la pesanteur montre que c’est toujours le plus gros qui gagne toujours. (Au moins, parfois il est précieux d’avoir du poids en trop)
  • Le mercure est un liquide qui a la particularité d’être solide. (Ce n’est pas comme le vin des dépôts)
  • Il y a deux sortes de gaz : le gaz naturel et le gaz surnaturel. (Le surnaturel pouvant émaner du même humain d’ailleurs, que le simple naturel)
  • Un corps plongé dans l’eau est soumis à la poussée de Chimène. (A la flotte le Cid !)
  • L’acte d’avaler s’appelle l’engloutition. (Dans certains cas c’est tout à fait ça !)
  • Un cercle est une figure en forme de rond-point. (Avant l’invention du rondpoint, le cercle était carré)
  • A la lecture de Freud, chacun peut reconnaître Sally Bido. (Femme très sollicitée, comme il se doit)
  • Dans notre société, le premier motif de l’alcoolisme est la boisson. (Moralité, même un verre d’eau ou un thé à la menthe, c’est dangereux. D’ailleurs l’eau bue éclate…)
  • Bertrand Delanoë est le président de la République de Paris. (Chouans, en avant !)
  • Parmi les Sept Merveilles du monde figurent les jardins suspendus des Batignolles. (Pas loin, c’était presque parfait !)
  • Comme son nom l’indique, le blues a été inventé par les noirs. (Qu’ont inventé les jaunes ? et les blancs ?)
  • Pour arrêter les Allemands, les Français avaient construit le mur de Berlin. (Il était bien temps…)
  • Autrefois, la Belgique s’appelait le Congo belge. (Ce qui a poussé les belges, entre autres, à aller faire chier les africains)
  • L’Europe de l’est est sous la domination du communisme sous le contrôle d’Hitler jusqu’en 1953, à sa mort. (Il était increvable ce mec là, et politiquement hésitant de 1945 à sa mort)
  • L’Asie, elle, se place sur la face atlantique. (Et la Corse sur l’océan indien)
  • La célèbre bourse de Wall Street à Londres. (C’est vrai que ça fait British comme nom)
  • Tout d’abord la ville la plus importante et riche dans tous les domaines au monde, sont les Etats-Unis. Cette ville domine toutes les autres. (C’est THE mégapole !)